Colloque international
19-21 Janvier 2012
Université Paris I (Cemaf et Centre d’histoire du XIXe siècle) – École normale supérieure de Lyon (LARHRA) – New York University (Paris)
Lieu du colloque : Université Paris I-Panthéon Sorbonne Centre Mahler, 9 rue Mahler, 75004 Paris
Présentation :
Coloniser a longtemps été perçu et analysé comme une entreprise exclusivement masculine. C’est sans doute pour cette raison que l’histoire des colonisations (et des décolonisations) – qui fut d’abord le plus souvent écrite par des hommes – n’a fait que peu de place aux femmes, aux rapports sociaux de sexe, à la construction des identités de genre et à l’histoire des sexualités. Les femmes sont considérées comme quantité négligeable dans les périodes de guerre (ou de « pacification »), alors que leur rôle dans les conflits est souvent déterminant et qu’elles en sont aussi victimes. Par ailleurs, comme agents d’une « mission civilisatrice » européenne dont les principes fondateurs sont « éduquer, soigner, moraliser, convertir », des femmes – colonisatrices comme colonisées – participent éminemment à l’affirmation de la puissance nationale et de la domination coloniale. Enfin, le processus colonial s’accompagne de tensions et de recompositions à la fois socio-économiques et raciales des hiérarchies et des assignations sexuées. Cette fabrique coloniale des genres est un puissant vecteur de transformations sociales aux colonies certes, mais aussi en métropole, comme l’atteste le dynamisme des recherches historiques récentes.
Le colloque international « Femmes et genre en contexte colonial » propose de faire un état des lieux sur la longue durée : de la fin du XVIIIe-début XIXe siècle aux indépendances en Afrique, en Asie et en Océanie dans le second XXe siècle. Tout en proposant d’aborder la question des femmes et du genre dans certains contextes coloniaux ciblés et circonscrits dans le temps, le colloque vise aussi à éclairer les
spécificités, ou au contraire les points communs, des situations des femmes ou du genre en privilégiant une approche comparatiste entre plusieurs colonies ou plusieurs Empires.
On s’efforcera tout particulièrement de mettre en avant de nouvelles sources, de nouvelles problématiques et de nouvelles approches historiographiques (liant par exemple micro-histoire et histoire sociale, subaltern studies et post-colonial studies aux gender studies) dans le but de démontrer la vigueur et la richesse d’un champ en plein développement.
Le colloque prendra en compte des propositions couvrant l’ensemble des champs de l’histoire économique, sociale, politique ou culturelle, et donc aussi l’histoire de la famille, du quotidien, des sexualités, des corps, des guerres, des violences, de l’esclavage, des masculinités...
Les propositions de communication, en français ou en anglais, seront envoyées au plus tard le 15 juin 2010. Elles ne dépasseront pas une page (1500 signes) et seront accompagnées d’une brève présentation de l’auteur-e mentionnant son rattachement institutionnel.
Les propositions doivent parvenir à l’adresse suivante : christelle.taraud@wanadoo.fr
Comité scientifique : Robert Aldrich, Barbara Cooper, Catherine Coquery-Vidrovitch, Marc Epprecht, Odile Goerg, Stéphanie Loriaux, Claire Midgley, Stephan Miescher, Michelle Perrot, Rebecca Rogers, Fatou Sow, Elizabeth Schmidt, Ann Laura Stoler.
Comité d’organisation : Pascale Barthélémy (ENS de Lyon), Anne Hugon (Université Paris I), Christelle Taraud (New York University).