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Lectures féministes – Théories, pratiques et politiques de lecture aujourd’hui

21-22 mai - Paris


Date de mise en ligne : [20-05-2015]



Mots-clés : féminisme | théorie | politique


Journées d’études

Organisatrices :

Kamila Bouchemal, Sylvain Gasançon, Akila Kizzi, Melinda Mód, Heta Rundgren

21-22 mai 2015 - Paris 8 / Institut Finlandais à Paris

Présentation :

Comment lire avec la pensée féministe et queer, quand la lecture s’avère une pratique à la fois critique, théorique et productrice ? Articuler cette thématique autour de la question de la relecture tout en adoptant l’axe d’analyse et de dialogue collectif et interdisciplinaire sous forme de communications, de discussions et de lectures-performances, voici l’ambition de ces deux journées d’études. Plusieurs questions se posent d’emblée : Qu’avons nous à lire et comment le lire ? Comment lire des textes, des corps, des pensées ? Comment relire le canon (littéraire, universitaire ou autre) ? Quels outils avons-nous pour lire la différence sexuelle, le masculin universel, la tradition colonialiste ou (hétéro)normalisante ? Comment se lire et relire, à voix, haute ou basse ? Comment et pourquoi distinguer, enfin, entre la lecture et l’écriture ? Certes, la question de la relecture occupait déjà une place centrale dans le dialogue de l’époque post-structuraliste et celle de la déconstruction. Mais au-delà de la relecture de ces traditions, nous nous intéressons ici à une relecture contemporaine située dans la perspective des études de genre et des théories féministes. Ainsi, nous n’oublions pas les croisements critiques de genre(s) et de langues entre fiction et théorie, chez des auteurs qu’interrogent nos recherches, ainsi chez Monique Wittig, Gayatri C. Spivak, Eve Sedgwick, Leïla Sebbar, Donna Haraway, Assia Djebar, Hélène Cixous, Seyla Benhabib, Gloria Anzaldúa, etc. Croisant sa lecture de Jane Eyre avec les pensées postcoloniales, féministes et marxistes, Gayatri C. Spivak ouvre le canon littéraire anglais à d’autres lectures possibles et questionne ainsi sa place comme base des représentations collectives du genre. Travaillant sur la valeur et l’effet performatifs des pronoms personnels ainsi que sur la place de l’auteur.e dans ses œuvres, Monique Wittig interrogeait la différence entre le singulier et l’universel, mais aussi entre la femme et la lesbienne. Approchant la question de la lecture par le manque de la langue père, Leïla Sebbar inscrit la question de la lecture/écriture dans un bilinguisme symbolique, où ce serait justement la référence constante à la langue absente qui crée un échange entre langues, s’apparentant à un dialogue bilingue. Toutes ces voix, données à titre d’exemples, nous invitent à interroger le positionnement des langues : parlées, lues et écrites, dans la lecture. D’abord, la lecture comme action et engagement des corps dans ce qu’on lit. On lit avec tous les sens et toutes les références antérieures : comment les corps lecteurs comptent-ils alors dans les pratiques de lecture ? Nous pouvons concevoir la lecture comme un acte : acte politique, acte poétique et acte de re-création. Nous pouvons l’approcher également par différentes formes d’exercices de construction de soi. Quelle sera alors la place, non pas de l’écriture de soi (proposée par Michel Foucault), mais plutôt de la lecture de soi, dans une démarche auto-réflexive ? Comment aborder sa propre production ? Comment penser la proximité du chercheur et de la chercheuse avec son sujet d’étude ainsi que la réception par les lecteurs et les lectrices (considérant, par exemple, le cas des jurys universitaires). Comment lit-on, enfin, ensemble, collectivement et en dialogue ? Qu’est ce qui peut être lisible, ou à l’inverse, illisible ? Qu’en est-il de la lecture des corps en mouvements, du corps théâtral et théâtralisé ; la lecture des arts, des cultures, des médias ; sans oublier la relecture des savoirs ? Dès lors, la divergence des objets de lecture nous renvoie aux différentes formes et théories de lecture. Sous quel angle, quel prisme, lit-on un texte ? C’est dans le texte que se croisent les disciplines : lectures sociologiques, philosophiques ou psychanalytiques, par exemple. Comment l’interdisciplinarité gère, oriente et décide de nos lectures ? Nous posons aussi la question de l’audibilité dans la lecture. Entre lecture et relecture, nous pouvons penser la possibilité de la nonlecture, ou encore celle de la lecture des silences. Comment lire les silences (in)volontaires des artistes, écrivaines, ou penseuses ? Ces silences que vivent les œuvres et les pensées qui n’atteignent pas le seuil de la publication, de la visibilité, dans un monde où tout n’est pas globalisable, ne se vend pas ou n’aide pas à faire carrière ? A travers des exemples puisés dans diverses formes de création, nous pouvons tenter d’étudier ce paradoxe que constitue le silence, forme de non-expression qui aura pourtant pu parfois signifier plus encore que le bruit et la fureur de l’écriture, devenue rage intérieure. Paradoxe, mais aussi mouvement cathartique, exigence de soi pouvant pousser à la paralysie de la nonlecture.

Programme et infos :

https://lecturesfeministes2015.wordpress.com/programprogramme/

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