Colloque organisé par Mi-Kyung Yi (CRPMS, Paris 7) et Pascale Molinier (UTRPPP, Paris 13)
Vendredi 23 janvier 2015
Université Paris Diderot
Amphi Buffon 15 rue Hélène Brion 75013 Paris
Présentation :
« Notre modernité se caractérise par une médicalisation sans précédent de toute la société. Devenue une pratique sociale agissante au-delà du champ des maladies, la médecine s’impose aujourd’hui comme principal mode de production des savoirs sur le corps, jusqu’à imprimer ses empreintes profondes sur l’expérience intime du corps du sujet moderne. Cette omniprésence médicale dans le « sentiment de soi » s’appuie également sur les avancées scientifiques et techniques de la médecine qui nourrissent l’image du médecin comme artisan capable non seulement de reconstruire mais aussi de remodeler la réalité corporelle humaine. De nombreuses questions en découlent, qui intéressent la psychanalyse, notamment celles concernant le corps féminin. Considéré tout au long de l’histoire médicale comme « problématique et instable », le corps féminin constitue, selon l’historien Thomas Laqueur, la pièce maîtresse du corps moderne. Est-ce à dire que forte de ses éclairages scientifiques, la pratique médicale se trouve, enfin, au clair avec ce que Freud appelle le « contient noir » ? Ou plutôt, sous couvert de l’approche objective – « un organe est un organe » -, la médecine serait-elle encline à façonner le corps féminin et à en déterminer les modalités d’expériences vécues, à l’image même de ce qui anime sa pratique et son discours ? Si comme dans les romans policiers, la piste pour s’aventurer en médecine contemporaine tentée par le remodelage biologique de l’humain était : « cherchez la femme ! » ? Piste à suivre à travers l’histoire, l’anthropologie, la psychanalyse et différents champs médicaux et cliniques convoquant le corps féminin.
Programme et infos :