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Marion Charpenel, "« Le privé est politique ! ». Sociologie des mémoires féministes en France"

9 octobre 2014 - Paris Sciences Po


Date de mise en ligne : [17-10-2014]



Mots-clés : politique | sociologie | féminisme


Marion Charpenel a soutenu sa thèse en science politique intitulée "« Le privé est politique ! ». Sociologie des mémoires féministes en France" le jeudi 9 octobre à 14h, à l’école doctorale de Sciences po.

Jury :

Catherine Achin, Professeure des universités, Université Paris Dauphine (rapporteure)
Florence Haegel, Professeure, Sciences Po Paris
Marie-Claire Lavabre, Directrice de recherche, CNRS/Institut des Sciences Sociales du Politique (ISP) (directrice de thèse)
Lilian Mathieu, Directeur de recherche, CNRS/Centre Max Weber, Ecole normale supérieure de Lyon (rapporteur)
Michelle Zancarini-Fournel, Professeure des universités émérite, Université Claude Bernard Lyon 1

Résumé :

Née d’une interrogation quant au fonctionnement de la mémoire, cette thèse prend pour objet les évocations du passé exprimées par les militantes de la cause des femmes, en France, aujourd’hui. Inspirée par la sociologie de la mémoire de Maurice Halbwachs et par la sociologie de l’action collective, cette recherche vise à comprendre comment des représentations partagées du passé peuvent émerger dans un mouvement social aussi ouvert, pluriel et clivé que celui de l’espace de la cause des femmes. A partir de récits de vie, d’entretiens projectifs, d’observations ethnographiques et grâce au dépouillement d’un large corpus d’archives écrites, cette thèse s’emploie à démontrer que l’existence d’une mémoire collective féministe repose principalement sur trois facteurs. Premièrement, il existe un consensus fort, au sein de l’espace de la cause des femmes, autour de la nécessité de visibiliser les femmes dans l’histoire. Ce « devoir de mémoire féministe » fournit aux militantes des raisons politiques de s’intéresser au passé, en particulier au passé des femmes, et de l’actualiser régulièrement par des actions collectives. Deuxièmement, au niveau mezzo social, des représentations du passé peuvent être partagées par différents collectifs si des débats politiques présents impliquent le rassemblement, ou si les rapports de pouvoir internes (associés à une répartition différenciée des ressources) permettent à l’un des groupes d’imposer aux autres sa vision du passé. Ces convergences restent néanmoins éminemment conjoncturelles, fragiles et donc peu propices à l’élaboration de ce qui constituerait une « histoire officielle » féministe. Troisièmement, au niveau microsocial, les histoires personnelles de chaque militante donnent lieu à des récits comparables et au recours à des formes narratives identiques. C’est l’affirmation selon laquelle « le privé est politique » qui permet, en dépit des différences de vécus, l’existence chez les féministes d’une grille d’interprétation du passé commune centrée sur l’affirmation de soi comme sujet autonome. En effet, au nom d’une politisation de l’intime, il existe dans l’espace de la cause des femmes, depuis les années 1970, des pratiques de partage de vécus privés en collectif qui conduisent les militantes à exposer régulièrement leurs trajectoires biographiques au sein d’« espaces du dicible » féministes. Cette thèse montre in fine que c’est dans ce cadre, par un processus d’encadrement réciproque des discours biographiques, que se réalise une homogénéisation des souvenirs des militantes.

Mots-clés :

mémoire, action collective, genre et féminismes, politisation, privé/public, trajectoires et discours biographiques.

Contact :

marion_charpenel@hotmail.com

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