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Annonces du RING - 1er juin 2013


Date de mise en ligne : [01-06-2013]




[Annonces du RING]

// http://www.univ-paris8.fr/RING \\

[N’hésitez pas à m’adresser vos informations.]

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SOMMAIRE :
1 - COLLOQUES :
• "(Il)légitimité du genre dans l’enseignement supérieur", 13 juin, Paris Dauphine
• "Sexualités, genre, résistances. Genèses autobiographiques", 1er juin, ENS Ulm
• "Les catégories de travail productif & travail reproductif. En hommage à Bruno Lautier", 5 juin, Nogent-sur-Marne
• "Contre la tyrannie du genre ?", 5 juin, Paris EHESS
• "La place de la sexualité dans la littérature marocaine de langue française : regard sociologique", 5 juin, Casablanca (Maroc)
• "Femmes européennes en voyage Afrique, Orient : regards littéraires", 14-15 juin, Sorbonne
• "Théories et pratiques du care : comparaisons internationales", 13-14 juin, Paris Descartes
• "Les masculinités au prisme de l’hégémonie", 13-14 juin, Paris EHESS
• Christine Bard, "Ce que soulève la jupe des filles et des garçons", 13 juin, Paris Sciences Po
• "Genre et migrations", 19-22 juin, Lyon ENS
• "Exploring Sexual Hierarchies : Gayle Rubin’s “Thinking Sex” Today", 19 juin, Bruxelles
• "Corps réel, corps imaginaire, corps symbolique : esthétiques et cliniques du corps", 21 juin, Angers
• "Genre et Populations. Méthodes, données et analyses", 24-25-26 juin, Paris Ouest Nanterre
• "Genre et discriminations", 27-28 juin, Paris Ouest Nanterre
2 - APPELS A CONTRIBUTIONS :
• Avant le 30 septembre, "Histoire des femmes, histoire du genre, histoire genrée", Paris 8
• Avant le 1er juin, "Le travail socio-éducatif au prisme du genre"
• Avant le 27 juin, "Les paradigmes Masculin/Féminin sont-ils encore utiles ?", revue Líneas
• Avant le 30 juin, "Déclinaisons des espaces féminins de l’après-conflit", Limoges
• Avant le 1er juillet, "Noms et prénoms : établir l’identité dans l’empire du choix", INED
• Avant le 1er septembre, "Inégalité(s) hommes-femmes et utopie(s) (Antiquité-XXIe siècle)", Lille 3
• Avant le 15 septembre, "Causes sexuelles. Sexualités et mobilisations collectives", Lausanne
• Avant le 1er septembre, "¿La ley del deseo ? : Interferencias, fusiones y confusiones entre derecho y sexualidad"
3 - THESES :
• Roa’a Gharaibeh, "De la subjectivation féministe aux mouvements culturels arabes. Égypte, Jordanie, Liban"
• Veronika Duprat-Kushtanina, "La grand-parentalité au prisme du care : Une étude comparative des figures sexuées et temporelles (France – Russie)"
4 - EN LIGNE :
• Création du site internet dédié au colloque « Femmes et genre en contexte colonial »
• Mise à jour du site Gender Campus (Suisse)
• Delilah Campbell, "À qui appartient le genre ? Rapports entre féminisme radical et idéologie transgenre"
• Christine Guionnet, "Sexe et genre", Encyclopaedia Universalis
• Delphine Roucaute, "Comment les détracteurs de la théorie du "genre" se mobilisent", Le Monde
5 - PUBLICATIONS :
• Anne Fausto-Sterling, Les cinq sexes. Pourquoi mâle et femelle ne sont pas suffisants
• Isabelle Charpentier, Le Rouge aux joues. Virginité, interdits sexuels et rapports de genre au Maghreb
• Christine Bard, Frédérique El Amrani et Bibia Pavard, Histoire des femmes aux XIXe et XXe siècles
• Nadine Cattan, Stéphanie Leroy, Cécilé Marin, Atlas mondial des sexualités. Libertés, plaisirs et interdits
• Sébastien Chauvin, Arnaud Lerch, Sociologie de l’homosexualité
• Véronique Bergen, Le Corps glorieux de la top-modèle
• Matthieu Gateau, Maud Navarre et Florent Schepens (dir.), Quoi de neuf depuis la parité ? Du genre dans la construction des rôles politiques

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1 - COLLOQUES :

• "(Il)légitimité du genre dans l’enseignement supérieur"
Journée d’études organisé par Céline Bessière (LSO - Dauphine)
Université Paris Dauphine
Jeudi 13 juin 2013, salle A403
Programme :
. 9h30 : Accueil
1/ La pédagogie du genre : dissiper les malentendus
> Le genre et la difficulté à l’enseigner à l’Université. Nicole Mosconi, sciences de l’éducation, U. de Nanterre (20 min)
> Enseigner la sociologie du genre à Dauphine : un parcours de combattantes. Tania Angeloff et Céline Bessière, sociologues, IRISSO-U. Paris-Dauphine (20 min)
Discussion avec la salle
2/ Le genre incontournable
> Le genre dans un enseignement d’anglais. Marjolaine Roger, angliciste, U. Paris-Dauphine (20 min)
> Le genre dans les enseignements de sociologie générale. Sandrine Garcia et Sophie Bernard, sociologues, IRISSO-U. Paris-Dauphine (20 min)
discussion avec la salle
Pause déjeuner
3/ Le genre à Dauphine et ailleurs : une place jamais acquise ?
> Les grands témoins : Dominique Fougeyrollas (sociologue, IRISSO, CNRS-U. Paris-Dauphine) et Françoise Picq (politiste, U. Paris-Dauphine) (30 min)
Modératrice : Catherine Sofer (économiste, PSE, U. Paris 1)
Discussion avec la salle
> Côté étudiants : Réaction et résistance à la sociologie du genre ?
Jéromine Dabert, Gaston Laval, étudiants en M1 sociologie et sciences politiques à l’U. Paris-Dauphine (30 min)
Modératrice : Maria Giusepinna Bruna, doctorante à l’IRISSO U. Paris-Dauphine
Discussion avec la salle
Pause café
> PRESAGE, le genre à SciencesPo (Hélène Périvier, OFCE, SciencesPo) (20 min)
discussion avec la salle
4/ La diversité : cache-genre ou cheval de Troie ?
> Jean-François Chanlat, gestionnaire, chaire de la diversité, U. Paris-Dauphine (20 min)
Discutante : Jacqueline Laufer, sociologue, HEC Paris.
17h :Conclusion de la journée
Contact :
celine.bessiere@dauphine.fr

• "Sexualités, genre, résistances. Genèses autobiographiques"
Journée d’étude organisé par l’équipe « Genèse & Autobiographie » de l’ITEM
Samedi 1er juin 2013
ENS, 45 rue d’Ulm, salle des Résistants
Programme :
10h
Présidence : Philippe Lejeune
> Julie LeBlanc. Annie Ernaux, érotisme et sensualité
> Benedetta Zaccarello. Utopies érotiques dans Détruire dit-elle de Marguerite Duras
Pause café
Présidence : Marie-Françoise Lemonnier-Delpy
Groupe Violette Leduc, La Chasse à l’amour : genèse et édition
> Catherine Viollet. Beauvoir lectrice des cahiers de Violette Leduc
> Anaïs Frantz. La mère dans les manuscrits – un motif révélateur
> Mireille Brioude. Violette et René : poétique du sexe
> Alison Peron. Travail des genres, littéraires et sexuels
Pause déjeuner
14h30 
Présidence : Catherine Viollet
Programme franco-irlandais « Ulysses »
> Marion Krauthaker. George Sand, Journal d’un voyageur pendant la guerre
> Sylvie Lannegrand. Intime et politique dans le Journal d’Yves Navarre
> Véronique Montémont. Le Journal d’Hélène Berr
Pause
Présidence : Françoise Simonet Tenant
> Maya Saraczynska. Questions de genre dans l’autobiographie au théâtre
> Nicole Cadène. Marie-Edmée... une jeune fille française sous le Second Empire
Contact :
Catherine Viollet, cviollet@wanadoo.fr

• "Les catégories de travail productif & travail reproductif. En hommage à Bruno Lautier"
Journée IEDES / UMR Développement & Sociétés (Paris 1 Panthéon-Sorbonne / IRD)
Campus du Jardin Tropical, Bât. Principal –Amphithéatre 1er étage. 45bis av de la Belle Gabrielle – 94130 Nogent-sur-Marne /
Mercredi 5 juin 9h30-18h
Présentation :
Les catégories analytiques de travail productif / reproductif sont nées dans un double contexte : contexte intellectuel, avec l’interrogation marxiste sur les contours du travail productif versus le travail improductif ; et contexte social et économique, avec l’institution du salariat, de la division et l’assignation des rôles sexués au sein de la famille et la croissance de l’urbanisation.
Ces catégories ont été avant tout mobilisées dans une perspective critique : critique de la hiérarchisation des rôles qu’engendre cette séparation en assimilant le rôle des femmes et le travail de care à du non productif, de l’archaïque, de l’émotionnel ; critique de l’extorsion de travail fémininnonreconnupermisparleurdominationau travers de structures familiales, matrimoniales, et plus largement sociales et culturelles, etc.
Ces catégories, cependant, ont aussi fait l’objet de critiques, notamment au regard de leur pertinence dans des contextes différents de ceux qui les ont engendrées, étudiés en particulier par les anthropologues. Ont ainsi été questionnées leur universalité, et donc leur historicité, leur niveau d’abstraction et leur capacité à analyser et expliquer d’autres contextes sociaux que ceux du capitalisme occidental et des institutions nées du fordisme. Ou leur propension à enfermer la lecture des rapports sociaux de sexe et la relation entre espaces dans la dualité qu’elles construisent (e.g. public vs. privé, capitaliste vs.domestique, travail vs. famille, etc.), voire à légitimer l’organisation de cette division du travail selon cette bi-partition formelle. Ou encore leur faible efficacité, une fois ces catégories mises à l’épreuve de leur opérationnalisation et de leur intégration dans des politiques publiques.
Il apparaît que la critique des catégories de travail productif / reproductif peut grossièrement se décliner en quatre postures, inscrites tantôt au plan structurel et macro, tantôt au plan plus micro, des subjectivités, des vécus et de l’intimité, entre lesquelles se sont construits dialogues et débats :
=> Une contestation de la division en tant que construction intellectuelle historicisée et contextualisée, que discours performatif, qui instaure et institue une vision hiérarchisée des formes d’activités, espaces, statuts (le reproductif étant le plus souvent assimilé au féminin et au non productif), elle-même issue d’une domination des hommes sur les femmes. Ce courant critique – émanant essentiellement des mouvances féministes matérialistes – insiste sur la nécessité de recentrer l’analyse sur les rapports sociaux, non seulement de sexe mais en articulation, intersection, ou en co-extensivité avec les rapports sociaux de classe et d’ « ethnicité » (voire d’autres encore). En effet, ainsi que le montrent notamment Christine Delphy et Danielle Kergoat, le travail est central pour penser les rapports sociaux de sexe, de classe et de race ; ces derniers sont consubstantiels, ils se reproduisent et se coproduisent mutuellement. C’est autour du travail, en tant que base matérielle, que se nouent les formes de domination et que peuvent émerger les subjectivités en résistance. La catégorie de travail, telle que théorisée par Marx, est ainsi élargie aux activités reproductives et de service, qui doivent être dénaturalisées.
=> Une critique de la faible efficacité de ces catégories à rendre compte des relations et les imbrications, hybridations, porosités et entremêlements entre les sphères (réelles et conceptuelles) ainsi découpées et qualifiées de productives et reproductives et à reconnaître la valeur des activités et productions qui s’y réalisent. Ainsi de la marchandisation d’une partie du travail féminin, quoique sans salariat (auto-emploi, travail familial), des activités de petite production marchande, ou informelles, réalisées dans l’espace domestique (home-based) ou dans le cadre d’associations (économie sociale et solidaire), des cadeaux, du rôle des affects et émotions dans divers types d’activité économique et le maintien de la division sexuelle des tâches, etc. Ce courant critique – pour une bonne part enraciné dans l’approche polanyienne – s’attache à mettre au jour ces espaces hybrides et imbriqués en déplaçant l’analyse vers les formes institutionnelles d’intégration qui se combinent entre elles : le marché, la réciprocité, la redistribution et l’administration domestique. Encastrée dans le social et l’économique, la catégorie de « householding » peut ainsi s’épaissir et incorporer des dimensions d’échange et de réciprocité.
=> Une critique de l’incapacité des deux catégories de travail productif/reproductif à prendre en compte tout un pan des activités sociales essentiellement réalisées par des femmes, mais pas uniquement, à savoir les activités de gestion communautaire, d’entretien des relations sociales, et donc la dimension collective de la production et de la reproduction. Ce courant critique, qu’on peut considérer aussi comme d’inspiration polanyienne, met l’accent sur la sphère de la réciprocité. Il promeut un cadre de référence tripartite de la division sexuelle du travail – la reconnaissance et l’analyse du « triple rôle » (Moser) – et plus largement l’analyse des différentes formes prises par la division sexuelle des tâches et des relations (responsabilité, contrôle, coopération, interdépendances, etc.) entre hommes et femmes dans l’organisation de la production et de la reproduction (Kabeer). Il s’enracine dans les mouvances « genre et développement », et trouve un terrain de prédilection dans le cadre d’actions de développement qui, en sollicitant les femmes ans les trois sphères (productive, reproductive et communautaire) contribuent à surcharger les femmes de travail non ou peu reconnu socialement et économiquement.
=> Une critique féministe du cadre polanyien, essentiellement développée par Nancy Fraser, qui revendique une relation entre la critique de la marchandisation et celle de la domination. Elle met en lumière les formes de domination inhérentes à la partition entre sphère productive et reproductive. La construction de la « force de travail » comme marchandise fictive et du travail reproductif comme une non marchandise, condition de possibilités du marché, n’a pu se réaliser qu’au prix de formes de domination de l’une sur l’autre, la seconde étant essentiellement féminine (mais aussi le domaine des esclaves et autres subalternes). La protection offerte aux travailleurs du reproductif (femmes, domestiques...) par le maintien de leur travail hors de la marchandisation permet ainsi non seulement la reproduction sociale, mais celle de la hiérarchie et de la domination : il s’agit d’une « protection oppressive ». En revendiquant leur sortie de l’enfermement domestique et la marchandisation d’une partie de leur travail, les mouvements d’émancipation (notamment féministes) remettent en cause cet équilibre, et conduisent à la marchandisation, sur une échelle transnationale, d’une partie du care par le recours à d’autres personnes dominées pour assurer les tâches reproductives. La marchandisation de la sphère reproductive menace les conditions de possibilités du marché.
La journée d’études que nous organisons le 5 juin 2013 a pour objectif d’engager un état des lieux de la pensée critique de ces catégories et de leurs usages, des différentes approches qui portent ces critiques, des niveaux d’analyse auxquels elles se situent, et des modalités de construction du débat critique. Articulée autour de tables rondes, elle laissera un large espace au débat. Afin de permettre l’organisation de la journée, un abstract sera demandé aux intervenant-e-s pour le 15 avril 2013.
Cette journée devait être organisée en mettant à l’honneur les travaux de Bruno Lautier, Professeur de sociologie à l’IEDES, et en particulier sa thèse d’Etat en Sciences Economiques, soutenue à l’Université Paris IX Dauphine en 1974 sous le titre : La reproduction de la force de travail. Jusqu’à très récemment, les travaux de Bruno Lautier ont exploré la question du travail domestique, de la reproduction de la force de travail, de la division sexuelle et internationale de cette reproduction. Bruno Lautier nous a quittés le 4 février 2013. Nous dédions cette journée à ses travaux, sa mémoire et la générosité féconde de son intelligence.
Infos :
http://recherche-iedes.univ-paris1.fr/actualites/colloques-et-seminaires/article/les-categories-de-travail

• "Contre la tyrannie du genre ?"
Conférence des Éditions de l’EHESS
EHESS - Amphithéâtre François Furet
105 Bd Raspail, Paris
5 juin
Présentation :
L’évidence de la différence entre hommes et femmes est-elle si aveuglante qu’elle oblitère les raisons que les sciences sociales peuvent avoir d’interroger le sens de la variable « sexe » ? Modalité de relations ? Dualité biologique ? Différence culturelle ? Universalisme de l’individu ? Questionner les conceptions du genre dans la diversité des cultures, c’est se placer au cœur des controverses soulevées par les changements de perception du corps, par les défis contemporains de la filiation.
Intervenants :
Emmanuel Désveaux, EHESS, auteur de Avant le genre (Éditions de l’EHESS) ; Irène Théry, CNRS, EHESS, auteure de Mariage de même sexe et filiation et Des humains comme les autres (Éditions de l’EHESS) ; Enric Porqueres i Gené, EHESS, auteur de Défis contemporains de la parenté (Éditions de l’EHESS). Présidence et modération : Cyril Lemieux, EHESS, auteur de Faire des sciences sociales. Critiquer.
http://lettre.ehess.fr/5737

• "La place de la sexualité dans la littérature marocaine de langue française : regard sociologique"
Conférence de la Fondation ONA animée par Jean Zaganiaris
Villa des Arts de Casablanca (Maroc)
mercredi 5 juin à 19h00
Présentation :
Les représentations des pratiques sexuelles et des corps transidentitaires sont omniprésents au sein de la littérature marocaine de langue française. Les constructions identitaires de sexe (femme/homme) et de genre (féminin, masculin) ne se font pas à partir de données figées et immuables mais s’inscrivent dans un processus continu de production de soi, susceptibles de prendre des orientations diverses. Dans la littérature marocaine, il existe un certain nombre d’auteurs qui ont rompu avec la séparation entre féminité et masculinité, avec l’hétéronormativité ainsi qu’avec les interdictions relatives à la sexualité hors mariage. Il s’agit de penser sociologiquement ce type de discours.
Jean Zaganiaris est politologue, enseignant-chercheur au CERAM/ EGE (Ecole d’Economie et de Gouvernance de Rabat). Il travaille actuellement sur la place des genres, des transidentités et de la sexualité au sein de la littérature marocaine de langue française.
Contact et infos :
Nezha Khalil, n.khalil@fondationona.ma

• "Femmes européennes en voyage Afrique, Orient : regards littéraires"
Colloque organisé par le CIEF : Centre International d’Études Francophones
Organisateurs :
Romuald Fonkoua romuald.fonkoua@paris-sorbonne.fr
Elodie Gaden elodie.gaden@paris-sorbonne.fr
En Sorbonne
Le 14 juin à l’Amphithéâtre Michelet
Le 15 juin à l’Amphithéâtre Descartes
Présentation :
Les récits de voyage de femmes font depuis quelques années l’objet d’une (re) découverte progressive grâce à une critique littéraire explorant ce domaine en friche. Dans cette lignée, ce colloque propose d’interroger le statut du voyage « féminin » et la spécificité (le cas échéant) du regard que la femme, derrière la voyageuse, porte sur les pays visités d’Orient et d’Afrique. Il s’agit d’explorer les liens établis entre le genre féminin et le rapport à l’altérité, en prenant appui sur des textes littéraires dans lesquels la voyageuse cherche à montrer son rapport à l’autre en tant que femme. Quelles attitudes prévalent dans ces textes ? Une empathie pour les peuples colonisés et une défense des opprimé(e)s ? Une attitude coloniale ou colonialiste ? Ou encore une apparente neutralité ?
Se pencher sur des figures aussi diverses que Valérie de Gasparin, Raymonde Bonnetain, Myriam Harry, Marga d’Andurain, Alice Poulleau ou encore Madeleine Poulaine... permet de mener des recherches en s’appuyant sur un spectre suffisamment large pour saisir des enjeux qui se dessinent pendant une période menant des velléités coloniales et du déclin de l’empire Ottoman, jusqu’aux indépendances orientales et africaines.
Dans l’histoire du genre du récit de voyage, c’est en effet une période de transition : genre autobiographique apte à dire le moi et la construction d’une identité en contact avec l’altérité orientale ou africaine, le récit de voyage se politise et devient, au tournant du siècle, exploration de l’autre et possible remise en cause des valeurs et idéologies occidentales. Nous chercherons à interroger le rôle des femmes dans cette réorientation des enjeux de l’expérience viatique à ce moment de l’histoire littéraire.
Ce colloque sera l’occasion de mener une réflexion croisée sur le récit de voyage féminin dans les deux aires géographiques et culturelles que sont l’Orient et l’Afrique, afin de saisir différences et similitudes entre deux expériences parfois complémentaires, parfois opposées, chacune alimentant l’imaginaire de l’autre.
Avec la participation de :
Julie d’Andurain, Maéva Bovio, Renée Champion, Roland Colin, Frank Estelmann, Romuald Fonkoua, Élodie Gaden, Anna Garycka, Margot Irvine, Vassiliki Lalagianni, Daniel Lançon, Sarga Moussa, Bernard Mouralis, Emmanuelle Radar et Pascale Roux.
Programme :
http://www.fabula.org/actualites/femmes-europeennes-en-voyage-afrique-orient-regards-litteraires_56749.php

• "Théories et pratiques du care : comparaisons internationales"
Colloque international organisé par le MAGE, le GTM/Cresppa-CNRS et Agir pour le care, groupe Humanis 
Jeudi 13 et vendredi 14 Juin 2013
Grand-Amphithéâtre,
Université Paris Descartes
12 rue de l’École de Médecine (en raison de travaux l’entrée se fera par le 83 bd Saint-Germain) – 75006 Paris
Présentation :
Ce colloque international consacré aux « Théories et pratiques du care : comparaisons internationales » a pour ambition d’apporter un éclairage nou- veau sur la question des significations, des pratiques et des politiques liées au care en tant que travail. Ce travail matériel, technique et émotionnel est façonné par des rapports sociaux de sexe, de classe, de « race » / ethnie, entre différents protagonistes : les pourvoyeur-euse-s et les bénéficiaires du care, ainsi que tous ceux qui enca- drent, supervisent ou prescrivent le travail. Le care n’est pas seulement une attitude attentionnée, c’est un tra- vail qui recouvre un ensemble d’activi- tés matérielles et de relations consis- tant à apporter une réponse concrète aux besoins des autres. On peut aussi le définir comme un rapport de service, de soutien et d’assistance, rémunéré
ou pas, impliquant un sens de la res- ponsabilité vis-à-vis de la vie et du bien-être d’autrui.
L’objectif de ce colloque est de rassembler des chercheur-e-s et des praticien-ne-s pour confronter leurs expériences et pré- senter la réalité du travail du care dans différents pays. Dans cette perspective, cette rencontre est organisée par le réseau international MAGE « Marché du travail et genre » qui fédère des chercheur-e-s et des universitaires en France et à l’étranger, « Agir pour le care » du groupe Humanis, programme d’actions visant à valoriser le care et le prendre soin, en particulier vis-à- vis des personnes âgées et des per- sonnes en situation de handicap, et le laboratoire Cresppa-GTM, centré sur les questions du travail, du genre et de la citoyenneté.
Programme et infos :
http://recherche.parisdescartes.fr/mage/Actualites/Theories-et-pratiques-du-care

• "Les masculinités au prisme de l’hégémonie"
Journée d’études internationales
13-14 juin
Amphithéâtre François Furet - École des hautes études en sciences sociales
105 boulevard Raspail 75006 Paris
Comité d’organisation :
Mélanie Gourarier, docteure en anthropologie et en ethnologie, LAS, EHESS
melanie.gourarier@ehess.fr
Gianfranco Rebucini, docteur en anthropologie, LAIOS, EHESS
gianfranco_rebucini@hotmail.com
Florian Voros, doctorant en sociologie, IRIS, EHESS
florian.voros@gmail.com
École des hautes études en sciences sociales, Paris, 13 et 14 juin 2013
Amphithéatre François Furet, EHESS, 105 bd Raspail, 75006 Paris
Présentation :
Dans le sillage des women’s studies et des gender studies émerge, dans les universités anglo-saxonnes des années 1980, un nouveau champ d’études alternativement appelé men’s studies, masculinity studies ou critical studies of men, qui se donne pour objet de recherche les hommes, problématisés en tant que groupe social dominant dans un ordre social genré. La constitution de ce champ d’étude marque d’abord une rupture féministe par rapport aux sciences humaines et sociales androcentrées qui, depuis leur fondation, étudient de manière privilégiée les hommes tout en ignorant plus ou moins consciemment que leurs analyses portent sur des expériences spécifiquement masculines. Ces perspectives se construisent ensuite contre les approches essentialistes de « la » masculinité pour déployer une compréhension historicisée des masculinités, appréhendées dans leur multiplicité, et à partir des rapports de pouvoir qui les constituent et les hiérarchisent.
Ce champ d’études s’est notamment constitué autour du concept de « masculinité hégémonique », qui apparaît en Australie dans des travaux de sociologie de l’éducation au début des années 1980, avant de connaître sa première formalisation théorique dans un article de 1985 (Carrigan, Connell, Lee, 1985). En collaboration avec James Messerschmidt, sa principale auteure, Raewyn Connell, avance ensuite une proposition théorique renouvelée (Connell, 1995/2005 ; Connell, Messerschmidt, 2005 ; Messerschmidt, 2008) qu’elle déploie sur de nouveaux terrains : la santé, la sexualité et la globalisation. Ce concept vise à analyser les processus de hiérarchisation, de normalisation et de marginalisation des masculinités, par lesquels certaines catégories d’hommes imposent, à travers un travail sur eux-mêmes et sur les autres, leur domination aux femmes, mais également à d’autres catégories d’hommes.
L’objectif de cette journée d’études est de problématiser les masculinités à partir du concept d’hégémonie, en faisant dialoguer l’approche connellienne avec d’autres approches des formes de domination se référant également à la conceptualisation de l’hégémonie par Antonio Gramsci (Gramsci, 2011). Les cultural studies britanniques et les subaltern studies indiennes, empruntent par exemple ouvertement les concepts gramsciens pour penser l’articulation entre genre, race, ethnicité et classe. Dans le domaine des études posctoloniales, Edward Saïd théorise la dialectique entre l’hégémonie culturelle et les conditions de possibilité de la domination épistémique de l’Occident. Peter D. Thomas (Thomas, 2009) note par ailleurs que, dans les relectures contemporaines de Gramsci, l’accent est trop souvent mis sur les aspects culturels de l’hégémonie en la réduisant parfois aux seuls champs de la culture ou de l’identité, et plaide en faveur d’une conception plus proprement gramscienne de l’ « appareil hégémonique » de l’État comme combinaison de coercition et de consentement, de violence et d’hégémonie, les deux termes étant dialectiquement indissociables.
A quelques exceptions (Liotard, Terret, 2005 ; Revenin, 2007 ; Benvido, 2009 ; Farges, 2012 ; Quemener, 2012), les travaux francophones sur le masculin et les masculinités, qui se sont développés ces dernières années, se sont peu emparés de la question hégémonique. Dans le contexte français, cette frilosité non dissimulée s’explique sans doute par l’émergence de ce champ d’étude initialement du fait des historiens qui, pour des raisons de sources, rencontrent davantage la notion de virilité que celle de masculinité, d’usage bien plus précoce. Mais l’historicité du concept ne justifie pas à lui seul le silence académique. En amont des discussions sur l’intérêt d’une analyse des masculinités à partir de la notion d’hégémonie, l’emploi du terme « viril », fondant la singularité d’une approche française ainsi différenciée des men’s studies « à l’américaine », ne traduit-il pas une réticence à penser les formes de masculinités non problématiques qui, demeurant non problématisées, échappent à l’analyse critique ? L’intérêt heuristique du concept de masculinité hégémonique étant justement qu’il permet de saisir les processus simultanés de hiérarchisation, de normalisation et de marginalisation des masculinités.
Programme et infos :
http://iris.ehess.fr/document.php?id=1682

• Christine Bard, "Ce que soulève la jupe des filles et des garçons"
Conférence dans le cadre du programme PRESAGE
Sciences Po, 27 rue Saint Guillaume 75007 Paris Salle 11 (1er étage)
Jeudi 13 juin 2013 – 17h15 / 19h15
Présentation :
Le vêtement fabrique le genre, et ses évolutions offrent un observatoire pertinent du degré de sexisme et d’homophobie dans les sociétés contemporaines. C’est particulièrement vrai de la jupe, qui longtemps désigna par métonymie "la femme" en Occident. Les formes, les usages et les perceptions de ce vêtement ouvert ont connu de profondes transformations au cours du dernier siècle : on les observera et analysera en les reliant à l’histoire des rôles et identités de genre.
Christine Bard est professeure d’histoire contemporaine, Université d’Angers membre de l’UMR (Centre de recherches historiques de l’Ouest)
Contact :
charlene.lavoir@sciences-po.fr

• "Genre et migrations"
Université d’été - ENS-Lyon / Lyon 2/LARHRA
19 – 22 Juin 2013 – Lyon
Comité d’organisation :
Frédéric Abecassis, ENS de Lyon, LARHRA Pascale Barthélémy, ENS de Lyon, LARHRA, IUF, responsable de l’équipe « Genre et société » Vincent Porhel, Université Lyon 1-IUFM, LARHRA Sylvie Schweitzer, Université Lyon 2, LARHRA Marianne Thivend, Université Lyon 2, LARHRA Michelle Zancarini-Fournel, Université Lyon 1, LARHRA
Présentation :
Cette Université d’été pluridisciplinaire est destinée à un public de 20 doctorant-e-s en sciences humaines et sociales désireux et désireuses d’approfondir leurs connaissances et leurs méthodes en études de genre. Elle est organisée par l’Equipe « Genre et Société » du LARHRA (Laboratoire de Recherche historique Rhône-Alpes, UMR CNRS 5190), en partenariat avec l’Association pour le développement de l’histoire des femmes et du genre – Mnémosyne. Elle articule des présentations scientifiques et des ateliers avec des moments d’échanges avec des actrices et acteurs de la société civile (responsables et membres d’associations, enseignant-e-s des différents cycles scolaires...).
Son thème « Genre et migrations » est au cœur des questions contemporaines sur l’immigration dans les sociétés européennes et inclut une lecture de la place respective des femmes et des hommes dans les différentes vagues migratoires. En effet, depuis plusieurs années, un certain nombre de recherches ont remis en question l’analyse des migrations comme phénomènes exclusivement masculins, et analysé les transformations liées au genre lors des processus migratoires. Les travaux menés ne se limiteront cependant pas à l’histoire des migrations dans les sociétés occidentales. L’approche « genre » a en effet permis de renouveler l’étude des migrations en sociologie, en anthropologie, en géographie comme en sciences politiques. C’est pourquoi ces rencontres, organisées par une équipe d’historien-ne-s sont néanmoins conçues comme pluridisciplinaires et ouvertes thématiquement : il s’agira non seulement d’étudier la dimension quantitative des migrations, mais aussi de mettre en perspective les questions relatives au travail des migrant-e-s, à leur citoyenneté, et donc à leurs droits tant civiques que civils.
Les quatre journées (19, 20, 21 et 22 juin 2013) seront déclinées en trois cycles : le matin, des conférences par des universitaires, l’après-midi des ateliers de travail avec les doctorant-e-s (lectures critiques d’articles,méthodes d’investigations en histoire, sociologie, anthropologie, sciences politiques...). Lors de ces ateliers, les doctorant-e-s seront invité-e-s à présenter l’avancement de leur recherche. Seront proposées en soirée et lors de la journée du samedi 22 juin des tables rondes avec des actrices et acteurs de la société civile, des grandes conférences thématiques, des projections/débats.
Programme :
http://larhra.ish-lyon.cnrs.fr/Informations/Documents/programme_%20univ-d_ete_genre_et_migrations%2019_22_juin_2013.pdf
Contact :
genre.et.migrations@gmail.com

• "Exploring Sexual Hierarchies : Gayle Rubin’s “Thinking Sex” Today"
Atelier Genre(s) et Sexualité(s) & Laboratoire d’Anthropologie des Mondes Contemporains
Université libre de Bruxelles
Mercredi 19 juin 2013
Présentation :
In 1984, Gayle Rubin (University of Michigan) published her famous essay “Thinking Sex : Notes for a Radical Theory of the Politics of Sexuality”. First presented at a conference on sexual politics organised in 1982 at Barnard College (New York City), it rapidly became one of the most influential pieces in sexuality studies. In this text, Gayle Rubin examines the relations between gender and sexuality, and posits, unlike her 1975 “The Traffic in Women : On The ‘Political Economy’ of Sex”, that although they are closely linked gender and sexuality must be studied separately. Rubin also explores the oppressive dimensions of sexuality. Through notions such as the “charmed circle” and the “outer limits”, she describes sexual hierarchies in our societies, and interrogates what defines “good sexualities”. This leads her to order sexual practices and cultures according to their legitimacy. Finally, Rubin defends the need of empirical and descriptive studies, in particular through ethnography.
In the last thirty years, sexuality has changed. This period is often described by a weakening of sexual hierarchies and unprecedented sexual freedom. This vision has however been criticised, and several authors have unveiled the persistence as well as a reconfiguration of sexual hierarchies. A first goal of this workshop will be to assess the validity of Rubin’s Thinking Sex today. Rubin’s essay was also strongly influenced by American sex wars. It depicted more broadly forms of sexual exclusion, which were mostly based on Western sexual experiences. Therefore, this workshop will also attempt to go beyond the narrow frame of the United States and the West to explore sexual hierarchies in other contexts.
This workshop will gather papers by Belgian scholars discussing Rubin’s “Thinking Sex” from various disciplines. All will be discussed by Gayle Rubin, who will give a closing lecture.
Program :
Session 1 “Thinking Sex” in Belgium
Chair : Cathy Herbrand (King’s College London)
> 14h-14h20 : Wannes Dupont (Universiteit Antwerpen)
Modern times. Some questions about the course of sexual history
> 14h20-14h40 : David Paternotte (FNRS/Université libre de Bruxelles)
Belgium : Sexual hierarchies after same-sex marriage
14h40-15h20 : Discussion
15h20-15h50 : Coffee and Tea
Session 2 “Thinking Sex” Beyond Western Sexualities ?
Chair : Rostom Mesli (University of Michigan)
> 15h50-16h10 : David Berliner (Université libre de Bruxelles)
"Studying sexual subcultures in Laos, after Gayle Rubin"
> 16h10-16h30 : Chia Longman (Universiteit Gent)
“’Femme de la rue’ : sexism, multiculturalism and moral panic”
16h30-17h30 : Discussion
18h-20h :
Chair : Joël Noret (Université libre de Bruxelles)
> Gayle Rubin (University of Michigan)
“Blood Under the Bridge. Reflections on Thinking Sex"
Abstract :
This talk reflects on the intellectual and political circumstances of the publication of Gayle Rubin’s 1984 essay “Thinking Sex : Notes for a Radical Theory of the Politics of Sexuality.” In particular, it considers the context of the feminist “sex wars” of the late 1970s and early 1980s, offering a detailed account of several of the period’s key events, publications, and debates. It also reflects on the relation between this moment in the history of feminism and the history of GLBT and queer scholarship over the past several decades.
Biography :
Gayle Rubin is an anthropologist, and a feminist, gay, and leather scholar and activist. Her work focuses on the history, theory, geographies, and
social organization of sexuality ; urban sexual populations ; the history of sexological theory ; feminist theory and politics ; and lesbian, gay, bisexual, and transgender studies.
She was a visiting fellow at the Humanities Research Centre, Australian National University (1993), the Norman Freehling Visiting Professor of
Humanities at the University of Michigan (2001) ; and has twice been a Fellow at the Center for Advanced Studies in the Behavioral Sciences at
Stanford University (2007, 2012). She has taught at University of California, Berkeley, the University of California, Santa Cruz, and the San
Francisco Art Institute. She is currently Associate Professor of Anthropology and Women’s Studies at the University of Michigan.
She is the author of Surveiller et Jouir : Anthropologie Politique du Sexe (EPEL, 2010), and Deviations : A Gayle Rubin Reader (Duke University Press, 2011). She is revising a book manuscript based on her pioneering and sustained ethnographic research in the gay male leather community and the South of Market neighborhood in San Francisco, and is doing research for a new project on the feminist sex wars.
http://www.ulb.ac.be/is/ags

• "Corps réel, corps imaginaire, corps symbolique : esthétiques et cliniques du corps"
Journée d’études organisée par le CPER 10 LLSHS, Axe 1 – Atelier 2 Action « Le corps, enjeu critique et clinique des représentations »
Organisation :
Anne-Laure Fortin-Tournès (3 L.AM, Université du Maine) &
Antoine Fraile (3 L.AM, Université d’Angers)
Université d’Angers, MSH Confluences, Salle G.Tillion
Vendredi 21 juin 2013 (9h30-17h30)
Présentation :
Le corps n’est-il que discours, ou bien le discours, et celui des arts en particulier, peut-il recueillir quelque chose de l’ordre du corps réel dont la vérité ne saurait que se mi-dire ? Il s’agira, lors de cette deuxième journée d’études de l’action CPER axe 1 sur “Le corps, enjeu critique et clinique des représentations”, de s’interroger sur les rapports entre corps réel, corps imaginaire et corps construit par les discours (en particulier par le discours sur le genre) en littérature et dans les arts. Si le corps est traversé par des discours qui le norment tout en en délimitant les contours, ainsi que le rappelle Judith Butler dans Bodies that Matter, la question se pose de l’existence d’une matérialité du corps, de l’ordre du réel, qui échapperait aux discours sur la norme, et se manifesterait par exemple dans la souffrance, la mort, la jouissance sexuelle, lieux d’irruption d’un corps “nu”, au défaut du symbolique. Le corps réel peut-il nous apparaître autrement qu’au travers des filtres rassurants de l’imaginaire et/ou du symbolique, qui nous permettent de nous tenir à une relative distance de l’expérience angoissante de son abjection ? N’existerait-il pas des démarches artistiques qui donnent à voir l’obscène, tout en esthétisant ce qu’un discours normatif met au rebut ou refoule ? Il conviendra lors de cette journée d’études de partir d’exemples littéraires et artistiques variés, pour montrer que l’art porte un savoir sur le corps réel dans son articulation avec l’imaginaire et le symbolique.
On pourra par exemple se poser les questions suivantes, qui sont loin d’être exhaustives :
- Comment le texte littéraire, l’œuvre artistique, la danse, le théâtre ou le cinéma abordent-ils la question du corps réel ? Comment représentent-ils le corps abject, le corps déchet, le corps mourant ? Mettent-ils en évidence l’existence d’un corps pré- discursif que l’on pourrait, avec Julia Kristeva, appeler “corps sémiotique” ?
- Comment le texte littéraire, l’œuvre artistique, la danse, le théâtre ou le cinéma mettent-ils en scène les discours qui traversent le corps ? Pointent-ils la normativité de ces discours ? Les dénoncent-ils ? Comment les œuvres artistiques réagissent-elles à l’épistémologie du corps (anthropologie sociale, biologie, néo-darwinisme, etc) ?
- Le corps réel fait-il retour dans les discours, sous quelle forme, dans quelle mesure peut-on dire qu’en revenant hanter le devant de la scène artistique sous forme spectrale, il porte un savoir sur l’inconscient et sa capacité de refoulement ?
Programme :
> 09h30-09h50 : Thierry Barbaud (3L.AM, Université du Mans) : « D’Homère
à Catulle : la laideur et la honte »
> 10h05-10h25 : Aude Petit (CRINI, Université de Nantes) : « Corps en marge et marges du corps : réflexion sur la possibilité d’appréhender une réalité du corps gestant dans Adam Bede de George Eliot »
> 10h40-11h00 : Redouane Abboudahab (3L.AM, Université du Mans) : « Corps imaginaire et réel du corps dans le récit athlétique chez Hemingway »
11h15-11h30 : Pause
> 11h30-11h50 : Maxime Tetillon (VIP&S, Université du Mans) : Sportives mais Femmes : la mise en scène des corps dans les affiches de promotion du sport féminin »
> 12h05-12h25 : Aurélie Marchand (MHS Ange-Guépin) : « Un baiser sans moustache : des danses masculines »
> 12h40-14h30 : Déjeuner au Restaurant Universitaire d’Angers 14h30-14h50 : Renaud Bouchet (CERHIO, Université du Mans) : « Corps
violent, violenté et exhibé : les cas d’Arman et de Niki de Saint-Phalle »
> 15h05-15h25 : Annie Rolland (LPPL, Université d’Angers) : « Représentation psychique de la douleur physique »
15h40-15h55 : Pause
> 15h55-16h15 : Yoann Trichet (Recherches en Psychopathologie : Nouveaux symptômes et lien social) et Élisabeth Marion (psychanalyste) : « Le corps, son image et le désir du scientifique dans la fiction cinématographique »
> 16h30-16h50 : Bruno Arquié (CRINI, Université de Nantes) « De la mise en scène de la polémique dans Solar d’Ian McEwan, ou comment poser la question des genres dans un roman darwinien »
> 17h05-17h25 : Anne-Laure Rigeade (Littérature et Histoire, Université Paris 8) : « La destinée de Susan Sontag : le corps en images vécu-pensées »
17h30-18h00 : Discussion
Contact :
ec-cper10@univ-lemans.fr

• "Genre et Populations. Méthodes, données et analyses"
Journées organisées par le Centre de recherche populations et sociétés (Cerpos), Ecole doctorale EOS (Economie, Organisations, Sociétés), Université de Paris Ouest Nanterre la Défense
Responsables :
Carole Brugeilles : carole.brugeilles@u-paris10.fr, Céline clément : celine.clement@u-paris10.fr, Maria Cosio cosio@u-paris10.fr
Ouvert aux étudiants de Master, aux doctorants et post-doctorants des différentes disciplines des sciences sociales.
Université Paris Ouest Nanterre.
24-25-26 juin 2013
Présentation :
Ce module de formation présente l’approche de genre comme outil d’analyse des comportements démographiques, familiaux et sociaux. Cette perspective permet l’élaboration et l’utilisation de cadres théoriques, d’indicateurs et de concepts intégrant explicitement les rapports de genre dans l’analyse des comportements individuels et collectifs ; de discuter des résultats de recherches utilisant la perspective de genre ; de montrer comment l’analyse des systèmes de genre peut être utilisée par les agents de développement et les décideurs.
Programme :
http://www2.univ-paris8.fr/RING/spip.php?article2431
Contact et inscription :
resodemo@univ-paris1.fr

• "Genre et discriminations"
Colloque international organisé par le DIM "Genre, inégalités, discriminations"
27 et 28 juin 2013
Université Paris Ouest Nanterre La Défense Bâtiment S - Amphithéâtre S1 200, avenue de la République 92001 Nanterre
Présentation :
Le réseau « Genre, inégalités, discriminations » (GID) est l’un des 16 « domaines d’intérêt majeur » (DIM) financés par la région Île-de-France sur la période 2012- 2015. Il réunit deux groupements de scientifiques franciliens : l’Institut Émilie du Châtelet (IEC) et l’Alliance de recherche sur les discriminations (ARDIS). Le premier traite des questions de genre dans l’ensemble du champ scientifique, le second étudie les discriminations à la lumière de quatre disciplines : droit, économie, sociologie et science politique. Lier ces deux approches est le défi qu’entend relever le colloque « Genre et discriminations ».
Les membres du DIM-GID partagent une visée commune : mettre en évidence les inégalités de traitement illégitimes. Le concept de genre vise à dénaturaliser la différence des sexes, faussement rapportée à une distinction biologique ; celui de discrimination vise également d’autres formes de naturalisation, comme l’assignation raciale. Il s’agit toujours de transformer les différences perceptibles en autant de hiérarchies naturelles, avec pour effet de limiter l’accès aux droits.
Encore faut-il décrire avec soin les mécanismes à l’œuvre et cerner les interactions entre genre et discriminations. D’où l’attention portée ici à des objets précis, tels que l’immigration, les temps de guerre, l’orientation scolaire, la médecine sportive, le chômage, la création d’entreprise, les nouvelles technologies, le militantisme syndical, l’accès à la fonction publique, la prison... sans oublier la palette des phobies (homophobies, transphobies...).
Nourri de ces études concrètes, le colloque sera ponctué de quatre conférences plénières et s’achèvera sur deux tables rondes.
Programme :
http://economix.fr/fr/activites/colloques/?id=162&page=programme
Contact :
Sylvie Blumenkrantz, colloquegid2012@gmail.com

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3 - APPELS A CONTRIBUTIONS :

• Avant le 30 septembre
"Histoire des femmes, histoire du genre, histoire genrée"
Colloque co-organisé par l’Université Paris 8 et par le LabEx EHNE - Avec le soutien de la Fédération RING
5 et 6 décembre 2013.
Responsables :
Valérie Pouzol, MCF, histoire contemporaine, (Paris 8, EA 1571, RING)
Yannick Ripa, Pr, histoire contemporaine (Paris 8, EA 1571, LabEx EHNE, Ecrire une nouvelle histoire de l’Europe-Axe 6 : Genre et identités européennes)
Résumé :
Qu’il soit instrument d’analyse, axe ou champ de recherche, le genre est sorti de sa confidentialité pour s’affirmer comme un concept particulièrement dynamique de la recherche scientifique. Dans ce processus d’affirmation global qui a touché les sciences humaines, la discipline historique reste en retrait. Ce colloque aimerait interroger cette réserve, ces doutes, tout en donnant à voir l’essor de cet outil d’analyse en histoire contemporaine, toutes aires culturelles confondues (particulièrement en Europe), en insistant sur l’évolution qui a conduit de l’histoire des femmes à l’histoire du genre et sur le renouvellement historiographique apporté par ces recherches qui semblent aboutir à une histoire genrée. Aussi une place importante sera accordée aux travaux des jeunes chercheur-e-s doctorant-e-s et post-doctorant-e-s : analyse des thématiques de recherche, questionnements méthodologiques et épistémologiques. Ce moment d’échanges autour des usages du genre en histoire pourrait s’accompagner d’une réflexion sur les circulations interdisciplinaires.
Argumentaire :
Ce colloque ambitionne de réfléchir aux effets du passage d’une histoire des femmes à une histoire du genre, voire à une histoire genrée, à travers des parcours de chercheur-e-s et des présentations de travaux récents, actuels, et à venir. Il se veut attentif à l’articulation entre les trois termes de son intitulé : l’affirmation du genre a-t-elle conduit à un enrichissement de l’histoire des femmes ou à son effacement ; l’institutionnalisation de l’histoire du genre a-t-elle contribué à stimuler des recherches novatrices ou, au contraire, a amoindri le potentiel subversif de ce concept ?
En effet, qu’il soit instrument d’analyse, axe ou champ de recherche, le genre, terme pour le moins polysémique, semble avoir atteint l’âge de la maturité : en quelques années, les études sur le genre sont sorties de la confidentialité, voire de la marginalité dont elles pâtirent durant deux décennies, pour acquérir visibilité et respectabilité.
D’emblée, on postulera à son actif : d’une part, la fin d’une certaine ghettoïsation des études sur la différence des sexes et, de ce fait, l’essor des recherches sur le masculin et la virilité, d’autre part un indéniable enrichissement de la réflexion et donc des recherches (le genre de la justice, le genre des territoires, genre et nationalismes, les politiques de genre, genre et conflits…), en raison notamment de l’intérêt nouveau porté par des collègues jusqu’alors réticents à prendre au sérieux un sujet « femme », d’autre part, l’arrivée d’une nouvelle génération de chercheur-e-s dont la mixité fait rupture avec les années de jeunesse et même de maturité de l’histoire des femmes.
On avancera à son passif : d’une part, une dilution de la définition du concept, dont le symptôme majeur est, sans doute, son usage au pluriel, inconciliable avec sa définition et son objectif premiers - désigner et étudier la construction de la différence des sexes, détachés du biologique. Rappelons que cette démarche fut initialement dérangeante : doit-on en conclure à une sorte de rentrée dans le rang des études de genre ? D’autre part, et consécutivement à cette évolution, certains écrits emploient « genre » en lieu et place de « sexe » ; ce détournement de sens rend inopérant cet outil pour penser ladite différence des sexes. La banalisation du terme semble donc vider le genre de sa charge, d’autant plus qu’il tend - dernier effet négatif qu’il conviendra de vérifier - à faire disparaître les individus de chair et de sang pour les remplacer par des catégories (masculin/féminin) ; cette évolution ne risque-t-elle pas de renvoyer les femmes à l’invisibilité ?
Cette montée en gloire du genre n’est donc pas exempte d’inquiétudes propres à faire débat, comme c’est déjà le cas aux Etats-Unis ; elle peut être néanmoins prometteuse invitant à écrire une histoire genrée : ainsi il est n’est plus concevable d’envisager d’écrire une nouvelle histoire de l’Europe sans prendre en compte le rôle du genre dans la constitution des identités européennes.
Conditions de soumission :
Les propositions de contribution ne devront pas dépasser 1500 signes (langues possibles : anglais, français, espagnol) et devront être adressées impérativement avant le 30 septembre 2013 à yannick.ripa@orange.fr et valerie.pouzol@univ-paris8.fr

• Avant le 1er juin
"Le travail socio-éducatif au prisme du genre"
Colloque ENPJJ/Iris en partenariat avec les IUT de Bobigny et de Tourcoing
Bobigny
12 & 13 décembre 2013
Argumentaire :
Le genre est souvent occulté, voire dénié, dans le secteur social. Pourtant, il importe de saisir la manière dont il travaille le quotidien du monde socio-éducatif. Le genre est ici entendu comme « un élément constitutif de rapports sociaux fondés sur des différences perçues entre les sexes » (Joan Scott, 1988). Il constitue une clef de compréhension des dynamiques sociales au même titre que les rapports de classe, de race, d’âge, etc. Les travailleurs sociaux interrogent le plus souvent les différences entre les sexes à partir de certaines manifestations de la domination masculine – comme « l’agression sexuelle » ou « la violence conjugale ». Pourtant, qu’il s’agisse des relations de travail entre professionnel-le-s ou des rapports qu’ils/elles entretiennent avec les « usagers », les actrices et les acteurs de l’action socio-éducative sont aussi pris-es dans un réseau de représentations, de comportements attendus et d’ethos spécifiques qui participent de la reproduction d’un rapport de pouvoir dichotomique et hiérarchique fondé sur l’opposition féminin/masculin.
Comment les professionnel-le-s composent-ils/elles au quotidien avec la dimension genrée de leur activité ? Quelles dynamiques ont transformé leurs activités ? Comment le travail social, potentiellement porteur de valeurs féministes et/ou féminines, est-il transformé par la confrontation avec les valeurs, représentations et actions des « usagers » ? Ces questions ne sont pas nouvelles. Mais elles prennent une consistance particulière lorsqu’elles concernent les populations juvéniles envers lesquelles les institutions ont développé des dispositifs particuliers, à l’articulation entre éducation et surveillance, émancipation et contrôle.
Pour ces 14e journées de valorisation de la recherche de l’ENPJJ organisées en collaboration avec l’Iris, nous avons souhaité interroger la place centrale du genre dans le travail socio-éducatif, autour de trois axes de recherches complémentaires :
1) l’accompagnement institutionnel aux identifications sexuelles et sexuées des jeunes
2) les rapports de pouvoir genrés qui traversent et constituent le travail socio-éducatif
3) la confrontation entre les sociabilités sexuelles et sexuées des adolescent-e-s et des professionnel-le-s.
Ces interrogations structureront deux journées de rencontres et de discussions qui entendent confronter la recherche en sciences sociales à l’expérience professionnelle pour penser ensemble les modes d’action institutionnelle et ses transformations actuelles.
La construction des identités sexuées et sexuelles des jeunes dans l’accompagnement socio-éducatif
Les individus construisent des identités sexuelles et sexuées tout au long d’un processus de socialisation et d’imposition, spécialement prégnant sur les jeunes. Les éducateurs, dans la diversité de leurs missions, et plus largement tous ceux et celles qui participent de ce travail de construction et d’assignation, mobilisent des valeurs spécifiques et s’appuient sur des normes rarement explicitées. Comment construit-on son identité sexuelle et de genre lorsqu’on devient un jeune « usager » du travail socio-éducatif, tout à la fois sous surveillance et enjoint à s’émanciper ? Comment se fabrique une culture de genre hégémonique (machisme, virilisme), subalterne, voire féministe ? Quels rapports de genre se mettent en place dans les espaces publics et les espaces privés que fréquentent les jeunes pris en charge ? Qu’en est-il dans les établissements éducatifs et dans la relation entre travailleurs sociaux et « usagers » ? Les professionnel-le-s du travail socio-éducatif ne sont-ils/elles pas amené-e-s, ne serait-ce que par les savoirs (notamment psys) qu’ils/elles mobilisent, à renforcer les stéréotypes sexués ?
Les rapports de genre dans le travail social
Les activités de maternage, de nursing ont depuis longtemps été dévolues aux femmes et le travail social est souvent vu comme une forme particulière de soin. La féminisation des professions du secteur paraît tellement « naturelle » que les diplômes sont historiquement féminins. Dans le champ éducatif, de l’enseignement « normal » à l’éducation spécialisée en passant par l’enseignement adapté, la division du travail s’opère constamment selon un ordre du genre : aux femmes les jeunes enfants et les filles, aux hommes les garçons. Ces partitions disparaissent formellement dans les années 1970, mais ce clivage genré ne survit-il pas dans les imaginaires collectifs et professionnels, souvent de manière inconsciente ? Les approches contemporaines du care apparaissent comme un apport utile pour comprendre les valeurs qui traversent l’action sociale, et les tensions qui émergent lors de sa mise en œuvre. L’étude des processus de formation, de professionnalisation et de la dynamique des carrières professionnelles pourra également constituer une entrée heuristique pour analyser les modalités selon lesquelles se constituent les rapports de travail.
Dimension genrée des sociabilités professionnelles et adolescentes : quelles répercussions sur la prise en charge ?
L’évolution des stéréotypes sur les relations hommes/femmes et la place qu’ils occupent aujourd’hui dans la société comptent parmi les transformations les plus profondes de ces dernières décennies. Elles sont centrales dans le travail socio-éducatif, sans pour autant être toujours interrogées par les professionnel-le-s. Comment ces transformations influent-elles sur le travail social ? La mixité quasi généralisée des institutions a-t-elle effacé un traitement différencié des garçons et des filles ? Comment les professionnel-le-s adaptent-ils/elles leur action face à des comportements sexuels et sexués hétérodoxes ? Dans les situations de précarité ou de discrimination, les protagonistes de la relation éducative n’ont-ils/elles pas tendance à « surjouer » les rapports sociaux en renforçant la ségrégation sexuée ? Ces injonctions aux rôles sexués n’entraînent-elles pas des difficultés particulières pour les professionnel-le-s ? La « tonalité » féminine du travail social n’a-t-elle pas des effets symboliques et réels sur la capacité des professionnel-le-s à porter des postures d’autorité très souvent associées à la virilité ? Comment les débats actuels sur l’individualisation des prises en charge intègrent-ils, reflètent-ils ou rejettent-ils la question du genre ?
Modalités de proposition de contributions :
Les propositions de communication de 3000 signes devront parvenir à iris@ehess.fr avant le 1 juin 2013.
Le champ disciplinaire embrasse tout aussi bien la sociologie, que l’histoire et l’anthropologie. L’appel est également ouvert aux doctorant-e-s. Au-delà du travail social au sens strict, les recherches présentées peuvent porter sur divers modes de prise en charge à visée éducative.

• Avant le 27 juin
"Les paradigmes Masculin/Féminin sont-ils encore utiles ?"
Pour le numéro 3 de la revue Líneas
Numéro coordonné par Nadia Mékouar-Hertzberg (Université de Pau et des Pays de l’Adour) et Michèle Ramond (Université de Paris 8)
Présentation :
Les identités féminines et masculines, leur ductilité, leur porosité mais aussi parfois leur persistante incompatibilité, génèrent « mécaniquement » interrogations, doutes, tensions et révolutions. Posée dans le domaine de l’esthétique, la question de « l’utilité » des paradigmes Masculin/Féminin pourrait paraître également bien peu pertinente : elle induit des principes d’utilité, donc de relativité, d’efficacité, autant d’éléments qui peuvent surprendre, voire scandaliser dans le champ des études littéraires, artistiques, esthétiques, l’œuvre pouvant et, parfois même, devant être considérée comme un au-delà du principe d’utilité et plus encore un au-delà du masculin et du féminin.
Cependant, pourquoi ne pas faire le pari que le féminin et le masculin sont des catégories « utiles » dans notre approche des œuvres, même (et peut-être surtout) quand, précisément, elles ne répondent aucunement, dans le cours de leur élaboration, de leur conception et de leur maturation, à une quelconque prétention, à un quelconque désir, à une quelconque inquiétude « quant au féminin » et « quant au masculin ».
Les questions peuvent aussi se décliner et s’enchaîner autrement. Quels sont les textes qui se prêtent tout particulièrement à l’activation de ces paradigmes ? Les textes des femmes sont en première ligne. Ils ne sont pas les exclusifs détenteurs du féminin mais promeuvent largement la différenciation féminin/masculin à l’œuvre dans l’œuvre, explorent la fabrication d’un autre féminin/masculin, d’une dualité qui soit autre, voire, qui ne soit plus, s’imposent comme textes à nouveau « engagés » en inaugurant, au travers des multiples apports de la post-modernité et du prodigieux essor des sciences humaines, une « politique des sexes » novatrice. Peut-on aller jusqu’à dire que ces textes de femmes ont concouru et concourent encore à re-poser la question des mécanismes de la création, de ses territoires et de ses frontières ? Et qu’en est-il des autres arts ?
Peut également être soulevée la question du « foyer », de l’épicentre de cette différence ou, selon les perspectives, de cette fabrication (et donc de cette déconstruction toujours possible) du masculin et du féminin : du côté du lecteur ? Ou de celui de l’auteur ? Au sein de la rencontre entre ces deux instances ? Cela suppose de (re) définir la nature de ces deux instances si capitales dans toute création : si le féminin/le masculin sourd de la « femme/l’homme-qui-écrit », qu’en est-il alors de « cet-homme/femme-qui-écrit/lit » ? Seulement une instance chargée de son potentiel biographique et immanquablement marquée par la différence et la hiérarchie masculin/féminin qui fondent nos sociétés et nos psychismes ? Certes non. Les majuscules de la Littérature, etc. ne se dissolvent pas dans les contingences factuelles, biographiques et personnelles, ni même économiques, historiques ou sociologiques. Faut-il abandonner pour autant le féminin et le masculin ?
Procédure de soumission :
Les propositions devront avoir une portée théorique et/ou analyser des œuvres du domaine hispanique.
Le titre de la contribution, ainsi qu’un résumé de quinze à trente lignes, sont à envoyer à la revue Líneas (revue.lineas@orange.fr) avant le 27 juin 2013 et seront soumises au comité de rédaction. Les contributions définitives seront à remettre avant le 5 octobre 2013. Elles seront alors anonymement soumises à la double expertise de membres du comité scientifique de la revue, pour une publication début 2014.
Les textes pourront être rédigés en langue française ou espagnole. Les articles ne dépasseront pas les 10000 mots (format Word.doc sans stylage exclusivement), notes et bibliographie incluses. Ils devront suivre impérativement les normes éditoriales de Líneas (document de consignes aux auteurs en ligne : http://revues.univ-pau.fr/lineas/401).
http://revues.univ-pau.fr/lineas/394

• Avant le 30 juin
"Déclinaisons des espaces féminins de l’après-conflit"
Colloque International Interdisciplinaire
FLSH Limoges
5-6 Décembre 2013
organisé par l’ EA1807 « Espaces Humains et interactions Culturelles » (Université de Limoges), en partenariat avec l’EA 2610 « Equipe de Recherche Interdisciplinaire sur la Grande-Bretagne, l’Irlande et l’Amérique du Nord » (Université de Caen Basse-Normandie) et le HUM-753 « Escritoras y Escrituras » (Universidad de Sevilla)
Présentation :
En évoquant les « déclinaisons » des « espaces féminins », nous nous proposons d’analyser et d’explorer les rôles que jouent les espaces privés ou publics occupés par les femmes lors des conflits et dans les périodes qui leur font suite. Comment les femmes parviennent-elles à trouver leur place ? Et où ? Comment la question du genre (Gender) intervient-elle au lendemain des conflits ? De quelle façon l’après-conflit spatialise-t-il le genre ? Comment la parole, l’écriture, l’art, le cinéma, la performance et la loi représentent-ils les espaces féminins post-conflit ? Est-il des espaces dont on peut dire qu’ils se féminisent ?
Nous encourageons vivement les approches interdisciplinaires (droit, économie, littérature, civilisation, histoire, art, musique, cinéma, etc.)
Il serait également appréciable d’analyser le rôle des mass-médias dans des conditions d’après-conflit, à travers des caricatures, des affiches, des débats télévisés, etc.
À titre indicatif, nous proposons les pistes suivantes, dont la liste n’est en aucun cas exhaustive :
. Les femmes font-elles l’objet de représentations stéréotypées au terme des conflits ? Si oui, lesquelles ?
. Comment évaluer le rôle des femmes dans la sphère de l’éducation ? Cette dernière varie-t-elle pendant et après les situations de crise et de conflits ? Est-elle genrée ?
. Les (post-)guerri(ll)ères : La « libération des femmes » et leurs revendications doivent-elles nécessairement passer par la guerre des sexes ? Plutôt que d’envisager une guerre des sexes à la façon des « guérillères » (Monique Wittig), certaines femmes pensent à faire une … « grève » des sexes. Lysistrata d’Aristophane n’a pas cessé d’avoir d’avatars (le dernier en date étant, au cinéma, La source des femmes de Radu Mihăileanu, en 2011). Mais que deviennent ces guerrières/guérillères dans l’après-conflit ? Dans quelle sorte de combat s’impliquent-elles ? Comment est codifié l’espace de guerre dans l’après-conflit ? Dans quelle sorte de combat s’impliquent-elles ? Comment leur espace est-il codifié ?
. Quelles avancées ont été faites au profit des femmes au terme des conflits, eu égard à leur personnalité juridique, à leur protection personnelle/ corporelle, etc.?
. La femme est-elle (toujours) représentée en tant qu’agent de paix ? 
. Quels dangers, quels risques courent les femmes lorsqu’elles s’opposent, se révoltent, s’adaptent ? Quels sont les témoignages, les souvenirs et les mémorialisations des traumatismes de guerre ?
. Quelle est la réalité des femmes soldats et des exilées intérieures et extérieures ?
Envoi des propositions :
Rédigées en français ou en espagnol, les propositions de communication de 300 mots maximum comporteront un titre et seront accompagnées de mots-clés, de quelques références bibliographiques ainsi que d’une présentation de l’auteure/ auteur de 5 à 10 lignes. Elles seront envoyées à apresconflit@gmail.com, avant le 30 juin 2013.

• Avant le 1er juillet
"Noms et prénoms : établir l’identité dans l’empire du choix"
Colloque à l’INED
11 décembre 2013
Comité scientifique :
Tiphaine Barthélémy, Professeure de sociologie et d’anthropologie sociale (CURAPP, Université de Picardie Jules Verne) Anne-Marie Devreux, Sociologue, Directrice de recherche au CNRS (CRESPPA-CSU, Université Paris 8)
Agnès Fine, Anthropologue, Directrice d’études à l’EHESS (LISTT-Cas, Université Toulouse Le Mirail) Wilfried Rault, Sociologue, Chargé de recherche (Ined) Comité d’organisation :
Baptiste Coulmont, Sociologue, Maître de conférences (CRESPPA-CSU, Université Paris 8) Virginie Descoutures, Sociologue, Allocataire post-doctorante de l’IEC (Ined & CRESPPA- GTM)
Argumentaire :
Le prénom et le nom de famille sont les premiers éléments que nous utilisons pour identifier et se faire identifier au sein de la société. Le nom de famille nous rattache à une certaine lignée (par la filiation) tandis que le prénom laissé au libre choix des parents permet de s’individualiser. Alors que, jusqu’à récemment, des habitudes locales et coutumières ou des règles juridiques restreignaient fortement la transmission du nom de famille ou l’inscription du prénom à l’état civil, il semble que les hommes et surtout les femmes disposent désormais d’une plus grande liberté de dénomination. Quel usage est-il fait de cette liberté ? Le processus de libéralisation est bien visible en France. La loi du 8 janvier 1993 révise l’état civil et la filiation en supprimant tout contrôle a priori sur le choix du prénom et en facilitant les changements de prénom. Plus récemment, c’est le nom de famille qui s’est inscrit dans ce qui apparaît à première vue comme un « empire du choix ». La loi du 4 mars 2002, entrée en application en 2005 et portant réforme du nom de famille permet en effet aux parents de choisir, lors de la déclaration de naissance, de transmettre à leur(s) enfant(s) soit le nom du père, soit celui de la mère, soit encore un « double nom », c’est-à-dire un nom constitué des noms de chacun des parents « accolés dans l’ordre choisi par eux dans la limite toutefois d’un nom de famille pour chacun ». De même très récemment la Direction des affaires civiles et du Sceau a commencé à accepter les demandes de certaines personnes souhaitant retrouver leur nom de famille d’origine (après une francisation de ce dernier). Mais ce processus est aussi visible ailleurs : en 1978 le Conseil de l’Europe adopte une résolution qui recommande aux Etats membres d’assurer ou de promouvoir l’égalité des époux en droit civil, notamment en ce qui concerne l’attribution du nom de famille. Pour autant les législations des pays européens divergent : les pays nordiques, les Pays-Bas, l’Allemagne, l’Autriche et la Suisse doivent choisir entre le nom du père et celui de la mère ; en Espagne et au Portugal il est possible (comme en France mais aussi depuis 1981 au Québec) de transmettre soit le nom de la mère, soit celui du père, soit les deux noms accolés dans l’ordre choisi par les parents, tandis que la Belgique et l’Italie n’autorisent à ce jour que la transmission du patronyme.
Des contextes nationaux différents semblent donc s’inscrire à présent dans une conception à la fois plus libérale du droit au nom et au prénom, et plus égalitaire (entre les femmes et les hommes), dans laquelle importe l’expression de la volonté. Mais cette libéralisation est partielle, « l’empire du choix » n’est peut-être qu’une façade. Elle reste soumise aux centres d’intérêts de l’État : sécurisation de l’identité et des papiers d’identité, informatisation de l’état civil etc. L’identité onomastique est ainsi peut-être beaucoup plus fixe et cristallisée aujourd’hui qu’elle pouvait l’être par le passé, quand les noms d’usage pouvaient s’imposer. Elle reste aussi soumise à l’empire du national : noms et prénoms sont des marqueurs (ou perçus comme tels) de l’origine nationale des ascendants et ascendantes. Ils peuvent ainsi servir de support de discrimination, de revendication identitaire mais aussi de stratégie d’invisibilisation.
Enfin elle reste soumise à la domination masculine, intériorisée tant par les hommes que par les femmes, aux implicites des rapports sociaux de sexe. Le choix de la transmission d’un nom de famille peut désormais faire l’objet de négociations entre parents. Or l’Insee indique que près de 83% des enfants nés en 2012 portent uniquement le nom de leur père ; quand 8,5% d’entre eux portent le double nom, la première position revient au nom du père dans la majorité des cas (environ quatre fois sur cinq). Que disent ces parents qui éprouvent une plus grande satisfaction à être tous les deux représentés dans le nom de leur enfant ? Que disent les femmes qui conservent leur patronyme et celles qui adoptent celui de leur conjoint ? Quels choix font-elles en fonction des différentes législations ?
Tout choix était-il impossible sous le Code Napoléon ? Comment le nom se transmettait-il dans le cas de mariage « en gendre » (quand le gendre venait habiter dans la terre de son épouse, prenait-il le nom de la terre) ? Dans quelles circonstances certaines femmes ont- elles réussi à transmettre leur nom ? Quel jeu était alors possible avec les règles juridiques et coutumières ? Quelles furent, quelles sont, les mobilisations de juristes ou de « cause lawyers » autour du nom et du prénom ? Comment les juges, les élus et le pouvoir exécutif, depuis une soixantaine d’années, ont-ils ouvert, par étape, un processus de libéralisation ? Dans quelle mesure nom et prénom sont-ils supports de discriminations (liées à l’origine, au sexe) sur le marché du travail (ou ailleurs) ? Le prénom, dans la quasi-totalité des cas, a un genre, qui correspond au sexe de l’état civil (bien que cette correspondance ne soit pas requise en droit). L’identité revendiquée – par le choix d’un nom ou d’un prénom particulier – a-t-elle un « coût » ?
Le sens commun présente souvent la prédominance du patronyme comme le pendant « naturel » de la grossesse et de l’accouchement, aux hommes le symbolique et aux femmes le « charnel ». Ces distinctions entre culture et nature, production (le nom peut être perçu comme un capital social, symbolique et culturel) et reproduction ne sont pas nouvelles, ces représentations sont-elles toujours d’actualité ? Pour autant, l’attachement au patronyme de nos jours revêt-il la même signification qu’autrefois ?
Enfin qu’en est-il en dehors du contrôle étatique ? Quand des institutions plus ou moins solides (Églises, sociétés « secrètes », mondes artistiques) développent en toute « liberté » des usages particuliers du nom (nom de religion, pseudonymes etc.) les règles que les individus se donnent sont-elles homologues aux règles de droit ?
Il s’agit donc, dans ce colloque, de prendre pour acquis nombre de travaux ayant indiqués combien nom et prénom servent à matérialiser l’identité sociale, et d’étudier des situations empiriques mouvantes, changeantes, quand le choix offert peut servir de révélateur des contraintes symboliques. Ce colloque s’organisera autour de la présentation pluridisciplinaire de travaux de recherche empirique.
Modalités de soumission :
Les propositions, entre 1500 et 3000 signes maximum, sont attendues pour le 1er juillet 2013. Elles sont à envoyer à baptiste.coulmont@univ-paris8.fr et virginie.descoutures@ined.fr Après évaluation les réponses parviendront avant fin juillet.
Informations et actualités :
http://coulmont.com/nomprenom/

• Avant le 1er septembre
"Inégalité(s) hommes-femmes et utopie(s) (Antiquité-XXIe siècle)"
Colloque international et pluridisciplinaire organisé par « Voix et voies de femmes : Études sur les femmes, le sexe et le genre » (EA CÉCILLE 4074) et UMR Savoir Textes Langage (STL, UMR 8063)
Université Charles de Gaulle – Lille 3
18-20 juin 2015
Argumentaire :
Comment les utopies – littéraires et/ou com­mu­nau­taires (imaginées par des hommes comme par des femmes) – représentent-elles, augmentent-elles ou résolvent-elles l’/les inégalité(s) entre les hommes et les femmes ? Telle sera la problématique de cette manifestation. 
« Utopie » est un terme (ou-topos [sans lieu]) forgé par Thomas More pour désigner la cité ima­gi­nai­re dans le récit de voyage vers un lieu fictif, De optimoreipublicae statu, deque insula Utopia (1516). Dans l’en-tête de l’édition de Bâle (1518), Thomas More utilise le terme d’Eutopia pour dé­si­gner le lieu imaginaire qu’il a créé. Cet autre néologisme ne repose plus sur la négation ou mais sur le préfixe eu qui signifie bon. Eutopie signifie donc « le lieu du Bon », donc, ici, une société idéale.
L’utopie est « [le] projet ou rêve d’une société et, par extension, d’un avenir désirable, mais tenu pour chimérique » (Paul Foulquié et Raymond Saint-Jean, Dictionnaire de la langue philosophique [1962 ; Paris : PUF, 1978] 747). Le plus souvent satirique et subversif, le dessein en est la dénoncia­tion des travers d’une époque, à travers un lieu imaginaire (lointain, mythique) : la Callipolis de Pla­ton,L’île des esclaves de Marivaux (1725), l’Eldorado de Candide (1759), etc. ; la distanciation dans l’espace – voire aussi dans le temps – est destinée à éviter la censure (politique, religieuse…). Cette tradition, ce genre littéraire remonte à La République (c. 370 av. J.C.) de Platon et passe par La Cité du Soleil de Tommaso Campanella (1623), La Nouvelle Atlantide (1628) de Francis Bacon, le Voyage en Icarie (1840) d’Étienne Cabet, etc. 
Selon Henri Meschonnic, « L’utopie est une fabrique de sens, une fabrique d’histoire. Elle est conquérante. Ni substitutive, ni compensatoire [...]. Non en opposition avec la terre réelle, mais tran­s­for­matrice du lieu. Sans elle, il n’y a pas de lieu. Il n’y a que des territoires » ( L’Utopie du Juif [Paris : Desclée de Brouwer, 2001] 22). La différence entre le lieu et les territoires peut présenter un intérêt, d’une part, pour penser les rapports sociaux existant entre les sexes et, d’autre part, pour les penser autrement : territoires plus ou moins imposés ou fabriqués relevant toujours d’une repré­sen­ta­tion binaire versus lieu d’une hospitalité ou convivialité ne relevant plus d’une logique dualiste et, dans le cas présent, inégalitaire.
Aux utopies littéraires masculines, souvent misogynes jusqu’au XIXe siècle (Aristophane, Swift, William Morris), où les seules femmes dignes d’intérêt sont les épouses et les mères (Bacon, More, Bellamy, etc.), se mêle un nombre croissant d’utopies féminines (Christine de Pisan, Margaret Cavendish, Sarah Scott, Lady Mary Hamilton, Mary Livermore, Mary Howland, Martha BensleyBruere, InesHaynesGillmore, Charlotte Haldane etc.), dont certaines « excluent » la présence des hommes (Charlotte Perkins Gilman, Mary Bradley Lane, etc.). 
Le XXe siècle voit fleurir les dystopies ou les contre-utopies qui signalent une méfiance croissante à l’égard des récits maîtres (ou des grands récits) et de l’idéologie marxiste et communiste. La dystopieorwellienne invite à se détacher de l’idéal de perfection et d’innocence politique qui a pu caractériser les utopies positives. Mais les dystopies sont aussi ces « utopies privatives » où la quête du bonheur passe par la suppression des souffrances ou des inégalités et donc souvent/parfois des genres dans leur assymétrie opprimante. Ce que Jameson appelle le « principe de réduction du monde » devient l’une des stratégies de la science-fiction féministe d’Ursula Le Guin, par exemple, qui imagine un monde (Gethen) ambisexuel, débarassé de tout ce que la sexualité a de problématique et de violent et du capitalisme. Qu’en est-il de ces utopies paradoxales qui se fondent sur une économie de la pénurie et dans quelle mesure cette évolution du genre de l’utopie est-elle liée à la prise en compte des oppressions de genre ou liées à la sexualité d’un point de vue situé ? Que nous apprend-elle sur la conception féminine et féministe du pouvoir et des relations que les femmes et les féministes peuvent ou doivent entretenir avec « le pouvoir » ?
 Par-delà les utopies ou la balance entre utopie et dystopie, comment penser un espace et une organisation autres des rapports à travers le motif foucaldien des « hétérotopies », lieux autres présentant une contestation à la fois mythique et réelle de l’espace habituel. Quel rôle jouent alors les « espaces autres » de la fiction dans cette recomposition à partir du moment où la littérature devient, pour Sedgwick par exemple, une sorte de surface de projection des « troubles dans le genre » ? (Epistemology of the Closet [1990] et Between Men. English Literature and Male Homosocial Desire [1985]).Juxtaposant en un seul lieu réel plusieurs espaces parfois incompatibles, les hétérotopies introduisent aussi une rupture absolue avec le temps habituel, ce sont des hétérochronies, combinant un système d’ouverture et de fermeture, créant un espace d’illusion qui dénonce comme plus illusoire encore l’espace réel, ou en présente un mode autrement organisé. Comment considérer ces « sortes d’utopies effectivement réalisées dans lesquelles les emplacements réels sont à la fois représentés, contestés et inversés, [c]es sortes de lieux qui sont hors de tous les lieux, bien que pourtant ils soient effectivement localisables » (Foucault, « Des espaces autres ») ? Ces expériences périlleuses où se joue quelque chose du sujet dans son rapport au monde, à lui-même et aux autres, peuvent-elles servir de paradigme pour repenser, hors des espaces et des temps habituels, un régime d’exception des sexuations et de sexualités qui rompe jusqu’à la distribution même, prise ici comme point de départ, en femmes et en hommes ? Dans quelle mesure les utopies sexuelles urbaines qui relèvent de ce que Gayle Rubin a appelé « la sexoethnogenèse urbaine » participent-elles d’hétérotopies réussies en ce qu’elles produiraient des restratifications sociale et sexuelles non normatives et des dynamiques de pouvoir différentes (avec la culture SM à San Francisco par exemple) ?
Si les utopies ravissent en ouvrant un espace merveilleux, les hétérotopies inquiètent, en subvertissant jusqu’au langage et à l’imagination, « parce qu’elles brisent les noms communs ou les enchevêtrent, parce qu’elles ruinent d’avance la ‘syntaxe’, et pas seulement celle qui construit les phrases, – celle moins manifeste qui fait tenir ensemble (à côté et en face les uns des autres) les mots et les choses » (Foucault, Les Mots et les choses[1966]). Qu’en résulte-t-il alors en ce qui concerne les relations entre et par-delà les sexes – et les mots pour les dire ? Comment utiliser ce motif pour les repenser, pour élaborer des discours qui sont susceptibles d’en accueillir la différence, d’en accomplir la puissance d’altération ? Quelque chose de cet ordre semble se jouer dans l’alternative que Foucault dessine, dans La Volonté de savoir (1976), entre des « corps-plaisirs » et un « dispositif de sexualité » qui en contraint et en limite l’expression ? Ne s’agit-il pas alors justement d’une invitation à réarticuler, dans la dimension utopique d’un ars erotica, sexualité et « usage des plaisirs » ?
Dans le texte consacré aux hétérotopie (« Des espaces autres »), Foucault insiste encore sur la primauté de l’espace sur le temps pour notre époque contemporaine, de plus en plus « hétérochronique ». Peut-on en tirer les conséquences et élargir la dimension spatiale inscrite dans le mot « utopie » pour y inclure l’idée de cyberespace ? Il s’agirait alors de se pencher sur les nouveaux modes de relations, de mise en réseau constituant des identités et des alliances provisoires évoqués par Donna Haraway dans « A Cyborg Manifesto » (1991), internet permettant l’émergence à la fois de nouvelles logiques d’affiliation, d’appartenance, d’affinités, de groupements pragmatiques, de nouveaux modes d’action, au-delà de l’opposition entre sphère publique et sphère privée ?
Quelques pistes :
-  Domaines où se manifestent les inégalités entre les hommes et les femmes : éducation, célibat, choix (mutuel) du conjoint, conception du mariage (nécessité économique, « association de partenaires égaux en droits et en devoirs » (C. Cohen-Safir), contrôle des naissances (voire eugénisme), droit au statut et à la protection juridique, droit à la propriété, droit à l’emploi, etc. 
-  Est-il possible d’échapper, dans l’utopie, au patriarcat comme rapports de pouvoir (propriété, religion, mariage) ? 
-  Peut-on rattacher certainsrécits de voyage/d’anthropologie ou ethnologiques à une forme d’utopie en présentant d’autres possibles (patriarcat méditerranéen ;les Germaines combattent aux côtés des hommes ; des textes de voyageurs libertins évoquent des accouchements sans douleur pour interroger la bible…)
-  Utopies/dystopieset pouvoir
-  Utopies/ inégalités, discriminations
-  Utopies/dystopieet sexualités 
-  Utopies genrées/utopies dégenrées
-  Utopies/dystopies féministes et queer
-  Utopies/hétérotopies
-  Utopies/dystopies et stratégies féministes (séparatisme, communautés, hétérotopies)
-  Utopies/dystopies à l’ère numérique
-  Utopies/dystopies et technologies
-  Utopies/dystopies et architecture, urbanisme, littérature, cinéma, peinture, BD, culture populaire, science fiction, performance, arts, festivals
-  Utopies/dystopies communautaires et subcultures urbaines
-  Utopies/dystopies et corps...
-  Utopies, cinéma et jeux vidéosdystopiques…
Toutes les approches sont bienvenues :
Études littéraires, études théâtrales, philosophie, théorie critique, études comparées, études féministes, géographie sexuelle,« cultural studies », « visualstudies », « film studies », « technologystudies », « genderstudies », « queerstudies », « post-colonialstudies », « decolonality »...
Ce colloque sera précédé ou suivi de journées d’étude sur des thèmes spécifiques liés à sa thématique.
Les propositions de communications (400 mots environ, accompagnées d’un CV bio- et bibliogra­phi­que), d’ateliers oude performancessont à envoyer par courrier électronique (document word) à Guyonne Leduc (guyonne.leduc@univ-lille3.fr) pour le 1er septembre 2013.
Les propositions d’ateliers et de performances sont à adresser aussi à Marie-Hélène Bourcier, Lille 3 (mariehelenebourcier@gmail.com)
Les propositions seront examinées de façon anonyme par un comité scientifique pluridisciplinaire qui rendra son avis pour le 1er novembre 2013.

 

• Avant le 15 septembre
"Causes sexuelles. Sexualités et mobilisations collectives"
Colloque international organisé par le CRAPUL (Centre de recherche sur l’action politique de l’université de Lausanne), le CEG LIEGE (Centre en études genre LIEGE) et le GT07 (Groupe de travail « Sociologie des sexualités ») de l’AISLF (Association internationale des sociologues de langue française)
Lausanne
du 29 au 31 mai 2014
Argumentaire :
De la contraception au « mariage gay », en passant par l’avortement, la prostitution ou le viol, nombreuses sont les questions sexuelles ayant suscité des mobilisations au cours des dernières décennies. En effet, depuis le phénomène de « libération sexuelle » observé principalement dans les pays occidentaux au cours des années 1970, les « causes sexuelles » se sont multipliées partout dans le monde, sans pour autant toujours inspirer l’attention académique qu’elles méritent. Ce colloque est ainsi consacré aux mobilisations relatives à la sexualité, sans limite historique ni géographique.
Axes thématiques
En même temps que les questions classiques sur les acteurs et les contextes des mobilisations, nous souhaiterions approfondir la réflexion selon les axes suivants :
* Les causes sexuelles sont souvent construites autour de positions contrastées voire fortement clivées. Dès lors, en même temps que les relations entre mouvements sociaux et pouvoirs publics ou institutions, il s’agit d’analyser les dynamiques des relations entre mobilisations et contre mobilisations, en montrant ce que la construction des causes doit à ces affrontements entre positions antagoniques. Une telle perspective induit de définir les champs d’alliance et de conflit de manière élargie, en y incluant des acteurs aussi divers que les Églises ou les entreprises, etc.
* De plus en plus souvent, les causes sexuelles apparaissent désenclavées, objets de formulations internationales. Qu’il s’agisse des mobilisations qui essaiment d’un pays à l’autre (à l’image de celles relatives à la reconnaissance légale des couples de même sexe) ou des luttes internationales au sujet de la situation dans une région ou un pays donné (par exemple contre l’excision en Afrique ou contre le viol en Inde), la réflexion doit aujourd’hui être menée à l’échelle transnationale ou translocale. Il s’agit en effet d’éclairer les conditions et les moyens de la globalisation des causes sexuelles, les effets de domination ou de résistance que cela implique, et donc l’articulation entre le local, le national et l’international.
* Enfin, les dimensions performatives de ces mobilisations sont indicatives des normes de genre qui les gouvernent, et parfois les contraignent, et les « causes sexuelles », de ce point de vue, sont loin d’être neutres : si elles suscitent une opposition souvent fondée sur des « valeurs » présentées comme étant naturelles et immuables, d’un point de vue religieux ou anthropologique, elles sont également soumises à une constante critique interne au mouvement qui les porte (qu’on se souvienne par exemple de la fracture du féminisme au sujet de la pornographie et de la sexualité). Les modes d’action, dans leur diversité, sont donc à considérer et analyser comme autant de « technologies du genre », en ce qu’elles traduisent des postures conceptuelles qui sous-tendent l’engagement social.
Modalités de soumission :
Les propositions de communications s’inscriront dans ces axes de réflexion, pourront porter sur toutes les régions du monde et relever de l’ensemble des sciences sociales.
Les résumés en français ou en anglais sont attendus
pour le 15 septembre 2013
et doivent :
* comporter un titre et un résumé ne dépassant pas300 mots ;
* mentionner les noms des auteur-e-s, en précisant les coordonnées complètes de l’auteur-e principal-e : statut et discipline de recherche, institution et laboratoire (ville, pays), et courriel personnel ;
* être envoyés uniquement par courriel à :causes.sexuelles.2014@aislf.net

• Avant le 1er septembre
"¿La ley del deseo ? : Interferencias, fusiones y confusiones entre derecho y sexualidad"
Ambigua : revista de Investigaciones de Género y Estudios Culturales
Monográfico editado por Juan Jiménez Salcedo (Universidad Pablo de Olavide) y Thomas Hochmann (Université de Reims Champagne-Ardenne)
La reglamentación de la vida sexual reviste múltiples formas que remiten a diferentes maneras de pensar la sexualidad. Si en estos últimos tiempos los debates sobre la prohibición de la prostitución han llenado las tribunas de los periódicos, por lo menos en Francia y en otros países europeos en los que las cuestiones de igualdad están a la orden del día desde hace años, las prescripciones relativas a la sexualidad afectan igualmente a su representación. Así, Frédéric Mitterrand fue acusado en 2009 de pedofilia como consecuencia de las revelaciones del narrador de su novela La mauvaise vie (“La mala vida”), que unos definen como autobiográfica y otros como autoficcional, mientras que Henri-Claude Cousseau fue acusado en 2000 de difusión de mensajes violentos de carácter pornográfico tras la presentación de la exposición « Présumés innocents » (“Presuntos inocentes”) en el Museo de Arte Contemporáneo de Burdeos, del que era director.
Si la pornografía, representación hipertrófica de la sexualidad, ha sido objeto de una estrecha vigilancia, las prácticas sexuales también han sido blanco de un arsenal jurídico supuestamente tolerante, como ha ocurrido con la autorización del matrimonio homosexual. A ese respecto, existe en Estados Unidos un debate bastante intenso que la Corte Suprema deberá zanjar próximamente. Por otro lado, ¿la protección jurídica de la sexualidad justifica la prohibición de la ablación ? Recientemente esta fue utilizada como argumento para criticar una sentencia alemana hostil a la circuncisión. Sin embargo, si en ambos casos se trata de un ataque a la integridad del cuerpo humano, ¿las consecuencias incomparables en materia de sexualidad no justifican un tratamiento diferente ?
Al derecho también le cuesta juzgar casos en los que la parafilia sexual, ejercida en la esfera privada, se une a la violencia. Llegado el caso, los jueces tienen dificultades para elegir entre el consentimiento de la víctima y los ultrajes y sevicias de los que esta es objeto. Esto fue lo que le ocurrió a la justicia alemana, que tuvo que juzgar a Armin Meiwes, el canibal de Rotenburg, quien mató y devoró a su víctima consentidora, un ingeniero berlinés en búsqueda del placer último de ser devorado. Un problema similar se le ha planteado al Tribunal Europeo de Derechos Humanos, que en dos ocasiones ha tenido que dictar sentencia en casos de violencia extrema desatada durante sesiones de sadomasoquismo (Laskey, Jaggard y Brown c. Reino Unido, K.A. y A.D. c. Bélgica).
El derecho puede mostrarse claramente coercitivo, como ilustran las incriminaciones contra la sodomía y otras prácticas sexuales “desviadas” (prohibición recientemente derogada en India), pero también las legislaciones europeas en materia de violación, en las que la dimensión sexual del estupro se funde con su calificación penal para constituir un delito específico que es mucho más que una simple agresión (Daniel Borrillo) y que se convierte en la representación jurídica mejor lograda de esa conjunción entre derecho y sexualidad. A ese respecto, Marcela Iacub y Patrice Maniglier abogan por una sociedad post-sexual en la que el Estado vaciaría definitivamente las leyes de su carácter sexual, lo que nos situaría en un más allá de esta interferencia entre derecho y sexualidad, en un espacio vacío en el que estos elementos esenciales de las organizaciones sociales permanecerían claramente separados.
Entre esta separación –utópica e irreal– y la fusión total, queremos explorar la multiplicidad de relaciones que pueden establecerse entre derecho y sexualidad. Los editores de este monográfico de la revista Ambigua desearían recibir contribuciones sobre estos diferentes tipos de relación, tanto en lo que se refiere a la representación como en lo que tiene que ver con la práctica sexual. En cuanto al período cronológico, nos limitaremos a los siglos XX y XXI. Se aceptarán trabajos provenientes de cualquiera de las disciplinas de las ciencias humanas y sociales (derecho, literatura, historia, sociología, antropología...) con cualquiera de sus metodologías (análisis de legislación y jurisprudencia, historia de las representaciones, trabajo de campo sociológico, crítica literaria...).
Las personas interesadas en la temática de este monográfico podrán proponer un artículo a los editores antes del 1 de septiembre de 2013. Los artículos deberán cumplir con las Normas para autores/as y enviarse mediante el sistema de Envíos online de la revista.
http://www.upo.es/revistas/index.php/ambigua

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3 - THESES :

• Roa’a Gharaibeh soutiendra sa thèse de sociologie intitulée "De la subjectivation féministe aux mouvements culturels arabes. Égypte, Jordanie, Liban" le 7 juin à l’université Bordeaux Segalen à 14h, Amphi Denucé, site de la Victoire.
Jury :
Danilo Martuccelli, professeur à l’Université Paris-Descartes Président du jury
Mounia Bennani Chraibi, professeur à l’Université de Lausanne Rapporteuse
Randi Deguilhem, directrice de recherche au CNRS Rapporteuse
Éric Macé, professeur à l’Université Bordeaux Segalen Directeur de thèse
Stéphanie Latte-Abdallah, chargée de recherche au CNRS Examinatrice
Résumé :
Cette thèse propose une analyse sociologique de la subjectivation féministe au sein de trois sociétés arabes, le Liban, la Jordanie et l’Égypte. Partant du constat que ni le féminisme nationaliste ni le féminisme islamique ne renvoient à l’épaisseur des expériences féministes contemporaines, cette thèse propose une lecture postcoloniale des multiples formes de subjectivation féministe. Le travail de recherche s’appuie sur une étude de l’Histoire des mouvements féministes arabes depuis le début du 20ème siècle, ainsi qu’une étude sur trois terrains, au plus près des acteurs/actrices féministes contemporaines, pendant quatre ans. Cette thèse démontre comment par une analyse microsociologique des actes des individus se disant féministes, il est possible de comprendre comment les sociétés arabes participant à la modernité. Cette thèse démontre l’importance des déplacements les moins visibles au sein de l’agir des féministes arabes. Cet agir sera étudié à l’aune de la subjectivation féministe, sans laquelle il serait difficile de comprendre les mouvements culturels arabes. Les expériences féministes contemporaines sont le produit de longues années de subjectivation féministe. Celle-ci est le produit des épreuves collectives vécues dans les sociétés arabes (colonisations, décolonisation, nationalisme, panarabisme et islamisme). Elles sont aussi une raison, toutes choses égales par ailleurs, qui explique les multiples formes de résistance aux épreuves spécifiques à la patriarcalisation du corps des femmes arabes. À partir de récits individuels, de formes multiples de l’auto-identification au féminisme, de l’activisme organisé ou des activismes quotidiens, cette thèse montre le glissement de la subjectivation comme mouvement dans la culture vers des dynamiques de mouvements culturels. Ces derniers attestent d’une modernité hybride et contradictoire propre à l’histoire de l’individuation dans les trois sociétés étudiées.
Mots clés :
subjectivation féministe, mouvements dans la culture, mouvements culturels, patriarcat, patriarcalisation, épreuves, modernités multiples arabes.
Contact :
roa_g@hotmail.com

• Veronika Duprat-Kushtanina a soutenu sa thèse de sociologie intitulée "La grand-parentalité au prisme du care : Une étude comparative des figures sexuées et temporelles (France – Russie)" le 30 mai à l’EHESS.
Jury :
Élisabeth Anstett, chargée de recherche au CNRS
Marc Bessin, chargé de recherche au CNRS, co-directeur
Patrice Bourdelais, directeur d’études à l’EHESS
Vincent Caradec, professeur à l’Université Lille 3 Charles-de-Gaulle, rapporteur
Jean-Hugues Déchaux, professeur à l’Université Lumière Lyon 2
Michèle Leclerc-Olive, chargée de recherche au CNRS, HDR, co-directrice
Claude Martin, directeur de recherche au CNRS, rapporteur
Résumé :
Cette thèse étudie la grand-parentalité, l’ensemble des relations familiales qui touchent trois générations – grands-parents, leurs enfants et leurs petits-enfants. La grand-parentalité est envisagée sous l’angle du care, comme des rapports complexes conjuguant des aspects instrumentaux, relationnels et moraux. C’est une relation multiple, inscrite dans les parcours de vie des trois générations et traversant les différents âges de vie. Adoptant une perspective comparative (France-Russie), j’analyse la grand-parentalité dans des contextes démographiques, sociaux, économiques et historiques différents. Les monographies familiales, constituées par l’intermédiaire d’entretiens biographiques auprès de plusieurs membres d’une même famille, sont la méthode principale de cette recherche. Ces données qualitatives sont complétées par des statistiques issues des données de Gender and Generation Survey. Deux questions transversales sont posées dans cette thèse concernant les mécanismes de réciprocité familiale et les liens entre les différents aspects du care dans les relations intergénérationnelles. Mon analyse se construit en trois temps. D’abord, j’étudie comment la norme de la « nouvelle » grand-parentalité, dynamique et engagée auprès des petits-enfants, commune pour les deux pays étudiés, se met en place dans les pratiques concrètes de garde des enfants et se décline selon le genre et le milieu social. Deux modèles types se dégagent. Le premier, maternant, est caractéristique de certaines grand-mères peu instruites dans les deux pays et de grands-parents russes « âgés ». Le second, focalisé sur les loisirs, et celui de grands-pères et de milieux diplômés. Ensuite, les dynamiques des relations entre les grands-parents et les petits-enfants sont analysées dans leur développement lors de l’adolescence et de l’âge adulte des petits-enfants. Ces évolutions sont situées sur deux axes : l’intensité subjective des relations et leur dynamique par rapport à l’étape de vie précédente. La figure des relations proches dans la durée, correspond davantage aux milieux instruits et aux grand-mères maternelles. Finalement, je montre que le care des petits-enfants auprès des grands-parents en perte d’autonomie est rare et s’inscrit principalement dans la figure de proximité stable dès l’enfance s’appuyant sur tous les aspects du care.
 Mots-clés :
Grand-parentalité, care, genre, temporalités, parcours de vie, âge, milieu social, niveau de diplôme, génération, relations intergénérationnelles, don, réciprocité, monographie familiale, entretien biographique, France, Russie.
Contact :
veronika.kushtanina@gmail.com

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4 - EN LIGNE :

• Création du site internet dédié au colloque « Femmes et genre en contexte colonial », qui s’est tenu à Paris en janvier 2012 (http://www2.univ-paris8.fr/RING/spip.php?article1601).
Vous y trouverez les enregistrements audios de (presque) toutes les communications, de la séance plénière (table ronde) et des discussions, accompagnés d’un ensemble de liens vers des ressources ayant trait au colloque et à ses thématiques. Vous pouvez aussi faire vivre ce site en postant vos commentaires sur les différentes communications.
Pascale Barthélémy, Anne Hugon, Christelle Taraud et Fabrice Melka

• Mise à jour du site Gender Campus (Suisse)
http://gc13.advis.ch/fr

• Delilah Campbell, "À qui appartient le genre ? Rapports entre féminisme radical et idéologie transgenre"
Delilah Campbell (revue Trouble & Strife) a réfléchi au sens profond des récents conflits entre les féministes et les militant-e-s transgenres. Pourquoi tant d’attention aux revendications des transgenres ? se demande-t-elle.
http://sisyphe.org/spip.php?article4423

• Christine Guionnet, "Sexe et genre", Encyclopaedia Universalis
Indissociables des mouvements de libération des femmes des années 1960-1970, les études consacrées aux femmes, « études féministes » ou encore women studies, sortes d’« effets théoriques de la colère des opprimées », selon la formule de Colette Guillaumin, se développèrent dans les pays anglo-saxons et en Europe occidentale afin de dénoncer les inégalités de traitement dont celles-ci étaient victimes dans la plupart des domaines de la vie sociale (accès aux études et au travail, maîtrise de son corps, charges parentales et domestiques, etc.). Il s’agissait avant tout de compenser une vision scientifique jusqu’alors « androcentrée », c’est-à-dire essentiellement fondée sur le rôle des hommes dans l’histoire et l’organisation des sociétés, de remédier aux Silences de l’histoire soulignés par l’historienne Michelle Perrot.
http://www.universalis.fr/encyclopedie/sexe-et-genre/

• Delphine Roucaute, "Comment les détracteurs de la théorie du "genre" se mobilisent", Le Monde
Dans le sillage de la mobilisation contre le "mariage pour tous" adoptée par l’Assemblée le 23 avril, les critiques visant les études sur le genre se sont multipliées, leurs détracteurs stigmatisant une "théorie" consistant à "nier la réalité biologique". Les études de genre sont un pan des sciences humaines affirmant que l’identité sexuelle n’est pas déterminée uniquement par le sexe biologique, mais est également influencée par la société.
http://www.lemonde.fr/societe/article/2013/05/25/comment-les-detracteurs-de-la-theorie-du-genre-se-mobilisent_3180069_3224.html

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5 - PUBLICATIONS :

• Anne Fausto-Sterling, Les cinq sexes. Pourquoi mâle et femelle ne sont pas suffisants, Traduit de l’Anglais (Etats-Unis) par Anne-Emmanuelle Boterf, Payot, 96 p., 6,60 euros. I.S.B.N. : 2-228-90885-1
"Il existera toujours des personnes extrêmement masculines. Simplement, certaines sont des femmes. Et dans mon entourage, certaines personnes des plus féminines sont bel et bien des hommes."
Pourquoi n’y aurait-il que deux sexes, un mâle et un femelle ? Ne peut-on être à la fois un homme et une femme ? Voici, enfin traduit, l’essai mythique et provocateur qui offrit à la biologiste Anne Fausto-Sterling une notoriété mondiale dans le champ des études sur le genre. S’appuyant sur le cas des hermaphrodites ou "intersexes", reposant de manière radicale les questions du savoir et des violences faites au nom de la norme sociale, elle montre avec force et ironie comment il est possible de libérer les corps de l’emprise du genre.
http://www.payot-rivages.net/livre_Les-cinq-sexes-Anne-Fausto-Sterling_ean13_9782228908856.html

• Isabelle Charpentier, Le Rouge aux joues. Virginité, interdits sexuels et rapports de genre au Maghreb, PU de Saint-Etienne, 336 p., 25 euros. ISBN
978-2-86272-630-4
Depuis plus de vingt ans, nombreuses sont les écrivaines (franco)algériennes et (franco)marocaines à briser le silence sur le tabou rémanent pesant sur la virginité des filles. À l’heure où les demandes de certificat de virginité et d’hyménoplastie se multiplient en Algérie et au Maroc, elles contribuent ainsi à mettre en lumière les formes souvent violentes, matérielles ou symboliques, de la socialisation et des dominations qui ont contraint ou contraignent encore la sexualité des femmes dans des sociétés patriarcales. S’appuyant sur les œuvres de ces auteures, ainsi que sur leurs témoignages inédits, cet ouvrage cherche à éclairer les stratégies de prise de parole, de résistance et de transgression que ces écrivaines – et leurs personnages – mettent en œuvre en prenant la parole sur cette violence «  ordinaire  » faite aux femmes maghrébines.
https://publications.univ-st-etienne.fr/product.php?id_produit=853

• Christine Bard, Frédérique El Amrani et Bibia Pavard, Histoire des femmes aux XIXe et XXe siècles, Ellipses, 160 p., 14,50 euros. ISBN : 9782729878955
Les recherches récentes mettent en évidence les femmes comme objets du regard ou de la politique, et montrent les femmes comme sujets, actrices de l’histoire, actives dans tous les domaines de la vie publique.
Confinées dans la vie privée par l’idéologie dominante qui les veut épouses, mères et ménagères, les femmes sont en effet, qu’elles le veuillent ou non, mêlées à toutes les évolutions de la société française au fil des XIXe et XXe siècles. Cette période les voit conquérir de nouveaux droits, revendiquer l’égalité et l’indépendance, se libérer de nombreux tabous… Une révolution féministe s’accomplit, à travers l’accès à l’éducation, au droit de vote, sans oublier la maîtrise de la fécondité. Si l’ouvrage dessine une « condition féminine » en évolution, il montre aussi l’hétérogénéité, la diversité des statuts, des appartenances sociales, culturelles… Centré sur les femmes, dans leur diversité, il est aussi une histoire du genre attentive aux rapports de pouvoir entre les sexes, à la domination masculine et à la fabrique du féminin et du masculin.
http://www.editions-ellipses.fr/product_info.php?products_id=9060

• Nadine Cattan, Stéphanie Leroy, Cécilé Marin, Atlas mondial des sexualités. Libertés, plaisirs et interdits, Editions Autrement, 19 euros. ISBN : 9782746731615
« Il est 18h, où est votre femme ? » interroge un nouveau site de rencontre extra conjugale en 4 par 3 dans les couloirs du métro. Alors que la polygamie a mauvaise presse en Occident, on promeut dans tous les magazines l’infidélité ou le « polyamour ». Alors qu’on interdit la prostitution dans les pays du Nord, le tourisme sexuel connaît un essor étonnant dans les pays du Sud. Aux États-Unis, la mode de la hook-up culture (aventure sans lendemain) chez les jeunes filles est concomitante des violents mouvements Pro life contre l’avortement. Tel est le fragile équilibre des sociétés contemporaines. On voit aussi ce que l’affaire DSK a déchaîné comme débats sur la domination masculine et blanche, sur le libertinage… C’est que les sexualités ont une dimension éminemment politique et sociale. Libertés, plaisirs et interdits, le plus souvent vus sous l’angle psychologique ou celui du fait divers, sont en fait fortement déterminés par le lieu et l’époque. La forme de l’atlas est là pour l’affirmer : des statistiques sur le célibat à New York, au profil sociologique de l’infidèle en Europe, ce panorama mondial inédit des lois et des pratiques sexuelles est riche en informations et changera définitivement le regard sur nos comportements.
http://www.autrement.com/ouvrages.php?ouv=2746731615

• Sébastien Chauvin, Arnaud Lerch, Sociologie de l’homosexualité, La Découverte, 128 p., 10 euros. ISBN : 9782707154699
Cet ouvrage s’inscrit dans le foisonnement de la sociologie du genre et des études gaies et lesbiennes. Il propose une synthèse des recherches en sciences sociales sur l’homosexualité en France et dans le monde. Nourri des apports de la réflexion théorique et de la critique historique, il donne à voir la diversité des figures de la dissidence sexuelle selon les périodes, les milieux sociaux et les aires culturelles, et la façon dont celle-ci interroge les constructions contemporaines de l’hétérosexualité.
Des inscriptions territoriales aux trajectoires sociales, des styles de vie aux mobilisations politiques, des codes langagiers aux modes de consommation, les multiples traits associés aux gays et aux lesbiennes ne se limitent ni aux pratiques sexuelles ni à l’institution conjugale. L’ouvrage se propose de mettre en lumière non seulement la manière dont la culture façonne la sexualité, mais aussi comment, à partir de ces sexualités minoritaires, s’élaborent en retour des cultures originales.
http://www.editionsladecouverte.fr/catalogue/index-Sociologie_de_l_homosexualite-9782707154699.html

• Véronique Bergen, Le Corps glorieux de la top-modèle, Lignes, 128 p., 14 euros. ISBN : 978-2-35526-122-0
La mode a fait de l’inauthentique l’espace de ses expérimentations. Lorsqu’ils véhiculent les codes de la frivolité, créateurs et top-modèles le font en conscience, et se posent en sujets d’énonciation à part entière. L’examen du « phénomène de mode » fait apparaître la relation étroite qu’il entretient avec les motifs fondamentaux de la représentation occidentale  : un platonisme « hétérodoxe » et une « inversion paradoxale de l’incarnation », entendue en son sens religieux.
http://www.editions-lignes.com/LE-CORPS-GLORIEUX-DE-LA-TOP-MODELE.html

• Matthieu Gateau, Maud Navarre et Florent Schepens (dir.), Quoi de neuf depuis la parité ? Du genre dans la construction des rôles politiques, Editions universitaires de Dijon, 210 p., 20 euros. ISBN 978-2-36441-054-1
« Quoi de neuf depuis la parité ? » est un ouvrage consacré à la question du genre dans la vie publique. Il aborde un sujet d’actualité : celui de la féminisation de la vie politique. Alors que l’un des derniers « bastions » masculins est tombé avec les lois sur la parité promulguées au tournant du siècle, l’ouvrage dresse un bilan de cette « révolution ». Loin des idées reçues, les différentes contributions montrent que l’accession des femmes aux mandats électifs ne garantit pas une réelle égalité entre les sexes car les représentations des hommes et des femmes demeurent soumises à des stéréotypes. Les analyses et les explications apportées permettent de comprendre pourquoi la féminisation de la vie politique fait encore débat aujourd’hui.
http://eud.u-bourgogne.fr/catalogue/livre.html?lid=350&titre=Quoi+de+neuf+depuis+la+parité+%3F


Fédération de recherche sur le genre RING (FED 4120)
Bâtiment D - Salle 226
Université Paris 8
2 rue de la Liberté
93526 Saint-Denis - Cedex 02
- permanence tous les mardis -
01 49 40 73 49
genre.ring@univ-paris8.fr
http://www.univ-paris8.fr/RING

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