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Séminaire

Genre, normes procréatives et périnatalité

Paris Pouchet


Date de mise en ligne : [16-01-2014]



Mots-clés : procréation | médecine


Atelier

site Pouchet, au 59-61, Rue Pouchet, Paris (salle 221)

Coordinatrices :

Irène- Lucile Hertzog (CERReV, Caen), Marie Mathieu (Cresppa-CSU, Paris 8/IREF, UQAM) et Lucile Ruault (Ceraps, Lille 2)

Cet atelier est affilié à EFiGiES ainsi qu’au Réseau des jeunes chercheurs Santé Société, et au RING.

Présentation :

Les pratiques sexuelles ne produisant pas nécessairement des enfants, la procréation est ici entendue au sens large et renvoie tout autant à la question de la gestion de la fécondité (contraception, avortement, accouchement sous X) qu’à celle des échecs de reproduction (fausse couche, IMG etc.), y compris médicalement assistée. En ce sens, nous inclurons dans notre réflexion les modalités de régulation des naissances et les normes qui les sous-tendent, notamment la norme contraceptive et la norme procréative qui définissent les « bonnes » conditions et la « bonne » temporalité pour avoir un enfant. Si la contraception permet aujourd’hui de dissocier sexualité et reproduction et d’envisager l’entrée en parentalité comme résultant d’un choix, celle-ci n’en demeure pas moins fortement normée : davantage planifiée voire programmée, la procréation n’est plus seulement pensée dans l’intérêt des femmes mais surtout celui des enfants (Akrich, 1999 ; Garcia, 2011). Les normes procréatives sont liées à un ensemble d’injonctions souvent associées ou fondées dans du biologique ou du biopsychologique – souvent contradictoires – qui prescrivent et proscrivent des conduites familiales – injonction à la parentalité, à la maternité dite « biologique », à l’hétérosexualité, à la conjugalité, à la « conciliation » (Bajos, Ferrand, 2006 ; Debest, 2012) et des règles de santé – suivi gynécologique, suivi de grossesse (Bretin, 1992 ; Jacques, 2007 ; Gojard, 2010). Il convient également de réfléchir aux contextes politiques et économiques dans lesquelles ces normes se développent et se reconfigurent, ainsi qu’à leur articulation avec les trajectoires biographiques des agent.e.s.
Nous avons ensuite choisi d’ancrer nos réflexions dans le cadre de la périnatalité (de la conception jusqu’à la prime enfance) afin de ne pas négliger le poids des dispositifs institutionnels dans l’encadrement de la (non-)procréation et de la naissance (Memmi, 2003) (de son refus comme de son échec) et de l’accès à la parentalité (Tain, 2009 ; Gross, 2005). Ces expériences a priori privées mobilisent des dimensions éminemment politiques, tant elles sont encadrées. Gouvernementalité et médicalisation des corps (Illich, 1975 ; Foucault, 1976 ; Herzlich, 1991), mais également biologisation et psychologisation du sexe (Mathieu, 1991 ; Laqueur, 1992 ; Oudshoorn, 1994 ; Gardey et Löwy, 2000), de la sexualité (Gagnon, 2008) et de l’enfantement (Tabet, 1998 ; Iacub, 2004) sont autant de modalités de contrôle qui pèsent sur les parcours procréatifs auxquelles participent les instances publiques via leurs agent.e.s, et plus particulièrement les professionnel.le.s de santé ou du médico-social, exerçant, en outre, des métiers fortement sexués auxquels nous porterons notre attention : sages-femmes, auxiliaires puéricultrices, infirmières-puéricultrices, psychologues et psychiatres de maternité, pédiatres…. Il s’agira par ailleurs de nous intéresser aux réticences, résistances et stratégies d’évitement des femmes et des hommes face à ces cadres et aux normes véhiculées.
Enfin, il nous semble que ces mécanismes témoignant de l’intrusion des grilles de lecture biologisantes dans l’interprétation du social ne peuvent se comprendre sans analyser leurs contextes d’émergence et de développement, mais aussi leurs évolutions et transformations. Afin de rendre compte avec finesse du caractère construit, situé et mouvant des normes contemporaines encadrant le champ de la reproduction et de la périnatalité, nous tenons à maintenir une perspective socio-historique forte (Knibiehler, 2001), permettant de situer ces normes dans le temps et l’espace, et ainsi de les extraire d’une vision linéaire et fixiste.

Programme :

- Séance 1 - Epistémologies ‘du point de vue ‘ et consubstantialité /intersectionnalité ; retour sur des ‘fondamentaux’
Mercredi 29 Janvier 2014, 9h30-12h30 et 14h-17h
Coordonnée par Irène- Lucile HERTZOG (Doctorante en sociologie, CERReV, Université de Caen) et Marie MATHIEU (Doctorante en sociologie, Cresppa-CSU, Université Paris 8/IREF, UQAM)
Intervenantes :
> Artemisa FLORES ESPINOLA (Doctorante en sociologie, Université Complutense de Madrid) : Valeurs et connaissances : les épistémologies féministes.
> Virginie BLUM (Doctorante en sociologie, Université Lyon 2) : Une ‘Bandita’ au pays de la sociologie de l’entrepreunariat.
Discutant : Ludovic GAUSSOT (MC en sociologie, Université de Poitiers)

- Séance 2- La carrière des femmes qui enfantent
Vendredi 21 mars 2014, 9h30-12h30 et 14h-17h
Coordonnée par Marie MATHIEU (Doctorante en sociologie, Cresppa-CSU, Université Paris 8/IREF, UQAM) et Lucile RUAULT (Doctorante en science politique, CERAPS, Université Lille 2)
Intervenantes :
> Palmira LA RIVA GONZALEZ (Docteure en anthropologie, LESC) : Corps éclaté, corps ouvert. Parcours du corps défait de la femme après l’accouchement dans une communauté andine.
> Chiara QUAGLIARIELLO (Doctorante en anthropologie, Cresppa-CSU, Université Paris 8/ Université de Sienne) : Garder les traditions face à la modernité. Le processus de procréation des femmes sénégalaises en exil.
Discutante : Séverine GOJARD (DR en sociologie, INRA, ETT-CMH)

- Séance 3 - L’autodétermination procréative : du droit à la pratique
Mercredi 21 Mai 2014, 9h30-12h30 et 14h-17h
Séance en collaboration avec l’atelier « Genre et Droit » d’Efigies
Coordonnée par Julie ANCIAN (Doctorante en sociologie, Cermes3-IRIS, EHESS), Hélène MALMANCHE (Sage-femme en exercice/ Masterante Santé, Populations, et Politiques Sociales, EHESS/Paris 13), Laurie MARGUET (Doctorante en Droit public, CREDOF, Paris Ouest Nanterre), et Marie MESNIL (Doctorante en Droit de la Santé, Institut Droit et Santé, Paris Descartes, École des Hautes Études en Santé Publique : EHESP)
Intervenantes :
> Hélène MALMANCHE (Sage-femme en exercice/ Masterante Santé, Populations, et Politiques Sociales, EHESS/Paris 13) : La division de la maternité . Expérience de la grossesse et de l’accouchement de femmes engagées dans une GPA.
> Laurie MARGUET (Doctorante en Droit public, CREDOF, Paris Ouest Nanterre) et Marie MESNIL (Doctorante en Droit de la Santé, Institut Droit et Santé, Paris Descartes, École des Hautes Études en Santé Publique : EHESP) : Naturalisation de la parenté. Maternité évidente et paternité fragile du point de vue du droit positif
Discutante : Laurence BRUNET (juriste, Université Paris 1)

- Séance 4 – Femmes non fertiles, femmes ménopausées
Lundi 2 Juin 2014, 9h30-12h30 et 14h-17h
Coordonnée par Irène- Lucile HERTZOG (Doctorante en sociologie, CERReV, Université de Caen)
Intervenantes :
> Cécile CHARLAP (Doctorante en sociologie, Cultures et Sociétés en Europe, Université Strasbourg) : Entre stéréotypes de genre, médicalisation, incorporation et résistances : analyse des représentations sociales associées à la ménopause, de son traitement social et de l’expérience des femmes dans le contexte français.
> Marie BROCHARD (Doctorante en anthropologie, ethnologie, CEPED, Université Paris Descartes) : La stigmatisation des personnes infertiles au Sénégal : l’ambiguïté sexuelle et la dette générationnelle.
Discutante : Laurence TAIN (MC en sociologie, Centre Max Weber, Université Lyon 2)

- Séance 5 – Genre, psychiatrie et périnatalité. Approches historique et sociologique
Septembre 2014 (précision de la date à venir), 9h30-12h30 et 14h-17h
Coordonnée par Sébastien SAETTA (Docteur en sociologie, ATER à l’Ecole de Santé Publique, APEMAC) et Anne-Sophie VOZARI (Doctorante en sociologie, IRIS, EHESS)
Intervenantes :
> Francesca ARENA (Docteure en histoire, chercheure associée au TELEMMe, Université Aix-Marseille) : Genre, parentalité et médicalisation du psychisme XIX et XXe siècles.
> Silvia CHILETTI (Post-doctorante en histoire, IFER, Centre Alexandre Koyré) : Genre, psychiatrie et justice entre XIXe et XXe siècles : l’exemple de l’infanticide et du déni de grossesse.
> Julie ANCIAN (Doctorante en sociologie, IRIS, EHESS) : Pathologiser le sujet hors normes. L’exemple des femmes auteures d’un néonaticide.
Discutante : Coline CARDI (Maîtresse de conférence, Cresppa-CSU, Université Paris 8)
Après-midi de travail : Une bibliographie commentée sur la psychologisation des hommes et des femmes, par Sébastien SAETTA (Docteur en sociologie, LISST-Cers, Université de Toulouse II le Mirail et APEMA, Ecole de Santé Publique de Nancy) et Anne-Sophie VOZARI (Doctorante en sociologie, IRIS, EHESS)

- Séance 6 - Techniques du corps et technologie : grossesse et accouchement
Novembre 2014 (précision de la date à venir), 9h30-12h30 et 14h-17h
Coordonnée par Mathieu AZCUE (Doctorant en Sociologie, Centre Max Weber, Université Lumière Lyon 2) et Céline PUILL (Masterante, Genre, politique et sexualité, EHESS)
Intervenantes :
> Maud ARNAL (Masterante, Santé Populations et Politiques Sociales, EHESS) : Les techniques de lutte contre la douleur pendant l’accouchement
> Marie GOMES DA CUNHA (Doctorante en philosophie, Equipe SPH, Université Bordeaux 1 ou 3) : La naissance comme projet
Discutante : Geneviève PRUVOST (CR en sociologie, Cesdip)

Contact :

gnp.santeetsociete@gmail.com

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