[Annonces du RING]
[Je rencontre régulièrement des retours de mails m’indiquant des envois non aboutis, notamment des personnes possédant une adresse wanadoo/orange. Le problème provient de ce que certains serveurs se montrent trop systématiques dans le filtrage des mails dont le nom de domaine ne leurs sont pas connus. Je suis pour l’heure assez démuni (une nouvelle formule des [Annonces] est cependant en préparation) face à ce type de filtrage sinon de vous demander d’ajouter le mail du RING (ring@iresco.fr) à votre carnet d’adresses et/ou de le signaler comme non-indésirable. Si malgré tout vous n’arrivez pas à recevoir correctement les [Annonces], merci de me contacter.
Et comme toujours :
Merci de me signaler vos informations concernant les colloques et
séminaires de la prochaine rentrée... GG.]
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SOMMAIRE :
1 – COLLOQUES :
Congrès Marx international - Etudes féministes, 3-6 octobre, Paris 10 Nanterre
"Où en est la Parité électorale ? A échéance des premiers mandats « post-paritaires », les pratiques et les règles du jeu ont-elles évolué ?", 5-6 octobre, U. de Montpellier
"L’histoire contempaine de(s) hétérosexualité(s). Un impensé de la recherche ?", 12-13 octobre, UL de Bruxelles
"Chic, chèque, choc. Transactions autour des corps et stratégies amoureuses contemporaines", 11-12 octobre, IUED de Genève
"Cherchez la femme ! Espaces féminins dans la culture populaire", 11 octobre, U. de Roanne
2 - SEMINAIRES :
"L’avenir de la re-production, ou post-production biologique des femmes ?", 3 octobre, UL de Bruxelles
"Hommes, femmes, masculin, féminin. Utiliser le genre en histoire", Master d’Histoire Paris 1
Programme du séminaire doctoral EFiGiES-IRIS « Genre & Sexualités »
"Migrations, Mobilités transnationales et Genre", 4 octobre, Paris 10 Nanterre
"Quarante ans de recherche sur les femmes, le sexe et le genre", 13 octobre, Musée de l’Homme
3 - APPELS A CONTRIBUTIONS :
Avant le 12 octobre, "Autour de Jane Jenson et Amy G. Mazur. « Le rôle du féminisme dans l’émergence de nouveaux problèmes sociaux sur la scène publique »"
Avant le 10 janvier 2008, "Femmes de science : figures et représentations dans la culture anglo-saxonne du 19ème siècle à nos jours"
4 - PUBLICATIONS :
Marie-Aline Barrachina, Danièle Bussy Genevois, Mercedes Yusta (coord.), Femmes et démocratie. Les Espagnoles dans l’espace public, 1868-1978
Nicole-Claude Mathieu (dir.), Une maison sans fille est une maison morte. La personne et le genre en sociétés matrilinéaires et/ou uxorilocales
Anne Saouter (dir.), Être rugby. Jeux du masculin et du féminin
Régis Revenin, Hommes et masculinités de 1789 à nos jours
"Musiciennes", n°25 de la revue Clio
Lilian Mathieu, La Condition prostituée
Kathleen Wilson-Chevalier (dir.), Patronnes et mécènes en France à la Renaissance
Stéphanie Petit, Les veuves de la Grande Guerre. D’éternelles endeuillées ?
Marlaine Cacouault-Bitaud, Professeurs... mais femmes. Carrières et vies privées des enseignantes du secondaire au XXe siècle
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COLLOQUES :
Congrès Marx international V - Altermondialisme - Anticapitalisme pour une cosmopolitique alternative
3-6 octobre 2007
Programme de la section Etudes Féministes
Coordinatrices : Elsa Dorlin et Annie Bidet-Mordrel
Université de Paris X Nanterre, bâtiment L, salle 111
"Un autre monde est possible", mais quel autre monde ? Une cosmopolitique alternative mais laquelle ? Quelles luttes mener pour y parvenir ? Luttes de qui, avec qui et contre qui ou quoi ? Avec quels objectifs ? Appréhendées sous l’angle des rapports sociaux de sexe, ces questions impliquent un détour. En tout premier lieu, un retour critique sur le concept de mondialisation. Les études féministes, en produisant de nouveaux outils, de nouveaux concepts, font apparaître de nouveaux problèmes et entre autres, la nécessité de penser non pas la juxtaposition des rapports de genre, de classe, de race, mais leur intrication ainsi que l’articulation du global et du local. Intrication, articulation, qu’on ne peut passer sous silence si on veut comprendre quels sujets politiques peuvent mener les luttes, qui donneront sens et contenu à ce que pourrait être un monde nouveau.
Donc, du point de vue du genre :
Quelles analyses alternatives de la mondialisation ? Quels rapports sociaux sont en jeu ? Quels sujets politiques sont à construire et comment ?
La section "Etudes féministes" se propose d’étudier quelques points stratégiques, qui permettent de renouveler l’appréhension des données du problème et des solutions et l’articulation des luttes à mener.
Ateliers :
◊ Atelier 1 : Jeudi 4 octobre 2007. 10 heures-12 heures, salle 111.
Genre, care et migrations : l’internationalisation du travail de reproduction
Présidence : Pascale Molinier, Maître de Conférences en Psychologie du Travail au Conservatoire National des Arts et Métiers - CNAM et membre du Laboratoire de psychologie du travail et de l’action - CNAM
. Amandine Bach, chercheure, Institut d’études du développement, Université catholique de Louvain, Belgique
Réarticulation des rapports sociaux de sexe, classe et race : le cas des hommes migrants domestiques à Bruxelles :
Face à l’abondance de littérature sur les femmes migrantes domestiques, nous nous sommes intéressés aux hommes "aux marges" de la sphère de la reproduction et à la spécificité de leur projet migratoire, de leur insertion professionnelle et la construction de leur identité. A travers les récits de vie d’hommes migrants philippins et latino-américains à Bruxelles, nous verrons comment les rapports sociaux de sexe, de classe et de "race" se réarticulent au sein de leur expérience.
. Adelina Miranda, Chercheuse, Université de Naples-GTM
Migrations féminines et service familial au domicile :
L’actuelle féminisation des flux migratoires est liée à une modification internationale de la sphère productive mais également reproductive. Dans cette intervention nous nous intéressons particulièrement aux emplois du care dans les pays dits occidentaux. Notre hypothèse est que le recours à la main d’œuvre étrangère féminine consent au maintien d’un certain équilibre social, notamment entre les sexes. Par ailleurs, la création d’un " modèle de service familial au domicile ", tout en palliant les conséquences de la diffusion d’une économie libérale, garantit la traditionnelle présence féminine dans l’espace domestique et crée de nouvelles formes de subordination et ethnicisation entre elles.
. Maria Emilia Tijoux, Sociologue, Docteur en Sociologie de l’Université Paris 8, chercheure et Professeur à l’Université Bolivarienne, Santiago, Chili.
Péruviennes, immigrantes à Santiago. Un art quotidien de la lutte pour la vie :
Depuis le milieu de 2005, le Chili est devenu la principale destination des Péruviens qui émigrent. La plupart sont des femmes qui quittent leur village et leur famille pour aller chercher des moyens de survivre. Une fois établies au Chili, elles doivent faire face au travail, à l’éducation de leurs enfants, à la solitude et au déracinement. En dépit des difficultés, elles construisent leur vie au loin en inventant des formes spécifiques, qui leur permettent de demeurer au Chili et d’atteindre leurs objectifs. Les conséquences de ce mode de vie sacrifié en un pays inconnu et hostile se révèlent très complexes.
◊ Atelier 2 : Jeudi 4 octobre 2007. 14 heures- 16 heures, salle 111.
Genre et néolibéralisme
Présidence : Annie Bidet Mordrel, Agrégée de philosophie, Diplômée d’études supérieures de sciences économiques.
. Vivian Aranha Saboia, Sociologue, Post-doctorante à l’Université de l’Etat du Maranhão (UEMA/Brésil) en partenariat avec le Laboratoire Genre Travail et Mobilité/CNRS (France).
La trajectoire de la flexibilisation de l’emploi dans le contexte du néolibéralisme en France et au Brésil et les implications sur l’emploi des femmes : A trajetória da flexibilização do emprego no contexto do neoliberalismo na frança e no brasil e as implicações sobre o emprego das mulheres :
Après la crise du modèle de régulation fordiste, les années 1990 ont été l’occasion d’une reprise de la conception libérale avec l’affirmation de la "souveraineté" des finances en dépit de la classe des travailleurs/travailleuses. Depuis, la déréglementation des marchés financiers et du travail, nécessaires au progrès du néolibéralisme, a vu le jour en France et au Brésil, en particulier depuis les années 1980 et les années 1990, respectivement. En général, en s’appuyant sur un discours de lutte contre le chômage, les pays du centre (comme la France) ont fréquemment réglementé les contrats de travail à temps partiel, alors que dans les pays périphériques il y a eu une massification de l’emploi informel et précaire. Tous ces types de travail, majoritairement occupés par des femmes, sont le résultat de ce qui fait le coeur même du régime capitaliste dont l’objectif, l’accumulation de richesses, a besoin d’une armée de réserve dont le noyau (emplois décents) est de plus en plus réduit et dont la masse de sous employé(e)s est grandissante.
Dans ce texte nous ferons une analyse sexuée des trajectoires française et brésilienne vers la flexibilisation de l’emploi. Il s’agit du contexte de l’adoption de politiques de l’emploi qui ont flexibilisé le rapport capital-travail et, en particulier le rapport capital-travail des femmes de façon à favoriser le développement d’une société salariale marqué par l’employabilité. Nous verrons qu’il s’agit de politiques néolibérales ou social libérales adoptées comme réponse aux besoins du capitalisme et qui réduisent, à des "niveaux acceptables", les inégalités et exclusions qu’engendre ce processus au même moment.
. Gaëlle Krikorian, Chercheuse associée à l’IRIS, Institut de recherche interdisciplinaire sur les enjeux sociaux. Sciences sociales, politique, santé - UMR 8156 CNRS-Inserm-EHESS-Université Paris 13. Militante à Act Up-Paris.
Composition en 4 mouvements : généalogie et évolution. Contre le sida - pour l’accès aux médicaments - contre les accords de libre-échange, pour l’accès au savoir :
L’intervention aura pour objectif de présenter les filiations et évolutions de quatre mouvements récents : la lutte contre le sida, l’accès aux médicaments dans les pays en développement, la lutte contre les accords de libre-échange promus par les Etats-Unis, la mobilisation contre une application trop restrictive des droits de propriété intellectuelle et pour l’accès à la connaissance et au savoir.
. Stéphanie Treillet, Economiste, IUFM Créteil- Université Paris XII
L’instrumentalisation du genre dans le nouveau consensus de Washington :
Les effets des politiques d’ajustement structurel (PAS) sur la situation des femmes dans les pays du Tiers-monde ont longtemps été occultés par les théories libérales et les institutions internationales. Cependant, l’échec des PAS à partir de la fin des années 1980, comme la persistance de mouvements de femmes nombreux et massifs dans les sociétés que ces politiques ont frappées, on conduit les théoriciens du libéralisme à actualiser le "consensus de Washington". Dans cette optique, la question du genre est devenue omniprésente, comme l’attestent les rapports de la Banque mondiale depuis une quinzaine d’année. On montrera que cette institutionnalisation du genre est mise au service d’une reformulation de la conception orthodoxe du développement, et sert de fondement à une libéralisation et à une privatisation de toutes les bases de la reproduction de la force de travail (services publics, systèmes de protection sociale) comme d’une flexibilisation du salariat.
◊ Atelier 3 : Jeudi 4 octobre 2007. 16 heures-18 heures
Rencontre avec Gayatri Chakravorty SPIVAK
◊ Atelier 4 : Vendredi 5 octobre 2007. 9 heures-11 heures, salle 111. Revue Travail, Genre et Sociétés.
Les dégâts de la violence économique
Sous la direction d’Isabelle Puech :
. Florence Lévy, Doctorante CECMC - EHESS- Paris ; MAPS - Université de Neuchâtel
La surprise à l’arrivée : Les conditions de vie et de travail des femmes migrantes chinoises en France :
La vulnérabilité est au cœur des parcours migratoires des Chinois vers le France. Elle commence lors du trajet et se poursuit bien après leur arrivée. Leur voyage se déroule souvent plusieurs mois dans des conditions inhumaines. L’arrivée en France ne marque pas la fin du calvaire, bien au contraire. Ils se retrouvent en situation irrégulière et pris en tenaille entre l’impossibilité d’obtenir une autorisation de travail et la nécessité de rembourser leurs dettes au plus vite. L’économie souterraine, grande pourvoyeuse d’emplois illégaux, et en particulier l’économie ethnique, apparaît comme la seule issue possible. Une issue qui prend la forme d’une exploitation mise en œuvre par des employeurs souvent issus de la communauté chinoise et à ce titre, les mieux placés pour abuser de la vulnérabilité des nouveaux migrants.
. Isabelle Puech, Post-doctorante CSU-IEC
Le travail non déclaré des employées domestiques : entre contraintes et stratégies :
En Europe, dans le secteur du nettoyage domestique, entre 50 et 80% des travailleurs ne seraient pas déclarés. La place du travail au noir dans les services domestiques n’est pas sans lien avec le sexe des travailleurs concernés - quasi exclusivement des travailleuses - ni avec le contenu du travail, traditionnellement pris en charge gratuitement par les femmes dans la sphère domestique. Pour autant, la dimension du genre est généralement absente des dispositifs mis en place dans le secteur pour lutter contre le travail non déclaré. Ces derniers visent avant tout les pratiques frauduleuses des employeurs et s’interrogent peu sur la diversité des formes que le travail au noir peu prendre chez les travailleuses. Les usages que font les femmes du travail au noir ne sont pas neutres au regard du genre. Ils renvoient à des formes de gestion originales de l’activité, dans une société où les femmes sont tenues de prendre en charge conjointement activité professionnelle et charges familiales.
Dans cette communication, nous analyserons les enseignements tirés d’une recherche post-doctorale sur les parcours de femmes de ménage travaillant chez des particuliers en France et en Belgique. Nous nous intéresserons aux voies d’entrée dans le travail au noir et à la diversité que celui-ci peut prendre selon les configurations familiales, économiques et juridiques des femmes rencontrées.
. Christian Trotzier, Doctorant CSU-CNRS et Paris VIII
Le choc du licenciement : femmes et hommes dans la tourmente :
Les trajectoires de 130 licencié-e-s pour motif économique ont été reconstituées, sur plus de vingt ans, à partir de récits de vie et d’entretiens téléphoniques réalisés entre 2003 et 2006. Ces hommes et ces femmes, licencié-e-s en 1983 dans le cadre d’une réduction des effectifs, étaient issu-e-s d’une entreprise de mécanique. La plupart était syndiquée et avait participé aux nombreuses luttes qui ont marqué l’histoire de cet établissement. Le licenciement fut, pour beaucoup, une humiliation et une injustice. Vécu dans la solitude, il tendit à nourrir une rancœur tenace envers les salarié-e-s non licencié-e-s. L’idéal collectif fut détruit. Des adhérents de longue date manifestèrent une défiance définitive envers le syndicalisme.
Les femmes et les ouvriers de plus de 40 ans, plus que d’autres, se retrouvèrent dans un désarroi lié aux incertitudes de l’avenir professionnel. Si les jeunes ouvriers professionnels purent relancer leur carrière sur une pente ascendante, une majorité d’ouvrières, d’ouvriers de plus de 40 ans et d’ouvriers spécialisés connurent, sous un ou plusieurs aspects, un déclassement irréversible. Les trajectoires professionnelles se fragilisent et se décollectivisent.
Sur le plan de la santé, le choc du licenciement fut rude. Nombre de femmes ont traversé un état dépressif. La vulnérabilité sociale enclenchée par le licenciement s’est ponctuée, chez les hommes, par une forte mortalité. La violence des licenciements, somme des souffrances personnelles vécues dans l’isolement, demeure, pour partie, cachée.
◊ Atelier 5 : Vendredi 5 octobre 2007. 11 heures-13 heures, salle 111.
Mouvements féministes et mondialisation
Présidence : Helena Hirata, Sociologue, directrice de recherche au CNRS
. Chiara Bonfiglioli, Licenciée en Sciences Politiques à l´Université de Bologne, est actuellement en master en Women´s studies à l´Université d´Utrecht, Pays-Bas, dans le cadre d’un projet de recherche sur les mouvements féministes en ex-Yougoslavie. Collaboration avec les revues Studi Culturali et Zapruder en Italie, et avec la revue Contretemps en France.
L´écoféminisme, entre matérialisme et utopie :
La philosophie écoféministe combine la pensée féministe et la pensée écologiste, s´opposant à l´exploitation capitaliste et patriarcale des femmes, de l´environnement et des peuples du Sud du Monde. Vandana Shiva, dans sa lutte contre les multinationales alimentaires et pour la biodiversité, montre les possibles déclinaisons militantes de l´écoféminisme. Une généalogie de cette philosophie et de ses enjeux pour comprendre ses articulations avec les mouvements altermondialistes, entre matérialisme et utopie.
. Isabelle Carle, Chercheure, Groupe d’études et de recherche "Genre et Migration", Institut de Sociologie ULB.
La mobilisation politique des femmes immigrées au niveau européen : quels enjeux et quelles alliances ? :
L’Union européenne est compétente pour lutter contre les discriminations basées sur l’origine ethnique et le sexe et mène des politiques tendant à réaliser l’égalité des chances entre les femmes et les hommes. Cependant, les femmes étrangères ou d’origine étrangère restent les parentes pauvres des politiques européennes d’égalité des chances femmes/hommes et de celles concernant la lutte contre les discriminations et leurs revendications spécifiques sont peu représentées au sein des ONG européennes.
La structuration au niveau européen du mouvement des femmes immigrées permettrait d’enrichir le mouvement féministe, en favorisant les connections entre les organisations féministes " classiques " et celles des femmes immigrées d’une part, en offrant la possibilité du développement d’organisations transnationales dans le contexte de la globalisation, d’autre part.
. Laetitia Dechaufour, Doctorante au GTM (Genre, Travail et Mobilité) sous la direction de Danièle Kergoat Paris 8 - Saint-Denis.
Féministes issues de l’immigration postcoloniale, entre rupture et continuité :
Dans le cadre d’une réflexion sur les féminismes et la mondialisation, il s’agira de poser les bases d’une réflexion en cours sur les possibilités de l’action collective dans un contexte de dépolitisation des appartenances de classe. Ainsi, à partir d’un premier travail de terrain au Québec sur les luttes des femmes amérindiennes, et d’un travail de terrain en cours auprès de groupes féministes issus de l’immigration postcoloniale en France, je tenterai de montrer que l’activisme des militantes racisées constitue un espace de redéfinition du féminisme à la lumière des enjeux qui les confrontent en tant que femmes et en tant que non-blanches. En choisissant de se regrouper entre femmes, et de partir de leurs expériences de femmes pour dénoncer les oppressions conjuguées dont elles sont victimes, elles s’inscrivent pleinement dans le mouvement féministe français et repensent l’oppression des femmes à partir d’un positionnement dans les rapports sociaux de classe, de race et de sexe, dont les intérêts et les conditions d’oppression sont dynamiques et peuvent être contradictoires.
◊ Atelier 6 : Vendredi 5 octobre, 14 heures-16 heures, salle 111. Revue Cahiers du genre
Féminismes et antiféminismes : anciennes et nouvelles questions
Présidence : Josette Trat, Maître de conférence à l’Université de Paris 8 et Roland Pfefferkorn, professeur de sociologie à Strasbourg.
L’atelier s’inscrira dans la problématique du livre collectif (sous la dir. de J. Trat, D. Lamoureux, R. Pfefferkorn) : L’autonomie des femmes en question, Antiféminismes et résistances en Amérique et en Europe. L’Harmattan. « Bibliothèque du féminisme », 2006.
. Diane Lamoureux, Professeure, Département de science politique, Université Laval, Québec (Canada)
Nouvelles droites et retour du familialisme au Canada et au Québec :
Le Canada et le Québec vivent désormais à l’heure de gouvernements conservateurs qui mettent un accent spécial sur la famille hétérosexuelle traditionnelle. Ceci suscite le développement de nouvelles formes d’antiféminisme et des coupes draconiennes et des réorientations fondamentales dans les programmes gouvernementaux de soutien aux groupes de femmes.
. Monika Wator, Doctorante de sociologie sous la direction de J.Heinen, Université de
Versailles Saint-Quentin.
Quand faire des enfants est une affaire publique, les éduquer une affaire privée. L’IVG et la petite enfance : le cas de la Pologne :
Dans cette communication, il s’agira d’analyser les mesures et les tentatives récentes de figer le droit à l’IVG et de dresser un état des lieux des structures d’accueil de la petite enfance. Un rapide regard sur ces deux domaines des politiques publiques suffit pour comprendre que la coalition gouvernementale actuelle a choisi de prendre en charge l’enfant dès sa conception mais de s’en décharger une fois qu’il est né. C’est l’impact d’une telle posture et de l’idéologie ultracatholique sur les rapports sociaux de sexe qui sera au centre de cette intervention.
. Andrea Peniche, Auteure d’un livre intitulé Elas Somos Nos, O direito ao Aborto como Reivindicaçao Democratica e Cidada, nous présentera les débats qui ont entouré la lutte en faveur du droit à l’avortement au Portugal dans les dernières années
◊ Atelier 7 : Vendredi 5 octobre 2007. 16 heures -18 heures, salle 111.
Classe, sexe et race dans les Caraïbes : un paradigme de la mondialisation
Présidente : Elsa Dorlin, Maître de conférences de Philosophie, Paris I
. Arlette Gauthier, Professeure de sociologie, Département de Sociologie Université de Bretagne Occidentale.
Les droits reproductifs et sexuels à Haïti : face sombre de la modernité avancée :
L’esclavage et l’uniformisation des femmes ont été la phase sombre de la modernité des Lumières. Aujourd’hui, Haïti, "pays le plus libre au monde" selon le commandant de la MINUSTAH, puisqu’il n’y n’existe ni impôts, ni Etat de droit ou état social sinon de pure forme, n’est-il pas également la face sombre de la modernité " fluide " ? Et quelles en sont les conséquences pour les femmes et particulièrement pour les droits reproductifs et sexuels, qui sont la 4e génération des droits, après les droits civils, politiques et socio-économiques et les plus représentatifs de la modernité avancée ? Pour répondre à cette question, seront mobilisées diverses enquêtes statistiques et qualitatives réalisées en Haïti ainsi que des entretiens menés avec des représentants de plusieurs ministères, d’associations féministes et d’agences des Nations Unies lors d’un séjour à Haïti en avril 2007. Ces données montrent le développement des violences sexuelles par des gangs armés mais aussi par des bandes de jeunes qui se donnent pour objectif de punir les jeunes filles ayant des comportements hors normes, mais aussi la dégradation des indicateurs fondamentaux de mortalité maternelle et d’accès aux soins. Les réponses apportées par les différents acteurs sociaux seront également examinées.
. Stéphanie Guyon, Doctorante à l’EHESS, Centre Maurice Halbwachs,
Genre et luttes autochtones : de la scène locale à la scène internationale :
Cette intervention portera sur le mouvement amérindien de Guyane française. A travers l’étude de la trajectoire de 5 représentantes amérindiennes impliquées dans le mouvement amérindien au niveau local et/ou international, nous décrirons les rapports sociaux de sexe qui structurent le mouvement amérindien en Guyane. Nous verrons à quelles conditions le genre peut constituer une ressource et permettre à ces femmes d’accéder à des responsabilités sur la scène internationale et en retour accroître leur légitimité sur la scène locale.
. Caroline Oudin-Bastide, Professeur de Sciences économiques et sociales.
La place des femmes dans la division du travail servile (Guadeloupe, Martinique, XVII ème XIXème) :
L’esclavage, selon Claude Meillassoux, engendre une désocialisation conduisant à une désexualisation qui se manifeste notamment par une indifférenciation des tâches et des prérogatives dévolues aux individus des deux sexes. Peut-on considérer qu’une telle désexualisation caractérise la division du travail servile dans la société esclavagiste des Iles du Vent françaises ?
Pour répondre à cette question, la position des femmes dans la division sociale et technique - tant verticale qu’horizontale - du travail servile à la Guadeloupe et à la Martinique sera analysée. Position au reste indissociable, dans une société dominée par le "préjugé de couleur", d’une part de l’origine (africaine ou créole), d’autre part du groupe racisé d’appartenance (nègre ou métis).
◊ Atelier 8 : Samedi 6 octobre 2007. 9h30-11h30, salle 111.
Féminismes dans la post-colonie
Présidente : Muriel Andriocci, Doctorante en Sociologie
. Sarah Brake, Marie Curie postdoctoral fellow, Utrecht University (Women’s Studies), University of California, Santa Cruz (Anthropology).
Antigone, le voile et la République :
Les interprétations françaises d’Antigone tendent à accuser l’héroïne d’individualisme face à l’ordre civique et public. Penser l’acte de résistance d’Antigone, qui est revendiqué sans cesse en rapport avec la filiation et les dieux, comme un acte ’individuel’, requiert une purge radicale. Cette purge de pratiques, expériences, savoirs, éthiques et épistèmes qui ne sont pas alignées avec, ni reconnues dans, un ordre civique et public établi, offre une manière de comprendre le séculier et le régime de laïcité. Dans cette contribution je m’appuie sur un long engagement féministe avec Antigone pour examiner les discussions sur le voile islamique. Je trace les manières par lesquelles la dichotomie du séculier (public) versus le religieux (privé) est articulée avec les politiques coloniales et postcoloniales.
. Jules Falquet, Maîtresse de conférences en sociologie à l’Université de Paris Diderot
Mondialisation et ré-articulation des rapports sociaux de sexe, "race" et classe : paradoxes et dé-naturalisation des classes :
La mondialisation est un phénomène complexe et certainement moins nouveau qu’il n’y paraît. Cependant, cette mondialisation, néolibérale, implique de profondes transformations dans l’organisation du travail, aussi bien sur le plan international que sur le plan national et "micro" ("communauté", unité domestique). On analysera ici la manière dont les rapports sociaux de sexe, de "race" et de classe se durcissent, mais aussi comment ils se ré-articulent. Aujourd’hui plus que jamais, à travers les trois figures de la domestique sans papiers, de la "mail order bride" et de la migrante qui se prostitue, on verra qu’il est important de dénaturaliser les catégories de sexe, de classe et de "race" pour mieux comprendre un ensemble de figures paradoxales. Car il existe des "femmes" passées dans la classe sociale des hommes, des hommes dans la classe des femmes, la "race" dépend chaque fois davantage des politiques migratoires et moins du phénotype. Cependant, pour reprendre et élargir les propos de Nicole Claude Mathieu (1989), "sans doute y a-t-il des genres "hommes-femmes", mais à la base et au bas de l’échelle des genres, il y a bien des femelles", et sans doute existe-t-il un "racisme sans race", mais au sommet de l’échelle, c’est toujours la peau blanche que l’on retrouve.
. Myriam Paris, Doctorante en philosophie, Université Paris 8 Saint Denis.
Corps marrons : mémoires des luttes et esclavage à La Réunion :
On oppose classiquement le récit colonial et son corpus d’archives aux paroles confisquées, disséminées, perdues, illocalisables des dominées. Cette dichotomie entre écriture et oralité, vérité et fable, histoire et mémoire, est l’une des formes du rapport de domination colonial et constitue un enjeu majeur pour l’historiographie des résistances. Le récit colonial réduit les hommes et les femmes esclaves à des corps sauvages, muets, mutilés, dépossédés d’eux-mêmes, exhibant à travers eux le programme et la puissance plantocratique.
Si ces corps furent les principales cibles des pouvoirs esclavagistes, ils ont corrélativement constitué des sites de résistance et en particulier, à travers des rituels, des cérémonies, des danses et des chants, des espaces permettant la formation, la sédimentation et la transmission de mémoires collectives des luttes.
Basées sur une analyse des rapports entre corps et mémoire, cette communication propose d’appréhender les résistances des femmes à la colonisation et l’esclavage en interrogeant la dichotomie traditionnelle opposant la prolixité des dominants et le silence des dominées.
◊ Atelier 9 : Samedi 6 octobre 2007. 11h30-13h30, salle 111.
Féminismes, alter mondialisme et utopies
Présidence : Danièle Kergoat, Sociologue, Directrice de recherche au CNRS, GTM
. Emilie Hache, Doctorante en science politique à l’Université de Paris 8
Saint Denis.
Starhawk, le rituel et la politique. Faire de la politique autrement, refaire de la Politique :
Dans ce papier, j’aimerais penser avec le mouvement activiste américain dont Starhawk fait partie, à la pratique politique, à ce que c’est que " faire " de la politique, à ce que c’est que "pratiquer" la politique. Pour les Occidentaux modernes dont j’hérite, il y a deux choses qui frappent dans la pratique de ces activistes : tout d’abord, le rituel, la pratique politique comme le résultat d’une préparation, d’un rituel (cf ses descriptions des sommets de Gêne, de Seattle) ; et ensuite, leur revendication de réarticuler la religion avec leur pratique politique, comme une proposition politique de gauche légitime. L’objet de cette intervention est de suspendre le rejet et la condamnation qui tiennent lieu généralement de " lien " avec la gauche traditionnelle pour interroger d’une part cette réaction " spontanée " et se demander, au contraire, d’autre part, ce qui nous réunit, puisque, de fait, nous nous retrouvons sur les mêmes luttes. Autrement dit, est-ce que nous ne pourrions pas apprendre d’eux à refaire de la politique ?
. Maria Puig de la Bellacasa, Marie Curie International Fellow (Université Libre de Bruxelles (GECO)/University of California, Santa Cruz (Cultural Studies).
L’utopie c’est ici et maintenant : matérialisme, constructivisme et fabulation dans les politiques des savoirs féministes :
Une des choses que l’on peut apprendre du féminisme c’est à se méfier des promesses de l’avenir de la révolution. Sans renoncer à l’espoir dans le futur, les politiques féministes affirment l’immanence radicale de la tâche politique, divergeant ainsi des visions abstraites et édifiantes de l’utopie. Elles montrent que le travail de l’utopie se fait ici et maintenant, dans une pratique du "soin" qui résiste à la tentation d’oublier les complications de nos vies, dans l’inventivité collective face à des impasses concrètes et matérielles. J’explore cette sensibilité politique à l’ouvre dans la discussion politico-épistémologique sur les promesses que des savoirs minoritaires peuvent constituer pour la construction d’autres savoirs possibles. Le féminisme du "standpoint", version à la fois matérialiste et spéculative de ces politiques des savoirs, a joué un rôle crucial dans le développement d’un constructivisme politique au sein de l’approche des savoirs. Inspirée par la manière dont Donna Haraway prolonge cette tradition et par l’approche du constructivisme dans la pensée d’Isabelle Stengers, j’aborde la dimension spéculative de cette tradition et l’aspiration à d’autres récits, à d’autres fabulations, qui résistent aux mots d’ordre.
. Eleni Varikas, Professeure de théorie politique et d’études sur le genre, Université Paris 8 Saint Denis.
Au delà du campisme : un monde habitable par toute femme est-il pensable ? Possible ?
A l’encontre du discrédit qui frappe l’utopie même dans la pensée critique, je me propose de faire un éloge immodéré de son élément le plus insoumis et pourtant et le plus malmené : son ‘irréalisme’, sa négativité, son obstination de désirer l’impossible. L’utopie, non pas comme le modèle pré-fabriqué d’une société harmonieuse et sans conflits, mais comme cet espace précieux où l’imagination politique défie l’autorité des ‘faits positifs’ de la domination pour reinventer les termes dans lequels le possible se donne à penser. Ce terrain dans lequel, le féminisme a su défier la bicatégorisation autoritaire de sexe pour penser la possibilité de l’impossible, me parâit le seul propice pour penser des stratégies (cosmo)politiques du genre qui transcendent le relativisme culturel et la logique des camps.
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Deux revues d’études féministes participent au congrès
Les Cahiers du Genre
Contact : Josette Trat, jos-trat@club-internet.fr
Vendredi 5 octobre 2007. 14 heures-16 heures, salle 111.
« Féminismes et antiféminismes : anciennes et nouvelles questions »
Travail, genre et sociétés
Contact : Isabelle Puech, isabelle.puech@noos.fr
Vendredi 5 octobre 2007. 9 heures -11heures, salle 111.
« Les dégâts de la violence économique »
Infos :
http://netx.u-paris10.fr/actuelmarx/cm5/index5.htm
"Où en est la Parité électorale ? A échéance des premiers mandats « post-paritaires », les pratiques et les règles du jeu ont-elles évolué ?"
Organisé avec le soutien de l’Observatoire de la parité entre les femmes et les hommes, la Délégation régionale aux droits des femmes et à l’égalité du Languedoc-Roussillon, l’association Arc Latin ; le CEPEL-CNRS (Montpellier I), le CERTOP-CNRS (Toulouse II) ; la mission égalité femmes-hommes, parité CNRS ; l’université Montpellier I, le Conseil Général du Gard, la Mairie de Montpellier, l’association des maires de France, le Centre de formation des Maires et élus locaux, le Collectif-rencontres d’actions citoyennes, le Réseau Féministe « Ruptures »
Montpellier, 5-6 octobre 2007
Université de Montpellier I – Faculté de Droit
Amphi C
39 rue de l’Université – 34000 Montpellier
Tram ligne n°1. Arrêt Louis Blanc
Programme :
Vendredi 5 Octobre 2007
9h00 : Accueil
9h30 : Séance d’ouverture du colloque
Présidente de l’UM1, D. Deville de Périère (sous réserve),
Rapporteure de l’Observatoire de la Parité et présidente de la délégation aux droits des femmes de l’Assemblée nationale, M-J. Zimmermann (sous réserve)
Doyen de l’université de Montpellier I, Paul-Henri Antonmattéi,
Directeur du Cepel, Hubert Peres,
Co-Responsable du Pôle Sagesse-CERTOP, Nicky Le Feuvre, UTM
Déléguée régionale aux droits des femmes et à l’égalité, Coline Conneau
Chargée de mission à l’égalité au Conseil régional de Languedoc-Roussillon, Chantal Vinot (sous réserve)
Mairie de Montpellier, chargée de mission aux Droits des femmes, Maryse Ruban
10h00-12h30 : Séance plénière introductive
Présidence de séance : Hubert Peres
Introduction scientifique : Sandra Frey, SAGESSE, UTM
La loi du 6 juin 2000 : un outil juridique perfectible, Mariette Sineau, Centre de recherche de Sciences Po CNRS, Paris
La Loi cadre sur l’égalité en Espagne : Fernando Fernandez-Llebrez, Université de Grenade (traduction simultanée de Hubert Peres).
Les difficultés et contradictions de la réforme constitutionnelle et législative italienne pour un rééquilibrage de la représentation électorale : Elisabetta Palici Di Suni Prat, professeure à l’Université de Turin.
Débat
14h00-16h30 : Axe 1 « S’engager »
Présidence de séance : Paul Alliès, Montpellier I
Engagement politique et genre : Yannick Le Quentrec, SAGESSE, UTM
Une candidate féministe peut-elle être élue ? : Monique Dental, Ingénieure d’études CNRS (sous réserve)
Témoignages : Claudie Bouyon, Réseau Féministe Ruptures, Sète ; Aurora Tesio, assesseure
Province de Turin, Arc latin, Geneviève Tapié, Assemblée des femmes.
Débat
16h30-18h30 : Axe 2 « Faire face »
Présidence de séance : Nicky Le Feuvre, SAGESSE, UTM
La violence sexiste en politique : Sandra Frey, SAGESSE, UTM
Les résistances masculines aux changements : Annie Rieu, SAGESSE, UTM
Témoignages : Annie Gorce, Elue, Aveyron ; Mauricette Sauvaire, CRAC et élue, Hérault ; Pr.
Débat
Samedi 6 Octobre 2007
10h00-12h30 : Axe 3 « Etre élue, découvrir »
Présidence de séance : Jacqueline Martin, SAGESSE, UTM
Pratiques et exercice du mandat : Hélène Cettolo, SAGESSE, UTM
L’enjeu de l’équipement de la commune dans le mandat d’élu-e : Marie-Cécile Durand, DDE Aveyron
L’association de formation des élu-e-s de l’Hérault : Jacques Muscat, CEFMEL
Témoignages : Danielle Pagès, élue Perpignan, Silvana Ferrara, assesseure Province de Novara, Arc Latin
Débat
14h00-16h30 : Axe 4 « Durer »
Présidence de séance : Bernard Portales, Arc Latin
Présentation de l’enquête collective "L’invention de l’élue" : Marion Paoletti, CERVL/IEP de Bordeaux
Le cumul des mandats au féminin : Aurélia Troupel, CEPEL
Témoignages : Nicole Stamm, élue Montpellier ; Danièle Santonja, Association des maires de France et élue, Hérault
Débat
16h30-17h30 : Séance de clôture
Christine Lazerges, Professeure de droit, ancienne députée PS, conseillère municipale.
Françoise Fassio, Ancienne déléguée régionale aux Droits des femmes.
Synthèse du colloque et perspectives : Emmanuelle Latour, Secrétaire générale de l’Observatoire de la parité entre les femmes et les hommes, service du Premier ministre
"L’histoire contempaine de(s) hétérosexualité(s). Un impensé de la recherche ?"
12 – 13 Octobre 2007
Université Libre de Bruxelles
Campus du Solbosch – Salle
Baugniet – Bâtiment S (Institut de Sociologie) 44, Avenue Jeanne, 1050 Bruxelles
◊ Vendredi 12 octobre
09h / Introduction aux journées d’études
Alain Corbin, Paris I / Panthéon-Sorbonne
1 - L’hétérosexualité : Objet sexuel non identifié ?
Président de séance :
Jean-Michel Chaumont, FNRS, UCL (Louvain-la-Neuve)
10h / L’hétérosexualité, un sujet orphelin…, Louis-Georges TIN,
IUFM d’Orléans
10h15 / Le nombril du sexe : l’hétérocentrisme des sciences
sociales nord-américaines, Laurent GAISSAD, ULB / CERS
10h30 / La « queerisation » actuelle des hétérosexualités,
Daniel Welzer-Lang, Université de Toulouse le Mirail
10h45 / Débat – 11h15 / Pause
11h30 / L’émergence de l’hétérosexualité à l’âge de
l’autonomie, Massimo Prearo, EHESS (Paris)
11h45 / Secret partagé ou fantasmes de connivence ? De
l’indicible dans la sexualité, Catherine Deschamps, ULB / LAS
12h / Débat
12h30 / Pause de midi
2 – Styles et formes : L’ « hétéronormalisation » en débat
Président de séance :
Jean-Matthieu Meon, CREM, Université Paul Verlaine (Metz)
14h30 / « Il faut que la femme appartienne à l’Eglise ou à la
science » (J. Ferry) : Hétérosexualité et conjugalisme à l’époque
contemporaine, Christine Detrez, ENS-LSH (Lyon)
14h45 / Les ouvrages « psy » : un nouvel espace de contrôle d’une
hétérosexualité normative, Irène Jonas, Sociologue (Paris)
15h / L’hétérosexualité au miroir des évolutions contemporaines du
couple et de la famille, Cathy Herbrand & David Paternotte,
FNRS – ULB
15h15 / Débat – 15h45 / Pause
16h / Modèles médiatiques de sexualités : l’hétéronormativité ou la
nécessaire différenciation, Marie-Laure Deroff, Université de
Bretagne Occidentale (Brest)
16h15 / Au-delà de la norme : Proust et l’hétérosexualité,
Stéphane Chaudier, Université Jean Monnet (Saint Etienne)
16h30 / Débat
17h / Fin de la 1ère journée
◊ Samedi 13 octobre
3 - Méthodes et sources. Par quel bout les prendre ?
Présidente de séance :
Christelle Taraud, Columbia University, IRIS (Paris), ULB
09h30 / Entre norme et anomalie : L’homme hétérosexuel et le
mariage raté à la fin du dix-neuvième siècle, Joséphine
Hogaerts, Katholieke Universiteit Leuven
09h45 / Mouvements féministes belges et sexualité (1918-
1970), Catherine Jacques, ULB
10h00 / « Une vraie loque allemande ». La collaboration
sentimentale en Belgique et sa punition après-guerre, Sophie
Bollen & Machteld Matsenaere, Vrije Universiteit Brussel
10h15 / Débat – 10h45 / Pause
11h00 / La sexualité comme langage de l’amour conjugal en
France de 1944 à 1965, Anne-Claire Rebreyend, Historienne
(Lyon)
11h15 / Adolescence & sexualité [masculines] à Paris des
années 1940 aux années 1960, à partir d’archives inédites de la
Protection Judiciaire de la Jeunesse, Régis Revenin, Paris I /
Panthéon-Sorbonne
11h30 / La sexualité des couples hétérosexuels, une fois
devenus parents : un objet d’étude négligé par les sciences
humaines et sociales, Caroline Hirt, Université de Neuchâtel
11h45 / Débat
12h15 / Pause de midi
4 - Lieux communs des socialisations hétérosexuelles
Président de séance :
David Berliner, Université Libre de Bruxelles
13h30 / Les danses hétérosexuelles : approche sociologique,
Christophe Apprill, SHADYC (Marseille) / MASCIPO (Paris)
13h45 / Le sport comme école cachée de l’hétérosexualité : Etude
de l’expérience homosexuelle du « sport traditionnel », Sylvain
FEREZ, Paris XI & Philippe Liotard, Lyon I
14h00 / Débat – 14h30 / Pause
14H45 / La « normalité » hétérosexuelle et l’armée. Belgique,
1900-1960, Bruno Benvindo, ULB
15h / L’hétéronormalité confrontée à une présomption
d’homosexualité : la sexualité masculine incarcérée, Gwénola
Ricordeau, Lille III
15h15 / Débat – 15h45 / Pause
16-17h / Conclusion des journées d’études
Eric Fassiin, ENS (Paris)
Contact : Centre de droit comparé et d’histoire du droit - Projet « Normes, Genre et Sexualités » :
http://www.ulb.ac.be/droit/dchd/normes_genre_et_sexualites.html
Informations : Tel. +32(0)2/650.36.08. Mail : lgaissad@ulb.ac.be
"Chic, chèque, choc. Transactions autour des corps et stratégies amoureuses contemporaines"
11 et 12 octobre 2007 - Colloque Genre et développement - - IUED, Genève
Lieu : Institut universitaire d’études du développement
20 rue Rothschild
1202 Genève - Suisse
En 2007, l’Institut universitaire d’études du développement (IUED, Genève) organise son 11e Colloque International Genre (avec le soutien financier de la Direction au développement et à la coopération suisse et de la Commission nationale suisse pour l’UNESCO) qui se tiendra les 11 et 12 octobre prochains. La thématique au centre des débats seront les féminités et les masculinités en transformation de la jeunesse à l’ère de la mondialisation. Les réflexions se nourrissent des résultats de la recherche menée en partenariat par l’IUED, l’Organisation mondiale de la santé et le Réseau universitaire international de Genève sur le thème « Genre et droits en matière de santé reproductive » (2004-2006). Le titre du colloque se veut délibérément cryptique et en décalage avec un discours moral sur la jeunesse et sa sexualité.
Renseignements :
info@genre-dev-contacts.org
Francoise.Grange@iued.unige.ch ou Fenneke.Reysoo@iued.unige.ch
www.genre-dev.org ou www.iued.unige.ch/genre
"Cherchez la femme ! Espaces féminins dans la culture populaire. Domaines français et anglo-saxon"
organisé sur le site universitaire de Roanne (IUT/CUR) par l’équipe "Littératures et expressions populaires" du CIEREC de l’Université Jean Monnet.
Jeudi 11 octobre
A partir de 9 h Accueil des participants
10 h Ouverture du colloque
11h30 Hommage à Ellen Constans, par Jacques Migozzi
Doyen de la Faculté des Lettres de Limoges
Président de la Coordination Internationale des Chercheurs en Littérature populaire et Culture médiatique
Programme : http://www.fabula.org/actualites/article19939.php
Présentation : http://portail.univ-st-etienne.fr/46334015/0/fiche___pagelibre/
Contact : mireille.piarotas@univ-st-etienne.fr
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SEMINAIRES :
"L’avenir de la re-production, ou post-production biologique des femmes ?"
Conférence de Mylène Botbol-Baum (Université catholique de Louvain)
Atelier Genre(s) et Sexualité(s) de l’Institut de Sociologie de l’Université libre de Bruxelles,
Présentation de "Des embryons et des hommes" (PUF : 2007)
Discutante : Christine Leclercq (Université catholique de Louvain)
Mercredi 3 octobre, 18 h
Salle Henri Janne,
Institut de Sociologie de l’ULB (15e étage),
44, avenue Jeanne
1050 Bruxelles
Résumé
Depuis le développement de la reproduction assistée, comment la délocalisation de l’embryon de l’utérus à la cité met-elle en jeu la hiérarchie des sexes dans la fabrication des enfants de demain ? Comment les femmes et les divers courants féministes doivent-ils se positionner face à la question de la naissance qui dépasse celle de la reproduction (à partir d’Haraway et d’Arendt notamment) ?
Bio/Bibliographie
Mylène Botbol Baum est Professeur de philosophe et de bioéthique à l’UCL. Elle vise à intégrer une perspective de genre dans une analyse de la philosophie de la technique contemporaine. Son angle d’approche consiste à réfléchir aux conditions de développement critique des capacités d’autonomie des femmes par, ou à distance, des biotechnologies affectant notre rapport au corps. Elle a notamment dirigé l’ouvrage "Bioéthique pour les pays du sud" chez L’Harmattan en 2005 et publié avec Henri Atlan "Des embryons et des hommes" chez PUF en 2007. Vous trouverez le reste de ses publications sur son site web : http://www.uclouvain.be/perso/mylene.botbol
Plus d’infos sur www.ulb.ac.be/is/ags
"Hommes, femmes, masculin, féminin. Utiliser le genre en histoire"
Thème 2007-2008 : les masculinités
Lundi de 9 h à 11 h en Salle Perroy (Sorbonne)
Séminaire pluri-périodes, « autre spécialité », Master d’histoire Paris 1
Animé par par Raphaëlle Branche (contemporanéiste), Didier Lett (médiéviste)
et Violaine Sebillotte (antiquiste)
Le genre peut être défini comme l’ensemble des assignations socialement construites à partir de l’identité sexuelle. C’est, en quelque sorte « le sexe social ». Les historiens qui utilisent ce concept (notion, outil, démarche) cherchent à comprendre comment se construisent les catégories du masculin et du féminin, comment se définissent les identités sexuées, comment celles-ci interagissent avec d’autres catégories identitaires : statut juridique, position sociale, appartenance religieuse, place dans la parenté, activité professionnelle, âge.
. 12 novembre : Présentation : bilan historiographique, définitions.
. 19 novembre : L’histoire du genre (Contemporaine et Ancienne)
. 26 novembre : L’histoire du genre (Moderne et Médiévale)
. 3 décembre : Présentation du thème 2007-2008 : les masculinités
. 10 décembre : Jean-Clément Martin : Définir la féminité, les craintes de la masculinité à la fin du XVIIIe siècle en France
. 17 décembre : Alain Corbin : Masculinités et sexualités (fin XVIIIe-XIXe siècle)
. 4 février : Rostom Mesli : Les mutations de la « masculinité » romaine au début de notre ère : quand le féminin n’est pas encore l’envers du « masculin ».
. 18 février : Fabrice Virgili : Guerres et masculinités au XXe siècle
. 10 mars : Antoine Destemberg : « Penser comme un homme » ? Expressions et répressions de la masculinité dans les milieux universitaires médiévaux
. 17 mars : François Lissarrague : Satyres et centaures dans l’imagerie attique : des masculinités problématiques
. 7 avril et 14 avril : Présentation des travaux d’étudiants
. 5 mai : Bilan du séminaire
Programme du séminaire doctoral EFiGiES-IRIS « Genre & Sexualités »
Octobre 2007- Juin 2008
Toutes les séances, sauf indication contraire, se déroulent
à partir de 19 heures, en salle du Conseil,
au second étage de la Maison des Initiatives Etudiantes [MIE],
50 rue des Tournelles, Paris 3e, métro Bastille, Bréguet-Sabin ou Chemin-Vert
. Mercredi 24 octobre 2007
Figures défigurées du genre en littérature : trois enquêtes
[Discutant-e : ?]
Jonatan Leer
« Penser la Queer Theory avec Roland Barthes »
Sandra Plaza Villa
« Les figures intermédiaires chez Sade »
Sébastien Pare [sous réserve]
« Les formes d’expression de l’inversion sexuelle dans la littérature fin de siècle »
. Mercredi 14 novembre 2007
Pertinence et impertinences du genre et des sexualités : approches historiques 1
[Discutant-e : ?]
Sandra Boehringer [sous réserve] et Rostom Mesli
« Où sont les hommes ? Approche mixte des systèmes de genre grec et romain »
Valentina Denzel
« L’homosexualité dans le genre de l’épopée, du théâtre et de l’opéra à l’exemple des personnages du Roland furieux [1532] »
Nathalie Vander Stucker
« Hercule et Omphale : évolution de la perception d’un couple mythologique du XVIe au XIXe siècle : étude de genre »
. Mercredi 21 novembre 2007
Pertinence et impertinences du genre et des sexualités : approches historiques 2
[Discutant : Mickaël Bertrand]
Pierre Bar
« La sexualité en procès »
Anaïs Bohuon
« Sexualité des sportives : contradictions dans les discours biomédicaux sur la pratique physique et sportive des femmes au tournant du XXe siècle »
Bernard Dauven
« La place des femmes dans la justice des XVe et XVIe siècles : une clef pour la compréhension des rapports entre normes et pratiques ? »
. Mercredi 5 décembre 2007
Quand le cinéma s’en mêle : études filmographiques du genre
[Discutant-e : ?]
Delphine Chedaleux
« Approche gender et socioculturelle de la figure de jeune premier incarnée par Jean Marais dans Carmen [Christian-Jaque, 1942] »
Marianne Kac-Vergne
« Représentations de la masculinité dans le cinéma de genre hollywoodien contemporain [1980-2005] »
Yola Le Caïnec
« La question des sexes chez Cukor : étude du film Adam’s Rib [1949] »
. Jeudi 17 janvier 2008
Pratiques et mises en forme de l’homosexualité : le pouvoir en jeu et l’enjeu du couple
[Discutant-e : ?]
Emilien Flouret
« Jouer les pouvoirs et la masculinité : regard sur les pratiques de pouvoirs érotiques et consensuelles entre hommes »
Claudia Krell
« Le couple homosexuel [en Allemagne] : amour et/ou sexualité ? »
David Risse
« Couples gais québécois en montée et en désarroi : sociologie de paradoxes homo-internationaux »
. Mercredi 20 février 2008
Visibilité et invisibilité des lesbiennes et des gays : un état des lieux
[Discutante : Natacha Chetcuti]
Marianne Blidon
« Se tenir par la main, s’embrasser publiquement : approche empirique et géographique d’une pratique sociale »
Alexandra Dupont
« Un point sur les usages du minitel et d’Internet par la population gay et lesbienne »
Luca Greco
« Projet familial et planification linguistique : les procédés de catégorisation identitaire dans un groupe de parents et de futurs parents gays et lesbiens »
. Mardi 11 mars 2008
[NB : cette séance aura exceptionnellement lieu de 18 à 21 heures, en salle ???, à l’Ecole Normale Supérieure, 48 boulevard Jourdan, Paris 14e, métro Porte d’Orléans ou RER Cité Universitaire]
Pratiques lesbiennes et féminines des scènes et des mises en scènes musicales
[Discutant-e : ?]
Séverine Hettinger
« Pratiques féminines et arts électroniques des années 1970 à nos jours »
Sarah Nancy
« La voix féminine : enjeux esthétiques et politiques »
Anne-Laure Pichon-Alessandrini
« Scènes musicales lesbiennes parisiennes »
. Jeudi 20 mars 2008
La psychanalyse a-t-elle [encore] un sexe ? Trois questions
[Discutant : Fabrice Bourlez]
Beatriz Carnero Dos Santos
« Sexuel, politique et multi-temporel : le dialogue entre Judith Butler et la psychanalyse »
Lionel Le Corre
« Existe-t-il des psychanalystes lesbiennes ? L’homosexualité des psychanalystes en débat »
Glenn Le Gal
« Un regard psychanalytique sur la sexualité : sexuation, choix d’objet et corps »
. Mercredi 16 avril 2008
Implications identitaires dans les pratiques militantes et dans les pratiques du militantisme
[Discutant-e : ?]
Martine Gross
« Peut-on être sociologue et militante ? »
David Koussens
« Coming Out, Coming Back, Coming In : des catholiques homosexuels et leur paroisse. Le cas de Saint-Pierre-Apôtre de Montréal »
Régis Schlagdenhauffen
« [Sociologie de] la commémoration des victimes homosexuelles du nazisme »
. Mercredi 21 mai 2008
Sida : méthodes de prévention et méthodes de recherche
[Discutant-e : ?]
Cécile Chartrain
« L’exemple de Solidarité Sida : engagement associatif et sexualité »
Gabriel Girard
« Homosexuels et VIH/Sida : la prévention est-elle devenue un problème ? »
Jean-Yves Le Talec
« Recherches sur le Sida et questions de méthode »
. Mardi 3 juin 2008
Phénoménologie de la prostitution : de la rue à l’hôtel
[Discutant-e : ?]
Marina França
« Travailleuses du sexe et clients : la sexualité dans les chambres d’hôtels de la zone bohême de Belo Horizonte [Brésil] »
Gabrielle Schnee
« La prostitution de rue à Rennes, de la revendication riveraine à l’action publique locale :
les habitants du quartier Saint-Hélier et leurs élus
[2001-2006] »
+ bilan du séminaire 2007-2008
Contact : regisrevenin@noos.fr
La prochaine séance du séminaire international "Migrations, Mobilités transnationales et Genre" portera sur "Les migrations transnationales philippines", et sera animée par
Liane Mozère, Professeur émérite à l’Université Paul Verlaine de Metz, dont l’intervention s’intitulera
"Les migrations féminines : de quel point de vue se situe-t-on ? Le cas des domestiques philippines à Paris".
Kyoko Shinozaki, enseignante-chercheure associée au Département des Sciences Sociales de l’Université de Francfort, Allemagne, dont l’intervention s’intitulera
"Gendered transnational parenthood : recreating the family in migration".
Le séminaire se tiendra le 4 octobre 2007 de 14 H à 17 H ?à l’ISP - Institut des Sciences sociales du Politique, Maison Max Weber, bâtiment K, 2ème étage, salle 202, à l’Université de Paris X - Nanterre (RER Université de Nanterre).
Contacts :
Mirjana Morokvasic et Christine Catarino
mirjana.morokvasic@u-paris10.fr et christine.catarino@u-paris10.fr
"Quarante ans de recherche sur les femmes, le sexe et le genre"
Conférence d’Yvonne Knibielher, professeure émérite à l’Université de Provence, spécialiste de l’histoire de la maternité, de la sexualité et de la citoyenneté..
Cycle de conférences grand public de l’Institut Emilie du Châtelet
Le samedi 13 octobre de 14 heures à 16 heures
Musée de l’Homme, salle de cinéma,
17 Place du Trocadéro, 75016.
Chaque second samedi du mois, durant l’année scolaire 2007-2008, des chercheuses et des chercheurs qui ont contribué de manière décisive à l’approfondissement des connaissances et à l’avancée de la réflexion sur les femmes, le sexe et le genre, seront convié-es à présenter leur itinéraire, leurs travaux, leurs réflexions sur ce domaine d’étude qui a bouleversé tous les autres et qui est aujourd’hui partout reconnu.
Ces rencontres seront l’occasion d’un débat avec le public. Elles sont ouvertes à toutes les personnes, familiarisées ou non avec les problématiques du genre, qui s’intéressent à la recherche et aux interactions entre recherche et société.
Ouverture de la salle à 14 heures.
Contact : iec@mnhn.fr
Conférences suivantes en 2007 :
. le samedi 10 novembre : Maurice Godelier
. le samedi 8 décembre : Huguette Bouchardeau
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APPELS A CONTRIBUTIONS :
Avant le 12 octobre
"Autour de Jane Jenson et Amy G. Mazur. « Le rôle du féminisme dans l’émergence de nouveaux problèmes sociaux sur la scène publique »"
Journée d’étude - Lundi 14 janvier 2008
Centre d’études européennes de Sciences Po
Responsables : Laurie Boussaguet et Sophie Jacquot
Dans le cadre de son programme de professeurs invités, Sciences-po accueille cette année Jane Jenson et Amy G. Mazur, deux figures éminentes de la recherche sur les questions du rapport entre genre et politique(s). Le Centre d’études européennes a souhaité faire profiter de jeunes chercheur(e)s (doctorants, post-doctorants, docteurs et chargés de recherche) de leur venue à toutes deux en organisant une journée d’étude articulant certaines de leurs thématiques de recherche, encore peu explorées par la science politique française.
Ainsi, il nous a semblé intéressant de chercher à lier entre elles les problématiques soulevées par Jane Jenson d’une part, relatives notamment à l’impact du genre sur les politiques sociales et l’émergence de nouveaux risques sociaux (Jenson, 2006 ; Jenson et al., 2002 ; Jenson, Hagen et Reddy, 1988 ; Jenson et Sineau et al., 2001 ; Jenson et Saint-Martin, 2006), et les axes de recherche d’Amy Mazur d’autre part, sur les politiques publiques féministes, le féminisme d’Etat (State feminism) et les relations
entre le mouvement des femmes et l’Etat (Mazur, 2001, 2002 ; Mazur et Baudino, 2001 ; Mazur et Mc Bride Stetson, 2002).
Dans cette perspective, nous proposons de centrer cette journée d’étude sur l’articulation entre le féminisme en tant que mouvement social et champ intellectuel issu de la société civile, et l’Etat, la sphère publique et le processus de décision. Plus précisément, la question de l’émergence de nouveaux problèmes sociaux sur la scène publique, et le rôle joué par le féminisme dans cette émergence, nous a semblé constituer une entrée pertinente pour aborder cette thématique.
En effet, les transformations sociales que connaissent les sociétés occidentales depuis les années 60, sous l’effet conjugué du post-matérialisme (Inglehart, 1977), de la post-industrialisation et du développement des médias, ont contribué à faire émerger de nouveaux enjeux sur les scènes publiques et politiques ; ces derniers sont pris en charge par des acteurs publics de type nouveau, dont les féministes, qu’elles soient simples militantes ou universitaires, incarnent l’une des catégories les plus actives. Ainsi, on peut penser au rôle central qu’elles ont par exemple joué dans le vote des « lois de l’amour » (Mossuz-Lavau, 2002), ou à l’émergence plus récente des débats sur la conciliation entre vie familiale et vie professionnelle.
Pour cette journée d’étude, nous nous intéresserons donc :
à la place et à l’usage des concepts et discours féministes, ainsi qu’aux mobilisations des femmes, dans la mise sur agenda de certains objets d’action publique.
notre objectif sera également de questionner la façon dont ces mobilisations et ces discours sont ensuite traduits, re-traduits, incorporés et diffusés par les pouvoirs publics.
Le regard pourra être porté sur des cas d’étude historiques ou plus contemporains. Cette mise en perspective temporelle sera d’ailleurs un moyen d’interroger la notion de « backlash » (Faludi, 1992) et ses éventuelles traductions empiriques.
Deux grands secteurs nous semblent d’ores et déjà pouvoir être repérés : le domaine socio-économique d’une part (politiques sociales, de l’emploi, de la petite enfance, etc.) ; et celui de la gestion de l’intime d’autre part (sexualité, fertilité, reproduction, etc.). Il ne s’agit toutefois pas de se limiter à ces seuls domaines « classiques » de mobilisations féministes et d’intervention genrée et nous espérons que les propositions de communication permettront d’élargir le spectre des secteurs où les féministes ont été ou
sont à l’origine de processus de mise sur agenda.
Enfin, nous souhaitons souligner que les approches comparatives (Jenson et Gazibo, 2004 ; Mazur, 1999 ; Mazur et Mc Bride Stetson, 1995 ; Mazur et Zwingel, 2003) seront particulièrement appréciées pour la sélection des papiers de cette journée.
Calendrier :
Date limite d’envoi des propositions : au plus tard le 12 octobre 2007.
Réponse aux propositions : au plus tard le 22 octobre 2007.
Date limite d’envoi des communications : le 21 décembre 2007.
Avant le 10 janvier 2008
"Femmes de science : figures et représentations dans la culture anglo-saxonne du 19ème siècle à nos jours"
12-14 juin 2008
Université Stendhal Grenoble III, UFR d’Etudes Anglophones CEMRA EA3016
Enjeu de pouvoir, le savoir scientifique est longtemps resté un domaine masculin. Depuis le 19ème siècle, toutefois, en dépit de résistances institutionnelles et culturelles, les femmes ont gagné l’accès aux études puis, progressivement, à certaines carrières scientifiques. Ce colloque se propose de s’intéresser aux « femmes de science » autour de deux principaux axes de réflexion :
. le premier, consacré aux pionnières et aux femmes emblématiques des 19ème et 20ème siècles, se proposera d’analyser, d’un point de vue social, politique et historique, les modalités de cet accès au savoir scientifique (y compris la façon dont certaines femmes ont pu se ré-approprier le discours scientifique) ainsi que les réactions que celui-ci a pu susciter au sein de la culture savante et dans la presse.
. le deuxième axe de réflexion portera sur les représentations dans la fiction : comment la culture populaire fabrique- et véhicule-t-elle les images de la femme savante ? De la femme/fille du grand scientifique au cyborg androgyne de la science fiction féministe, dans quelle mesure ces représentations ont-elles évolué au cours des années ? Quel impact le mouvement féministe des années 1970 a-t-il eu sur la façon dont les femmes sont perçues et se perçoivent elles-mêmes en relation à la science ? Les communications pourront inclure des études de la culture télévisuelle, du cinéma et de la littérature.
Conférence plénière de Joan Slonczewski, professeur de microbiologie à Kenyon College (Ohio, Etats-Unis) et auteure de six romans de science fiction.
Les propositions (en français ou en anglais) devront être accompagnées d’un résumé de 300 à 350 mots et seront envoyées au comité scientifique avant le 10 janvier 2008 à :
Donna.Andreolle@grenoble3.fr
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PUBLICATIONS :
Marie-Aline Barrachina, Danièle Bussy Genevois, Mercedes Yusta (coord.),
Femmes et démocratie. Les Espagnoles dans l’espace public, 1868-1978,
Éditions du Temps, Nantes, 2007, 255 p. 19,50 €.
La compréhension de l’histoire récente de l’Espagne passe par une étude
attentive du rôle des femmes dans le processus historique. De la tentative
de révolution démocratique de septembre 1868 à la Constitution de 1978, la
question féminine apparaît comme un enjeu primordial et reflète les
profondes divisions qui fracturent la société espagnole pendant plus d’un
siècle. Comment la question de la citoyenneté féminine devient-elle source
de débats au sein du mouvement ouvrier autant que dans les milieux
conservateurs ? Quels engagements, quels militantismes, quelles résistances
pour parvenir à intégrer les femmes dans l’espace public ? Ce volume
s’emploie à examiner les modalités, la chronologie et les particularités des
combats des femmes espagnoles pour leur émancipation, en fonction des
régimes politiques en place. L’étude de la citoyenneté féminine renvoie
ainsi aux difficultés de la construction de la démocratie dans l’Espagne
contemporaine, et la lutte des femmes en apparaît comme un des éléments
fondamentaux.
Nicole-Claude Mathieu (dir.), Une maison sans fille est une maison morte. La personne et le genre en sociétés matrilinéaires et/ou uxorilocales, 512 p., tabl., ill., graph., cartes, glossaires, bibliogr. , 2007, 23 cm
ISBN 978-2-7351-1129-9, 36 €
Qu’en est-il de la notion de personne, femme et homme, dans ces sociétés rares qui sont à la fois matrilinéaires (tout individu appartient uniquement au groupe de parenté de sa mère, qui transmet seule la filiation) et uxorilocales (c’est l’homme qui, au mariage, s’exile pour vivre chez son épouse) ? On les prétend souvent « matriarcales »… À tort, car les femmes n’y pos-sèdent pas sur les hommes le pouvoir majeur que ces derniers ont sur elles dans les sociétés patriarcales, majoritaires dans le monde. D’autres sociétés présentées dans ce livre sont également uxorilocales, tout en reconnaissant la filiation du côté des deux parents. Et c’est ce phénomène de l’uxorilocalité qui est étudié ici pour la première fois en tant que lien principal entre quatorze sociétés : HOPI, NAVAJO, WAYUU (Guajiro), HUAORANI, MATSIGUENGA, SHIPIBO-CONIBO, TULU, MUDUVAR, NGAZIDJA, MINANGKABAU, NGADA, PUYUMA, KAVALAN, NAZÉ.
Des régions sèches de l’Arizona à la forêt amazonienne, des Comores à l’Inde du Sud, de l’Indonésie à la Chine et à Taiwan, ces populations vivent d’économies diverses (agriculture, élevage, chasse et cueillette, horticulture, pêche, et maintenant souvent travail salarié). Certai-nes de ces cultures sont résiduelles et en voie de profonde altération face au choc des « modernités » techniques, politiques et culturelles, d’autres sont encore prospères et démo-graphiquement importantes ; certaines sont hiérarchisées, d’autres non ; la plupart sont chris-tianisées ou islamisées, sans avoir perdu pour autant leurs spécificités.
Toutes nous font découvrir des solidarités structurelles entre les femmes, harmonieuses ou antagonistes, et liées à l’uxorilocalité – solidarités auxquelles l’ethnologie s’est peu intéres-sée. On verra aussi que d’autres facteurs, internes et externes à ces sociétés, interfèrent pour produire soit une inégalité entre les sexes/genres, soit un équilibre quasi égalitaire dans les rapports hommes/femmes.
Les auteurs : Sophie blanchy, Marine Carrin, Josiane Cauquelin, Martine Gestin, Pi-chen Liu, Nicole-Claude Mathieu, Françoise Morin, Ok-Kyung Pak, Michel Perrin, France-Marie Renard-Casevitz, Laura Rival, Bernard Saladin d’Anglure, Alice Schlegel, Susanne Schröter, Mau-reen Trudelle Schwarz, Naiqun Weng
Infos : http://www.editions.msh-paris.fr/
Anne Saouter (dir.), Être rugby. Jeux du masculin et du féminin, Collection Ethnologie de la France, Editions de la MSH, Paris, 2007, 236 p., 19,06 euros
Le rugby est considéré comme l’un des sports de compétition les plus " virils ", du fait notamment de la violence de certaines phases du jeu et des excès éthyliques et sexuels des fameuses " troisièmes mi-temps ". Dans ce monde, les femmes ne peuvent être que des " mamans " ou des " putains ". L’expansion du rugby féminin remettra-t-elle en cause l’édifice symbolique de ce qui constitue une véritable initiation masculine ? Initiation qui imposait déjà des jeux ambigus avec la définition des sexes, dont témoigne le soupçon d’homosexualité (plus ou moins " refoulée ") qui pèse sur les joueurs.
Infos : http://www.editions.msh-paris.fr/
Régis Revenin, Hommes et masculinités de 1789 à nos jours, Editions Autrement, 2007, 293 p., 20 euros.
L’histoire des hommes - en tant qu’êtres sexués - a été initiée par l’histoire des femmes et les travaux sur le genre et la sexualité. C’est une histoire résolument plurielle, tant la masculinité ne va pas de soi, tant elle n’est pas "naturelle", pas plus que la féminité d’ailleurs, variables dans l’espace et le temps, mais aussi selon la classe sociale, l’orientation sexuelle ou bien encore la "race". Un ouvrage qui vous aidera à répondre au questionnement sur la masculinité qui taraude nos sociétés occidentales.
"Musiciennes", n°25 de la revue Clio, 25 euros.
Les auteurs déploient les réseaux symboliques entre musique et
féminin, dans la longue durée (essentiellement en Europe), depuis les
mondes antiques grec et romain jusqu’à la période contemporaine. Ils
analysent l’accès des femmes à l’expression musicale, accès étroitement
contrôlé par les pouvoirs familiaux, politiques et religieux. Autrefois
muses, inspiratrices, interprètes, les femmes furent aussi compositrices.
Aujourd’hui, leur histoire est redécouverte et la création musicale
plus largement ouverte aux femmes.
Sommaire :
Responsable du dossier et du numéro : Agnès Fine (avec le concours de
Mathilde Dubesset)
Marie-Hélène Zylberberg-Hocquard : Madeleine Guilbert (1910-
2006).
Agnès Fine : Editorial.
Anna Iriarte : « Chanter, enchanter en Grèce ancienne ». À propos de
Sappho, femme poète et dixième Muse.
Christophe Vendries : Masculin et féminin dans la musique de la Rome
antique. De la théorie musicale à la pratique instrumentale.
Annie Paradis et Marie Baltazar : Dame Musique et ses doubles.
De quelques harmoniques iconographiques.
Caroline Giron-Panel : Entre Église et théâtre. La fugue de deux musiciennes vénitiennes en 1783.
Julie Deramond : Jeanne d ’Arc et ses voix dans deux oeuvres lyriques,
Verdi et Honneger.
Aline Tauzin : Femme, Musique et Islam. De l’interdit à la scène.
Regard complémentaire
Martine Jullian : Images de trobairitz.
Actualité de la recherche
Cécile Prévost-Thomas et Hyacinthe Ravet : Musique et genre en
sociologie. Actualité de la recherche.
Témoignage
Entretien avec Beatriz Ferreyra, compositrice. Réalisé par Florence
Rochefort et Mathilde Dubesset
Infos : http://clio.revues.org
Lilian Mathieu, La Condition prostituée, Textuel, 2007, 218 pages, 19 Euros
Les positions les plus opposées s’expriment sur la prostitution. Pour
certains, elle serait un esclavage inhumain, dont l’abolition serait
impérative. Pour d’autres, il s’agirait d’un métier comme un autre qui
exigerait sa pleine reconnaissance. Pour d’autres encore, elle serait
un ferment de délinquance, à éliminer de l’espace public. Elles se
rejoignent sur un point : mal poser le problème ou, pire, d’éviter de
prendre en compte ce qu’est, dans sa réalité concrète, la prostitution
c’est précisément cette lacune que comble ce livre. Lilian Mathieu
rend compte ici de plus de dix ans d’observation de cet univers
particulier qu’est la prostitution.
Les logiques d’entrée dans le monde du trottoir, les modes d’exercice
de la sexualité vénale, les conditions de vie - ou, le plus souvent,
de survie - des femmes et hommes prostitués, les raisons pour
lesquelles elles et ils se maintiennent sur le trottoir, leur rapport
au monde du travail « normal »... sont ici analysés dans toute leur
complexité. Parce qu’elles ignorent cette complexité, aucune des
positions qui monopolise aujourd’hui le débat public sur la
prostitution n’est satisfaisante. Loin des polémiques stériles entre
tenants de la « reconnaissance » ou de l’« abolition » de la
prostitution, ce livre démontre pourquoi placer cette activité
marginale au cœur de la question sociale permettrait d’espérer une
forme d’émancipation de la condition prostituée.
Lilian Mathieu est sociologue, chargé de recherche au CNRS (Centre de
recherche politique la Sorbonne, Université Paris I). Sur ce thème, il
a précédemment publié Prostitution et sida (L’Harmattan, 2000) et
Mobilisations de prostituées (Belin, 2001). Il est également l’auteur
aux Éditions Textuel de Comment lutter ? Sociologie et mouvements
sociaux, coll. La Discorde (2004).
Sommaire :
Introduction
. Chapitre 1 - Un éclairage sociologique
Un « choix » improbable
L’abolitionnisme : un misérabilisme essentialiste
Les ambiguïtés de la question de la « traite »
La prostitution, toujours une affaire de voirie
Combattre l’individualisme négatif
. Chapitre 2 - L’espace de la prostitution
La prostitution comme espace d’interdépendance
Principes de hiérarchisation internes
Un espace différencié
Le déficit de cohésion d’un groupe de destin
. Chapitre 3- La place de la violence dans le monde de la prostitution
Un univers violent
Compétences et savoir-faire de protection
La résignation comme violence symbolique
. Chapitre 4 - La prostitution, zone de vulnérabilité sociale
Prostitution et désaffiliation
L’entrée dans la prostitution
Une vulnérabilité accrue
Pour une politique sociale d’ensemble
. Chapitre 5 - Entre l’aliénation du corps et sa libre disposition : les
politiques de la prostitution
L’encadrement social d’une activité juridiquement indéfinie
La subversion de l’abolitionnisme
Tentations prohibitionnistes et nouvelle actualité de la traite
. Chapitre 6 - Prostituées et féministes en 1975 et 2002 : L’impossible
reconduction d’une alliance
1975 : « Toutes des prostituées » ?
2002 : Coupables, victimes ou travailleuses ?
La précarisation de la prostitution
Un clivage féministe
. Bibliographie
http://www.editionstextuel.com/index.php?cat=020201&id=337&c=&count=0
Kathleen Wilson-Chevalier (dir.) avec la collaboration d’Eugénie Pascal, Patronnes et mécènes en France à la Renaissance, Saint-Étienne, Publications de l’Université de S.E., coll. « l’école du genre », Nouvelles recherches n°2, 2007, 27 euros
D’Anne de France à Marguerite de Valois et Catherine de Bourbon, en passant par Anne de Bretagne, Louise de Savoie, Marguerite de Navarre, Diane de Poitiers, Catherine de Médicis, sans compter nombre de duchesses, d’abbesses et de grandes bourgeoises, des femmes ont occupé en France, durant la Renaissance, des positions majeures dans la gestion directe ou indirecte de multiples pouvoirs. Comme leurs homologues masculins, elles ont eu massivement recours au mécénat pour asseoir leur position dans cette société dominée par l’ostentation et la représentation. L’impressionnante activité qu’elles ont déployée dans ce domaine demeure toutefois encore bien mal connue. Qui ces femmes protégeaient-elles ? Par quels moyens ? Quelle était leur place dans le patronage « conjugal » ou « familial » ? Quelles visées les animaient ? Qu’est-ce qui les poussa, parfois, à se faire elles-mêmes créatrices ?
Des chercheuses et chercheurs d’horizons variés mettent ici en lumière la façon dont ces femmes usèrent de l’art et de la culture, des activités de bienfaisance et des donations, dans une démarche tantôt altruiste tantôt intéressée, tantôt favorisant la cohésion sociale tantôt la minant. Quelles qu’aient été leurs sympathies politiques ou religieuses, il est passionnant de découvrir comment, à la Cour, à la ville, à la campagne, dans un temps aussi préoccupé de gloire immédiate que d’immortalité, ces femmes ont passionnément travaillé à constituer un patrimoine matériel susceptible de renforcer leur camp, leur groupe, leurs héritiers – avec souvent une attention toute particulière pour leurs héritières.
http://www.siefar.org/Resumes/ResWilson-Patronnes.html
Stéphanie Petit, Les veuves de la Grande Guerre. D’éternelles endeuillées ?, Editions du Cygne, 168 p., 18 euros.
Contrairement à l’idée convenue voulant que les veuves de la Première Guerre mondiale demeurèrent éternellement en deuil, fidèles à la mémoire de leur défunt époux, mort héroïquement pour la patrie, 42% d’entre elles convolèrent en justes noces entre 1919 et 1939. Aussi, au-delà de l’hommage bien légitime rendu à ces victimes de guerre, à ces femmes recluses jusque-là dans les limbes de l’oubli, cette étude contribue-t-elle à déjouer les rouages de la construction mémorielle du mythe de la « veuve éternelle ».
Une recherche minutieuse de plusieurs années fut nécessaire pour retrouver les pas que ces endeuillées nous laissèrent en héritage sur les sentiers de l’histoire, loin de l’imaginaire collectif et des chemins de la mémoire. En outre, afin que la vérité historique puisse enfin éclore sans laisser aucune zone d’ombre, cette démythification veille à démasquer les causes à l’origine de cette lacune historiographique, tel que notamment la transgression du tabou de la mort. Quoi qu’il en soit, et malgré son jeune âge, l’auteur n’a pas hésité à dépasser ses réticences pour nous dévoiler ici, avec beaucoup de pudeur, cette douleur indicible inhérente à la spécificité même du deuil de guerre.
Ainsi par le prisme de cette monographie sur les veuves de la Grande Guerre, Stéphanie Petit apporte sa pierre à la compréhension du refus de la mort par notre société actuelle, où les deuils pathologiques ne cessent de se multiplier. Répondant également à la finalité même du métier d’historien, elle n’oublie pas d’ attirer notre attention sur les enjeux de mémoire et ses dangereuses répercussions tant sur la collectivité que sur l’individu. Dans le secret espoir, peut-être, que triomphe un jour le « Plus jamais ça ! » de la Der des Der...
http://www.editionsducygne.com/editions-du-cygne-veuves-grande-guerre.html
Marlaine Cacouault-Bitaud, Professeurs... mais femmes. Carrières et vies privées des enseignantes du secondaire au XXe siècle, La Découverte, 324 p., 26 euros.
Femme et professeur. C’est au XXe siècle que se féminise le métier de professeur, en même temps que l’enseignement dans son ensemble. Que furent ces carrières de femmes professeurs ? Comment ont-elles conjugué leurs aspirations professionnelles et leur vie privée, maritale, familiale et affective ? Comment ont-elle vécu cette dynamique de promotion sociale alors que – paradoxalement – on parle d’une « dévalorisation du professorat » après la guerre ?
La vaste enquête de sociologie historique que présente Marlaine Cacouault-Bitaud en s’appuyant sur des données statistiques originales et sur des entretiens biographiques réalisés avec des enseignantes du secondaire recrutées entre 1920 et 1940, et entre 1960 et 1985, éclaire les mutations d’une profession rarement analysée sous l’angle du genre. Celui-ci révèle notamment le « plafond de verre » auquel se heurtent nombre de femmes qui exercent une profession intellectuelle et l’articulation problématique entre les demandes qui leur sont adressées dans la sphère domestique et l’exercice d’un métier exigeant.
Cette histoire éclaire notre présent : aujourd’hui encore, à réussite scolaire égale, les femmes continuent de choisir plus souvent l’enseignement secondaire que le supérieur ou la recherche. Les questions soulevées ici concernent donc tout aussi bien les hom-mes, dont la vie professionnelle ne repose pas moins, mais différemment, sur des choix de vie personnelle.
RING
(Réseau Interuniversitaire et
interdisciplinaire National sur le Genre)
Bâtiment D - Salle 226
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