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Béatrice Fracchiolla, "Altérité énonciative et performativité des discours. Pour une linguistique relationnelle"

9 décembre 2013 - Montpellier 3


Date de mise en ligne : [05-12-2013]



Mots-clés : linguistique


Béatrice Fracchiolla (maîtresse de conférences à l’université de Paris 8, UFR 8/Comfle - Laboratoire SFL - UMR 7023) soutiendra son habilitation à diriger des recherches en sciences du langage intitulée "Altérité énonciative et performativité des discours. Pour une linguistique relationnelle" le lundi 9 décembre 2013 à 14h, à l’université Paul Valéry-Montpellier 3 Bâtiment C, salle 308 (3ème étage, accès par l’escalier extérieur), route de Mende.

Jury :

Nathalie Auger, Professeur à l’université Paul Valéry-Montpellier 3
Philippe Blanchet, Professeur à l’université de Rennes 2
Catherine Détrie, (garante de l’HDR) Professeur à l’université Paul Valéry-Montpellier 3
Claudine Moïse, Professeur à l’université de Grenoble 3, Stendhal
Laurence Rosier, Professeur à l’université libre de Bruxelles
Diane Vincent, Professeur à l’université de Laval, Québec

Résumé :

Partant de mes principaux terrains et champs d’analyse (la violence verbale, la question du genre, la question didactique), je propose une réflexion sur la place et l’articulation des personnes en discours, à partir des théories de l’énonciation (Benveniste 1966, 1974 ; Maingueneau 1981, 1995 ; Kerbrat Orecchioni 1980). Je, au centre de l’énonciation, réduit généralement Tu à un « miroir-de-Je » et rejette la troisième personne à la périphérie de la déixis.
Mon questionnement de l’énonciation et des interactions entre les personnes, non pas dans une dimension strictement grammaticale, mais en fonction des relations qu’elles permettent de développer et de tisser socialement entre les individus (Goffmann 1959/trad. fr. 1973, Kerbrat-Orecchioni 1992), m’ont amenée à m’intéresser à la dimension performative des discours. L’angle d’approche privilégié n’est donc pas la manière dont les personnes construisent ensemble une énonciation et/ou des discours, mais l’effet de l’énonciation et des discours sur les personnes : je pars de l’idée que tout discours et, plus généralement, toute énonciation agissent nécessairement sur les sujets/les individus.
Ce travail, qui se situe dans la lignée d’un certain nombre de réflexions menées dans différentes disciplines des sciences humaines, est ancré en sociolinguistique et en analyse du discours. Il se propose de réfléchir différemment à la place des personnes dans l’énonciation, cela, à partir de celle d’abord interlocutive et discursive qui est la leur, par laquelle chaque énonciation ne saurait exister que par la voie ouverte par d’autres qui l’ont précédée et portée par d’autres voix.
Les notions de dialogisme (Bakhtine,1929/1977), d’intertextualité et d’interdiscursivité (Pêcheux 1975 ; Maingueneau 1997 ; Heller 2002), d’intersubjectivité (Détrie 2002), de face (Goffman 1959/ 1973, 1967/1974) et d’ethos (Amossy 1999) sont ainsi naturellement convoquées là où il est globalement question d’interactions verbales. Tu est revisité dans la perspective de l’interlocution. Quant à la troisième personne, elle est envisagée plutôt comme la « tierce » personne, dans la mesure où, en tant que représentante d’un sujet animé, la tierce personne est celle qui permet la triangulation de la parole et la sortie de la relation duelle – et possiblement conflictuelle, car binaire – entre Je et Tu. En cela, la tierce personne est à la fois témoin, séparatrice, médiatrice.
Sur les bases de cette réflexion, je propose également de considérer que la dimension binaire inhérente à l’assignation de sexe puisse porter en elle-même une dimension conflictuelle, que seules des réflexions contemporaines et poussées – voire radicales – sur la notion de genre peuvent permettre d’extrapoler (notion de gender creative, de personne asexuée ou encore refus d’assignation de sexe à la naissance au profit d’une reconnaissance de la personne). J’examine enfin comment cette notion de tierce personne médiatrice s’articule également à la dimension didactique des interactions à travers les notions de compétence de communication (Hymes1971/1984) et d’interculturel (Abdallah-Pretceille 1996, 2004). Chemin faisant, j’en arrive finalement à définir un Je relationnel, qui est aussi un Je social, en réseaux de sens et lieu où se croisent des discours. D’une certaine manière, Je est un carrefour dont il est le seul également à pouvoir régler la circulation. Cette réflexion pose de la sorte constamment la double question de l’altérité énonciative et de la performativité des discours.

Contact :

bfracchiolla@univ-paris8.fr

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