Pour un prochain numéro de la revue INITIO, revue sur l’éducation et la vie au travail
Argumentaire :
Le genre peut être défini comme « un système de bicatégorisation hiérarchisée entre les sexes (homme / femme) et entre les valeurs et représentations (masculin / féminin) qui leur sont associées » (Bereni, Chauvin, Jaunait et Revillard, 2008, p. 7). En tant que construit social, l’idée de genre suppose que les attributs du féminin et du masculin sont produits et reproduits par la socialisation et l’éducation différenciées des individus (Cossette, 2012 ; Duru-Bellat, 2005) ; il se réalise au quotidien à travers les normes et les contraintes. Au-delà du fait qu’il s’inscrit dans les relations sociales à travers les différences perçues entre les sexes, le genre met aussi en lumière les rapports de pouvoir que sous-tendent ces relations – notamment dans l’institution scolaire et l’organisation du travail (Bouchard et Cloutier, 1998) – et traverse l’ensemble des dynamiques à l’oeuvre dans la société (Scott, 2012). On ne peut donc étudier les femmes et le féminin sans articuler l’analyse avec ce qui relève des hommes et du masculin (Bereni et al., 2008). Le genre se situe par ailleurs à la jonction d’autres rapports de pouvoir. En effet, la classe sociale, l’origine culturelle, ou l’âge – entre autres – ne conduisent pas aux mêmes expériences lorsqu’il est question de rapport de genre (Bereni et al., 2008).
Dans le domaine de l’éducation, la notion de genre permet d’examiner les disparités – souvent marquées – entre hommes et femmes dans le choix d’orientation professionnelle, l’accès à certaines filières d’études, la persévérance, les performances scolaires ou encore le niveau de scolarisation atteint (UNESCO, 2012). Dans le domaine du travail, une approche en termes de genre permet une analyse des inégalités professionnelles entre les hommes et les femmes (Bereni et al., 2008) notamment en ce qui concerne l’accès à l’emploi, les conditions de travail, la progression dans la carrière, la conciliation travail-vie personnelle et la possibilité d’obtenir un poste à hautes responsabilités.
Ce 5e numéro d’INITIO sera ainsi consacré à la dimension du genre dans le domaine de l’éducation et en milieu de travail. Dans la mesure où la notion de genre se veut polysémique et complexe, nous souhaitons que ce numéro repose sur une diversité de perspectives théoriques et disciplinaires (histoire, sociologie, psychologie, sciences politiques, droit, sciences de l’orientation, sciences de l’éducation, relations industrielles, études féministes, etc.). Les contributions scientifiques provenant de l’ensemble de la francophonie sont les bienvenues.
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