RING


Accueil > Actualité du genre > Séminaires > Héroïsme au féminin

Héroïsme au féminin

26 février - Le Mans


Date de mise en ligne : [05-02-2014]




Séance du séminaire interdisciplinaire « Genre et norme »

2013 - 2014 Le Mans – Nantes

Mercredi 26 février 2014 14h - 17h Salle de réunion ESO
Maison des sciences humaines et sociales (MSHS) avenue Olivier Messiaen Université du Maine - Le Mans

Intervenantes :

> Mathilde Chollet (histoire, CERHIO UMR CNRS 6258, ED SCE, Le Mans)
« L’héroïsme au féminin : modèles et contre-exemples d’une femme des Lumières »
Cette intervention s’appuie sur la source principale de mes recherches et se situe dans le cadre de ma préparation de la thèse de doctorat d’Histoire.
La conservation de trois des journaux personnels tenus par Mme de Marans (1719-1784) n’est vraisemblablement pas due au hasard. Cette châtelaine du Perche Vendômois, femme cultivée, passionnée de lecture, d’histoire, de morale et de philosophie, a suffisamment marqué ses héritiers pour que ceux-ci jugent bon de ne pas détruire des écrits intimes féminins, habituellement destinés au feu et à l’oubli. À leurs yeux – notamment aux yeux de sa nièce, que Mme de Marans a élevé comme sa fille –, le personnage avait sans doute l’attrait de l’exceptionnel. En effet, alors que l’éducation des filles, même au sein des élites, est limitée au minimum nécessaire et que les éducateurs veillent à ne pas éveiller leur curiosité intellectuelle, Mme de Marans a bénéficié dans sa jeunesse comme dans l’âge adulte d’une liberté suffisante pour satisfaire cette curiosité, et se construire en tant que femme éclairée. Ses journaux sont alors le lieu de l’élaboration de son personnage, dans lesquels se retrouvent ses modèles féminins, ses contre-exemples, ses réflexions sur l’héroïsme et la place accordée aux femmes en tant que modèles à imiter ou admirer. Mme de Marans se construit un panthéon de femmes politiques et d’héroïnes originales, constitué à partir de ses lectures et de l’actualité, à contre-courant des modèles imposés aux filles : vierges, mères ou saintes exemplaires.
À travers l’exemple de Mme de Marans, nous pouvons donc nous interroger sur ce que pouvaient être les mentalités, les représentations et les idéaux moraux des femmes éclairées du XVIIIe siècle, loin des poncifs véhiculés par les traités pédagogiques, et des héroïnes rêvées de la littérature. Pour cela, il convient de mettre en évidence ce qu’est l’héroïsme selon cette femme, puis de présenter ses modèles et contres-exemples, et enfin de s’interroger sur l’usage qu’elle fait de cette réflexion qui navigue entre morale, introspection et défense des femmes.

> Juliette Douillet (littérature, 3LAM EA 4335, Le Mans)
« Mathilde Möhring, de Theodor Fontane : une héroïne du 19ème siècle ? »
Avec Mathilde Möhring, Fontane nous offre une vision moderne de la société de son temps, en choisissant de s’intéresser à une petite partie de la bourgeoisie, désireuse d’accomplir une ascension sociale, tout en refusant les rôles dictés par la société. Nous essayerons de montrer en quoi la protagoniste du dernier roman de l’écrivain publié à titre posthume pourrait être considérée, d’une certaine manière, comme une héroïne. Pour ce faire, nous avons choisi tout d’abord de replacer l’œuvre et son auteur dans les contextes historiques et littéraires du XIXe siècle avant de nous intéresser plus spécifiquement à l’étude de l’œuvre, ce qui nous permettra d’établir de façon plus détaillée les tenants et les aboutissants d’une telle volonté d’ascension sociale ainsi que les impacts divers d’une telle entreprise, vus sous le prisme de sa personnalité que Fontane a voulu complexe.
Dans Mathilde Möhring, Fontane a voulu s’ancrer dans les problématiques de son siècle, et plus particulièrement celle de la place des femmes dans la société. En effet, à travers Mathilde, la volonté de Fontane était de dresser le portrait, à la fin du siècle et au seuil de la modernité, de cette tranche de la bourgeoisie qui essaie de se démarquer et ne pas entrer dans les codes assignés aux hommes et aux femmes par la société. A travers ce roman, on peut y voir la volonté de Fontane de donner à voir aux lecteurs de son temps l’existence de cette fraction de la société. Fontane veut mettre l’accent sur cette ambivalence de la société, qui se retranscrit parfaitement dans le roman, à travers l’ambivalence de la personnalité de Mathilde, mais aussi celle de Hugo et ce de manière subtile tout au fil du roman.

Contact :

erika.flahault@univ-lemans.fr

Haut de page

Fichiers de syndication :


Statistiques :


Le site contient 4383 articles

Info / contacts :


Navigation / Syndication :