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Journée des masters

Genre et arts plastiques

23 mai - Paris INHA


Date de mise en ligne : [13-05-2013]



Mots-clés : arts


Jeudi 23 mai INHA (Institut National d’Histoire de L’art)
2 rue Vivienne 75002 Paris
Salle Demargne

Programme :

9 h Accueil – Présentation

9 h 15 Les peintres femmes et la peinture de genre dans la seconde moitié du XIXe siècle
Bénédicte Gattère, M1 genre (Paris 8), M1 histoire de l’art (Paris 1)
Dans la seconde moitié XIXe siècle, les femmes peintres, vont être de plus en plus nombreuses. Le Salon devient un moment incontournable de la vie artistique. On remarque alors un nombre important de femmes exposantes. Elles privilégient des scènes que l’on peut facilement catégoriser dans la peinture dite de « genre ». Cette catégorie de peinture, peinture du Second Empire par excellence, « régnante partout » selon Edmond et Jules de Goncourt est alors, toujours selon les mêmes, « pratiquée comme un gagne-pain par tous les talents de notre temps petit, bourgeois, sans palais et sans fresques ». Cette vision négative de la peinture dite de genre, se retrouve chez des écrivains tel Maupassant qui la décrit ainsi dans Gil Blas (quotidien de l’époque qui a paru de 1879 à 1914) : « cette peinture à émotions, tendres, dramatiques ou patriotiques, cette peinture larme à l’œil et romanesque, cette peinture anecdotique, historique, faits divers, familiale ou polissonne, cette peinture qui raconte, qui déclame, qui enseigne, qui moralise ou qui pervertit ». Nous proposons d’étudier comment ce genre parut plus accessible pour les femmes artistes que la peinture d’histoire ou autres genres plus nobles selon la catégorisation du XVIIe siècle de Félibien qui perdure au XIXe. En effet, une catégorie picturale dévalorisée comme la copie sur céramique ou la peinture de fleurs pouvait être plus facilement investie par les femmes, elles-mêmes délégitimées du statut de créatrices, notamment par le mythe prépondérant du génie artistique. Les artistes, comme Henriette Browne (née Sophie de Bouteiller), en sont des exemples que nous prendrons le soin de développer.
Nous verrons enfin ce que ces artistes ont pu apporter en terme de renouvellement du genre et de ses sujets, quelle a été leur définition de cette catégorie, comment et dans quelle mesure elles s’y sont reconnues, comment la peinture « de genre » a pu assurer une diffusion satisfaisante de leurs œuvres.

9 h 55 The Dinner Party : Hommage à l’art des femmes
Anouk Beaudière, M2 Arts plastiques (Paris 8)
J’aimerais parler de Judy Chicago et en particulier de « The Dinner Party », en évoquant ce que l’œuvre a révolutionné dans l’art des années 1970 de par le fait de revendiquer une relecture de l’histoire de l’art d’un point de vue féministe. Je parlerais de la réception de l’œuvre du point de vue du monde de l’art, et du point de vue du public ; ainsi que de chaque aspect de l’œuvre qui engendra une certaine réhabilitation, non seulement d’artistes femmes, mais aussi de techniques artistiques féminines méprisées, et de l’image du sexe féminin. En replaçant tout cela dans le contexte de la carrière de Judy Chicago, et de son action féministe dans le milieu artistique américain de l’époque. ».

10 h 35 Pause

10h 55 Photographier le désir : Implication et désublimation dans la photographie homoérotique contemporaine
Alejandro Soto, M2 Esthétique et histoire de l’art et de la photographie (Paris 8)
L’intervention est axée autour du concept d’implication ; opération esthétique fondamentale dans l’affirmation sexo-politique des sujets non-hétérosexuels dans la photographie homoérotique contemporaine. Cette implication s’exprime à travers la représentation des affects, ce qui permet à l’œuvre d’art entrer en conflit avec les apparats sociaux à l’intérieur desquels elle s’est générée, et qui régulent la définition et visibilité des pratiques et identités.
Le concept est illustré à travers l’analyse du travail de George Platt Lynes, photographe new-yorkais actif dans la première moitié du XXe siècle.

11h 35 Le Mâle exposé. La pudeur masculine à l’épreuve de la photographie
Laetitia Meheut M2 Genre, M2 photographie (Paris 8) – Prépa agrégation philosophie (Paris 1)
« Lorsque le corps dévêtu est celui d’un homme, on comprend mieux l’intérêt de notre bonne vieille pudeur. On ne peut nier que le corps de l’homme puisse être sexuellement attirant pour une femme, ainsi que pour quelques hommes. On ne peut nier non plus que le nu masculin occupe une place traditionnelle et honorable dans l’histoire de l’art. Néanmoins, il y a quelque chose de déconcertant dans la vue d’un corps d’homme présenté comme un objet sexuel ». »
Ces propos de Gene Thornton, critique d’art au New York Times, font suite à l’exposition de nus masculins organisée par la Marcuse Pfeifer Gallery en 1970 ("The Male Nude"). Reflet du point de vue social dominant de leur époque, ils jettent un éclairage qu’il reste aujourd’hui encore à saisir et à nourrir. La question sous-tendue par cette réflexion pourrait s’appréhender de la manière suivante : au-delà du corps, que dévoile le nu masculin photographié d’un point de vue esthético-politique ?

12 h 15 Pause déjeuner

13 h Une période charnière pour les anciennes étudiantes des Beaux-arts de Paris : la transition vers le monde professionnel
Zoé Haller M1 Genre (Paris 8) Titulaire d’un M2 Histoire de l"Art (Paris 4)
Je me propose de vous présenter un pan de mes recherches concernant le parcours professionnel des étudiantes des Beaux-arts de Paris. Je vais exposer quelles sont les conditions dans lesquelles les jeunes artistes créent dans les premières années qui suivent l’obtention de leur diplôme et le rôle joué par l’école des Beaux-arts dans cette insertion dans les milieux artistiques professionnels. Pour ce faire, je m’appuierai sur l’étude du parcours d’étudiantes sorties de l’école entre 1995 et 2006. Ces femmes ont presque toutes une pratique artistique centrée autour de la peinture et du dessin.
L’achèvement de leur formation dans cette prestigieuse école correspond pour ces jeunes femmes à une dégradation brutale de leurs conditions de création. Pendant les cinq années qu’ont duré leurs études, elles ont bénéficié de ce qui leur fera souvent défaut par la suite : du temps et de l’espace. En effet, le temps consacré à la création se trouve réduit et morcelé par l’exercice d’emplois alimentaires et la difficulté de trouver un espace de travail suffisamment vaste pèse souvent sur la pratique de ces artistes. Dans ce contexte, le maintien d’une identité d’artiste peut s’avérer complexe. En outre, ces jeunes femmes doivent aussi composer avec les stéréotypes de genre, qui circulent encore dans le monde de l’art et qui associent pratique artistique féminine et amateurisme.

13 h 40 Lecture féministe de la collection du Musée de l’Orangerie‏ :
Cristina Castellano M2 Genre (Paris 8), Docteure en arts (Paris 1)
La circulation du sens dans les musées se réalise à partir des « discours en contexte », des intentions de représentation dans l’espace et à partir de logiques qui s’opèrent dans les choix et les découpages de la représentation visuelle. À l’instar de l’approche textuelle (R. Mason, Cultural Theory and Museum Studies : 2006) qui lit l’exposition comme s’il s’agissait d’un texte, nous allons interroger les paradoxes de communication de la collection Jean Walter & Paul Guillaume, ainsi que les contradictions et le potentiel subversif de ce récit. Nous allons relire la collection en prenant en compte l’existence des hiérarchies sexuelles dans le monde de l’art. L’objectif est de faciliter aux lecteurs une nouvelle vision du patrimoine.

14 h 20 Discussion générale

Contact :

Hélène Marquié, h.marquie@free.fr

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