Journées d’études organisée par le CNAHES
Les 12 et 13 juin 2008
à l’IRTS de Lorraine
201, avenue Pinchard 54100 Nancy
Présentation :
Depuis le XIXe siècle, les filles de Justice, étiquetées délinquantes ou en danger mais toujours considérées comme « difficiles » voire « vicieuses », se sont révélées bien embarrassantes. Pendant tout un temps, l’Etat s’est déchargé sur les congrégations religieuses, situation qui a perduré sous la Troisième République, en plein conflit entre confessionnels et laïques, avant que le paysage institutionnel ne change très progressivement après 1945. En vertu d’une ségrégation selon le sexe, les établissements sont ainsi devenus des univers exclusivement féminins, des espaces clos où les filles étaient encadrées par des religieuses, avant que n’y entrent des éducatrices laïques au fur et à mesure de la professionnalisation.
Cet entre-soi a perpétué un traitement spécifique de la délinquance juvénile féminine, qui s’est traduit par un contrôle d’autant plus grand à l’égard de ces jeunes filles. Tandis qu’elles étaient observées à travers le spectre de leurs « mauvaises fréquentations » susceptibles de les amener sur le trottoir, leur rééducation s’est forgée autour d’une
discipline des corps et des comportements. De la même manière, le travail et l’apprentissage se sont articulés autour de métiers considérés comme féminins (broderie, couture, bonneterie, blanchissage, puis plus tard sténodactylo) alors que l’inculcation des bonnes manières et des tâches domestiques devait en faire de parfaites ménagères.
L’histoire de la rééducation des filles est un thème encore peu étudié. Ces deux journées permettront que se croisent des acteurs qui sont intervenus auprès de différentes générations de filles, des chercheurs qui ont exploré les archives et tous ceux que cette réflexion intéresse.
Infos complètes :