Colloque international
30 septembre - 2 octobre 2009, Université Paris Diderot
Présentation :
Les mutations économiques, sociales et culturelles qui bouleversent l’ensemble des sociétés contemporaines donnent lieu à une redéfinition des rôles, statuts et positions sociales des femmes et des hommes. Cette réorganisation des rapports de genre oblige à repenser les cadres d’analyse du genre mais aussi l’agencement et la fabrique des féminités et des masculinités.
Parmi les enjeux de la recherche sur cette question, on peut noter d’abord que les transformations des rapports de genre ne se produisent pas nécessairement sous la forme d’une mobilité propre à résorber les inégalités entre les sexes. L’asymétrie de départ entre les hommes et les femmes, entre féminin et masculin, demeure souvent mais connaît des changements et une redéfinition.
La recomposition des statuts et des identités sexuelles ne peut plus être pensée sous l’unique forme d’une évolution linéaire dans la mesure où les déplacements qui s’opèrent par rapport aux normes ne se limitent pas à des remises en question définitives mais comportent des réinterprétations et des repositionnements par rapport à celles-ci.
Enfin, de même que des femmes aux pratiques transgressives s’efforcent de réajuster et de réinvestir, ou de se conformer aux normes, certaines composantes de la masculinité sont à comprendre comme des injonctions pouvant être vécues par les hommes, bien qu’en position dominante, comme problématiques. Ainsi, d’une part, des normes telles que l’hétérosexualité et des valeurs telles que la virilité, souvent impensées et catégorisées comme dominantes et oppressantes pour les femmes, demandent à être réexaminées. D’autre part, certaines pratiques de femmes envisagées en termes de subversion, de stratégies d’autonomie ou d’agency lorsqu’elles s’éloignent des normes, vont parfois être corrigées, rectifiées mais aussi cachées, dissimulées par le secret et le mensonge. Ainsi, les femmes s’octroient une marge de manœuvre leur permettant de mettre entre parenthèses un renversement et de maintenir l’ordre, mais aussi de résorber la charge agressive ressentie face à de tels renversements.
En bref, la norme nécessite une attention renouvelée qui ne la définisse pas seulement comme oppressante et en opposition à des pratiques et représentations à contre-courant, mais qui prenne aussi en compte son utilisation dans les trajectoires et les réalisations des unes et des autres. En outre, la combinaison de différents registres de normes génère des tensions et de possibles contradictions avec les représentations et les pratiques dans l’ensemble des champs sociaux.
Ces tensions peuvent se traduire par des conflits et des violences lorsque, de façon visible, certaines pratiques défont les rôles assignés aux acteurs. En retour, des logiques de stratégies, de négociation et/ou de contournement naissent pour prévenir ou résoudre de tels conflits. Quand elles ont lieu, cependant, les violences apparaissent bien souvent comme des tentatives de réaffirmer l’existence d’un seul « ordre des choses » face à des pratiques qui en dévient ostensiblement. La variété de nature de ces violences sans cesse renouvelées – physiques, psychologiques, sociales et symboliques – complexifie par ailleurs leur étude qualitative.
Par ailleurs, l’enchevêtrement de ces divers univers de normes et de valeurs rend également inconfortables les aspirations des individus engagés dans des « individualisations sous contrainte », c’est-à-dire des processus qui peuvent ressembler à une quête d’autonomie mais qui restent fortement orientés par une série de contraintes et provoquent des souffrances.
Les communications autour des axes thématiques décrits dans l’appel ci-joint seront particulièrement encouragées.
Propositions de communications
Les résumés d’une page maximum (en français ou en anglais) devront parvenir au plus tard le 26 avril 2009 à l’adresse suivante femmagh@gmail.com accompagnés d’un court CV, sur le même fichier, mentionnant l’institution de rattachement, le statut, les publications récentes relatives à la thématique du colloque et une adresse électronique valide.
Les textes des communications définitives devront parvenir aux organisateurs avant le 13 septembre 2009.