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Appel à contributions

Quel genre de classe ? Femmes et mouvements ouvriers, XIXe et XXe siècles, en Suisse

Avant le 31 mars - Cahiers d’histoire du mouvement ouvrier


Date de mise en ligne : [16-02-2012]



Mots-clés : classe | XIXe siècle | XXe siècle


Appel à contribution pour le numéro prévu en 2013 des Cahiers d’histoire du mouvement ouvrier.
Date limite de proposition : 31 mars 2012.

Présentation :

Si depuis quelques années l’histoire des femmes a connu un important développement de travaux relevant tant de la macrohistoire que de la microhistoire ainsi qu’un renouvellement de perspective avec les approches de genre, de nombreux champs restent néanmoins dans l’ombre. L’intérêt pour les questions genrées à la fin des années 1970 a notamment coïncidé avec le déclin de celui des classes. Toutefois, dès la fin des années 1990, les études en sciences sociales et humaines ont croisé différents types de rapports sociaux dans leurs approches. C’est dans ce sillage, que l’intérêt pour les classes sociales renaît de ses cendres. Cet outil d’analyse n’est plus envisagé seulement dans une perspective marxiste mais en conjonction avec d’autres rapports de pouvoir.
En accordant une place centrale à la dimension du genre, nous souhaitons explorer son croisement avec celle de classe et questionner le rôle et le rapport des femmes aux mouvements ouvriers en Suisse, dans une perspective diachronique. Au fil de l’évolution, quelle est la place des femmes dans les mouvements ouvriers ? Ont-elles développé des stratégies pour y occuper une place ? Ont-elles revendiqué des activités offrant une plus grande visibilité dans le groupe ? Se sont-elles constitué en réseau et si oui à quelle échelle ? Quels rapports entretiennent-elles avec les syndicats ? Les sources sont souvent lacunaires à ce propos, faisant la part belle au rôle des hommes. Pourtant, les usines ont compté de nombreuses ouvrières ayant pris part aux mouvements. Cet aspect est visibilisé notamment lors de conflits et de grèves. Pourquoi les ouvrières sont généralement peu présentes voir imperceptibles dans les documents ? Est-ce uniquement parce qu’elles occupaient des positions et des activités subalternes au sein des mouvements ? Retracer l’histoire des femmes et des mouvements ouvriers pose inévitablement la question des sources. Quels type de documents sont disponibles selon quelle période ? Si pour la deuxième partie du XXème siècle, une surabondance de sources est disponible (documents écrits, radiophoniques, audiovisuels, par exemple) dont le recours précieux aux témoignages, cela n’est pas le cas pour la fin du XIXème siècle et la première moitié du XXème siècle. Comment dès lors documenter cet aspect de l’histoire des femmes ? Par ailleurs, nous souhaitons également interroger un autre aspect de l’intersectionalité. A travers l’étude des femmes et des mouvements ouvriers, l’intérêt des travaux historiques se porte généralement sur deux paradigmes porteurs d’inégalités : ceux de genre et de classes. Qu’en est-il des femmes immigrées dans les mouvements ouvriers ? Participent-elles aux luttes ? Comment sont-elles perçues par les autres femmes au sein des mouvements ? Apportent-elles d’autres revendications ?

Les contributions approfondirons plusieurs pistes de réflexion par le biais d’approches multiples ; les questions historiographiques et théoriques, celles qui se font autour de l’intersectionalité, à travers les études de cas des femmes et des mouvements ouvriers dans la Suisse des XIXème et XXème siècles et enfin le problème des sources et leur éventuel croisement.

Objets et questions :

. Le type de mobilisation des femmes au sein des mouvements ouvriers

. Leurs rapports avec les différents syndicats

. Leur position vis-à-vis des mouvements de grève et de protestation

. Les relations entre ouvrières suissesses et immigrées au sein des mouvements

. Un aspect comparatif par rapport à d’autres culture syndicales nationales

Méthodes, renouvellement épistémologiques :

. Le renouvellement des approches dans une perspective historiographique

. La question des sources : quel type de sources pour quelle période ? Que permettent-elles d’étudier et que laissent-elles dans l’ombre ? Ou comment écrire l’histoire des femmes et du travail du tournant du XXème siècle sans témoins ?

Modalité de soumission :

Nous invitons toutes les personnes intéressées à soumettre une proposition de 2 pages maximum, aux adresses suivantes :

Nelly.Valsangiacomo@unil.ch et Carole.Villiger@unil.ch

au 31 mars 2012 au plus tard

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