Conférence dans le cadre de « Quarante ans de recherches sur les femmes, le sexe et le genre »
samedi 4 février 2012, de 14h à 16h
Campus des Cordeliers, amphi Bilski-Pasquier
21 rue de l’École de Médecine 75005 Paris
En alternance avec les conférences consacrées depuis 2007 à l’autobiographie et au parcours intellectuel de chercheuses et chercheurs sur les femmes, le sexe et le genre, l’IEC consacre désormais des séances à la présentation par son auteur-e d’un ouvrage récent autour duquel s’organisera le débat.
Discutante : Marie-Carmen Garcia
Présentation :
Natacha Chetcuti propose un ouvrage pionnier qui donne la parole aux lesbiennes et permet de comprendre l’expérience sociale de ces « femmes ». Elle décrit les trois parcours qui mènent à la construction de soi comme lesbienne (exclusif, simultané, progressif) et met en évidence le « processus de des/hétérosexualisation » qui permet une affirmation « identitaire » et une rupture avec les normes dominantes de la féminité. L’auteur s’intéresse aux façons de se dire aux autres, notamment auprès de l’entourage familial et professionnel. Enfin, elle analyse les modalités de la rencontre, les manières d’être en couple et la sexualité lesbienne en s’appuyant sur la théorie des scripts sexuels développée par John H. Gagnon. Par touches discrètes, les récits de vécus ordinaires – identitaires, amoureux et érotiques – des femmes (lesbiennes et hétérosexuelles) interrogées sont mis en perspective avec les connaissances issues des études sur le genre et la sexualité. En outre, l’auteur fait ainsi apparaître par l’analyse qu’elle produit des discours sur la nomination de soi, sur les formes relationnelles et les scripts sexuels un lien complexe entre la création et la reconnaissance de codes lesbiens (en tant que culture partagée) et les diverses représentations du lesbianisme et plus largement de la place occupée par les femmes dans l’espace social.
Natacha Chetcuti est sociologue et docteure en anthropologie sociale (EHESS), chercheur en contrat post-doctoral à l’INSERM, dans l’équipe : « Genre Santé sexuelle et reproductive ». Ses recherches portent sur les enjeux épistémologiques et politiques des catégorisations de genre. Plus récemment, elle s’intéresse aux questions de santé publique, plus spécifiquement sur le thème du genre et de la santé mentale et aux formes d’énonciation et de politisation des groupes minorisés dans le rapport laïcité et féminisme. Elle est l’auteur de plusieurs articles et a co-dirigé plusieurs ouvrages, notamment, avec Luca Greco, Le genre à l’épreuve des dispositifs de pouvoir, de langage et de catégorisation sociale (P.U. Paris 3, à paraître) ; avec Maryse Jaspard, Violences envers les femmes : trois pas en avant, deux pas en arrière (L’Harmattan, 2007) ; avec Claire Michard, Lesbianisme et féminisme. Histoires politiques (L’Harmattan, 2003).
Marie-Carmen Garcia est maîtresse de conférences en sociologie à l’Université Lumière-Lyon 2 et chercheuse au Centre Max Weber. Ses travaux portent principalement sur la production du genre dans des contextes institutionnels particuliers. Elle a publié récemment Artistes de cirque contemporain (La Dispute, 2011). Elle participe à une recherche sur les violences liées au genre en milieu scolaire et mène une investigation sur les relations extra-conjugales durables. Elle enseigne depuis plusieurs années dans les domaines de la sociologie de la sexualité, du couple et de la famille.
Contact :
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