Colloque international organisé par Stéphanie Latte Abdallah (IREMAM-CNRS), MMSH-Aix-en-Provence, les 6 et 7 octobre 2011. Dans le cadre du programme transversal de la MMSH (2009-2012)
Présentation :
Dans le cadre du programme transversal de la MMSH (2009-2012) Maternité, paternité : métamorphoses et permanences de la différenciation sexuée coordonné par Laurence Hérault (Université de Provence, IDEMEC).
Généralement calqués sur l’asymétrie des rôles féminins et masculins dans l’engendrement, les statuts et les rôles associés à la paternité et à la maternité se sont le plus souvent constitués dans la différence. S’inscrire dans la parentalité, ce n’est pas seulement s’engager dans un mode particulier de relation à la procréation, puis à un (ou des) enfant(s), c’est habituellement s’y inscrire de manière sexuée. Ces façons sexuées d’être parent varient évidemment selon les contextes socio-historico-culturels mais elles déterminent habituellement les capacités et les possibilités de relations avec l’enfant à la fois dans les registres juridique, économique, émotionnel ou affectif.
Pourtant dans certains contextes ou dans certaines situations (économiques, politiques, conflictuelles, carcérales, etc.), cette distinction peut se brouiller, être utilisée dans des discours et des pratiques militantes, dans des dispositifs de contrôle, être questionnée ou malmenée.
En partant ici de situations carcérales et/ou conflictuelles dans divers contextes historico-culturels contemporains à travers le monde (XXe-XXIe siècle), on s’attachera à comprendre les transformations et les redéfinitions, temporaires ou définitives créées par l’enfermement, qui affectent les rôles paternels et maternels. On essaiera notamment de saisir comment on s’adapte à des « institutions totales », ce qui change : quels sont les aspects de la « maternalité » et de la « paternalité » concernés par ces changements ? Est-ce que ces transformations renforcent la distinction sexuée, l’effacent ou l’atténuent, ou bien encore ébauchent de nouvelles « frontières ». On s’intéressera d’une part à la manière dont des conflits singuliers mais aussi les différents dispositifs carcéraux ou d’enfermements prennent en charge la maternité et la paternité. Quelle place, quelles fonctions leur sont données dans l’économie de la guerre, de la répression, du carcéral ? D’autre part, on se demandera quels sont les effets de l’enfermement sur les rôles maternels et paternels, comment ces rôles sont-ils pensés, transformés, discutés et vécus par les individus.
Le colloque réunira des chercheurs et doctorants en sociologie, anthropologie, histoire contemporaine et sciences politiques ayant travaillé sur des terrains géographiques différents.
Contact :
stephanielatteabdallah@gmail.com