Editions Université de Bruxelles, 240 p., 19 euros. ISBN : 978-2-8004-1475-1
Sollicités pour investiguer la réalité et la chronologie d’éventuelles révolutions sexuelles, les contributeurs au présent ouvrage ont, pour la plupart, mis en lumière une modernisation sexuelle de longue durée dont ils ont dévoilé les aléas et les paradoxes.
Pour ce faire, ils ont mobilisé des sources très diversifiées : manifestes et production littéraire ; enquêtes sexuelles, ouvrage de conseils et illustrations de manuels d’éducation sexuelle ; chroniques d’un magazine pour jeunes ; production artistique et discours normatifs ; sources juridiques, pédagogiques, politiques et médiatiques produites à l’occasion d’une polémique ; archives du féminisme ; écrits sexologiques et correspondance entre psychiatre et patients ; courriers adressés à l’animatrice d’une émission radiophonique et documents autobiographiques.
Ces recherches empiriques, dont la majorité sont publiées pour la première fois en français, alimentent une indispensable réflexion sur les enjeux méthodologiques de l’histoire contemporaine des sexualités et sur la temporalité des changements dans les représentations et les pratiques. La perspective comparatiste ainsi que la multiplicité des niveaux d’analyse permettent une approche nuancée de la révolution sexuelle associée à la fin des années soixante et aux années soixante-dix : tant ses prémisses sur le long terme que ses effets plus normalisateurs que libérateurs sont discutés.
Les travaux rassemblés sont replacés dans une perspective historiographique originale, réalisée pour la première fois en Belgique. Analysant notamment ses rapports avec l’histoire des femmes et du genre et ses difficultés méthodologiques, elle permet de mettre en questions les apports de l’histoire contemporaine des sexualités et les défis qu’elle rencontre.