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Appel à contributions

Les Mères et l’autorité, l’autorité des mères

Avant le 31 mai


Date de mise en ligne : [16-04-2009]




Colloque international et pluridisciplinaire

Université de Bordeaux 3 et Université de Bordeaux 4

3-5 Déc 2009

Présentation :

Suite à une première rencontre autour de la question des « Mères et de la mort », le Groupe d’Etude sur le Maternel propose à présent de s’intéresser à l’articulation entre maternité et autorité, et notamment de s’interroger sur l’institutionnalisation de la maternité dans les sociétés modernes dans une perspective comparatiste associant juristes, littéraires, sociologues, anthropologues, psychanalystes et personnels de santé.

Si traditionnellement, le pater familias a régné en maître sur la cellule familiale, avec l’évolution de la société – travail des femmes, libre contraception, augmentation des divorces et des familles monoparentales, etc. –, la toute-puissance paternelle semble avoir, de fait, reculé pour céder à la mère une place nouvelle.

Certains regrettent la « maternisation » grandissante de la société dans son ensemble, et voient d’un mauvais oeil la montée en puissance des mères et des femmes. La candidature de Sarah Palin à la vice-présidence des Etats-Unis en 2008 a pu être perçue comme l’ultime conséquence de cette hégémonie maternaliste où le maternel est ce qui fait désormais autorité. Dans un monde menacé par les catastrophes en tous genres (guerres, climat, crise économique), le retour à la mère et aux valeurs idéologiques qui lui sont associées (paix, nature, générosité) est une « tendance lourde » des sociétés occidentales ces dernières années. En France, la réception de la grossesse de Rachida Dati offre pourtant sinon un démenti, du moins un infléchissement de cette « nouvelle » autorité des mères. A l’occasion de la naissance hypermédiatisée de la fille de la garde des Sceaux, de vieilles querelles ont refait surface (pouvoir vs maternité, bonne mère vs mauvaise mère) qui ont surtout montré la persistance d’une ambivalence fondamentale inhérente au maternel, à la croisée du privé et du public, de la puissance et de l’impuissance, de l’autorité et du discrédit.

Quelle place les mères occupent-elles aujourd’hui dans la société ? Si d’aucuns dénoncent comme la juriste Marcela Iacub le « féminisme maternaliste » à la française, d’autres rappellent que la domination masculine perdure dans de nombreux domaines, au sein des sphères privée comme publique, et ce, malgré les lois sur la parité et sur l’égalité salariale, et que la discrimination vise souvent, en priorité, les mères de famille (cf. répartition des tâches domestiques, éducation et soin des enfants, difficulté d’accès à l’emploi, chômage, temps partiel imposé, représentation en politique, etc.). Ce constat s’applique-t-il en dehors de nos frontières, que ce soit en Europe ou dans le reste du monde ? Quelles politiques volontaristes ont été mises en place pour favoriser l’intégration des mères et des futures mères dans les instances du pouvoir et avec quel(s) effet(s) ? Qu’en est-il dans les pays émergents ? L’autorité des mères est-elle vraiment à craindre ? Quels discours se construisent et se déconstruisent lorsque les mères sont confrontées à la loi et au pouvoir ?

Sur le plan médico-légal, le rapport de la future mère à son corps subit de profondes mutations quand celle-ci se trouve confrontée à l’institution médicale, notamment mais pas exclusivement, en cas de procréation médicalement assistée. Les femmes se sentent alors souvent dépossédées de leur corps et de leur liberté décisionnelle au regard de la toute-puissance de l’autorité médicale et des lois qui régissent les actes médicaux. En France, dans le cadre de la révision en 2009 de la loi de bioéthique, la question de la légalisation des mères-porteuse est également à nouveau à l’ordre du jour. La « gestation pour autrui », autorisée dans un cadre législatif très strict en Grande-Bretagne, comme dans d’autres pays d’Europe et hors de l’Europe, pose, à nouveau, de façon cruciale, la question de la filiation et de sa définition.

La psychanalyse a évidemment son mot à dire sur les tissages complexes entre maternité et autorité. Mais au-delà des développements habituels sur le scénario oedipien, le fétichisme maternel, etc., les psys proposent-ils de nouvelles lectures du rapport mère-autorité face aux nouvelles configurations familiales de leurs patients ?

Enfin, les arts et la littérature se sont faits le reflet des tensions et de l’anxiété que suscite le pouvoir procréateur des femmes. Par exemple, dans les dystopies littéraires, il n’est pas rare de voir les femmes destituées par les autorités en place de leur capacité reproductrice ou que le maternage soit tout simplement séparé de la reproduction. En outre, on se souvient qu’étymologiquement, exercer une autorité signifie « accroître », « augmenter », et que le latin auctoritas est proche de auctor. L’auteur est ainsi, à l’origine, non seulement celui qui crée, mais aussi celui qui est respecté pour sa sagesse et son influence. Qu’en est-il quand les femmes, et plus particulièrement les mères, se mêlent d’écriture ? Est-il possible de penser la création et la maternité autrement que dans l’exclusion mutuelle ? Les femmes écrivains et les intellectuelles confrontées à la maternité doivent-elles encore choisir entre le livre ou l’enfant ?

Toute communication qui abordera le thème choisi d’un point de vue juridique, historique et /ou géographique, anthropologique, sociologique, psychanalytique sera la bienvenue, de même que toute étude des représentations artistiques et littéraires du sujet. Les propositions qui devront être d’une longueur de 500 à 700 mots (une page) et accompagnées d’un court CV sont à envoyer à pascale.sardin@u-bordeaux3.fr ET stephanie.ravez@wanadoo.fr avant le 31 mai 2009, date butoir.

http://www.fabula.org/actualites/article30091.php

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