Recherche | Mardi 23 juin 2015

Soutenance de thèse d’Audrey Millet (30 juin 2015)

Audrey Millet soutiendra sa thèse d’histoire intitulée

« Les dessinateurs de fabrique en France, XVIIIe-XIXe siècles »

le mardi 30 juin 2015, à l’université Paris 8 :

Composition du jury :
Philippe Minard (directeur de la thèse), Université Paris 8
Olivier Christin (directeur de la thèse), Université de Neuchâtel

Liliane Hilaire-Pérez, Université Paris 7
Olivier Raveux, UMR TELEMME 7303
Giorgio Riello, Warwick University
Laurent Tissot, Université de Neuchâtel


La soutenance débutera à 9 h.15 précises à l’Université Paris 8,

2 rue de la liberté, Saint-Denis,
Métro Saint-Denis université (ligne 13, terminus; attention à l’embranchement à la station La Fourche)
bâtiment D, salle 143 (1er étage)

Une réception suivra, vers 13h30 environ.
RSVP : audreypatrizia@yahoo.fr

Résumé :

Les dessinateurs de fabrique en France (XVIIIe-XIXe siècles)
La première industrialisation, au tournant des XVIIIe et XIXe siècles, s’est appuyée sur ce que l’historiographie récente appelle « la révolution des consommateurs » : une consommation et une circulation accrue de tous les objets du quotidien, ces « choses banales » que sont tissus, dentelles, tapisseries, faïences, papiers peints, vaisselle… Le désir d’acheter et de posséder des biens autres que ceux qui permettent la simple survie conduit ainsi à une affirmation des phénomènes de mode, impliquant pour les producteurs la nécessité de prendre en compte le goût changeant des consommateurs et la diversification de leurs consommations. La course à la novation pour séduire la clientèle devient un enjeu majeur pour les manufacturiers. Le dessinateur occupe une place essentielle dans cette compétition, puisque la première phase du processus de production, avant celle de la fabrication et de la commercialisation, est celle de la création, du design du produit. Ce travail vise donc à interroger le statut de cette main-d’œuvre très qualifiée, détentrice d’un savoir-faire encore peu formalisé dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, mais qui tend à une lente institutionnalisation, dont nous examinerons les rythmes jusqu’à l’émergence et la codification de la profession. Une première partie est consacrée au dessin de fabrique qui définit en partie le métier de dessinateur. La seconde partie examine un corpus d’environ 4 000 dessinateurs afin de comprendre leurs mobilités, leur formation, leur condition salariale et leur niveau de vie. Enfin, la troisième partie analyse les débats liés à la copie et à l’innovation, et la protection des dessins de fabrique. Il convient de faire le deuil des taxinomies sociales ordinaires et en particulier des oppositions binaires figées : art/industrie, artiste/artisan, art libéral/art mécanique, mais aussi dessin de figure/dessin linéaire.