Actu étudiants | Jeudi 28 novembre 2013

Soutenance de thèse de Karim Ghorbal (9 décembre)

Karim Ghorbal, doctorant de l’université Paris 8 et ancien enseignant du département, soutient sa thèse de doctorat d’histoire, intitulée

« Josiah Tucker : biographie intellectuelle d’un économiste du XVIIIe siècle ».

Elle se tiendra le lundi 9 décembre, à partir de 13 h précises jusqu’aux environs de 17h ou 17h30,

À l’ENS-BA,
14, rue Bonaparte, 75006 Paris,
Palais des Études, Salle de conférences,

Devant un jury composé de :
Mme Joanna Innes (Université d’Oxford) ;
M. Robert Mankin, rapporteur (Université Paris 7) ;
Mme Dominique Margairaz, rapporteur (Université Paris 1) ;
M. Philippe Minard, directeur de thèse (Université Paris 8) ;
M. Steven Pincus (Université de Yale) ;
M. Jean-François Ruggiu, président (Université Paris 4).

Résumé :
Josiah Tucker a toujours suscité la curiosité, et fut aussi célèbre de son vivant qu’incompris après sa mort. Né en 1713 au Pays de Galles, pasteur de l’église Saint‑Stephen de Bristol de 1749 à 1793, doyen de Gloucester à partir de 1758, il fut un dignitaire de l’Église d’Angleterre respecté, qui publia plus de soixante-dix articles, tracts et ouvrages sur les sujets les plus polémiques de son temps. Une ambition intellectuelle l’a guidé toute sa vie : celle de créer une science économique au service de la morale chrétienne. Néanmoins, tant sa personne que ses idées n’ont jamais été vraiment comprises. Il est vrai que son discours a de quoi surprendre : Tucker croyait en l’égalité absolue entre les femmes et les hommes, les riches et les pauvres, les Anglais et les étrangers ; mais il haïssait la démocratie et les « droits de l’homme ». Il fustigeait le despotisme français et le dogmatisme catholique, et considérait que le système politique anglais issu de la Glorieuse Révolution était le meilleur au monde ; mais il se réjouissait ouvertement des défaites militaires de son pays, et souhaitait la disparition de l’Empire britannique. C’était un chrétien fervent ; mais à ses yeux, la plus grande menace à laquelle était confronté le christianisme en Angleterre était la diffusion de l’« enthousiasme religieux » des non‑conformistes. Voilà qui peut expliquer les difficultés des commentateurs à lui attribuer une place claire. Cette thèse tente de saisir la signification de l’œuvre de Tucker, en s’attachant à mettre au jour sa genèse et ses différents usages. Pour ce faire, les contextualisations sociales, institutionnelles, culturelles, et économiques furent tout autant utilisées que les approches intertextuelles traditionnelles.