Actu étudiants | Mercredi 1 juin 2011

Les Perses d’Eschyle à Paris 8 le vendredi 3 juin


Représentation exceptionnelle

Ce vendredi 3 juin, à 11h45, rendez-vous en salle B131 pour une représentation des Perses d’Eschyle adapté et mis en scène par Olivier Py, directeur du Théâtre de l’Odéon.

Venez nombreux! L’entrée est gratuite.


Présentation de la pièce:

Eschyle est le grand poète de l’attente. Dans Les Sept comme dans Les Suppliantes, tout le drame repose sur une imminence toujours plus lourde. En 458, Eschyle conclut sa carrière dramatique, longue d’un demi-siècle, par une somptueuse variation sur ce thème en nous découvrant, dans Agamemnon, toute une cité suspendue au retour de son roi après dix ans de guerre. Mais auparavant, en 472, il surprend son public athénien en situant l’attente tragique en plein coeur de l’empire perse. La scène est à Suse, non loin du palais de Xerxès, où le choeur de ses conseillers guette le retour des troupes. Or un pressentiment court parmi ceux qu’on appelle les Fidèles. Sans doute, la défaite est inconcevable. Mais peut-être qu’un terrible désastre a frappé l’armée innombrable, invincible, rassemblant tant de peuples, que le Grand Roi a entraînée à sa suite pour conquérir et soumettre la Grèce. Car la victoire n’appartient qu’aux dieux… Ce jour-là, au large de Salamine, Eschyle était présent parmi les combattants. Son combat pour la défense de sa patrie contre «le Mède chevelu» fut d’ailleurs le seul titre de gloire qu’il voulut faire graver sur sa tombe. Eschyle attendit huit ans avant de tirer de son expérience ce drame étrange, sorte de violent hommage à la douleur de la défaite : Les Perses sont la seule tragédie conservée dont le sujet n’est pas emprunté au vieux fonds mythique, mais à l’histoire contemporaine, comme si la distance dans l’espace devait compenser la proximité dans le temps. Et loin de célébrer bruyamment la victoire grecque, le drame fait toute sa place, par-delà la gratitude due aux dieux secourables, à l’affliction des Barbares – ces odieux envahisseurs, aveuglés par l’orgueil, qui restent malgré la guerre nos frères en mortalité.