Actu enseignants | Mardi 13 février 2007

PRIX JEAN MAITRON 2006-2007

PRIX JEAN MAITRON 2006-2007

Le prix Jean Maîtron, créé à l’initiative de la Fédération de l’Éducation nationale (UNSA Education) pour couronner un mémoire de maîtrise d’un étudiant en sciences humaines dont les travaux prolongent l’œuvre de Jean Maîtron, a été décerné à une étudiante du département d’histoire de l’université de Paris VIII, rattachée à l’équipe de recherche « Institutions et dynamiques historiques de l’économie » (IDHE),

Irène FAVIER

pour sa maîtrise d’histoire contemporaine, soutenue à l’université de Paris VIII et intitulée :

« La Source Perrier face aux restructurations, ou

comment ‘déstabiliser les stables’(1990-2000).

Histoire sociale d’une entreprise à l’heure des

changements culturels », (195 p.)sous la direction de Michel Margairaz.

Ce travail prend pour objet la décennie qui suit la crise de management à la tête de La Source Perrier après l’ »affaire du benzène » et qui conduit à la reprise de l’entreprise par Nestlé. Irène Favier analyse les mutations qui affectent aussi bien la direction du site historique de Vergèze, dans le Gard, que l’organisation du travail et les comportements des salariés et des responsables syndicaux. Elle mêle une histoire des conflits tributaires des trois « plans sociaux » successifs à une histoire plus structurelle de l’organisation du groupe et de l’entreprise autour du produit, ainsi que de la remise en cause du « système social Perrier ». Elle analyse avec précision les nouveaux terrains et les nouveaux acteurs des luttes sociales, qu’il s’agisse des experts, des avocats ainsi que, plus généralement, de l’usage du droit qui conduit à bouleverser les pratiques syndicales traditionnelles et elle en vient à s’interroger sur « les mutations silencieuses des ressources humaines » à l’heure des nouveaux marchés et des formes nouvelles de production internationalisée. Irène Favier a su tirer parti des développements de la recherche en histoire, mais aussi en sciences sociales et ainsi resituer cette micro-histoire dans les mutations à l’œuvre sur des espaces plus vastes.