Pour le numéro de la revue Genesis. Rivista della Società Italiana delle Storiche 2016, 1
Argumentaire :
Genesis invite à proposer des contributions destinées à un numéro monographique consacré à la mobilisation totale des sociétés européennes durant la Première guerre mondiale.
Ce numéro a pour objectif de proposer une confrontation transnationale sur le thème de la participation féminine à la Grande Guerre – entendue aussi bien comme engagement direct et indirect que comme résistance active et passive – ainsi que sur les conséquences dans la durée en termes de dynamiques de nationalisation, politisation et modernisation.
L’historiographie internationale se penche depuis longtemps sur l’aspect qualitatif et quantitatif de la participation des femmes à la guerre ainsi qu’au travail (rétribué ou bénévole) durant le conflit et dans l’après-guerre ; sur la gestion de la mobilisation civile dans la relation entre le terrain de bataille et le front intérieur, sur les relations de genre dans le marché du travail, sur des épisodes d’opposition au conflit qui ont concouru à créer de nouvelles formes d’aides sociales, sur les initiatives, les divisions et les contradictions du mouvement et des associations féministes.
Nous souhaiterions recevoir des présentations de recherches axées autour de l’étude comparative de divers contextes nationaux afin que soient explorés les rythmes et les modalités par lesquels les femmes “ordinaires” de la petite et moyenne bourgeoisie (urbaine et rurale), d’extraction ouvrière ou artisane, et paysanne, se mobilisèrent. Nous souhaitons porter notre attention dur la façon dont, dans les différents pays et durant les diverses phases de la guerre, ces groupes sociaux ont répondu et ont réagi aux demandes, aux pressions, à la propagande, aux actions concrètes menées par les institutions, les entreprises et les structures de la société civile. Nous analyserons pour cela la transmission/manipulation des idées et des pratiques, les résistances et asymétries de pouvoir selon les genres et les retombées de ces processus sur les relations sociales, familiales et générationnelles dans le domaine du travail, de la présence dans l’espace public, de la vie quotidienne et de la sphère intime.
Dans cette optique, seront privilégiées les recherches qui aborderont les thèmes suivants : • le protagonisme féminin dans la mobilisation guerrière et dans l’opposition à la guerre ; • l’apprentissage à de nouvelles activités, fonctions et professions dans le cadre de la réorganisation des rapports entre sphère productive et reproductive induite par la mobilisation totale, par la compression de la consommation et par les crises sociales ; • les mondes du travail et de l’assistance en tant que lieu de brassage social, de genre et d’origine géographique, de rencontre et de heurt entre cultures, habitudes et langages divers ; les formes de protestations et de solidarités adoptées sur les théâtres du conflit social et syndical, sur le travail, sur les marchés et dans les places ; • les activités économiques et les politiques sociales associant les populations des territoires occupés ; • les transformations vécues par les familles des villes et des campagnes, proches ou éloignées du front, aussi bien durant les différentes étapes de la guerre qu’au moment du retour des combattants ; • les répercussions du conflit sur la formation des personnes (adolescentes et fillettes) nées dans les premières années du XXème siècle et qui ont vécu la guerre en tant que filles de mobilisés, qu’ils soient civils ou militaires.
Modalités :
Les propositions pourront être rédigées en italien, anglais ou français ; elles devront inclure un abstract (longueur maximum 300 mots) et un bref profil scientifique des auteur(e)s ; les propositions de contribution devront parvenir au plus tard le 15 mai 2015 aux responsables du numéro, Roberto Bianchi roberto.bianchi@unifi.it et Monica Pacini monicapacini@libero.it.
L’éventuelle sélection sera communiquée au plus tard le 30 mai 2015. Les articles sélectionnés en vue de la publication (max 50 000 signes, espaces et notes inclus) devront être adressés sous leur forme définitive le 30 septembre 2015 et seront soumis à une évaluation anonyme par des pairs. Seront retenus pour la publication les articles rédigés en italien, anglais et français.