Colloque international 12-13 juin 2015
Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3 et Université Paris 8
Argumentaire :
Par rapport aux pays anglo-saxons, la France affiche un certain retard au niveau de la recherche universitaire concernant les études de genre, issues des « cultural studies », notamment dans le champ audiovisuel, comme le notait encore en 2009 Geneviève Sellier dans un article sous forme de bilan sur la question (« Gender studies et études filmiques : avancées et résistances françaises », Diogène n°225). Si les études sur les femmes réalisatrices, en France et en Espagne, ont cependant connu, depuis un peu plus d’une décennie, un certain développement, cette recherche est souvent le fait de chercheuses anglo-saxones ou se publie en langue anglaise (C. Tarr et B. Rollet (éds.),Cinema and the second sex : women’s filmmaking in France in the 1980s and 1990s, 2001/ S. Martin-Márquez, Feminist discourse and spanish cinema. Sight unseen, 1999).
Le colloque se propose de cartographier et d’interroger la création audiovisuelle des femmes, en France et en Espagne, au cours des années 1970-1989, c’est-à-dire quand la deuxième vague des mouvements féministes fait entendre sa voix et lorsqu’une génération de femmes se saisit de l’outil audiovisuel (cinéma et vidéo) pour s’exprimer et mettre en scène sa vision des relations de genre et des identités genrées, ses revendications féministes.
Axes thématiques :
Les propositions de communication pourront s’inscrire dans les trois axes suivants :
1. Quelles ont été les productions audiovisuelles au cours de la période ? Quelles étaient les pratiques de création ? Comment se sont construites les représentations genrées ? Quelles revendications féministes apparaissaient dans les films et vidéos des réalisatrices espagnoles et françaises ?
2. Certaines féministes et/ou réalisatrices ont élaboré une réflexion théorique concernant l’utilisation de l’audiovisuel en France et en Espagne. Quelles étaient ces réflexions théoriques issues des mouvements féministes ? Ont-elles pu être mises en pratique dans la réalisation de films ou vidéos ?
3. L’étude des productions audiovisuelles et des écrits théoriques se fera notamment dans une perspective comparatiste, permettant de mettre à jour les similitudes ou les disparités d’expression et de pratiques dans ces deux pays voisins. Quels sont les liens ayant pu exister d’un pays à l’autre entre créatrices, théoriciennes féministes de l’usage de l’audiovisuel, animatrices de festivals diffusant les films de femmes ?
Modalités :
Les propositions de communication accompagnées d’une courte bibliographie et d’un CV seront à adresser à Hélène Fleckinger (helene.fleckinger@gmail.com) et Marie-Soledad Rodriguez (marie-soledad.rodriguez@univ-paris3.fr)