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Séminaire

Le genre en situation coloniale et post-coloniale

Séminaire mensuel de Françoise Gaspard et Christelle Taraud - Paris


Date de mise en ligne : [16-10-2009]




Séminaire mensuel de Françoise Gaspard et Christelle Taraud, à NYU Paris : 56 rue de Passy, 75016 Paris (métros Passy sur la ligne 6 ou La Muette sur la ligne 9). En cas de problème tel : 01 53 92 50 80.

Tous les troisièmes mercredis du mois de 18H00 à 20H00

Présentation :

Coloniser a toujours été perçu comme un acte essentiellement masculin. C’est sans doute pour cette raison que l’histoire de la colonisation (et de la décolonisation) - qui, jusqu’à une date récente, était le plus souvent écrite par des hommes - n’a fait que peu de place aux femmes, aux rapports sociaux de sexe, à la construction des identités de genre et plus encore à l’histoire de la sexualité en situation coloniale. Considérées comme quantités négligeables dans les périodes belliqueuses (de guerre ou de pacification), les femmes (et par extension le genre et les questions sexuelles) n’ont certes pas eu une visibilité plus importante en temps de paix alors même qu’elles se trouvent, comme agents d’un mission civilisatrice française dont le triptyque fondateur est « éduquer, moraliser, convertir », au cœur de l’affirmation de la puissance nationale et de la domination coloniale. Au point que l’on peut à juste titre se demander aujourd’hui si la colonisation française a bien eu, à un moment de son histoire, un genre ? Pour répondre à cette question, le séminaire mensuel « Le genre en situation coloniale et post-coloniale » se propose de faire, dans un premier temps, un état des lieux de la question sur la longue durée (des débuts du second Empire colonial français au XIXe siècle à ses prolongements post-coloniaux d’aujourd’hui) en privilégiant l’approche interdisciplinaire et trans-coloniale (pour éviter la surexposition d’une partie de l’Empire au détriment des autres) et trans-impériale (en n’hésitant pas à recourir au comparatisme pour expliquer tant la gestion coloniale que post-coloniale des politiques genrées/et sexuelles) et dans un souci de va-et-vient chronologique qui prenne le passé comme moyen privilégié d’éclairer, d’analyser, et de comprendre, le présent de la France mais aussi des anciens territoires colonisés. Dans cette perspective, on s’efforcera tout particulièrement de mettre en commun de nouvelles sources, de nouvelles problématiques et de nouvelles approches (liant par exemple micro-histoire et histoire sociale, subaltern studies et post-colonial studies aux gender studies) dans le but de circonscrire un territoire émotionnel et politique (le genre en situation coloniale et post-coloniale) qui semble chaque jour, au regard des très nombreuses polémiques qui sont en lien avec (collaboration charnelle, tortures et viols pendant le guerre d’Algérie, violences sexuelles de la guerre civile en Algérie, affaire des viols collectifs dans les quartiers difficiles, question du voile et de la laïcité, « qualités essentielles » et virginité dans le mariage en France…) prendre plus d’importance, aussi bien dans ce qui fut l’Empire colonial français, qu’en France post-coloniale.

Programme des séances 2009-2010 :

. Mercredi 21 octobre 2009 : Amel Chaouati : « La situation des femmes et des enfants de la famille et de la suite de l’émir Abdelkader pendant leur emprisonnement au château d’Amboise de 1848 à 1852 ».
> Amel Chaouati est psychologue et psychothérapeute. Elle est l’auteur de différents articles sont « Migration, souffrance psychique et défenses culturelles », in Le psychologue et l’hôpital. Le journal des psychologues, n°256, novembre 2007 ; et « Dialectique du rapport masculin-féminin dans l’œuvre d’Assia Djebar. L’homme et la femme en Algérie », Dialogue 2009/3, n° 185, p ». 43-53.

. Mercredi 18 novembre 2009 : Anne Hugon : « Marie Kingsley, une exploratrice victorienne en Afrique occidentale : voyages et identité de genre ».
> Anne Hugon est maîtresse de conférence en histoire de l’Afrique contemporaine à l’université Paris I/Panthéon-Sorbonne et membre du CEMAF. Elle a notamment dirigé le livre Histoire des femmes en situation coloniale. Afrique, Asie, XXe siècle, Paris, Khartala, 2004

. Mercredi 16 décembre 2009 : Elsa Vieillard-Baron : « Les amants de la jungle : quand les rapports amoureux bouleversent les rapports de domination coloniale ».
> Elsa Vieillard-Baron est doctorante et monitrice de géographie à l’Université Paris VII-Denis Diderot. Elle termine actuellement une thèse consacrée aux représentations occidentales de la jungle, du XIXe siècle à nos jours."

. Mercredi 20 janvier 2010 : Annie Stora Lamarre : « Exotisme et érotisme des femmes colonisées dans les ouvrages de l’Enfer de la BNF ».
> Annie Stora Lamarre est maîtresse de conférence en histoire contemporaine à l’université de Franche Comté. Elle est notamment l’auteur de L’enfer de la IIIe République, censeurs et pornographes, Paris, Imago, 1990 ; et de La République des faibles : Les origines intellectuelles du droit républicain 1870-1914, Paris, Armand Colin, 2005.

. Mercredi 17 février 2010 : Projection du film de Byun Youg-Joo (1995) Murmures, témoignage à voix basse des victimes coréennes de l’esclavage sexuel pendant la Seconde Guerre mondiale ; et débat animé par l’association Echo-Echange.
Fondée en 1996, l’association Echo-Echange ONG France-Japon s’efforce de développer les échanges et les réflexions entre des ONG et des citoyens de ces deux pays sur des thèmes tels que les droits de l’homme, l’écologie, la discrimination, l’histoire et la mémoire. Depuis 2000, elle organise, dans ce cadre, la projection des films documentaires sur ces thèmes dont celui qui fait l’objet de la séance de ce séminaire.

. Mercredi 17 mars 2010 : Stéphanie Loriaux, « L’univers ambigu et méconnu du « Compartiment des dames ». Un nouveau regard sur la littérature féminine des Indes néerlandaise du XIXe siècle ».
> Stéphanie Loriaux est Maître de conférences et enseigne la littérature néerlandaise à l’Université libre de Bruxelles. Sa thèse de doctorat (2003) porte sur la production littéraire des femmes colons dans les Indes néerlandaises du XIXe siècle. Elle est également co-présidente de l’association Sophia, réseau belge de coordination des études féministes.

. Mercredi 21 avril 2010 : Christelle Taraud, « Odalisques », « Mauresques » et « Beurettes » : Sexualisation des femmes orientales dans la France coloniale et post-coloniale ».
> Christelle Taraud est Professeure dans les programmes parisiens de NYU et de Columbia University et chercheuse au Centre de recherches en histoire du XIXe siècle (Paris I/Paris IV). Elle est par ailleurs l’auteure de La prostitution coloniale. Algérie, Tunisie, Maroc, 1830-1962, Paris Payot, 2003.

. Mercredi 19 mai 2010 : Sophie Bessis, « Les femmes, enjeu des rivalités coloniales et post-coloniales entre les deux rives de la Méditerranée ? ».
> Sophie Bessis est Directrice de recherches à l’IRIS (Institut des relations internationales et stratégiques). Auteure de plusieurs ouvrages consacrés aux relations Nord-Sud et à la condition féminine dans le monde arabe et notamment : L’Occident et les Autres, histoire d’une suprématie, La Découverte, 2002 et Les Arabes, les femmes, la liberté, Albin Michel 2007.

. Mercredi 16 juin 2010 : Todd Shepard, « La révolution sexuelle en France et l’homme arabe, 1967 à 1974 ».
> Todd Shepard est Directeur de recherches en histoire contemporaine à l’université Johns Hopkins (USA). Il est notamment l’auteur de 1962. Comment l’indépendance algérienne a transformé la France, Paris, Payot, 2008.

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