Colloque, Université Aix-Marseille
Vendredi 6 juin et samedi 7 Juin 2014
Comité d’organisation :
Fanny Chevalier – Dr en Psychologie clinique (LPCLS, AMU)
Isabel Fernandez - Doctorante en Psychologie clinique (LPCLS, AMU)
Jean-Jacques Rassial - Pr LPCLS, AMU
Guy Gimenez – Directeur LPCLS, AMU
Argumentaire :
Qu’est-ce que la différence des sexes ? Cette question occupe actuellement de façon massive la scène des débats publics selon une formulation inédite relative à l’évolution scientifique et culturelle du monde contemporain. De façon globale, l’hétérosexualité, la différence homme-femme tout comme la continuité entre identité sexuée et sexe anatomique perdent leur statut d’évidence « naturelle » - bouleversement n’étant pas sans provoquer un trouble certain. Et quelles qu’en soient les déclinaisons – demande de reconnaissance du mariage ou de l’adoption des couples homosexuels, demande de reconnaissance d’une détermination du sexe comme « neutre » ou demande de changement de sexe, demande de reconnaissance du phénomène d’asexualité ou de sexualités « hors-normes » … - la multiplicité des revendications politiques et sociales affiche à quel point la différence des sexes pose question, à quel point elle agite l’opinion, constituant à ce titre l’une des problématiques cruciales de notre époque.
La psychanalyse - qui conçoit la sexualité dans une dimension radicalement subversive à l’égard de tout ordre naturel ou établi depuis Freud – ne saurait rester étrangère à ces questionnements : non seulement dans la mesure où les nouvelles « façons de faire » avec l’ambiguïté du sexe ne peuvent manquer de ré-interroger ses lignes théoriques, mais également parce qu’elle se retrouve sollicitée à se prononcer dans les débats publics.
Dans un autre registre, la remise en cause des sexes a conduit à l’émergence de la notion de « genre ». Or, si cette distinction sexe/genre a été à l’origine d’un déploiement théorique considérable aux États-Unis (Gender Studies, Queer Theory), ces études interdisciplinaires peinent encore à entrer en France - et en particulier à l’université – alors même qu’elles trouvent racine dans ce qu’elles nomment la « french theory ».
La question des sexes et de leur différence intéresse donc aussi bien la Psychanalyse que les Théories sur le genre. Et quoique ces deux champs l’envisagent selon des perspectives fort différentes et entretiennent des rapports complexes, placés sous le sceau de la controverse et de l’incompréhension, le pari de ce colloque consistera à les faire dialoguer et à préciser leur position.
Contact :
colloquegenreetpsychanalyse@gmail.com