RING


Accueil > Textes > Annonces du RING > [Annonces du RING] - 1er juillet 2015

[Annonces du RING] - 1er juillet 2015


Date de mise en ligne : [06-07-2015]




[Annonces du RING]

// http://www.univ-paris8.fr/RING/index.php \\

[N’hésitez pas à m’adresser vos informations.]

=================

SOMMAIRE :
1 - APPELS A CONTRIBUTION :
• Avant le 28 juin [sic], "Femmes et négoce dans les ports européens XVIIe-XIXe siècles", Nantes
• Avant le 15 juillet, "D’Adonis à Alexandre : cartographie du masculin, bilan et perspectives", Paris Sorbonne
• Avant le 15 juillet, "Rapports sociaux de race, résistances et perspectives critiques", Paris
• Avant le 14 septembre, "Matérialismes féministes", revue Comment s’en sortir ?
• Avant le 15 octobre, "Nouvelles formes de militantisme féministe", revue Nouvelles Questions Féministes
• Avant le 31 octobre, "Le troisième sexe social", revue Socio
• Avant le 1er décembre, "Sexe et genre de la culture : production, médiation et consommation", Lyon ENS
• Avant le 1er septembre, "Women Serving in the Armed Forces : Shaping Modern Values and Beyond", Annapolis (Etats-Unis)
• Avant le 30 septembre, "Gender and Technology : New capabilities or old, masked prejudices ?", revue AG About Gender
2 - THÈSES :
• Marien Gouyon, "« Ana loubia ». Ruses et résistances dans l’exploration identitaire des homosexualités masculines à Casablanca"
• Cécile Charlap, "La fabrique de la ménopause. Genre, apprentissage et trajectoires"
3 - POSTE :
• Professeur.e associé.e ou professeur.e assistant.e en PTC en études de genre, Faculté des Sciences Sociales et Politiques de l’Université de Lausanne
4 - EN LIGNE :
• Cahier du CEDREF, "Intersectionnalité et colonialité"
• Kohl, "Rethinking Intersections. A MENA-centered Definition of Gender and Sexuality", n°1
• "Dans les coulisses des archives : où sont les femmes ?"
• ¿ Interrogations ?, "Penser l’intersectionnalité"
• MAGE, "Les femmes dans le monde académique"
• Réponse de l’ARGEF à la consultation des programmes de l’école primaire
5 - PUBLICATIONS :
• Raison Présente, "Genre et santé au travail"
• Fabian Fajnwaks, Clotilde Leguil, Subversion lacanienne des théories du genre
• Marie-Laure Déroff, Thierry Fillaut (dir.), Boire : une affaire de sexe et d’âge
• Mia E. Bay, Farah J. Griffin, Martha S. Jones, and Barbara D. Savage, Toward an Intellectual History of Black Women

====

1 - APPELS A CONTRIBUTIONS :

• Avant le 28 juin [sic]
"Femmes et négoce dans les ports européens XVIIe-XIXe siècles"
Journées d’études organisée par le Centre de Recherches en Histoire Internationale et Atlantique (EA 1163) Labex « Écrire une Histoire Nouvelle de l’Europe »
Organisateur :
Bernard Michon maître de conférences en histoire moderne, CRHIA, Université de Nantes
Jeudi 10 mars 2016 et jeudi 6 octobre 2016
Université de Nantes
Argumentaire :
Les études historiques consacrées aux milieux négociants des grands ports de commerce ont relevé la présence de femmes, en particulier de veuves, dans ce secteur traditionnellement très masculin. Dès 1969 par exemple, Jean Meyer l’a signalé dans sa thèse complémentaire, centrée sur les armements nantais au XVIIIe siècle. André Lespagnol l’a également constaté dans son travail sur le négoce malouin au temps de Louis XIV et a consacré à cette « réalité à première vue surprenante et même problématique, au sens premier de l’expression », pour reprendre ses mots, un article devenu, depuis lors, la référence historiographique sur ce sujet. Les travaux récents de Philippe Gardey sur Bordeaux et de Brice Martinetti sur La Rochelle confirment par ailleurs le rôle exercé par des femmes. Les articles que j’ai eu l’occasion de rédiger avec Nicole Dufournaud, montrent qu’au-delà des veuves, des femmes mariées et des « filles seules » participent aussi au négoce, entendu ici pour désigner la frange supérieure de la marchandise. L’un des objectifs de ces deux journées consiste à dresser un bilan historiographique sur cette question, généralement peu mise en avant, de la place des femmes dans le négoce des ports européens à l’époque moderne et au début de la période contemporaine. Au-delà des places de commerce, l’attention pourra aussi se porter sur les réseaux d’approvisionnement de la marine d’État et, plus globalement, sur les liens privé/public dans le cadre maritime. Une telle entreprise se justifie par l’éclatement de la recherche et la nécessité de faire se rencontrer les chercheuses et chercheurs en histoire portuaire et maritime avec celles et ceux qui travaillent sur l’histoire des femmes et du genre. Le thème des femmes et de la mer, dans un sens plus large, a d’ailleurs déjà donné lieu à une journée d’études le 16 avril 2014, à l’université de Bretagne-Sud/Lorient, organisée par Emmanuelle Charpentier et Philippe Hrodej. Celle-ci a notamment abordé la question du travail féminin le long des littoraux mais également celle de la découverte de la mer par des femmes appartenant à la haute société des XVIIIe et XIXe siècles. Le champ d’étude proposé, volontairement restreint du point de vue thématique, doit permettre d’avancer dans trois grandes directions : 1 - L’aspect quantitatif du phénomène semble constituer une sorte de préalable : a-t-on affaire à un phénomène marginal ? Une approche comparative, à l’échelle française et européenne, peut mettre en évidence des places où les femmes sont relativement nombreuses dans l’armement maritime et le négoce, à l’image du port morutier des Sablesd’Olonne. Les raisons d’une telle situation et les évolutions éventuelles sont évidemment à examiner. 2 - Une deuxième piste concerne l’exercice du métier de négociant « au quotidien » : ces femmes sont-elles associées ? Si oui, avec qui ? Les réseaux sociaux et de parentés constituent des éléments de réflexion à privilégier. Sont-elles en phase avec les techniques commerciales en usage (lettres de change, livres de comptes…) ? Quelle éducation ont-elles reçu ? Certaines d’entre-elles innovent-elles ? L’étude des correspondances peut se révéler particulièrement fructueuse pour répondre à ces interrogations. 3 - Enfin, les limites de l’action des femmes sont à questionner. On pense notamment aux aspects juridiques et législatifs mais une variété de situations existe dans les États européens. Quels moyens peuvent parfois être mis en œuvre pour contourner les lois ? Les obstacles culturels et mentaux sont bien entendu à ne pas négliger. Ces deux journées d’études devraient donner lieu à la publication d’un numéro de la revue Enquêtes et Documents éditée par les Presses Universitaires de Rennes.
Modalités :
Les propositions de communication, en français ou en anglais, sous la forme d’un titre et d’un court résumé (200 à 500 mots), sont à adresser à l’organisateur par courrier électronique (bernard.michon@univ-nantes.fr) avant le 28 juin 2015. Il est également possible de donner une préférence quant à la journée visée (10 mars 2016 ou 6 octobre 2016).
http://f.hypotheses.org/wp-content/blogs.dir/1337/files/2015/06/Journ%C3%A9es-d%C3%A9tudes-Femmes-et-n%C3%A9goce.pdf

• Avant le 15 juillet
"D’Adonis à Alexandre : cartographie du masculin, bilan et perspectives"
Journée d’études organisée par Véronique Gély, Anne Debrosse et Marie Saint Martin (CRLC) le 30 octobre 2015, Université Paris-Sorbonne
Argumentaire :
En juin 2015, le colloque « D’Adonis à Alexandre. Cartographie du masculin de la Renaissance aux Lumières », a été l’occasion de baliser un certain nombre de questions liées aux représentations de genre dans les textes anciens. Comme on pouvait s’y attendre, il a été l’occasion de parcourir et de réévaluer différentes pistes méthodologiques désormais traditionnelles, concernant les grilles de lecture applicables à ces textes. La journée d’étude que nous proposons, conçue comme une apostille conclusive à ce colloque, se propose de reprendre de manière systématique le chantier méthodologique laissé ouvert par ces réflexions, en s’interrogeant sur la pertinence, l’utilité et le caractère problématique qu’il peut y avoir à utiliser un outil d’analyse contemporain au sujet de textes pour lesquels cette grille de lecture peut sembler anachronique – l’outil gender constituant un poste de réflexion particulièrement intéressant de ce point de vue, parce qu’il entre en résonance avec une série de questions extrêmement brûlantes, alors même qu’il se prête à un grand écart en direction des textes anciens.
On pourra réfléchir sur la légitimité d’une telle approche, et sur la fusion problématique des horizons d’attentes, au sens de Jauss, qu’elle risque d’impliquer : puisqu’il n’est pas envisageable de restituer intégralement l’horizon d’attente ancien – puisque cela n’est, peut-être, pas même souhaitable, sauf à transformer le texte en monument, en lettre morte -, de quelle manière peut-on envisager l’interpénétration de ces deux horizons l’un par l’autre ? L’horizon d’attente contemporain doit-il assumer son anachronisme ou doit-il tenter de rejoindre ce que le lecteur imagine être une grille de lecture ancienne ? Sandra Boehringer a pu montrer comment l’utilisation, pour comprendre les textes grecs, de « catégories indigènes », en apparence transposées en droite ligne du monde qui avait produit ces textes, comme le concept de logos ou celui, forgé par Foucault, d’aphrodisia, cache une nouvelle forme d’anachronisme peut-être plus pernicieuse que celui qu’implique l’importation d’une catégorie ouvertement anachronique : l’illusion que l’on arrive à « penser avec la culture indigène », alors que cette culture a subi les détours d’une transmission diachronique sinueuse. Ne vaudrait-il pas mieux lutter contre la tentation de croire que l’on pense grec sous prétexte qu’on utilise des mots grecs, et assumer que puissent être opératoires des catégories contemporaines (comme celle de sexualité, par exemple), afin d’y trouver en permanence le rappel des apories qui découlent nécessairement de la confrontation aux textes anciens ? Ces apories, lorsqu’elles sont consenties, ne pourraient-elles devenir fécondes ? C’est d’ailleurs ce que ne se privaient pas de faire les anciens eux-mêmes, Aristote lisant Sophocle à travers ses propres catégories (au premier chef, la trop célèbre catharsis), ou La Mesnardière relisant Aristote en en forgeant de nouvelles (les bienséances), et ainsi de suite.
Le choix d’utiliser un outil élaboré au XXe siècle pour un corpus ancien est sans doute une forme d’éloge de l’anachronisme : justement parce que les rapports de sujétion entre sexualité et identité ou la différence entre sexe et genre n’existaient pas dans l’esprit des auteurs anciens, et parce que la différence entre masculin et féminin ne recouvrait pas la même polarité que la nôtre (ou ne recouvrait aucune polarité signifiante, peut-être), appliquer ces grilles de lecture aux textes anciens – et, surtout, voir à quels endroits elles frottent avec les grilles anciennes et ne les recouvrent pas -, est aussi une manière de faire retour vers le contemporain, de déconstruire les évidences présentes en les mettant aux prises avec des évidences passées qui leur sont étrangères. De cette confrontation devrait jaillir autant une mise en valeur de l’outil gender, en ce qu’il constitue une grille de lecture possible pour des textes qui l’ignorent, que des textes anciens, en ce qu’ils se prêtent à cet écart vers le contemporain et qu’ils constituent à son égard une force d’exotisme permettant d’en défaire les a priori.
En parallèle, il ne faut pas seulement lire l’anachronisme comme une simple relecture contemporaine de faits passés, puisque les études de genre, nouvelles, reprennent aussi des réflexes anciens. L’éloge de l’anachronisme prend aussi sens si l’on envisage qu’il y aurait, outre une relecture moderne de l’ancien, des phénomènes de continuité et de répétitions, alors même que cela se fait sous des formes renégociées et au prix de déplacements dans les oppositions catégorielles. Même si c’est en de nouveaux termes qu’elle se trouve théorisée aujourd’hui, la distinction entre genre et sexe ne date pas tout à fait d’hier ; il suffit, pour s’en convaincre, de lire les traités de la Querelle des Femmes, qui s’attachaient par ailleurs à sortir les noms de femmes de l’oubli, à les valoriser (certes, selon des critères qui diffèrent de ceux d’aujourd’hui et qui pourraient sembler maladroits si l’on cédait à la tentation d’une perspective téléologique condescendante) - ce qui est l’objet des études de genre originelles. Sous la diversité des étiquettes (homme étrange, queer, bisexuel, etc.), on pourrait peut-être constater une forme de permanence des arguments, du moins tels qu’en rend compte le jeu littéraire, qui permet alors d’interroger de manière plus fine les déplacements qu’ils reçoivent et d’évaluer leur réelle originalité. Le prisme ancien permet en retour de rappeler que les problèmes de genre et de sexe ne sont pas nés ex nihilo dans les années 1970. Cette démarche, qui inscrit les études de genre dans la lignée des pratiques anciennes et dans un temps long marqué par des continuités tout autant que par des ruptures, pourrait nous permettre d’échapper au phénomène de courte vue dans lequel nous enferment le XIXe et le XXe siècles et d’éviter de réduire la complexité de la notion d’anachronisme, qui se lit de plusieurs façons et à travers des concepts lourds de sens – réception, relecture, transmission, rupture et continuité, etc. Il s’agirait alors de repenser et, peut-être, dépasser la dichotomie entre anachronisme et historicisme telle que la pose traditionnellement la théorie littéraire, pour y substituer la notion peut-être plus féconde de feuilletage.
Modalités :
Nous invitons les candidats à nous adresser leurs propositions (une quinzaine de lignes) à l’adresse suivante : colloquemasculin2015@gmail.com
avant le 15 juillet 2015.

• Avant le 15 juillet
"Rapports sociaux de race, résistances et perspectives critiques"
Colloque EFiGiES
Comité d’organisation :
Margrita Cripta, doctorante en science politique, IRISSO (Paris-Dauphine)
Lola Gonzalez-Quijano, docteure en histoire, chercheuse associée au LaDéHIS (EHESS)
Isabelle Matamoros, doctorante en lettres et histoire au LIRE (Lyon 2) et au CERLIS (Paris 5 Descartes).
Mira Younes, doctorante en psychologie sociale, UTRPP, Paris 13.
Marie-Sherley Valzema, doctorante en sciences de l’information et de la communication, CIM, Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3
22 et 23 octobre 2015
MSH Paris Nord
Argumentaire :
Depuis les militantes féministes et abolitionnistes noires du XIXe siècle (Sojourner Truth ou Mary Church Terrel), aux féministes noires lesbiennes des années 70 (Angela Davis, Combahee River Collective, Audre Lorde, entre autres), l’exigence située d’articuler la race au genre, à la sexualité et à la classe, a été le fait de voix minoritaires et réfractaires. À la différence des positionnements intersectionnels de nombreux collectifs locaux, le champ académique français s’est davantage intéressé à l’imbrication des rapports sociaux de classe et de genre, les rapports sociaux de race (Kebabza, 2006) en France faisant le plus souvent l’objet d’analyses hiérarchisées des dominations.
Avec ce colloque sur les rapports sociaux de race, pensés dans leur imbrication à la classe, au genre et aux sexualités, l’association EFiGiES propose un lieu d’échanges et de solidarité dans un contexte d’exacerbation des violences matérielles et symboliques, ainsi que de résistances et de luttes croissantes des sujets racisés. Ces deux journées fourniront un espace de dialogue aux chercheur.e.s (dans et hors le monde académique) et acteurs.trices de collectifs, réseaux ou associations diversifiés. S’inscrivant au croisement de la recherche et du militantisme, ce colloque pluridisciplinaire se veut accessible à tout.e.s les intéressé.e.s. Sont donc attendues des propositions issues de l’ensemble des sciences humaines et sociales mais également des contributions faisant la part belle aux savoirs construits par l’engagement.
La question de la position située d’EFiGiES, à dominante blanche a été l’une de nos motivations pour l’organisation de ce colloque ; les analyses ayant trait à la blanchité [McIntosh, 2004 ; Frankenberg, 1993] dans son imbrication avec le genre, les sexualités et la classe sont donc particulièrement attendues. Les jeunes chercheur.e.s qui ne lisent pas habituellement leurs travaux sous cet angle sont invité.e.s à élaborer des propositions en ce sens.
Les cinq axes de recherche suivants ne sont pas exhaustifs et des interventions proposant une critique explicite du cadre esquissé ici, à partir d’autres positionnalités ou approches théoriques, sont bienvenues. Si nous souhaitons explorer les processus de racisation (De Rudder, 2000) et de résistances dans le contexte français (métropole et territoires post-coloniaux), des approches comparatives peuvent être proposées.
[...]
Infos complètes :
http://www.efigies.org/actualite-efigies/appel-a-communication-rapports-sociaux-de-race-resistances-et-perspectives-critiques/

• Avant le 14 septembre
"Matérialismes féministes"
Pour le numéro 4 de la revue Comment s’en sortir ?
Coordination :
Maxime Cervulle et Isabelle Clair.
Argumentaire :
Cet appel à proposition d’articles fait écho à des débats qui se développent depuis quelques années au sein des études féministes ayant trait à l’usage d’une grille d’analyse marxiste ou marxienne pour rendre compte, de façon analogique ou symptomale, des systèmes hiérarchiques organisés par le genre et la sexualité, la race et la classe sociale. Il ne s’agira pas de reproduire ces débats mais de mettre au jour leurs filiations théoriques, les cadres sociaux dans lesquels ils sont produits, les histoires dont ils sont le point d’arrivée provisoire et les frontières (nationales, disciplinaires, épistémologiques) qui les traversent et les circonscrivent. Contre l’idée qu’il existerait un féminisme matérialiste établi une fois pour toutes, nous souhaiterions faire la preuve d’une pluralité de féminismes matérialistes ou de matérialismes féministes : existants ailleurs, existants ici mais marginalisés ou en cours de formulation. L’enjeu est donc d’ouvrir le féminisme matérialiste de langue française, selon plusieurs modalités : 1) en le « dépaysant », par le recours aux théories féministes matérialistes développées ailleurs qu’en France ; 2) en l’historicisant, par le biais d’une généalogie critique donnant à voir les ressorts de sa formation ; 3) en mettant en perspective les enjeux disciplinaires nationaux et leurs possibilités et impossibilités de circulation.
Axes :
. Pour une sociohistoire du « féminisme matérialiste à la française » Il existe en France une bibliothèque du féminisme matérialiste que chacun·e, au sein des études féministes, est censé·e connaître. Fondée sur un outil d’analyse commun, la méthode marxienne, elle a ses auteures de référence : Colette Guillaumin, Monique Wittig, Nicole-Claude Mathieu, Danièle Kergoat, Paola Tabet, Christine Delphy. Cette dernière, trente ans après un article souvent présenté comme fondateur (Delphy, 1998 [1975]), décrit la constitution au fil des années d’une « école féministe matérialiste » (Delphy, 2005, p. 35). Véritable acte d’institution rétrospectif, ce texte rappelle que, pour comprendre les débats et les disputes dont le matérialisme fait aujourd’hui l’objet au sein des études féministes, il est utile de tenir compte de ses cadres de production. Le féminisme matérialiste est en France un courant théorique majeur, avec ses revues, ses collections, ses lieux de transmission, ses mots tabous et ses mots consacrés, ses disciplines amies et ses adversaires « de toujours ».
Une de ses caractéristiques est en effet de s’être construit de façon antagonique : contre les savoirs androcentrés, contre la naturalisation des rapports sociaux, contre l’idéalisme, contre les frontières disciplinaires – en tout cas contre certaines d’entre elles. Cette position originelle a (eu) divers effets au sein des études féministes : l’antagonisme identifie les problèmes, clarifie les positionnements, consolide les savoirs, mais il tend aussi parfois à faire taire les interpellations internes au nom de l’unité théorique (et donc politique), ainsi qu’à reformuler ces interpellations en termes ennemis – en les taxant d’idéalisme, notamment. C’est ainsi que « le féminisme matérialiste » se fait parfois arme défensive à usage interne et marque déposée. Son singulier tend aussi à masquer la pluralité des concepts de l’école : ‘domination’, ‘rapport social’, ‘aliénation’, ‘appropriation’, ‘oppression’, ‘exploitation’, ‘patriarcat’, ‘sexage’, etc. ne sont pas des termes équivalents, ni même aisément compatibles, et leurs définitions peuvent varier selon les auteur·e·s qui se réclament du corpus féministe-matérialiste. Tenir compte de cette pluralité est d’autant plus nécessaire que ces concepts ont connu des destinées diverses : certains se sont imposé durablement quand d’autres ont disparu pour parfois connaître des regains d’intérêt plus tardifs. Révélatrice d’une hétérogénéité théorique présente dans les fondations même de l’école, cette diversité et son histoire doivent être interrogées au moment où s’affrontent diverses définitions et redéfinitions de la matérialité au sein de la recherche féministe. Il nous semble dès lors important d’encourager les propositions à contextualiser et à historiciser la discussion théorique, et même d’en susciter qui soient centralement consacrées à ses cadres de production. Comment s’est constitué ce qui semble être devenu un label de qualité et de radicalité au sein des études féministes françaises/francophones ? Quels effets un tel label a-t-il (eu) sur le développement des objets de recherche au fil des années ? Quel frein (ou quel atout) a-t-il constitué dans la circulation des idées au-delà des frontières nationales ? Quelle diversité d’approches, d’usages lexicaux, de conceptualisations en réalité recouvre-t-il ?
. Ce que « matérialité » veut dire Le déplacement althussérien du modèle base/superstructure, qui situe la question de la reproduction idéologique au cœur de la recherche critique, a profondément marqué les théories féministes en Grande-Bretagne et aux États-Unis. Les apports d’Althusser ont en effet irrigué les travaux féministes se revendiquant du poststructuralisme (Butler, 2002 ; Lauretis, 2007), mais aussi ceux ancrés dans le matérialisme (Barrett, 1988 ; Gibson-Graham, 2006). « ‘‘La matière se dit en plusieurs sens’’ ou plutôt […] elle existe sous différentes modalités, toutes enracinées en dernière instance dans la matière ‘‘physique’’ », écrivait Althusser en 1976 (2011 : 192). Cette phrase qui complexifie sa proposition selon laquelle l’idéologie aurait une existence matérielle, ouvre un espace de trouble quant à la définition même de la « matérialité ». De son côté, le féminisme matérialiste en France s’est bien peu saisi des thèses althussériennes : un point qui explique sans doute certaines des oppositions de ce courant aux approches poststructuralistes ou queer, mais aussi l’ignorance marquée face aux variations matérialistes anglophones les plus hétérodoxes, que l’on pense par exemple aux féminismes inspirés du matérialisme culturel (Women’s Studies Group, 1978), de la théorie matérialiste du discours (Henessy, 1993) et plus largement du « marxisme occidental » (Gramsci, Lukàcs, Adorno, etc.). Faire retour sur les généalogies théoriques qui ont présidé à la cristallisation du modèle du féminisme matérialiste francophone devrait permettre de rendre compte des effets de clôture autour de la définition de la « matérialité ». Le modèle « marxien » du féminisme matérialiste français, notamment tel que défini par Delphy (1998), a progressivement conduit à écarter des programmes de recherche la question de l’idéologie comme levier de la reproduction sociale et, en conséquence, une série d’objets de première importance pour penser la conflictualité, tels que le langage, les représentations ou la subjectivité. Ce modèle féministe matérialiste, désormais transmis sous forme de tradition intellectuelle canonique, a toutefois fait l’objet de tensions internes qui ont constitué autant d’occasions historiques d’en élargir les contours. Aussi peut-on penser que les écrits de Monique Wittig, sa préoccupation pour l’idéologie et son insistance sur la matérialité du discours (2001 : 70), constituent une rupture inaugurale au sein de cette tradition – rupture dont la portée théorique, jusqu’à redéfinir l’approche de la matérialité, ont insuffisamment été soulignées. Wittig (1999) a d’ailleurs évoqué, entre les lignes, le phénomène de recroquevillement de la ligne matérialiste sur une forme aboutie d’orthodoxie (la détermination « en dernière instance » par la base matérielle) qui conduit à délégitimer la prise en compte de l’idéel et du rôle déterminant qu’il peut endosser.
Il s’agira donc, dans le cadre de ce dossier, de s’interroger sur les filiations des différentes théories féministes matérialistes, de leurs conséquences sur la définition de la matérialité et des effets de cette dernière sur la construction des objets de recherche. Les contributions confrontant le féminisme matérialiste français à des courants matérialistes qu’il ne discute pas ou peu sont également les bienvenues, dans la mesure où elles contribueront à déplacer les oppositions classiques que la querelle entretenue en France par le féminisme matérialiste avec les approches poststructuralistes a artificiellement figées : discursivité contre matérialité, fluidité contre conflictualité sociale, subjectivité contre rapports sociaux. Les propositions d’article pourront ainsi, par exemple, relire cette querelle à l’aune du poststructuralisme, en déplaçant donc le point de vue sur la tension entre matérialisme et queer, celle-ci ayant jusque-là été principalement produite par les tenantes de la première option (Mathieu, 1994 ; Agone, 2010 ; Cameron et Scnalon, 2014). Mais elles pourront aussi imaginer de nouvelles hybridations théoriques ou donner à lire certaines redéfinitions en cours de la notion de « matérialité » dans le champ féministe, par exemple en discutant l’émergence de la théorie des affects (Clough et Halley, 2007 ; Gregg et Seigworth, 2009) ou du « néo-matérialisme » (Coole et Frost, 2010 ; Braidotti, 2011). Modalités :
Les propositions contiennent le titre de l’article et un résumé de 4 000 signes, ainsi qu’une présentation des auteur•e•s comprenant le nom, la discipline, les coordonnées de contact et une biographie de 900 signes maximum. Elles doivent être adressées à redaction@commentsensortir.org. La charte éditoriale complète est disponible sur le site internet : http://commensensortir.org Date limite de réception des propositions d’articles : 14 septembre 2015 Notification de la première phase de sélection : 1er octobre 2015 Date limite d’envoi des articles complets pour double évaluation à l’aveugle : 11 janvier 2016 Publication : Décembre 2016 Les articles ne devront pas dépasser 40.000 signes, références incluses.

• Avant le 15 octobre
"Nouvelles formes de militantisme féministe"
Pour le numéro de Nouvelles Questions Féministes 36/1
Coordination :
Martine Chaponnière, Patricia Roux, Lucile Ruault
Argumentaire :
Depuis une quinzaine d’années, de nouvelles formes de militantisme féministe sont apparues sur la scène internationale, portées par des femmes assurant une certaine relève aux mouvements féministes antérieurs. Cet appel sollicite des analyses traitant de ce renouveau, à partir des axes proposés ci-après. Le numéro sera centré sur les formes contemporaines de militantisme féministe (collectifs, mouvances, actions...) qui remettent en cause de manière fondamentale le patriarcat et visent un changement radical de société (ce qui exclut, pour ce numéro, certaines formes de féminisme d’État ou plus réformistes par exemple).
Trois types de questionnements nous intéressent plus particulièrement pour le Grand angle. Les articles peuvent en développer un seul ou les articuler, au choix de l’auteur·e :
. Quelles sont les continuités et les ruptures entre les formes contemporaines de militantisme féministe et les pratiques féministes antérieures, comme celles du féminisme radical des années 1970 ? Exemples de pratiques qui peuvent être analysées sous cet angle : humour, ironie, provocation, formes de mobilisation (organisées, spontanées, en réseau, etc.), groupes de parole, mixité/non-mixité. Sur ce plan, il s’agit aussi d’analyser des pratiques considérées comme nouvelles, telles que les performances artistiques féministes ou l’usage des réseaux sociaux pour activer et organiser des mobilisations.
L’analyse des liens entre les féminismes d’hier et ceux d’aujourd’hui implique de voir si – et comment – les actions, espaces ou collectifs féministes actuels s’inspirent des expériences, succès et échecs antérieurs, s’ils renouent avec des thématiques et des problématiques passées, ou si, a contrario, ces questions ne se posent tout simplement pas (ce qui demande aussi à être expliqué). L’analyse de ces liens demande à être contextualisée, par exemple à travers les changements qui ont marqué les conditions de travail au cours des 30 dernières années : le féminisme d’hier comptait beaucoup sur l’émancipation des femmes par le travail salarié, mais cet objectif a montré ses limites avec la précarisation grandissante de l’emploi et avec la persistance du non-partage du travail ménager et du care. Qu’en est-il dans le féminisme contemporain ? Et comment la transmission (directe ou indirecte) entre ces « générations » féministes est-elle abordée ?
L’idée est également de comprendre ce qui mobilise les jeunes féministes et de cerner leur analyse de la situation actuelle : par exemple, sommes-nous en plein backlash ? S’agit-il de porter la mémoire d’un mouvement qui a permis aux femmes de gagner du terrain en termes de liberté et d’autonomie mais qui n’a pas achevé sa lutte contre le patriarcat ? Quelles exigences et besoins spécifiques à ce contexte les militantes formulent-elles aujourd’hui ?
. Les nouvelles formes de féminisme intègrent-elles les débats sur l’intersectionnalité (ou l’imbrication des rapports de pouvoir) ? Dans la pratique, les espaces ou collectifs féministes tentent-ils d’établir des liens entre le sexisme, le racisme, le classisme et la lesbophobie (par ex.) ? Comment se redéfinissent alors l’écriture et la parole militantes, la formulation des revendications, etc. ? Quelles sont les difficultés rencontrées ? Une inquiétude d’une partie des féministes radicales est que « les femmes », en tant que catégorie dominée et sujet de la lutte féministe, soient oubliées ou écartées des objectifs prioritaires de cette lutte. Pour le dire autrement, la crainte est que la prise en compte des oppressions spécifiques que vivent les femmes racisées ou les lesbiennes par exemple nous éloigne de la lutte anti-patriarcale, qui concerne toutes les femmes : quelle vision les féministes d’aujourd’hui ont-elles de ce risque d’atomisation, comment cette question est-elle vécue concrètement, sur le terrain militant ?
. La question du corps des femmes a toujours été centrale dans les mouvements féministes et il est important de comprendre comment sont actualisées les revendications et actions à ce propos, qu’il s’agisse de défendre et renforcer des acquis ou d’imaginer d’autres supports de revendications. Notamment, dans certaines mobilisations, le corps est successivement, ou conjointement, appréhendé comme un outil ou un moyen de lutte (quand des femmes manifestent seins nus ; portent la barbe ; etc.), mais aussi comme un objet de lutte, par exemple dans les luttes récentes sur l’avortement qui ont mobilisé à l’échelle européenne, dans les groupes d’auto-défense, de self-help, dans ceux qui débattent de la sexualité, sur les pubs sexistes, ou encore dans les actions autour du harcèlement de rue et de l’occupation de l’espace urbain par les femmes (marches de nuit, entre autres). Quel sens collectif est donné au corps dans ces différentes situations ? Que signifie aujourd’hui un « corps libéré » ? Et un corps protestataire ? En quoi contribue-t-il à nous libérer de l’oppression des hommes ?
Modalités :
Les propositions d’article (1 à 2 pages) sont attendues pour le 15 octobre 2015, à envoyer en fichier word à nqf@unil.ch. La 1ère version des articles retenus devra être soumise à la rédaction de NQF d’ici le 1er avril 2016. Longueur des articles proposés pour le Grand Angle : 45’000 signes maximum ; pour la rubrique Collectifs : 10’000 signes maximum.
http://www.unil.ch/liege/nqf/

• Avant le 31 octobre
"Le troisième sexe social"
Pour un prochain numéro de la revue Socio coordonné par Bernard Saladin d’Anglure et Elaine Coburn
Argumentaire :
Les rapports sociaux de sexe ou de genre, la division sexuelle des tâches, la définition de l’individu et de la personne, de la parenté et de la famille – mais également de la normalité, de l’anormalité et de la différence – sont des questions sociales et politiques omniprésentes dans les sociétés occidentales. Si les sociologues, anthropologues, philosophes, juristes et historiens se penchent sur ces débats, leur intérêt est la traduction, dans le domaine « savant », des mobilisations sociales par des personnes souvent traitées comme des « tiers ». Ces personnes sont rejetées aux marges de la société, parfois sujettes à des interventions médicales et juridiques afin de les « normaliser », ou même à des internements dans les prisons. L’homosexualité, par exemple, reste illégale dans beaucoup de pays et est aujourd’hui soumise à la peine de mort dans cinq États. Le xixe siècle a donné naissance au concept scientifique de « pervers », qui représente une façon d’être sur le plan ontologique (Davidson cité par Hacking, 2005, chap. VI). Le pervers et ensuite « l’homosexuel » étaient criminalisés et « traités » médicalement afin de les ramener à la normalité. Auparavant c’était de la théologie chrétienne et de sa branche « démonologie » que relevaient ces cas, quand ils lui étaient soumis, depuis que Thomas d’Aquin y avait introduit la logique aristotélicienne du tiers exclu (avec des anges asexués et des démons sursexués (voir Saladin d’Anglure, 1985). Mais dans la pratique, nombre de personnes participaient à des relations sexuelles diverses et variées sans que cela définisse leur identité et leur être.
Depuis la fin des années 1960, les mouvements des homosexuels et ensuite des lesbiennes, des gays et aussi des personnes s’identifiant comme transgenres, transsexuelles et bisexuelles (LGTB) et plus tard comme « queer » se sont mobilisés contre cette marginalisation, cette médicalisation et cette criminalisation. Ce faisant, ils posent des questions radicales sur le sexe, le genre, la définition de l’individu et de la famille, leur histoire, leurs variations historiques dans des sociétés différentes. Dans la même ligne, ces dernières années, plusieurs pays (Allemagne, Australie, Népal, Inde) ont reconnu un statut juridique aux personnes intersexuées (dont le sexe biologique ne peut pas être précisé à la naissance comme mâle ou femelle), à la suite de fortes mobilisations des associations d’intersexués. La principale est l’Organisation internationale des intersexués (OII), fondée lors de la Journée internationale des droits de l’homme le 10 décembre 2012, qui représente actuellement des associations dans vingt pays sur six continents. Elle cherche à obtenir la reconnaissance juridique des intersexués par les Nations unies et par les États-nations auxquels l’organisation demande une mention appropriée sur les certificats de naissance, passeports, etc. Comme les mouvements LGBT et queer, l’OII pose de nouvelles questions sur la conception binaire qu’ont les Occidentaux du sexe et du genre, mais également sur l’organisation sociale quotidienne autour de ces binarismes apparemment « naturels » mais maintenant fortement contestés par ceux qui s’identifient comme intersexués.
Ces questions ne sont pas nouvelles. En France au xixe siècle, par exemple, les médecins constataient que des enfants naissaient avec des sexes indéterminés. Leur demande pour un assouplissement du droit français, qui s’en tenait formellement au système binaire du sexe dès la naissance, n’était pas entendue. En revanche, aux alentours de 1900, d’autres pays européens comme l’Allemagne, l’Autriche, l’Italie, la Russie et la Suisse reconnaissaient, juridiquement, la possibilité d’un sexe « neutre, douteux ou hermaphrodite » à la naissance (Houbre, 2014 : 75). Si le droit et la médecine cherchent à établir des normes formelles autour du sexe biologique et du genre, ils n’ont pas le monopole des débats et des interrogations. L’artiste britannique du début du xxe siècle, Romaine Brooks, faisait des portraits d’elle-même et d’autres femmes habillées dans des vêtements bourgeois masculins : un de ces portraits de 1923-1924 porte le titre : Peter (A Young English Girl) – Pierre, (une jeune femme anglaise) – (Young, 2004). Plus près de nous on peut citer des cas célèbres de travestissement avec Dustin Hoffman dans Tootsie de Sydney Pollack (1982), puis avec Robin Williams dans Mrs. Doubtfire de Chris Columbus (1993), ou encore avec Barbara Streisand dans Yentl de Barbara Streisand (1983) ; sans oublier une nouvelle vague très contemporaine avec Melvil Poupaud dans Laurence Anyways de Xavier Dolan (2012) ; et enfin avec Guillaume Gallienne dans Les garçons et Guillaume : à table ! de Guillaume Gallienne (2013). Ces « troubles » du sexe, du genre et également de la sexualité, pour reprendre l’expression maintenant célèbre de Judith Butler (Gender Trouble, Butler, 1990), sont loin d’être la préoccupation des seuls pays occidentaux, malgré la tendance à représenter les pays musulmans, par exemple, comme figés autour de prescriptions hétéro-normatives et binaires. Ainsi, le travestissement et les hommes efféminés sont des pratiques courantes depuis des siècles dans des pays comme le Maroc (Zaganiaris, 2014 : 8), parfois jouant un rôle social ou religieux spécifique (Hell, 2002) ; voir aussi le thème de la huitième fille travestie en garçon dans une famille sans fils, illustré par le roman L’enfant de sable de l’écrivain et poète marocain Tahar Ben Jelloun (1985), qui n’est pas sans rappeler le travestissement séculaire en garçon d’une fille (Bacha posh) dans les fratries sans garçons, pour éviter aux parents le déshonneur de ne pas avoir de fils (Manoori, 2013) dans certaines parties de l’Afghanistan et du Pakistan.. S’il y a une reconnaissance juridique et sociale croissante, aujourd’hui, des personnes intersexuées (autrefois « hermaphrodites ») et transgenres, il y a des antécédents dans les pays occidentaux et orientaux depuis des siècles.
Les mouvements des intersexués, LGTB et queer s’intéressent aux pratiques des sociétés autochtones telles que décrites dans les travaux classiques des anthropologues, avec travestissement rituels et parfois pratiques homosexuelles ; mais ils ont tendance à les instrumentaliser de façon le plus souvent décontextualisée et romancée (voir Towl et Morgan, 2002), en adoptant même un point de vue « rousseauiste » d’une humanité première et libertaire, à l’abri des méfaits de la « Civilisation » (Trexler, 1995). Ils sont plus mal à l’aise avec les travaux récents de Saladin d’Anglure (2012, 2014) qui décrivent la conception inuit des relations de sexe, de genre, de la famille et de l’identité fondée non pas sur le binarisme occidental et sa logique du tiers exclu, mais sur celle du tiers inclus (ibid.), tout en situant le débat bien plus sur le plan du sexe social que sur celui de l’orientation sexuelle ; pour être plus précis, on peut dire qu’il n’y a pas chez les Inuit de « tiers exclus » sexuels et genrés comme dans les sociétés occidentales dominantes, parce que le sexe et le genre sont fluides au cours d’une vie et dans la société en général. De plus, les Inuit connaissent par la pratique, l’occurrence occasionnelle d’ambiguïtés génitales, provisoires ou définitives, chez les nouveau-nés ; ils y voient un désir du fœtus et de la personne décédée qui s’y réincarne de changer de sexe. Un terme, sipiniq, désigne une personne de cette catégorie sans connotation négative. Une autre coutume inuit consiste à interpréter les rêves où l’on voit un défunt demander à boire ou à manger comme son désir de revivre dans la famille du rêveur. Il faut alors donner au prochain nouveau-né de cette famille le nom du défunt, même si leur sexe biologique diffère. Il n’est donc pas rare qu’un enfant mâle soit élevé jusqu’à la puberté comme une fille, et doive ensuite « apprendre » les rôles masculins avant d’être marié de préférence avec une fille qui a connu un parcours symétrique. La conséquence sociale est l’existence et la reconnaissance de personnes et de couples « androgynes », capables aussi bien d’accomplir les tâches que d’exprimer les sensibilités associées aux femmes et aux hommes.
Pour Saladin d’Anglure, ces personnes constituent un « troisième sexe social » et sont aptes à remplir des fonctions de médiations sociales, notamment religieuses – comme celle des chamanes – comparables sous un certain angle à celles des gauchers contrariés, ambidextres (Serres, 1992). Sans être aussi explicite que dans la société inuit, Saladin d’Anglure soutient l’hypothèse que le troisième sexe social est présent aussi dans les sociétés occidentales mais que cette réalité n’est pas reconnue. Par exemple, lui-même, deuxième enfant, après une sœur très proche de leur père, dans une fratrie de huit, mais premier fils, très proche de sa mère, gaucher contrarié comme elle, il s’est initié aux tâches « féminines », à l’âge de 4 ans, au début de la Seconde Guerre mondiale, jusqu’à ce que son père puisse prendre en charge son initiation aux tâches masculines, au retour de la guerre. Ce processus l’a poussé à explorer le troisième sexe social des Inuit, et à s’y reconnaître en partie.
Pour sortir de la politisation excessive des mouvements sociaux occidentaux contemporains sur l’orientation sexuelle et le genre, pour sortir aussi de la confusion des débats les concernant (Saladin d’Anglure, 1985, 2012, 2014), cet appel invite à réfléchir, notamment :
* sur l’histoire des mouvements impliquant des personnes du troisième sexe social, avec les diverses situations qu’ils recouvrent ;
* sur les transformations juridiques du statut du troisième sexe dans le monde (les approches comparatives sont particulièrement bienvenues) ;
* sur les représentations artistiques et littéraires du troisième sexe ;
* sur le colonialisme scientifique occidental et sa logique binaire, source d’exclusions, de malentendus et de conflits ;
* sur le troisième sexe social et l’ancienne logique du tiers inclus, toujours active chez de nombreux peuples, comme les Inuit, les Amérindiens, ou dans la tradition taoïste chinoise etc. (Saladin d’Anglure, 2015). Ces logiques permettent de surmonter la complexité de la vie (Berthoz, 2013) et de la société humaine.
Ainsi, nous invitons à des réflexions critiques qui prennent en compte les obstacles auxquels sont trop souvent confrontés les tiers exclus. En même temps, nous attendons que les contributions considèrent également la présence innovante du troisième sexe social dans l’histoire, la jurisprudence, la recherche scientifique, les arts ou la littérature.
Le comité de rédaction attend en priorité des propositions d’articles comportant, à partir de terrains particuliers ou sur le plan plus conceptuel, analyses et/ou réflexions critiques sur le troisième sexe social du point de vue des sciences humaines et sociales.
Modalités : 
Dans un premier temps, une proposition de deux pages environ (5 000 signes environ), indiquant la problématique et les données, accompagnées d’une bibliographie, est à soumettre au secrétariat de rédaction (socio@msh-paris.fr)
avant le 31 octobre 2015.
Elle devra permettre de saisir précisément à la fois les matériaux de recherche sur lesquels reposera l’article, ainsi que sa problématique et la démarche intellectuelle dans laquelle l’auteur s’inscrit, les principales thèses et résultats des recherches menées et les principales notions et références mobilisées.
Dans un second temps, après acceptation de la proposition par la rédaction, l’articles, autour de 30 000 signes (notes et bibliographie comprises), devra parvenir à la revue au plus tard le 31 janvier 2016. Il sera alors soumis au comité de lecture de la revue et à des rapporteurs extérieurs.
Il est attendu un effort particulier sur l’écriture et un style qui mettent suffisamment en perspective les enjeux de l’article pour qu’il puisse susciter un intérêt au-delà d’un cercle restreint de spécialistes.
https://socio.hypotheses.org/254

• Avant le 1er décembre
"Sexe et genre de la culture : production, médiation et consommation"
Colloque à l’ENS Lyon
18, 19 et 20 Janvier 2017
Argumentaire :
Dans le champ de la culture entendu au sens large, de nombreux travaux ont exploré la division sexuelle du travail artistique et les dimensions genrées des professions culturelles d’une part, des publics, pratiques, réceptions et usages des œuvres, objets et contenus culturels de l’autre. Cependant, les liens entre les deux domaines ont rarement été approfondis de manière systématique. Par ailleurs l’intérêt renouvelé pour la médiation et les intermédiaires est rarement envisagé selon une approche genrée. Le colloque entend contribuer à combler ce manque en proposant deux journées et demie de réflexion autour de problématiques transversales à ces trois dimensions - production, médiation et consommation- dans le contexte particulier de l’omniprésence du numérique, qui a profondément redéfini les articulations de ces trois termes.
Le champ culturel est un champ dont la représentation symbolique d’ensemble est plutôt « féminine », du fait des transmissions souvent matrilinéaires qui y ont cours, des valeurs qui y sont prégnantes (esthétique, collaboration, partage, etc.) ou encore du lien étroit entretenu par certains de ses pans avec l’institution scolaire, elle-même féminisée.
Dans ce cadre, les résistances au mouvement de féminisation représentent un terrain emblématique pour l’étude des mécanismes d’exclusion des femmes. Ces processus, souvent invisibles, légitiment et reproduisent les ségrégations sexuées, notamment dans l’organisation du travail et dans celle des mondes de l’art, tandis que s’observent, peut-être, des « utopies du genre ».
Parmi les thèmes suggérés :
1. Les temporalités du genre
Le genre se construit tout au long de la vie, mais les diverses « étapes » de sa construction n’ont pas bénéficié des mêmes attentions : la socialisation primaire a été largement étudiée, tandis que les recombinaisons adultes ont été moins travaillées, de même que les réflexions proprement longitudinales demeurent rares.
On s’intéressera en particulier aux effets de contexte, de génération, d’âge, aux trajectoires et bifurcations, aux transitions et reconversions, aux étapes et calendriers, aux notions de précocité et de retardement, de continuité et de discontinuité.
2. Socialisations et corps
La dimension du corps est étroitement articulée à la socialisation de genre : le genre est une pratique sociale qui renvoie constamment au corps sans y être jamais réduite. Elle est particulièrement centrale s’agissant du champ artistique et culturel qui le mobilise dans sa rhétorique (le geste artistique, l’incarnation de la vocation, etc.). On interrogera par exemple les notions de « féminin » et de « masculin », les transmissions, les normes et stéréotypes, les transgressions et arrangements avec la norme de genre et ses éventuelles transformations, l’articulation entre réputation et respectabilité, etc.
3. Carrières de genre
Nous souhaitons mobiliser les travaux qui se centrent sur l’analyse des configurations de genre (vision dynamique et non statique), des « projets de genre » et des carrières de genre à l’échelle du parcours de vie individuelle. La question de la temporalité de genre est intimement liée à celle de la carrière (de professionnel, de consommateur culturel). On articulera ainsi carrières de consommateurs, d’amateurs, d’intermédiaires, de professionnels avec les carrières de conjugalité. On interrogera la notion de notoriété et ses rendements social, économique et symbolique, de même que les prises et déprises, les
notions d’éphémérité et de durabilité.
4. Mouvements sociaux et controverses de genre
Le champ culturel est un champ qui se présente souvent et volontiers sur le plan politique comme le lieu de reconnaissance des différentes minorités de genre et sexuelles et de la contre-domination possible via l’engagement des artistes, les mouvements sociaux, les contre-cultures, etc. On interrogera les notions de mouvements collectifs et individuels, de contre-pouvoir, de domination et de (post)patriarcat.
5. Sexualité, sexe et genre
Le genre articule étroitement corps, sexualité et social. La création artistique mobilise cette thématique de l’intime tout comme la construction de soi en consommateur : de la musique « pour danser » des jeunes qui engage le corps (le sien, celui de l’autre, et les liens entre les deux), aux œuvres érotiques en passant par le travail sur le corps réalisé par bon nombre d’artistes plasticiens, scénographes, danseurs, mais aussi par des amateurs (y compris avec un corps sexuel absent ou recomposé numériquement via les pseudos et avatars).
Ce sera l’occasion de questionner l’hétéronormativité, les mécanismes de sélection en fonction de l’orientation sexuelle, les phénomènes d’hypersexualisation pris dans des rapports de pouvoir. On reviendra également sur la distinction entre sexe et genre, en cherchant à mieux distinguer ce qui relève du sexe, du genre, et de l’articulation entre les deux.
6. Articulation des discriminations, inégalités et violences
Les normes sont-elles plus souples dans un secteur qui se revendique comme plus « ouvert et tolérant » parce qu’artistique ? Comment les discriminations se combinent-elles dans le secteur culturel ? L’homophobie est-elle moins présente dans un champ féminisé ou bien est-elle remplacée par d’autres types de phobies moins visibles ? Certains événements culturels ponctuels (carnavals, festivals, « nuit blanche »...) peuvent-ils être considérés comme des « événements de genre », qui proposent des espaces de suspension de ces discriminations ? Sous cet angle, les questions du harcèlement et de la déviance pourront être mobilisées, de même que les couples race/racialisation, sexe/sexualisation. Les concepts de minorités, d’exclusion, de violences physique, psychique ou symbolique réinterrogeront la dimension genrée des hiérarchies culturelles.
Modalités :
1er Décembre Envoi des propositions de communications aux deux adresses mail suivantes :
2015 frederique.patureau@culture.gouv.fr sylvie.octobre@culture.gouv.fr
Indiquer IMPERATIVEMENT en titre du mail « Colloque Sexe et genre de la culture ». Les propositions comprendront :
- le titre la communication,
- dans un encadré, les noms, prénoms et rattachement du ou des auteur(e)(s), ainsi que coordonnées électroniques - 5 mots clefs, - et une proposition d’environ 3 000 signes.
Elles devront être transmises en format Word ou OpenOffice. Comme il se doit, les évaluations se feront à l’aveugle, à partir de versions anonymisées des propositions (l’encadré sera supprimé des versions évaluées).
Janvier 2016 Sélection par le comité scientifique des propositions de communications. Les communicants sélectionnés recevront les normes éditoriales pour la rédaction du texte de leur communication (30 000 signes environ). 15 novembre 2016 Rendu des textes des communications dans le respect des normes éditoriales.
http://www.culturecommunication.gouv.fr/Politiques-ministerielles/Etudes-et-statistiques/Appels-d-offres/Appel-a-communications-Sexe-et-genre-de-la-culture-production-mediation-et-consommation

• Avant le 1er septembre
"Women Serving in the Armed Forces : Shaping Modern Values and Beyond"
29-30 january 2016, Annapolis, Maryland
Traditionally, women have been excluded from many roles in the military, most especially combat roles. In recent years, however, that has all changed, first unofficially, and finally officially : women have been de facto serving in combat roles for the last decade or so, and the first female candidates have been or in all probability soon will be admitted to Marine Corps Infantry training and the US Army Ranger School. ISME is pleased to accept papers on all aspects of this historical development.
Questions to consider might include :
The right of women to serve in such roles
Gender related moral dilemmas : case studies
Embracing diversity : balancing practical considerations and modern values
Equality and equity in promotion
Moral injuries during and after war : impact of gender on healing
Practical information
The conference will take place Friday and Saturday, January 29-30 at the Loew’s Hotel in Annapolis, Maryland, adjacent to the U.S. Naval Academy. We are working to have this classified as an “official DoD Conference,” in order to ease travel restrictions and arrangements for military and civilian DoD personnel wishing to attend. Vice Admiral Ted Carter (Superintendent, USNA) has agreed to address our participants. The Theme and Call for Papers are listed on the following page. Please note the revised (and final) dates for the meeting : 29-30 January 2016. Further information will be posted shortly the website of our institutional sponsor, the Reilly Center for Science, Technology & Values at Notre Dame University.
Single and double rooms are available at a government/conference rate of $100 per night plus tax. A block of rooms has been reserved for ISME from Thursday through Sunday, 28-31 January 2016. Reservations must be made NLT 15 December 2015 to secure this rate, and can be made via telephone or online.
Telephone the Loews reservation center at 800-526-2593 and identify yourself as part of the ISME Conference Group (ISM 114) to obtain the group rate.
Book online at www.loewsannapolis.com , enter your arrival and departure dates as indicated, and then click the box for “Special Rates.” Select “Group Rates” from the pull-down menu, and then enter our group code (“ISM114”) in the field indicated.
Contact :
richard.schoonhoven@usma.edu

• Avant le 30 septembre
"Gender and Technology : New capabilities or old, masked prejudices ?"
AG About Gender - International Journal of Gender Studies
Edited by : Rita Bencivenga (LEGS-Laboratoire d’études de genre et de sexualité- CNRS/Université Paris 8 Vincennes Saint-Denis et Université Paris Ouest), Francesca Bosco (United Nation Interregional Crime and Justice Research Institute), Susanna Pozzolo (Università degli Studi di Brescia).
Gender is pervasive in our societies, and, therefore, it also influences technology. The relationship between gender and technology has been a specific area of study since the 1980s.
Initially, attention was focused on trying to understand how some stereotypes had developed : for example, that men differ from women due to their alleged technological and manual superiority (if not exclusivity). Within the framework of this stereotype, men would have a natural and exclusive aptitude to understand the functioning of an electrical system or the engine of a car. This aptitude, absent in women, would be "compensated" by the latter’s natural and exclusive ability to manage technology in other areas, such as the domestic environment (Cockburn and Omrod, 1993).
From this perspective, women and men could be distinguished according to their natural or acquired ability to use technology. The male monopoly over technology and the technological incompetence of women were initially seen as important factors for maintaining inequalities and creating new imbalances between the two genders.
It has been questioned whether or not women were deliberately excluded from the official history of technological development, to which they had indeed contributed (Stanley, 1995). In pursuit of this question, the consequences brought about by the diffusion of new technologies in most female work sectors (Hartman et al., 1984) and in domestic life (Cowan, 1983) were studied.
However, by the end of the 1980s, the focus shifted to the analysis of how technology is developed and used and how this development is connected to the mechanisms creating gender perceptions. According to radical feminism, for example, in the Western world technology has been embodying patriarchal values, and a keen interest in new reproductive technologies has developed from this perspective (Denny, 1994 ; Mandell, 1995).
More recently, after attracting the attention of fields such as anthropology, cultural anthropology, philosophy or law, technology has further been redesigned as a means of communication, object of consumption, text (Haraway, 1997). In addition, the relationship between gender and technology has been yet re-analyzed, this time starting from the hypothesis of a reciprocal co-construction (Wajcman, 1991).
It is evident that even the contents spread by means of information technologies are powerful intensifiers of gender divisions. This can be seen in the gender differences present in video games : predominantly populated by male characters, with female characters being highly sexualized (Ivory, 2006 ; Jaggi, 2014).
The arrival of the Internet, social media, and pervasive computing has created new incentives for studying IT tools. Within society 2.0, constantly progressing towards the massive use of big data, one of the topics that are attracting the interest of gender studies experts is the control of citizens through databases ; in particular, the use of data, and the traces of information that individuals leave - consciously or not - in cyberspace (Mantelero and Vaciago, 2013 ; Baarber and Pasley, 2005).
Additionally, Horizon 2020, the research and development programme of the European Union, has included gender as a cross-cutting priority to be considered in each European project (Schiebinger, 2013). This choice has significant potential for the diffusion of the concept of gender in all stages of technological research. However, the analysis of EU documents shows both clear and unclear issues regarding this topic. It is therefore appropriate to initiate critical analysis in this area, not least to help those who do research and have no expertise in gender studies to orient themselves and understand what meanings can be given to the issue of gender and technology, both today and in the near future.
Technologies emerge from society ; this implies that they incorporate functions that are suited to the world in which they operate, conveying values related to that world, independently of the level of awareness of their inventors. The powerful pervasiveness of new technologies, such as information and communication or biological innovation, requires an urgent and continual assessment of their development. Achieving these objectives is also conditional to the ability to understand the social and ethical implications of the choices made when developing these technologies (Johnson, 1985).
The goal of the editors of the volume is to collect contributions that allow for investigation and call for reflections and discussion of the relationship between technology and gender. Particular attention is devoted to new technologies and their ability to shape the world, exploring the various implications of different approaches : philosophical, sociological, bioethical, political, and legal, just to name a few.
Among the possible macro issues, we mention gender in conjunction with computer technologies, technologies for the monitoring of space and / or people, communication technologies, reproductive technologies and technologies developed for treatment and care (e.g. for the disabled or the elderly).
By way of example, we mention some more specific issues :
Gender and technological design Female metaphors and technology Female figures and video games Female figures of techno science Gender and computers
Cyborgs and women’s subjectivity Gender and the digital divide LGBTQ and technology Symbolic dimension of ICT and gender Women, disability and technology Information society and gender
Gender and the Internet Labour, technology and gender Feminism online Hackers and social community Digital creations against violence towards women
However, all articles that analyse gender in relation to technology will be taken into account.
Papers should be between 4000 and 6000 words (excluding bibliography). Please follow the instructions gathered in the Author guidelines. Contributions should be accompanied by : a brief abstract (maximum length : 150 words) ; some keywords (from a minimum of 3 to a maximum of 5). Abstract and keywords should be both in English. All texts will be transmitted in a format compatible with Windows (.doc or .rtf), following the instructions provided by the Peer Review Process. Please see the review’s Authors guidelines.
Contributions must be sent by 30th September 2015.
http://www.aboutgender.unige.it/ojs

====

2 - THÈSES :

• Marien Gouyon soutienedra sa thèse d’anthropologie sociale intitulée "« Ana loubia ». Ruses et résistances dans l’exploration identitaire des homosexualités masculines à Casablanca" préparée sous la direction de Tassadit Yacine le 6 juillet 2015 à partir de 14h à EHESS Paris, en salle 015 (190-198 avenue de France 75013 Paris)
Jury :
Éric, Fassin, Professeur des Universités, Paris VIII
Marie-Elisabeth, Handman, Maitresse de conférence, EHESS
Laurence, Hérault, professeure des Universités, Aix-Marseille
Brahim, Labari, Enseignant-chercheur HDR, Université Ibn Zhor (rapporteur)
Badra, Mimouni, Professeure des Universités, Université d’Oran (rapporteure)
Tassadit, Yacine, Directrice de recherche, EHESS
Résumé :
Mon travail de thèse porte sur les homosexualités masculines dans la ville de Casablanca. Elle est le résultat d’une enquête ethnographique de terrain de trois ans auprès d’une quarantaine d’hommes âgés de 16 à 30 ans issus de classes moyennes et populaires. Les expériences du quotidien vécues par ces garçons m’ont permis d’interroger les concepts forgés par les études sur les homosexualités dans les pays européens et aux États-Unis et donc de penser autrement la politisation de la question homosexuelle au Maroc. Mon approche s’inscrit dans une critique des discours globalisants autour des homosexualités au Maroc par l’intermédiaire de l’analyse de parcours singulier. Sans nier la circulation hégémonique des identités sexuelles, j’ai mis l’accent sur le caractère hybride et mouvant des identités (homo) sexuelles. Au carrefour entre littérature, espace virtuel et espace de la ville, j’ai réfléchi la construction individuelle et collective des identités homosexuelles comme le résultat de conscientisations liées à des oppressions de classe, de genre et de racialisation. Les éléments de réponse que je propose s’articulent autour d’une réflexion sur la notion d’agency. Par ce biais, j’observe de quelles manières les résistances et la ruse structurent aussi bien les constructions identitaires que les rapports sociaux.
Contact :
marien.g@live.com

• Cécile Charlap soutiendra sa thèse de sociologie intitulée "La fabrique de la ménopause. Genre, apprentissage et trajectoires" préparée sous la direction de David Le Breton le 7 juillet 2015 à partir de 14h à l’Université de Strasbourg, en salle Ourisson à l’Institut Le Bel (4 rue Blaise Pascal 67000 Strasbourg)
Jury :
Marc Bessin, Chargé de recherches, CNRS, Directeur de l’Iris
Gilles Boëtsch, Directeur de recherches, CNRS
Vincent Caradec, Professeur des Universités, Université de Lille 3 (rapporteur)
Nicoletta Diasio, Professeure des Universités, Université de Strasbourg
David Le Breton, Professeur des Universités, Université de Strasbourg (directeur de thèse)
Virginie Vinel, Professeure des Universités, Université de Franche-Comté (rapporteure)
 Résumé :
Ce travail de thèse interroge la ménopause en tant que catégorie et en tant qu’expérience. Il prend pour objet les acteurs et les mécanismes de la « fabrique » de la ménopause ainsi que ses effets afin de mettre en évidence comment physiologie et rapports sociaux se nouent. La construction sociale de la ménopause, son traitement social et l’expérience des femmes dans le contexte actuel français sont étudiés à partir d’un double matériau : les discours sociaux portant sur la ménopause et des entretiens approfondis menés auprès de femmes ménopausées. L’étude de la construction de la ménopause dans les discours médicaux souligne, tout d’abord, le caractère fondamental du genre dans la production de cette catégorie, aujourd’hui mise en scène dans des relais culturels (médias et publicités). Nous analysons, ensuite, l’expérience de la ménopause comme un apprentissage. Avec pour objectif de « dénaturaliser » la ménopause, nous éclairons la socialisation dont elle est le fruit et les interactions où s’en réalise l’apprentissage. Enfin, loin d’être un évènement, la ménopause constitue un processus dynamique, informé par des rapports sociaux et produit de représentations. Nous appréhendons l’expérience de la ménopause en tant que trajectoire influencée par différents facteurs qui mettent en jeu les normes d’âge en termes de fécondité, les représentations du corps ainsi que deux interactants clés : le médecin et l’autrui significatif.
Mots-clés :
ménopause, genre, catégories médicales, interactionnisme, trajectoire
Contact :
cecilecharlap@wanadoo.fr

====

3 - POSTE :

• Professeur.e associé.e ou professeur.e assistant.e en PTC en études de genre, Faculté des Sciences Sociales et Politiques de l’Université de Lausanne
Entrée en fonction : 01.08.2016
Durée du contrat : Professeur associé : 6 ans renouvelable. Professeur assistant en PTC : 2 ans renouvelable 2 fois.
Taux d’activité : 100
Lieu de travail : Université de Lausanne, bâtiment Géopolis, Lausanne
https://applicationsinter.unil.ch/inter/noauth/php/Po/pooffres.php?poid=3632&langage=8

====

4 - EN LIGNE :

• Cahier du CEDREF, "Intersectionnalité et colonialité"
https://cedref.revues.org/730
"Depuis plusieurs années déjà, le CEDREF travaille sur les questions de post-colonialité et dé-colonialité, ainsi que sur le thème de l’imbrication des rapports sociaux de classe, « race » et sexe. Les traductions publiées dans lesCahiers du CEDREF, le séminaire et surtout le colloque « Intersectionnalité et colonialité, débats contemporains », que nous avons organisé à l’université Paris7- Diderot le 28 mars 2014, prolongent cet effort visant d’une part, à ouvrir des espaces de réflexion et de dialogue avec des collègues du reste du monde, et d’autre part, à contribuer à faire connaître en France les débats dans ces domaines."
Pour toute commande des numéros du Cahier du CEDREF en version papier : Valérie Lowit, valerie.lowit@univ-paris-diderot.fr

• Kohl, "Rethinking Intersections. A MENA-centered Definition of Gender and Sexuality", n°1
Kohl : a Journal for Body and Gender Research كحل : مجلة لأبحاث الجسد و الجندر is a progressive, new journal on gender and sexuality in the Middle East, South West Asia and North Africa region. Kohl is a biannual, multilingual, open access, and peer-reviewed academic journal. It targets mainly, but not exclusively, graduate-level academics, fresh graduates, independent writers, activists, and researchers who are not affiliated with an academic institution. We also welcome submissions from seminal contributors in the field.
http://gsrc-mena.org/kohl/issues/

• "Dans les coulisses des archives : où sont les femmes ?"
Journée d’étude présentée par Pascale Barthelemy et animée par Michelle Perrot
24 janvier 2015
http://www.mnemosyne.asso.fr/mnemosyne/dans-les-coulisses-des-archives-ou-sont-les-femmes/

• ¿ Interrogations ?, "Penser l’intersectionnalité"
Fini le temps des théories globales. Depuis plusieurs dizaines d’années, les travaux en sciences humaines et sociales redécouvrent les vertus du “situationnel”’ : elles prennent le soin d’analyser les contextes pour faire ressortir la pluralité des conduites humaines et ainsi, favoriser leur compréhension. Pourtant, le risque du relativisme pèse. Comment forger des outils permettant de saisir le monde social si chaque situation est spécifique ? Le prisme de l’intersectionnalité est l’une des perspectives qui propose d’articuler les niveaux d’analyse “macro” (global) et “micro” (local) (Bilge, 2009).
http://www.revue-interrogations.org/Preface-no-20-Penser-l

• MAGE, "Les femmes dans le monde académique"
Colloque international
25, 26 et 27 mars 2015
Université Sorbonne Paris Cité
http://recherche.parisdescartes.fr/MAGE/Actualites/Femmes-dans-le-monde-academique

• Réponse de l’ARGEF à la consultation des programmes de l’école primaire
http://argef.hypotheses.org/172

====

5 - PUBLICATIONS :

• Raison Présente, "Genre et santé au travail", n°190, Nouvelles éditions rationaliste, 144 p., 15 euros. ISSN : 244.154.
Numéro coordonné par Roland Pfefferkorn et Hervé Polesi http://www.union-rationaliste.org/index.php/librairie/raison-presente/raison-presente-n-190-detail
Compte rendu :
http://lectures.revues.org/18537

• Fabian Fajnwaks, Clotilde Leguil, Subversion lacanienne des théories du genre, Editions Michèle, 168 p., 19 euros. ISBN : 978-2-8156-0020-0
Comment la psychanalyse lacanienne aborde-t-elle la question du genre ? La psychanalyse est-elle hétéronormative ? Quel statut le signifiant « femme » a-t-il en psychanalyse ? Comment peut-on à partir de la clinique analytique rendre compte du genre « neutre » comme nouvelle revendication et nouveau droit des sujets du XXIe siècle ? C’est à ces questions que des psychanalystes d’orientation lacanienne répondent dans cet ouvrage, en prise avec les débats qui préoccupent la société civile.
La psychanalyse partage avec les gender studies la dénaturalisation de la sexualité, mais ne se ramène pas pour autant à une simple déconstruction du genre en tant que norme sociale. En revenant sur les thèses des principaux auteurs des gender studies (Judith Butler, Monique Wittig, Gayle Rubin, Eve Kosofski Sedgwick, Didier Eribon, Eric Fassin, Marie-Hélène Bourcier), cet ouvrage s’attache à restituer le sens de l’orientation lacanienne en matière de genre, par-delà le malentendu qu’engendre la lecture de Lacan proposée par ces auteurs. Car si la cure analytique tourne tout entière autour de questions comme « qu’est-ce qu’être une femme ? », ou « comment être un homme ? », elle n’invite pas pour autant le sujet en analyse à se conformer à des normes de genre. 
Par-delà toute identification à un mode de jouissance qui peut être partagé par d’autres, par-delà toute appartenance à une communauté permettant au sujet de s’identifier à d’autres, la psychanalyse conduit chacun, dans sa solitude, à se confronter à un noyau de jouissance qui est aussi ce que Lacan a appelé « un réel ». 
Cet ouvrage, en répondant ainsi aux gender studies, tente de faire émerger les enjeux éthiques et politiques dont la psychanalyse lacanienne est porteuse.
http://editionsmichele.com/index.php?categorie=livre&id=61

• Marie-Laure Déroff, Thierry Fillaut (dir.), Boire : une affaire de sexe et d’âge, Presses de l’EHESP, 208 p., 18 euros. ISBN : 978-2-8109-365-8
Boire de l’alcool est un acte social avec ses normes, ses rites, ses codes, qui varient dans le temps et l’espace selon que l’on est un homme ou une femme, jeune ou vieux, ou que l’on appartient à telle ou telle catégorie sociale. Boire, surtout avec excès, est aussi l’objet de représentations qui induisent des politiques et des actions en direction des populations considérées à risque, en raison notamment de leur sexe ou de leur âge.
L’ambition de cet ouvrage collectif est de traiter de ces différentes dimensions en croisant les disciplines (sociologie, ethnologie, histoire, psychiatrie), les regards (genre et générations), les objets (buveurs et non-buveurs, usages et représentations) et les espaces (France, Irlande, Espagne). Dépassant les seules caractéristiques biologiques et physiologiques qui distinguent les hommes des femmes, les jeunes des adultes, il éclaire les manières dont les catégories de genre et d’âge opèrent dans la différenciation des représentations et des pratiques de consommation d’alcool.
Ce livre constituera un outil de réflexion pour les étudiants et les chercheurs, comme pour celles et ceux qui souhaitent prévenir les dommages sanitaires et sociaux des alcoolisations excessives.
http://www.presses.ehesp.fr/sciences-humaines-et-sociales/sociologie/collection-l-recherche-sante-social-r/Details/386/17/sciences-humaines-et-sociales/collection-recherche-sante-social/sciences-sociales/boire-une-affaire-de-sexe-et-dage.html

• Mia E. Bay, Farah J. Griffin, Martha S. Jones, and Barbara D. Savage, Toward an Intellectual History of Black Women, UNC Press, 320 p., 27,95 dollars. ISBN 978-1-4696-2091-6
Despite recent advances in the study of black thought, black women intellectuals remain often neglected. This collection of essays by fifteen scholars of history and literature establishes black women’s places in intellectual history by engaging the work of writers, educators, activists, religious leaders, and social reformers in the United States, Africa, and the Caribbean. Dedicated to recovering the contributions of thinkers marginalized by both their race and their gender, these essays uncover the work of unconventional intellectuals, both formally educated and self-taught, and explore the broad community of ideas in which their work participated. The end result is a field-defining and innovative volume that addresses topics ranging from religion and slavery to the politicized and gendered reappraisal of the black female body in contemporary culture.
http://www.uncpress.unc.edu/browse/book_detail?title_id=3635


Fédération de recherche sur le genre RING (FR 4120)
Bâtiment D - Salle 226
Université Paris 8
2 rue de la Liberté
93526 Saint-Denis - Cedex 02
01 49 40 73 49
genre.ring@univ-paris8.fr
http://www.univ-paris8.fr/RING

Haut de page

Fichiers de syndication :


Statistiques :


Le site contient 4383 articles

Info / contacts :


Navigation / Syndication :