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Diversité culturelle, genre et démocratie

Avant le 25 mai - Paris Sorbonne


Date de mise en ligne : [07-05-2014]



Mots-clés : culture | philosophie


Colloque international et interdisciplinaire organisé par le Centre de Philosophie Contemporaine de la Sorbonne EA3562 PhiCo (http://phico.univ-paris1.fr)

Organisatrices :

Sophie Guérard de Latour, Université Paris-1-Panthéon Sorbonne.
Catherine Larrère, Université Paris-1-Panthéon Sorbonne.
Judith Revel, Université Paris-1-Panthéon Sorbonne.

7-8 novembre 2014

Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne

Argumentaire :

Envisagés en tant que mobilisations sociales, le féminisme et le multiculturalisme semblent poursuivre des objectifs similaires : promouvoir la reconnaissance de groupes minorés en raison d’inégalités qui sont non seulement économiques et sociales mais aussi statutaires et symboliques. Dans un cas comme dans l’autre, l’enjeu consiste à politiser des questions reléguées jusqu’alors dans la sphère privée afin de rendre l’égalité démocratique plus inclusive. Pourtant, cette convergence apparente est souvent mise à mal par les tensions qui émergent manifestement entre les droits culturels et les droits des femmes. La perspective d’un « féminisme multiculturel » risque de s’évanouir dès que l’on prend au sérieux le problème des minorités à l’intérieur des minorités. Faut-il en conclure, avec Susan Moller Okin, que le multiculturalisme, s’il encourage le maintien de traditions patriarcales, est une politique qui nuit aux femmes membres des groupes ethniques ou religieux et que, de leur point de vue, l’assimilation à une culture libérale est une perspective préférable ? Ou bien faut-il rejeter ce type de justification au motif qu’elle présuppose la supériorité morale de la culture majoritaire sur les cultures minoritaires, confortant ainsi les préjugés stigmatisants à l’encontre des secondes ? Quelles politiques à destination des minoritaires convient-il dès lors d’envisager pour sortir du dilemme « féminisme Vs multiculturalisme », c’est-à-dire pour promouvoir l’égalité des genres sans cautionner des processus de normalisation culturelle ou d’ethnicisation des rapports sociaux ?
Le colloque international et interdisciplinaire Diversité culturelle, Genre et Démocratie propose d’interroger ces tensions à la lumière des travaux les plus récents en matière de féminisme envisagé depuis la perspective spécifique des minorités ethnoculturelles et religieuses. Son objectif est d’éclairer les différents niveaux de sens que prend la notion polymorphe de « culture » et leur articulation, lorsqu’on envisage la « diversité culturelle » au prisme du genre et de l’égalité démocratique.
Les propositions pourront ainsi envisager des questions d’ontologie sociale : de quelle(s) culture(s) est-il question lorsqu’on aborde la question des femmes membres de minorités ethnoculturelles et religieuses ? De quel(s) groupe(s) social s’agit-il exactement et comment les éléments liés au genre d’une part et à l’ethnicité d’autre part se combinent-ils pour le(s) former ?
Ces questions pourront être complétées par les réflexions et théories critiques, relatives aux processus de domination croisés que subissent les femmes membres de minorités et à leur remise en cause. Dans quelle mesure la révision des représentations culturelles que provoquent les contestations féministes favorise-t-elle la déconstruction des préjugés racistes et ethnocentriques ? Dans quelle mesure, au contraire, risque-t-elle de les renforcer ? Dans cette réflexion sur les relations interculturelles, faut-il accorder un rôle particulier à la dimension religieuse des identités culturelles, dans la mesure où elle cristallise régulièrement les tensions entre majorité et minorités, notamment en matière d’égalité des genres ?
Le colloque accordera enfin une place privilégiée aux modèles juridiques et politiques susceptibles de prendre en charge ce type d’inégalité ou de domination (égalitarisme libéral, capabilités, (non-) domination, intersectionalité, care, etc.). Il s’agira d’examiner les mérites et limites de ces diverses approches théoriques.
Les travaux issus des champs de la philosophie politique, de la théorie politique, des sciences politiques, de la sociologie, des cultural studies, des postcolonial studies sont les bienvenus. Une attention particulière sera portée au contexte national dans lesquels ces problèmes sont constitués et discutés.

Les propositions (de 1 000 mots maximum), accompagnées d’une courte bio-note, pourront être soumises en français ou en anglais.
Elles devront être envoyées à conference.dgd.2014@gmail.com avant le 25 mai 2014.

La réponse sera communiquée aux auteur.e.s fin juin 2014.

Conférencier.es invité.e.s :

Avigail Eisenberg, Département de Science Politique, Université de Victoria.
Eric Fassin, Département de Science Politique, Université de Paris 8-Saint Denis Vincennes
Nacira Guénif-Souilamas, Département de Sciences de l’Education, Université de Paris 8-Saint Denis Vincennes
Cécile Laborde, Département de Théorie Politique, University College de Londres.
Sandra Laugier, UFR de Philosophie, Université Paris 1-Panthéon Sorbonne
Eric Macé, Département de Sociologie, Université de Bordeaux 2-Victor Segalen
Sarah Song, Berkeley Law, Université de Californie.
Laurel Weldon, Département de Science Politique, Université de Purdue.

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