à l’université Paris 7
Organisé par Hélène Rouch, Elsa Dorlin, Dominique
Fougeyrollas
Le concept de genre n’a pas seulement établi une
distinction entre un sexe biologique (objet de la biologie et de la
médecine), donné de la nature, et un sexe social
(objet des sciences humaines et sociales), construit dans et par les
relations de pouvoir qu’implique la domination masculine. Il
a permis à la critique féministe des sciences de
contester la notion de sexe biologique et de sa
bicatégorisation, d’avancer que le sexe est
construit à partir du genre. Si les corps sexués
ne peuvent être appréhendés dans leur
matérialité même, y compris par la science, hors de leurs constructions historiques et sociales, les
modalités de ces dernières – discours,
normes, pratiques et techniques – changent : les
conflits, les résistances, les luttes
inévitablement générés par les rapports de pouvoir entraînent ces changements,
d’où des déplacements, voire des
mutations, des catégories de sexe et de genre que les corps anticipent ou subissent.
Cette position épistémologique et politique, nous
voudrions la mettre à l’épreuve de ce
qui constitue le point névralgique de la
bicatégorisation du sexe et du genre, à savoir le
rapport des corps à la reproduction sexuée,
notamment en ce qui concerne le rôle spécifique
des femmes dans la gestation. Nous souhaitons revenir sur des discours
et des pratiques – particulièrement dans les
domaines biologique, médical et juridique – qui,
malgré leur logique de préservation du "naturel", compris comme une
ontologie de la bicatégorisation des corps
sexués, ouvrent par leurs ambivalences et leurs
contradictions des possibilités de contestation, de
déplacements théoriques et de changement.
Jacqueline Mandelbaum (biologie/médecine, CHU Tenon) : Données
actuelles sur les nouvelles techniques de reproduction et le clonage
Bertrand
Guillarme (sciences politiques,
Paris VIII) : Procréation, droit et
équité : le cas des mères
porteuses
Hélène
Rouch (biologie, CEDREF-Paris
VII) : L’immunologie de la gestation : un
paradoxe ignorant de la différence des sexes
Béatriz
Preciado (philosophie,
université de Princeton) : Corps, genre et
techniques
Cynthia
Kraus (philosophie, université de Lausanne) : L’« anti-naturalisme féministe » : en finir avec la nature ou la nature en plus ?
Elsa
Dorlin (philosophie,
CERPHI) : Esclave et mulâtresse : mutation
de genre et procréation (XVIIIe siècle)
Pour tous
renseignements :
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