PU de Saint-Etienne, 208 p., 24 euros. ISBN 978-2-86272-603-8
De la fin du Moyen Âge aux premières décennies du xxe siècle, l’Europe et en particulier la France ont été le théâtre d’une gigantesque polémique sur la place et le rôle des femmes dans la société. Qu’elle soit feutrée ou violente, qu’elle prenne un tour sérieux ou cocasse, qu’elle en appelle aux raisonnements ou aux émotions, qu’elle s’exprime en traités, pamphlets, pièces de théâtre, romans, tableaux…, elle a porté sur à peu près tous les terrains, du pouvoir suprême aux relations amoureuses, en passant par le travail, la famille, le mariage, l’éducation, le corps, l’art, la langue, la religion… Loin d’être un « jeu littéraire », comme on l’a parfois dit, elle s’est développée en écho aux efforts concrets des acteurs et actrices de la société pour empêcher, ou au contraire pour permettre l’accès des femmes et des hommes aux mêmes activités, aux mêmes droits, aux mêmes pouvoirs, aux mêmes richesses, à la même reconnaissance. Et elle a durablement formaté nos sociétés et nos esprits quant aux manières de penser et d’organiser les relations entre les sexes.
Ce vaste pan de notre histoire est pourtant fort mal connu. C’est à son réexamen qu’invite le présent volume, premier d’une série qui remontera le temps vers les origines de cette controverse. Il s’attache à la période des Lumières et de la Révolution française, où l’on aurait attendu la remise en question du vieil argumentaire de l’infériorité féminine, mais qui ne donna lieu qu’à sa reformulation.
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