PU de Saint-Etienne, 424 p., 35 euros.
Vir bonus dicendi peritus, aurait dit Caton le Censeur : l’homme de bien est habile à la parole. Et la femme de bien ? Et les femmes, plus généralement, dans les sociétés qui leur refusent l’éducation ? À première vue, personne ne semble plus étranger que les femmes d’Ancien Régime à la rhétorique, cet « art de persuader par la parole » révéré depuis l’Antiquité. Rien ne semble davantage réservé aux hommes, qui l’apprennent dans les collèges, à côté de la grammaire et de la logique, avant de le mettre en pratique dans l’enseignement supérieur, la justice, le conseil…, professions exclusivement masculines. Et pourtant, du XVIe siècle aux Lumières, nombreux sont les témoins qui insistent sur l’éloquence remarquable de leurs contemporaines. C’est dire si cet ouvrage collectif, le premier en français à s’intéresser à une telle problématique, repose sur une gageure apparente : y aurait-il une forme d’éloquence féminine étrangère à la rhétorique ? Y aurait-il une rhétorique apprise ailleurs que sur les bancs des universités ?
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