Journées d’étude, 15 mars 2011, Toulouse - 16 mai 2011, Marseille
Présentation :
Dans les sociétés occidentales, la bio-médecine et la plupart des approches thérapeutiques, qu’elles s’intéressent aux aspects somatiques ou psychologiques, appréhendent le plus souvent la santé et la maladie à l’échelle de l’individu. Lorsque ces disciplines s’intéressent à la conjugalité, elles envisagent le couple comme un environnement favorable à la santé. Il a en effet été démontré que les personnes en couple sont globalement en meilleure santé et même qu’elles vivent plus longtemps. C’est le statut conjugal des individus qui est généralement interrogé, notamment par l’épidémiologie et la démographie, en tant que variable au même titre que l’âge, le sexe, la catégorie sociale, le niveau d’éducation, etc. D’autres approches, essentiellement sociologiques, s’intéressent quant à elles au rapport des individus vis-à-vis de la santé et de la maladie sous l’angle du genre et ont montré des différences significatives entre hommes et femmes dans l’appréhension et la gestion de la dimension sanitaire de leur existence. Les études sur le couple ont quant à elles exploré, du point de vue des normes et des pratiques, diverses dimensions de la sphère conjugale (tâches domestiques et travail, élevage des enfants, gestion de l’argent, sexualité, violence conjugale) ou des dynamiques conjugales (cycle de vie du couple, ruptures et conflits). Plus rares sont les recherches qui ont appréhendé le couple par le prisme de ses rapports à la santé et à la maladie.
A la croisée et dans la continuité de ces problématiques ces journées se proposent d’interroger la relation conjugale hétéro- ou homosexuelle à partir des enjeux autour de la santé et de la maladie. En effet, le couple peut être le lieu de l’élaboration de pratiques et de discours partagés sur la santé. Qu’est ce que la maladie et les questions de santé nous disent de l’organisation des relations au sein du couple ? La préservation de la santé est-elle un enjeu dans le couple contemporain ? Que change la maladie dans les relations de couple ? etc.
Ces journées s’adressent à toutes les disciplines en sciences humaines et sociales. Plusieurs situations peuvent être explorées, dont trois immédiatement évidentes.
Tout d’abord, en dehors de toute confrontation avec la maladie, le couple est un espace où se négocient des aspects importants de la santé. L’alimentation (négociation autour des repas, des régimes, de la qualité des aliments), le tabagisme (tentatives d’arrêt en commun du tabac), le sexualité (négociation autour de la prévention des risques sexuels), le sport, etc. sont autant de domaines où les couples mettent en œuvre des pratiques et élaborent des discours dont la toile de fond est la préservation de la santé.
Lorsque la maladie survient et lorsque l’un des membres du couple est atteint d’une maladie ou d’une pathologie, spécialement quand celle-ci est chronique (vih, cancer, alzheimer), la relation devient relation à trois. Le rôle du conjoint se transforme, la maladie est partie prenante des projets conjugaux, etc. La pathologie peut suspendre les conflits ou au contraire les engendrer.
Enfin, le couple ou la relation de couple, est l’échelle d’un certain nombre de « troubles » ou de « difficultés » (dysfonctions sexuelles, trouble de la relation conjugale) qui sont l’objet d’approches thérapeutiques (sexologiques, thérapie de couple). Dans cette optique ce n’est plus l’individu qui est conçu comme le support de l’affection mais la relation conjugale elle-même qui est envisagée comme pathologique.
Trois axes d’analyse principaux semblent particulièrement importants pour aborder ces questions : le genre, l’âge couplé aux cycles de vie du couple et la catégorie sociale d’appartenance.
Les propositions de communication, qui ne devront pas excéder 5000 signes, devront être envoyées avant le 15 octobre 2010 à David Michels (michels.david@gmail.com) et Jérôme Courduriès (jerome.courduries@gmail.com). Elles seront accompagnées d’informations sur les auteurs (nom, prénom, statut, rattachement institutionnel et coordonnées), comprendront un titre et présenteront la nature des matériaux utilisés. Elles seront ensuite examinées par le comité scientifique des journées.