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Aude Fauvel, "Les « folles » peuvent-elles être des femmes savantes ? (France et Grande-Bretagne, 1850-1920)"

18 juin - Paris Koyré


Date de mise en ligne : [16-06-2015]



Mots-clés : psychiatrie


Intervention dans le cadre du séminaire Femmes et savoirs : productions, circulation, représentations XVIIe-XXe

18 juin, de 14h à 16h30

Centre Alexandre Koyré (salle du 5e étage), 27, rue Damesme, Paris 13e

Présentation :

Dans le domaine médical, la psychiatrie est sans doute la discipline où il a semblé que les femmes avaient été le moins susceptibles d’avoir pu contribuer à la fabrique du savoir. De Phyllis Chesler à Lisa Appignanesi en passant par Elaine Showalter, pour de nombreuses historien.n.e.s, la psychiatrie apparaît comme la science sexiste par excellence, les spécialistes du psychisme ayant non seulement nourri les discours sur l’infériorité du « sexe faible », mais aussi très concrètement contribué à l’exclusion des femmes en acceptant d’hospitaliser les « malades » qui osaient aller contre les désirs de la gent masculine. Dans ce cadre, les patientes psychiatriques ont ainsi souvent été décrites comme étant les plus aliénées parmi les femmes, doublement disqualifiées dans le champ du savoir, puisque portant à la fois l’étiquette de femme et de folle.
Cet exposé visera à nuancer cette perspective. Car si cet examen d’une certaine victimisation des femmes par la médecine mentale est une veine utile et même nécessaire de l’historiographie, il n’empêche que cet angle d’approche a parfois restreint le regard et eu l’effet paradoxal d’éclipser le rôle que les femmes, et singulièrement les patientes, ont pu jouer dans cette histoire. Or il s’avère que les « folles » se sont essayées, parfois avec succès, à répondre aux médecins, influant ainsi sur la construction des savoirs et sur l’évolution des pratiques médicales. Comment les patientes ont-elles porté leurs voix dans l’espace psychiatrique ? Et, plus largement, comment penser le lien entre histoire des femmes, mouvements féministes et discipline psychiatrique ? C’est ce qu’on tâchera de cerner dans cet exposé, en comparant la façon dont les sociétés française et britannique ont différemment fait place à la parole des femmes aliénées.

Discutante :

Juliette Lancel

Aude Fauvel est rattachée à l’IUHMSP– Chuv/Unil – Lausanne, Suisse

Contact :

lancel.juliette@gmail.com

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