Atelier des doctorants en danse Centre national de la danse, Lyon/Rhône-Alpes
Jeudi 31 mai 2012
Atelier organisé avec le soutien du Centre national de la danse par :
Stéphanie Gonçalves, doctorante en histoire contemporaine, Université libre de Bruxelles.
Audrey Gouy, doctorante en histoire de l’art et archéologie, École Pratique des Hautes Études, et Université Ca’ Foscari, Venise.
Camille Paillet, doctorante en danse, Université de Nice-Sophia Antipolis.
Delphine Vernozy, doctorante en littérature française, Université Paris-Sorbonne (Paris 4).
Présentation :
Pour clore cette saison 2011-2012, nous aurons le plaisir d’être accueillis par le Centre national de la danse Lyon/Rhône-Alpes, le 31 mai 2012, pour questionner les rapports entre danse et genre.
Alors que les études universitaires en danse se sont développées à l’origine au sein des Gender Studies, nous proposons de réfléchir à la pertinence aujourd’hui pour la recherche en danse de ce concept de genre (gender). Ce concept vise en effet à repenser les catégories sociales, politiques et les relations de pouvoir à partir d’un questionnement sur l’identité sexuelle auquel, plus que tout autre art et parce que le corps est son moyen d’expression, il semble que la danse ne peut échapper.
Nous vous suggérons ci-dessous quelques pistes, mais toute autre proposition est la bienvenue.
1. La réflexion pourra prendre la forme d’un questionnement méthodologique :
- Le concept de genre invite à questionner le corps dans ses interactions entre données biologiques (corps sexué), marquages social, politique et identitaire (corps genré), pratiques et représentations sexuelles. Dès lors, le corps dansant semble être un lieu fertile d’exploration de ce concept.
. Que peut apporter l’étude de la danse aux recherches sur le genre ?
. Inversement, comment la prise en compte du genre peut permettre de renouveler l’approche de certains objets dans la recherche en danse, de susciter de nouveaux questionnements ?
- Dans quelle mesure la pluridisciplinarité propre aux études de genre peut-elle fournir des outils intéressants pour la recherche en danse ?
saison 2011/2012
2. S’intéresser aux rapports entre danse et genre invite également à une approche historique, culturelle et sociologique de la question, confrontant notamment les pratiques et les représentations :
- Il pourra s’agir de cerner l’évolution de la place de l’homme et de la femme dans le monde professionnel de la danse et dans la production chorégraphique, en interrogeant les pratiques.
. Comment agissent les rapports sociaux entre les sexes dans le milieu du travail de la danse (professionnalisation de la danseuse, aspects économiques du métier, relations de pouvoir entre chorégraphe et danseur...) ?
. Quel est l’impact des transformations sociales liées au genre sur les pratiques chorégraphiques ?
. Comment expliquer que certains mouvements ou pratiques soient réservés aux hommes ou aux femmes ? Est-ce en vertu de représentations culturelles, de critères esthétiques, ou en lien avec les possibilités techniques du corps ?
. Tout en étant le lieu d’une grande codification, la danse peut-elle aussi devenir un lieu de dépassement, de déplacement voire d’hybridation des stéréotypes de genre ?
. La danse peut-elle aller jusqu’à construire un « corps neutre », comme l’a ambitionné la post-modern dance, et effacer ainsi toute trace d’appartenance à un genre ?
Le sujet incite par ailleurs à interroger l’imaginaire propre à la danse, à travers les représentations culturelles et les discours qui le construisent.
. Comment la danse peut-elle se faire outil de diffusion des représentations et des stéréotypes associés aux normes de la féminité et de la masculinité ?
. Quelles répercussions cet imaginaire a-t-il sur l’histoire de la danse ? Dans quelle mesure les pratiques chorégraphiques agissent-elles sur les représentations, et inversement ?
. Quel rôle joue la danse dans la redéfinition des normes genrées qui travaillent la société ?
3. Le genre est enfin au centre de revendications idéologiques, politiques et sociales :
- Dans quelle mesure la danse se fait-elle le support de ces revendications ? À travers quelles pratiques et quels discours ?
On pourra s’interroger plus spécifiquement sur les liens entre danse et féminisme :
. Quelle est la place du féminisme dans le monde de la danse ?
. Comment expliquer que peu d’artistes de danse se revendiquent féministes ? Y a-t-il un écart entre ce refus de l’étiquette « féministe » et les pratiques ?
. Quelles conceptions du genre et du féminisme véhiculent les chorégraphes qui se déclarent féministes ?
Nous vous rappelons que ces ateliers, organisés depuis mai 2007, sont proposés aux doctorants disséminés au sein de différentes universités et dans des disciplines très variées. Elles permettent, dans une atmosphère d’échange et de collaboration, de débattre des difficultés méthodologiques rencontrées dans le travail de thèse. Les présentations sont avant tout des questionnements et non des communications abouties. Il nous semble particulièrement nécessaire d’insister sur cet aspect de “work in progress” : nous vous invitons à venir participer à notre réflexion commune en abordant vos doutes et vos difficultés. Les échanges seront encadrés par des chercheurs confirmés, présents pour enrichir et orienter la discussion.
Tous les jeunes chercheurs ayant la danse pour objet de recherche sont donc invités à répondre à cet appel, quelle que soit leur discipline.
Nous vous proposons quatre formats d’intervention :
. Intervention classique : 15 à 20 minutes de présentation individuelle autour d’une question méthodologique.
. Participation à une table de travail à partir d’une présentation individuelle sous forme d’un bref exposé de 10 à 15 minutes autour d’une question méthodologique.
. Dialogue : 30 minutes de dialogue entre deux doctorants (ou plus) autour d’un objet de recherche commun, mettant face à face des méthodologies de recherche différentes pour les interroger.
. Présentation d’une recherche pratique ou d’une conférence dansée : environ 20 minutes. Nous encourageons les dialogues interdisciplinaires autour des questions proposées !
Merci de nous faire parvenir vos propositions d’intervention, sous la forme d’un résumé de 2500 signes maximum, au plus tard le 24 avril 2012, uniquement à l’adresse suivante : doctorantsendanse@gmail.com
Nous vous rappelons qu’il n’y a pas de prise en charge des trajets des doctorants.