CECILLE (Centre d’Etudes en Civilisations, Langues et Lettres Etrangères, Université Charles de Gaulle-Lille 3, EA 4074) en partenariat avec le CRIDAF (Centre de Recherches Interculturelles sur les domaines francophones et anglophones, Université Paris 13, EA 453) co-organisent une journée d’études portant sur l’activisme international des femmes de 1945 à nos jours.
Cette journée s’inscrit dans le prolongement de la première journée d’études ‘Femmes du monde’ : l’activisme international des femmes au prisme des organisations nationales, du XIXe siècle à l’entre-deux-guerres’ organisée en mai 2011 par CECILLE dans le cadre de sa composante "Voix et voies de femmes".
18 novembre 2011
Présentation :
Cette seconde journée cherche à poursuivre la réflexion sur l’évolution du processus d’internationalisation de l’activisme des femmes et sur l’articulation entre les mobilisations féminines transnationales et les espaces nationaux et locaux. Actions locales, nationales et internationales féminines s’entrechoquent et s’alimentent mutuellement afin de bousculer les structures systémiques. Les internationales féminines, actives au sein des mouvements sociaux nationaux du milieu du XIXème siècle aux années 1930, ont contribué à la mise en visibilité de la question féminine. Dès la première assemblée générale des Nations Unies à Londres, les militantes internationales tracent leur feuille de route dans une lettre intitulée « An Open Letter to the Women of the World ». Fortes de leur contribution efficace dans l’effort de paix et de reconstruction, elles invitent les femmes à l’action à l’échelle nationale et internationale. S’inspirant également du rôle actif des leaders féministes au moment de la création de la Société des Nations en 1919, elles sont déterminées à investir les organisations internationales, telles l’ONU ou le Conseil de l’Europe, pour institutionnaliser la question des femmes. Face à la mondialisation, aux politiques néolibérales et à leurs impacts dans les sphères nationales, repris sous le concept de glocality par Peggy Antrobus, l’internationalisation du combat pour le droit des femmes se doit de jouer un rôle crucial pour le règlement des défis actuels.
Cet atelier cherche à comprendre dans quelle mesure les mobilisations des femmes ont consolidé une prise de conscience collective depuis 1945, et en particulier après les années 1960 (lors de congrès internationaux, informels ou institutionnels) et renforcé leur interaction, la comparaison de leurs situations respectives et de leurs revendications. Comment altérité et diversité identitaire, confrontations mais aussi solidarités dans la différence, mises en réseaux et alliances deviennent-elles sources de réflexion fondamentale et contribuent-elles à la conceptualisation de nouvelles revendications ? Quelles stratégies et techniques de lobbying ont-elles propulsé une expertise féminine reconnue ? Comment, au sein de ces espaces de rencontre, les organisations féministes ont-elles non seulement fait avancer le débat sur la question féminine mais ont-elles aussi offert une lecture critique des problèmes contemporains ?
Les axes qui seront abordés lors de cette seconde journée pourront porter sur les thématiques suivantes et s’attacheront à aborder la question de l’articulation des mobilisations trans- ou internationales avec les contextes politiques et institutionnels nationaux et de leur impact sur ces derniers :
. la mobilisation et travail coopératif entre femmes de diverses sphères (Marie-Hélène Lefaucheux pour la France ou Eleanor Roosevelt pour les Etats-Unis au moment de l’élaboration de la Charte des Nations Unies, l’interaction entre femmes dans les gouvernements et femmes de la société civile, femmes déléguées dans les conférences gouvernementales internationales) ;
. les influences réciproques opérées au sein des instances nationales et internationales spécialement dédiées aux femmes ;
. les séminaires féministes internationaux comme nouvelles structures d’opportunité de mobilisation des ressources, d’actions coordonnées pour la mise en visibilité et légitimation de nouvelles problématiques (conférences sur les femmes de l’ONU, conférences internationales sur la santé des femmes, conférences féministes sur l’environnement…) ;
. Le rôle et les stratégies de militantes ayant joué un rôle dans les relations internationales (promotion du changement social, économique, politique ou culturel) ;
. Les réseaux de communication informels et l’utilisation des nouvelles technologies et leur action à visée nationale et/ou internationale.
Les propositions de communication sont à adresser à Magali Della Sudda (Magali.DellaSudda@EUI.eu ), Fatma Ramdani (fatma.ramdani@univ-paris13.fr) et Philippe Vervaecke (philippe.vervaecke@univ-lille3.fr ) jusqu’au 15 octobre 2010. Nous envisageons de publier une sélection des contributions des deux journées sous la forme d’un ouvrage collectif.