pour le n°4 de la Revue Internationale d’Ethnographie
Coordinateur du numéro : Herilalaina Rakoto-Raharimanana
Université Lyon 1 – ÉSPÉ, Laboratoire Éducation, Cultures, Politiques (ECP)
Argumentaire :
Le schéma conceptuel de l’égalité s’appuie essentiellement sur trois piliers : l’égalité de droit, l’égalité des chances, l’égalité de fait. La problématique de genre ou plus exactement l’égalité entre les hommes et les femmes évaluée à l’aune de ces trois piliers conduit au constat selon lequel l’égalité de droit s’est globalement traduite en égalité des chances. Dans les faits subsiste néanmoins une inégalité plus ou moins prononcée voire très forte – selon les domaines, les lieux, les activités, etc. – entre les filles et les garçons, entre les hommes et les femmes.
Jusqu’à la fin de l’enseignement secondaire, les filles réussissent globalement mieux que les garçons et ont par exemple un niveau scolaire sensiblement égal à celui de leurs condisciples masculins en mathématiques. Néanmoins, les femmes qui s’engagent dans les formations d’ingénieurs et dans certaines formations scientifiques (mathématiques, physique, informatique, mécanique, etc.) sont minoritaires. Dans la sphère de l’emploi, on assiste encore à une structuration genrée des métiers et à l’existence de marquages sexués qui s’insinuent dans les formes du travail et dans les responsabilités voire dans le prestige attribué au métier même si quelques bastions masculins (droit, médecine, etc.) ont été conquis par les femmes depuis les cinquante dernières années. Dans la représentation nationale, nous avons 22,1 % de sénatrices en 2011 et 26,9 % de députées en 2012. Quant à la division du travail au sein des foyers, malgré une évolution significative ces dernières décennies, elle respecte assez fidèlement la division « traditionnelle » des tâches.
Cet appel à contributions de la Revue Internationale d’Ethnographie considère la problématique du genre dans l’éducation et la formation à travers trois « piliers » : l’enseignement, l’élève, l’enseignant.e. Son objectif est de réunir des articles traitant de ces trois « piliers » – de façon jointe ou disjointe – en mettant en évidence les dynamiques qui les relient à la question du genre et ce afin de renouveler les connaissances à l’aune des
Français « Quel(s) genre(s) ? Enseignement, élèves, enseignant.e.s. »
observations multisituées. Les contributions attendues émaneront de l’ethnographie mais pourront également relever des différentes disciplines issues des sciences humaines et sociales.
Ce numéro comprendra trois axes au sein desquels diverses thématiques seront développées :
Le premier axe sera consacré à la question de la transmission en situation d’interaction. Dans quelle mesure, les situations d’interaction au sein de l’école, au sein de la classe peuvent-elle constituer un poste d’observation pertinent pour appréhender la problématique du genre ? La transmission – mode de faire et d’agir – est-elle genrée ? Comment les processus de production des inégalités entre les filles et les garçons se construisent-elles et se renforcent- elles dans les interactions quotidiennes en classe ?
Le deuxième axe se focalisera sur le contenu des supports pédagogiques. Le contenu et l’utilisation des supports pédagogiques (ouvrages, CD/DVD, etc.) peuvent être des vecteurs d’inégalité entre les sexes et de dissymétrie dans leur représentation. Quelles sont les dynamiques qui sous-tendent ce constat ? Quels contenus par quel.le enseignan.t.e pour quel.le élève ? Comment ces derniers (textes, illustrations, etc.) sont-ils perçus et reçus par les élèves ?
Le troisième axe s’orientera vers les enjeux sociétaux à travers le continuum formation- emploi. L’« appropriation culturelle » qui s’opère dans l’école se prolonge-t-elle dans les autres sphères de la société ? Qu’est-ce que les élèves et les enseignant.e.s s’approprient ? Qu’est-ce qui se prolonge dans les autres sphères de la société ? Et comment s’effectue(nt) ce(s) prolongement(s) ?
Calendrier prévisionnel :
30 novembre 2013 : soumission des propositions d’articles (3000 à 5000 signes)
15 janvier 2014 : décisions d’acceptation/refus des propositions
31 mars 2014 : remise des articles
avril à juin 2014 : examen des articles par le comité de lecture et navettes pour les
propositions de modification.
fin juin 2014 : mise en ligne du numéro 4
Contact :
herilalaina.rakoto-raharimanana@univ-lyon1.fr