19 mars 2008, 8h30-18h30
Colloque organisé par Sophie KENNEL (PRCE Documentation, Université Robert Schuman) Jean-Michel UTARD (Maître de conférences HDR en Sciences de l’information et de la communication)
Chef du département Information-Communication
IUT Robert Schuman, Illkirch-Strasbourg
Département Information-Communication
72 route du Rhin BP 10315
67411 Illkirch cedex
Présentation :
La prise en compte de la variable des sexes dans la recherche tout comme
les approches théoriques qui explorent les relations entre sexes et
genres dans la construction des identités sexuées ont considérablement
enrichi la production des savoirs et transformé notre compréhension du
rapport des individu(e)s aux cultures et aux biens culturels. Nous
aimerions envisager ici les termes dans lesquels les dimensions sexuée,
genrée ou sexuelle sont mobilisées dans la construction des rapports des
adolescent(e)s à la culture, aux cultures et aux biens culturels.
En France, les pratiques culturelles ont fait l’objet d’études ciblées
ou compréhensives (Olivier Donnat, pour ne citer que le plus important)
au sein desquelles les catégories des jeunes et des adolescent(e)s ont
été analysées. Même si la variable des sexes est prise en compte, ce
sont les liens entre hiérarchies sociales et hiérarchies culturelles qui
ressortent le plus clairement, alors même que ces travaux en interrogent
déjà les limites. Bernard Lahire (2004, 2006) insiste sur le fait les
pratiques individuelles peuvent être éclectiques et ne pas répondre aux
logiques des groupes sociaux dans lesquels les individus évoluent ainsi
que sur les limites de l’homologie entre pratiques culturelles et
catégories sociales, sans pour autant remettre en cause l’importance de
ces dernières. Il interroge la place et le rôle du goût dans ces
pratiques afin d’examiner les autres raisons, contraintes ou conditions
qui peuvent également entrer en jeu. Sylvie Octobre, dans son étude d’un
groupe d’âge plus jeune que celui qui nous concerne ici, signale la
nécessité de ne pas se limiter aux données objectives de consommation,
mais d’appréhender également le sens qu’il faut donner à ces pratiques.
Dans ce cadre, nous serons attentifs aux rapports que les adolescent(e)s
entretiennent avec les représentations collectives de l’adolescence dans
leurs dimensions sexuées et les processus d’identification qu’elles
génèrent. Les « Cultural Studies » ont contribué à transformer les
conceptions que nous avions du rapport des individus aux cultures en
interrogeant les dimensions identitaires et les rapports de pouvoir et
de domination à l’œuvre dans les rapports des individus aux cultures
populaires et/ou de masse. Le rapport des adolescent(e)s aux cultures
semble un terrain privilégié de ces approches théoriques car elles
permettent de saisir l’articulation entre désir d’autonomie et
affirmation de goûts personnels, distanciation vis-à-vis des instances
de socialisation que sont l’école et les parents, et influence
grandissante des groupes des pairs avec leurs contraintes, leurs
hiérarchisations auxquelles les produits proposés par les industries
culturelles et relayés par les médias contribuent. Ainsi, Dominique
Pasquier (2005) interroge les changements dans « le rapport des jeunes
générations à la culture » et constate les limites de certaines
approches disciplinaires issues de la sociologie de la famille, de la
sociologie de l’éducation, et de la sociologie de la culture, à tout le
moins leur incapacité à saisir les formes de ce rapport, pour explorer
la construction de « signes de soi » dans les sociabilités adolescentes
très actives au travers, entre autres, de nouveaux modes de
communication. Hervé Glévarec dans Libre Antenne (2005) explore la
réception des radios par les adolescent(e)s, sans perdre de vue la
production de l’offre, et considère la question du type d’objet que
constituent pour les adolescent(e)s les « libres antennes ».
Dans ce contexte, nous serons attentifs à ce que diverses
conceptualisations en termes de pratiques, d’usages ou de réception
privilégient afin de comprendre la façon dont différentes approches
disciplinaires se sont saisies des questionnements soulevés par les
sexes et les genres dans la construction du rapport des adolescent(e)s à
la lecture, au cinéma, aux bibliothèques, aux livres, aux structures
d’animation.
Programme :
. 8h30-9h
Ouverture
Joseph ROLLER, Directeur de l’IUT Robert Schuman
Jean-Michel UTARD, Chef du département Information-Communication
Pascal MARQUET, Directeur du Laboratoire des Sciences de l’Éducation et
de la Communication (LISEC Alsace)
. 9h-9h20
Introduction à la problématique de la journée
Patricia Caillé, Maîtresse de Conférences en anglais, IUT de
l’Université Robert
Schuman, LISEC
. 9h20-10h15
« Pratiques culturelles des adolescents : petits arrangements avec le
genre ? »
Christine DETREZ, Maîtresse de Conférences en sociologie, ENS Lettres et
Sciences Humaines de Lyon
PAUSE 10h15-10h35
. 10h35-11h30
« Pratiques de lectures des grands collégiens : lectures par genres,
lectures des genres. »
Philippe CLERMONT, Maître de Conférences en littérature comparée, CeRF,
IUFM d’Alsace
Victor LEPAUX, Ingénieur d’Etudes Méthodes en sciences humaines et
sociales, MISHA-PRISME
. 11h30-12H25
« Salut les copains et la (dé)mobilisation des stéréotypes de genre »
Christopher TINKER, Senior Lecturer, Heriot-Watt University, Edimbourg,
Department of Languages and Intercultural Studies
REPAS 12h30-14h
. 14h-14h45
« Adolescents et bibliothèque : quels genres de fréquentation ? »
Claude POISSENOT, Maître de Conférences en sociologie, Univ. de Nancy
. 14h45-15h15
Table-ronde
Animée par Nassira HEDJERASSI, Maîtresse de Conférences en sciences de
l’éducation, LISEC, Université Louis Pasteur de Strasbourg
PAUSE 15h15-15h35
. 15h35-16h30
« Perceptions et attentes des adolescentes vis-à-vis des structures
d’animation situées en Zones Urbaines Sensibles (ZUP) »
Stéphanie RUBI, Maîtresse de Conférences en sciences de l’éducation,
Université de Nancy, LISEC
. 16h30-18h30
Projection débat du film "Jeunesse dorée" (1h25) de Zaïda GHORAB-VOLTA
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