Débats sur l’éducation des jeunes musulmanes (1858 - 1870) : le cas de l’école créée à Alger par Mme Luce"
Conférence de Rebecca Rogers (histoire de l’éducation, université Paris Descartes) est organisée dans le cadre du séminaire "Genre, politique, sexualité(s)".
Discutant : Omar Carlier, professeur d’histoire contemporaine à l’université Paris VII. Ce séminaire sera suivi d’un pot.
A la MSH de Paris, 54 bd Raspail, salle 015, 2e sous-sol, de 16 h 30 à 18 h 30.
Contacts : Christiane Veauvy, veauvy@msh-paris.fr et Monique de Saint Martin, stmartin@ehess.fr
Présentation :
En 1845, Véronique Eugénie Allix fonde à Alger une école pour jeunes filles musulmanes. Au bout de plus d’une année de réclamations, elle réussit à faire financer son institution par les autorités coloniales. Lorsque les français officialisent l’existence d’écoles arabes-françaises en 1850, l’école de Mme Allix, devenue Mme Luce, servira de modèle aux trois autres écoles féminines. La reconnaissance politique de son établissement est cependant mise en cause à partir de l’année 1858 dans un contexte de remaniements administratifs et avec l’arrivée au sein du Conseil général de notables musulmans. Les débats autour de l’institution entre 1858 et 1861, quand celle-ci est transformée en ouvroir, font surgir des questions concernant l’utilité de l’apprentissage du français pour les élèves indigènes, comme ses effets néfastes sur leur moralité. Il sera alors question d’intégrer la notion du genre dans l’examen critique de la "mission civilisatrice" en Algérie pour comprendre le sort fait à l’établissement de Mme Luce.