Maxime Forest soutiendra sa thèse de doctorat en science politique « Une analyse genrée du changement politique sur le terrain parlementaire. La chambre des députés de la République tchèque », sous la direction de Georges Mink, Directeur de recherches au CNRS (ISP- Paris Ouest),
le lundi 29 juin à 9h30, à l’Institut des Études Politiques de Paris, 56 rue des Saints Pères, Paris VII, en salle François Goguel.
Jury :
M. Pierre Muller, Directeur de recherches au CNRS (CEVIPOF)
Mme Jacqueline Heinen, Professeure émérite à l’Université de Versailles-Saint-Quentin, Rapporteure.
M. Didier Georgakakis, Membre de l’Institut universitaire de France, Professeur à l’IEP de Strasbourg, Chaire Jean Monnet de sociologie politique de l’Europe, Rapporteur.
Melle Alena Křížková, Institut de sociologie de l’Académie tchèque des sciences.
M. Georges Mink, Directeur de recherches au CNRS (ISP- Paris Ouest), Directeur de thèse.
La soutenance sera suivie d’un pot dans les locaux de Sciences Po.
Résumé :
Cette thèse retient pour hypothèse que les transformations intervenues depuis vingt ans en Europe centrale comportent une dimension genrée, en cela qu’elles modifient l’état des rapports sociaux de sexe, mais aussi que ces derniers ont contribué en retour à « façonner » les conditions du passage à la démocratie.
Privilégiant une entrée par les femmes ayant détenu un mandat parlementaire depuis 1990, sont d’abord étudiés l’engagement politique de la Révolution de velours à la démocratie de partis, la définition des ressources politiques pertinentes et la valence différentielle du genre dans un contexte de transformation. Une mise en perspective historique permet de saisir les effets de dépendance qui pèsent sur l’engagement des femmes et de les imputer au contexte post-socialiste ou à l’histoire plus longue.
Dans un second temps, l’analyse se focalise sur le travail de la chambre des députés du point de vue du genre. Elle se fonde sur une sociographie du personnel et du travail parlementaire, dans ses composantes communicationnelles, partisanes et législatives. Cette étape, qui vise à documenter de manière convaincante la dimension genrée du changement politique, s’appuie sur un volet quantitatif et une étude qualitative, sous forme d’entretiens avec une cinquantaine de député-e-s.
Enfin, les députées sont envisagées comme actrices de l’« européanisation ». À travers la contribution du parlement à l’élaboration des politiques d’égalité, les relations établies entre élu(e)s et ONG de femmes, et la perception du genre en tant que ressource/handicap politique, cette dernière partie définit les effets cognitifs de variables exogènes sur la dimension genrée de la transformation.