Editions Antipodes (Lausanne), Collection Regards anthropologiques, 360 p., 978-2-940146-90-1, 38 CHF / 25 €
A la fin des années 50 dans la région de Mytilène, le chef-lieu de l’île de Lesvos (nord-est de la Grèce), la mise au jour de tombes contenant des squelettes sans identité a suscité toute une série d’événements : rêves de la population environnante, miracles, apparitions. Très vite, des récits ont circulé, reconstituant la vie et les conditions du décès de ces inconnus (un massacre remontant aux premières années de l’occupation ottomane) et les instituant comme saints. Tout d’abord sceptique, l’Eglise locale a mené une enquête puis a entrepris les démarches officielles qui ont abouti à leur reconnaissance officielle et à la construction d’un monastère les célébrant, le Monastère Agios Rafaíl.
L’analyse suit les différents types de positionnement et de récits formulés par les actrices et acteurs sociaux et interroge les enjeux qui se sont formulés autour de la découverte (croyance, mémoire locale, développement touristique...). La perspective développée dans l’étude place le système de genre au centre du questionnement et souligne comment les rapports sociaux de sexe sont la clé de compréhension de l’organisation et de la réception du processus de « fabrication » de la sainteté.
Plus d’informations : http://www.antipodes.ch/info-saints.htm