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Genre et éducation

10 avril - Nantes


Date de mise en ligne : [03-04-2015]




Séminaire Inter-axes à Nantes « Genre et norme » 2015 - 2016

10 avril 2015 9h30 – 12h30

MSH Ange Guépin - allée J. Berque - Nantes

Interventions :

> Geneviève Pezeu, histoire, CERLIS, Université Paris-V- Descartes-Sorbonne. Comment l’État accompagne la création de classes mixtes dans le secondaire depuis la Première Guerre mondiale.
S’intéresser à l’histoire de la mixité scolaire, c’est interroger non seulement l’historicité des institutions scolaires, mais aussi celle du rapport entre les sexes dans la société. Des expériences de coéducation depuis le XIXème siècle ont permis une lente transformation de la vision des relations entre filles et garçons au sein des établissements scolaires publics. Cette évolution n’a pas la même temporalité selon les âges. Pour les élèves du secondaire, les adolescent-e-s, le principe de la séparation des sexes a été bousculé par la réalité. Depuis 1915 et jusqu’à la loi de réforme Haby de 1975 qui impose la mixité de sexe à tous les échelons du système éducatif, des textes ont été émis par le ministère pour cadrer les organisations éducatives mixtes. Un corpus de documents administratifs s’entrecroisent, se complètent et permettent de cerner les décisions prisent concernant la possibilité d’enseigner à des élèves des deux sexes dans une même salle de classe.
Dans le cadre d’une recherche doctorale intitulée « La mixité des sexes dans les établissements scolaires du secondaire, de la Première Guerre mondiale jusqu’aux années soixante, en France » une véritable enquête s’est imposée pour repérer le sens des différentes circulaires et lois concernant le mélange des élèves. Elle permet de voir comment les ministères de l’Éducation ont réagi, au coup par coup, pour répondre à cette évolution sociétale. Dans les années vingt et trente le pragmatisme économique et la pression sociale l’ont emporté sur le principe de la séparation des sexes. La création de classes mixtes s’est accélérée après la Seconde Guerre mondiale. Or, plutôt que de mener une politique de réflexion pédagogique pour accompagner la mixité de sexe, le ministère fait face à l’existant qu’il ne contrôle pas vraiment.
La communication se propose de présenter cette enquête effectuée aux Archives nationales, à savoir l’enchainement des différentes circulaires ministérielles ayant donné l’autorisation aux filles de fréquenter les mêmes bancs d’école que les garçons, depuis la fin de la Première Guerre mondiale jusqu’à la fin des années cinquante.
Geneviève Pezeu est professeure agrégée d’histoire et géographie.

> Isabelle Collet, sciences de l’éducation, Grife-ge, Université de Genève Faire vite et surtout : le faire savoir. Les interactions verbales en classe sous l’influence du genre
Quand on fait le bilan de la progression spectaculaire des scolarités des filles, à partir du moment où l’enseignement secondaire et les études supérieures leur ont été ouverts, nous nous retrouvons devant un paradoxe que la théorie de la reproduction peine à expliquer : si on considère que les groupes dominants utilisent l’école pour reproduire leur avantage, comme on peut le voir en ce qui concerne les inégalités sociales (Bourdieu et Passeron, 1964), comment rendre compte du fait qu’à l’école, le sexe dominé puisse se classer avant le sexe dominant ? (Duru-Bellat, 2008).
Or, cette réussite des filles sur le plan scolaire s’arrête aux portes des études supérieures. En effet, ces meilleurs parcours ne leur ouvrent pas la porte aux filières les plus sélectives puisqu’elles sont 27% en écoles d’ingénieurs (DEP 2012) et rentabilisent moins bien, à diplôme égal et quel que soit ce diplôme, leur bagage scolaire sur le marché du travail que ce soit en France ou en Suisse.
Nous avons voulu éclairer ce point à partir d’une recherche sur les interactions verbales en classe en observant 15 séances de cours de différentes disciplines au secondaire à Genève.
Isabelle Collet est Maître d’enseignement et de recherche en sciences de l’éducation, Groupe relations interculturelles et formation des enseignants – genre et éducation (Grife-ge) à l’Université de Genève et Présidente de l’Association de recherche pour le genre en éducation formation.

Contact :

lise.legal@univ-nantes.fr

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