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Colloque international

Penser la violence des femmes

17-18 juin - Paris Tolbiac


Date de mise en ligne : [03-06-2010]




Organisé par Coline Cardi, Geneviève Pruvost

Université Paris 7, Les Olympiades - Immeuble Montréal
105, rue de Tolbiac- 75013 - Amphi 46

Le titre de ce colloque international comporte volontairement une restriction sexuée. Phénomène indéniablement minoritaire en termes d’occurrence statistique, la violence des femmes, si elle a pu largement nourrir un imaginaire collectif peuplé de figures féminines violentes (héroïnes belliqueuses ou figures monstrueuses), reste en France une question très peu explorée dans le champ des sciences humaines et sociales. Pourtant la violence des femmes est un phénomène constant.

De la même manière que pour Durkheim, le suicide ou le crime, loin d’être
pathologiques, sont des phénomènes réguliers et dignes d’investigation sociologique, on voudrait montrer que l’accès des femmes à la violence légale et illégale constitue un levier pour analyser les rapports sociaux de sexe, d’une part, la violence et les normes de socialisation, d’autre part. Derrière l’usage par les femmes de la violence, se pose plus largement la question de la sexuation de la régulation et du maintien de l’ordre social.

L’organisation sociale repose en effet sur la mise en scène matérielle et symbolique d’une bipolarité qui distribue tâches et stéréotypes, opposant nature/culture, espace privé/espace public, donner la vie/donner la mort, force/faiblesse, virilité/féminité, sexe masculin/sexe féminin. Les femmes violentes contribuent à brouiller ces frontières, à instaurer un trouble qui est bien social et non pas seulement de l’ordre de l’exceptionnalité
historique ou clinique.

Les femmes violentes sont-elles des « cas » qui confirment la règle d’une socialisation différenciée ? Permettent-elles au contraire de mettre en évidence des organisations sociales, des moments historiques et des situations sociales régies par d’autres hiérarchies ? Se rejoue-t-il une « division sexuelle du travail » violent ? Quel traitement les sociétés
accordent-elles à la violence des femmes ? Le projet de ce colloque interdisciplinaire est de prolonger les recherches déjà engagées et d’ouvrir de nouveaux chantiers.

Programme :

Jeudi 17 juin - matin

Accès des femmes à la violence légale et illégale. Panoramas

Présidentes de séance : Rose-Marie Lagrave et Arlette Farge

. 9h00

Accueil des participant-e- s et ouverture du colloque.

> Coline CARDI, Sociologue, Université Paris 8-Saint Denis-CRESPPA-CSU et Geneviève PRUVOST, Sociologue, CNRS-CESDIP-UVSQ.
Penser la violence des femmes : perspectives théoriques et méthodologiques.

. 9h30

Entretien avec Arlette FARGE, Historienne, directrice de recherche, CNRS, EHESS.
Entretien mené par Coline CARDI, Rose-Marie LAGRAVE et Geneviève PRUVOST.

. 10h

Entretien avec Colette PARENT, Criminologue, professeure, Université d’Ottawa.
Entretien mené par Coline CARDI et Geneviève PRUVOST.

. 11h00

> Nicole DUFOURNAUD, Docteure en histoire, Ingénieure de Recherche, EHESS -
CRH-GRIHL.
Les dames « doi[ven]t avoir ceur d’homme » : une invitation à participer à
l’idéal féodal masculin du métier d’armes au XVIe siècle.
> Jane FREEDMAN, Professeure, Université Paris 8, CRESPPA-GTM.
Une violence « invisible » : les violences des femmes pendant les conflits armés et les (non)-réactions des organisations internationales face à ces violences.
> Camille BOUTRON, Sociologue, post-doctorante, IHEAL-CREDAL, associée à l’IFEA
La « terroriste », la « milicienne » et la « policière » : trois exemples de
l’implication des femmes à la violence armée au Pérou et de ses enjeux.
> Cédric LE BODIC, Ingénieur de recherche, GERMES-SHS, Nantes.
Peut-on penser la violence des femmes sans ontologiser la différence
des sexes ?

Jeudi 17 juin - après-midi

Les femmes engagées dans la violence politique

Présidente de séance : Dominique Godineau et Xavier Crettiez

. 14h00

> Jean-Clément MARTIN, Professeur émérite, Paris 1, Institut d’Histoire de la
Révolution Française.
De la violence des femmes dans la période révolutionnaire, un paradoxe
persistant.
> Guillaume MAZEAU, Maître de Conférences, Paris I, Institut d’histoire de la
Révolution française.
La baignoire et le couteau. Violence politique et construction du genre
autour de l’assassinat de Marat (13 juillet 1793).
> Quentin DELUERMOZ, Maître de Conférences, CRESC, Université Paris 13/
Nord.
Des femmes soldats sous la Commune de Paris : la légion des fédérées.
> Marie-Jo BONNET, Docteure en histoire, historienne d’art, écrivaine.
Violence symbolique, violence fantasmée, l’exemple de Violette Morris
(1893-1944), " femme scandaleuse".
. 15h20
Questions et débat, puis pause.
. 16h20
> Maritza FELICES, Assistant Professor, Department of Criminology, University
of Ottawa.
Des armes et des femmes : le stigma de l’utilisation de la violence à des
fins politiques.
> SoniaDAYAN-HERZBRUN, Professeure émérite, Université Diderot-Paris7,
CSPRP.
Femmes du Liban et de la Palestine dans la lutte armée.
> Violaine BARADUC, Master 2 d’anthropologie, EHESS.
La politique du singe au Rwanda. Les femmes génocidaires et la parole.

Vendredi 18 juin - matin

Violences interprofessionnelles, urbaines et traitement judiciaire

Présidence de séance : Colette Parent et Marie-Elisabeth Handman

. 9h

> Marie-Amélie BOURGUIGNON, Aspirante et Aude MUSIN, chargée de recherches,
F.R.S.-FNRS, CHDJ, CEMA, UCL, Belgique.
Solidarité familiale et sociabilité féminine : la violence des femmes dans les villes médiévales. Le cas de Namur et Valenciennes (14e-16e siècles).
> Clara CHEVALIER, Master II d’Histoire, EHESS, Paris.
Des émeutières passées sous silence ? L’invisibilisation de la violence
des femmes au prisme du genre.
> David NIGET, Chercheur post-doctoral, CHDJ, UCL, Belgique.
De l’hystérie à la révolte. L’observation médico-pédagogique des jeunes
délinquantes dans la Belgique de l’Après-guerre (1945-1965).

. 10h

Questions et débat.

. 10h30

> Thomas LEONARD, Doctorant en science politique, CERAPS - Lille 2 et
Maxime LELIEVRE, Master 2 sociologie, GRS - Lyon 2 / ENS-Lsh.
Quand les femmes sont "dangereuses" et les hommes de "bons pères au
foyer" : les conditions de la subversion des rôles genrés lors des jugements en comparution immédiate.
> Dominique DUPREZ, Directeur de recherche en sociologie, CNRS-Clersé-Meshs,
Université de Lille 1.
Comment parlent-elles de la violence ? Récits de jeunes filles brésiliennes
engagées dans des activités criminelles.
> Nehara FELDMAN, Chercheuse associée au CSE.
La violence des femmes : acte subversif ou produit dérivé de leur oppression ? Questionnement autour de la violence domestique des femmes à partir des
données recueillies dans un village de la région de Kayes (Mali) et à Bamako.
> Clotilde LEBAS, Doctorante en anthropologie, EHESS-IRIS.
Privée et politique ? La violence des femmes en question.
> Vanessa WATREMEZ, Doctorante, travail social, Univ. Laval de Québec/CRI-VIFF.
Recension des écrits sur la violence dans les relations lesbiennes.

Vendredi 18 juin - après-midi

Figuration et défiguration des femmes violentes

Président de séance : Eric Fassin

. 14h

> Fabienne GIULIANI, Doctorante en Histoire, ATER, Université Paris 1-
Panthéon-Sorbonne, CRHXIXE.
L’impossible crime. Imaginaire et pratique de l’inceste féminin dans la
France du XIXe siècle.
> Martine KALUSZYNSKI, Historienne et politiste, chargée de recherche, Pacte-
CNRS, IEP Grenoble.
Genèse d’un savoir, genèse d’une construction. La criminologie ou la
naturalisation du regard sociologique. La femme (criminelle) sous le
regard du savant.
> Fanny BUGNON, Doctorante en Histoire, CERHIO d’Angers.
Entre stigmatisation et dépolitisation : à propos des femmes d’Action
directe.
> Raphaëlle GUIDEE, Maîtresse de conférences, littérature comparée, FoReLL,
Université de Poitiers.
Figures politiques de la violence féminine dans le roman contemporain
(Philip Roth, Toni Morrison, Graham Swift).

. 15h20

Questions, débats, puis pause.

. 16h20

> Dominique LAGORGETTE, Maîtresse de conférences, Sciences du langage,
Linguistique française, Université de Chambéry, IUF.
Le continuum entre sorcières et militantes dans les représentations
culturelles (tricoteuses, pétroleuses, passionaria d’Action Directe).
> Elsa DORLIN, Maîtresse de conférences, philosophie, Université Paris 1.
Les films de Girl gangs : violence collective, violence politique.
> François-Xavier MOLIA, Maitre de conférences, cinéma, FoReLL, Université
de Poitiers.
Qu’est-ce qu’une femme ? Violence et identité féminine dans la saga
Terminator.

. 17h20

Questions, débats et synthèse.

Contacts :

Cardi.coline@gmail.com

Geneviève.pruvost@free.fr

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