PU de Franche-Comté, 248 p., 12 euros. ISBN : 978-2-84867-468
La bisontine Jenny d’Héricourt, auteure en 1860 de la Femme Affranchie, donne son titre à ce recueil de travaux menés sur la capacité des Franc-Comtoises de toutes époques et de tous milieux à franchir les frontières qui n’ont cessé de les assigner à une place fixe. Le déplacement devient ainsi le paramètre d’un autre positionnement possible des femmes dans l’histoire.
Qu’il s’agisse d’une nonne rebelle ou d’une épouse supposée criminelle, d’un savoir-faire de paysanne ou du réseau social d’une duchesse, chacune d’elles tente d’échapper à l’autorité, même si leurs lignes de fuite finissent souvent par les piéger. À l’inverse, les travaux de terrassement que réalisent les fillettes à l’époque moderne, ouvrent une perspective sur des façons de construire un ailleurs en un lieu, passerelles qui de concrètes à symboliques configurent aujourd’hui encore le désir des femmes d’exister en société. Entre coiffer Hillary Clinton, transmettre la théorie fouriériste, et enquêter sur le genre sexué des peintures de Courbet, se dessine une autre réalité pour les femmes là où elles vivent, et qui façonne le mouvement créateur d’une position mobile et mobilisatrice.
Comme sources directes d’une historiographie à élaborer sur un vécu féminin local, viennent aussi s’ajouter des témoignages contemporains, qui permettent de comprendre comment s’opère l’affranchissement des femmes à la lisière de leurs cheminements entre domaines public et privé, d’abord à l’usine Lip en 1973, puis au Festival International des Cinémas d’Asie à Vesoul, ou encore à travers le geste qui sculpte des visages d’autrefois.
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