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SOMMAIRE :
1 - COLLOQUES :
• "Conciliation vie professionnelle-vie familiale : du côté des pères", 19 juin, Paris 1
• "Féminismes et guerres du sexe. Autour de Gayle Rubin", 21 juin, EHESS
• "Des nourrices aux banques de lait : commerce, économies du don et échanges symboliques autour des substituts du sein maternel", 26-27 juin, Genève
• "Pour une histoire genrée de l’Europe", 27-28 juin, Paris
• Gayatri C. Spivak, "Get a Grip on Gender ? Saisir le Genre ?", 10 juillet, Paris INHA
2 - SEMINAIRE :
• "Santé et travail enseignant", 18 juin, Paris Pouchet
3 - APPELS A CONTRIBUTIONS :
• Avant le 15 juillet, "Les frontières au prisme du genre : ancrages du genre et genre des lieux", Marseille
• Avant le 15 juillet, "Le genre : quel défi pour la psychiatrie ? Biologie et société dans les classifications et la clinique", Paris
• Avant le 30 octobre, "Sur la pornographie", revue Regards sociologiques
• Avant le 30 juin, "Analysing the political economy of household services in Europe", Paris Sciences Po
• Avant le 20 août, "Gender and consumer cultures in late- and post-authoritarian Greece, Spain and Portugal, 1960s–1980s"
4 - THESE :
• Abir Kréfa soutiendra sa thèse de sociologie intitulée "Activités littéraires et rapports sociaux de sexe. Le cas des écrivains tunisiens", 21 juin, Lyon 2
5 - FORMATIONS :
• Master "Genre et développement", Paris Diderot
• Master "Genre, politique et sexualité", EHESS
6 - EN LIGNE :
• Fédération RING / GIS Institut du genre, "Pour en finir avec les fantasmes en tous genres", Libération du 11 juin
• Mathieu Trachman, "Genre : état des lieux. Entretien avec Laure Bereni"
• Najat Vallaud Belkhacem, "La théorie du genre n’existe pas !"
• Appel à la constitution d’un répertoire en études de genre en Belgique
• Françoise Guillemaut, "Genre et post-colonialisme en Guadeloupe"
• Dorothée Serges, "Stratégies matrimoniales entre migrantes brésiliennes et envoyés métropolitains, où les effets du postcolonialisme sur les rapports de domination en Guyane"
• Martine Kubala-Dubois, "Le statut des études féministes et des études sur le genre, en France, entre scientificité remise en cause et institutionnalisation difficile"
• Centre des Archives du féminisme, Fonds Catherine Deudon et Benoîte Groult
7 - PUBLICATIONS :
• Cahiers du genre, "Rétrospectives"
• Monique Selim, Hommes et femmes dans la production de la société civile à Canton
• Cahiers d’études africaines, "Masculin pluriel"
• Patrick Pharo, Ethica erotica. Mariage et prostitution
• L’Esprit Créateur, "Transgender France"
• Florence Rochefort, Éliane Viennot (dir.), L’Engagement des hommes pour l’égalité des sexes. XIVe-XXIe siècle
• Modern & Contemporary France, "Maghrebi-French Sexualities"
• Christine Morin-Messabel et Muriel Salle (dir.), A l’école des stéréotypes. Comprendre et déconstruire
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1 - COLLOQUES :
• "Conciliation vie professionnelle-vie familiale : du côté des pères"
Journée d’études par l’Institut d’études démographiques (Idup) - Université de Paris 1
19 juin 2013 de 14h00 à 17h30 Salle 1 (escalier M - 1er étage) – Université Paris 1 Sorbonne 12 place du Panthéon – 75005 Paris
Présentation :
La promotion de la co-parentalité dans les politiques familiales conduit à interroger l’évolution de la paternité. De nouvelles normes se diffusent peu à peu pour des pères plus présents, davantage disponibles et partageant les tâches parentales de soins et d’éducation. Ce rapport à la paternité des hommes interroge, de fait, également leur rapport à l’emploi. C’est pourquoi il paraît particulièrement intéressant, aujourd’hui, au moment même où des projets visant à susciter davantage l’implication paternelle auprès des enfants par des dispositifs tels que congés paternité et congés parentaux sont discutés, de s’intéresser à la conciliation du côté des pères.
Au regard des données de travaux de recherche et du recueil de témoignages d’acteurs impliqués dans la parentalité masculine au travail, on s’interrogera dans ce séminaire sur la manière dont les hommes s’approprient des dispositifs dits de conciliation et composent avec la norme au travail. À cet égard, la forte prégnance des normes « traditionnelles » qui régissent encore les comportements des hommes et des femmes dans la sphère familiale et professionnelle, les contraintes liées à l’exercice d’une profession ou d’un métier exigeant un fort investissement temporel et psychologique, l’ampleur des normes de genre dans le rapport au travail seront examinées comme des niches de résistances
à de nouvelles pratiques familiales et professionnelles.
Programme :
. 14h00 : Introduction Sandrine Dauphin (Cnaf)
. 14h15 : Paternité et rapport à l’emploi Présidence : Renaud Orain (Université Paris 1)
Les hommes et le temps partiel
Mathilde Pak (Dares) Les pères en congé parental à temps partiel
Danielle Boyer (Cnaf) Les dispositifs pour les pères en entreprises
Delphine Brochard et Marie-Thérèse Letablier (Université Paris 1) Les pères en solo
Agnès Martial (Ehess)
. 16H15-17H30 : Table ronde – Les entreprises face à la paternité
Animation : Philippe Georges (Igas) François Fatoux (Observatoire de la responsabilité sociale des entreprises)
Bruce Roch (directeur de la Responsabilité Sociale et Environnementale, Adecco Groupe France, et président de l’Afmd)
Olga Trotsiansky (mairie de Paris, Adjointe au Maire de Paris, chargée de la solidarité, de la famille et de la lutte contre l’exclusion)
Inscriptions :
evelyne.rassat@cnaf.fr
• "Féminismes et guerres du sexe. Autour de Gayle Rubin"
Journée organisée par Eric Fassin (Iris, Paris 8) avec le soutien de l’Iris et du Centre d’études féminines et d’études de genre de Paris 8
EHESS, Amphi. F. Furet,
105 bd. Raspail 75006 Paris
21 juin 2013
Présentation :
Dès 1975, dans « Marché aux femmes », Gayle Rubin posait les bases théoriques, dans le cadre d’une anthropologie féministe, d’une articulation entre sexe et genre. En 1984, avec « Penser le sexe. Pour une théorie radicale de la politique de la sexualité », elle révisait son analyse en autonomisant cette dernière par rapport au genre.
C’était dans le contexte des « guerres du sexe » (sex wars) qui déchiraient alors le féminisme aux États-Unis autour de la prostitution, de la pornographie, mais aussi des relations sado-masochistes et des rôles butch / femmes. Une politique « pro-sexe » s’érigeait alors en réaction contre un féminisme défini en priorité par la question de la violence envers les femmes. Gayle Rubin refusait ainsi de réduire la sexualité à la domination, pour continuer d’y voir au premier chef un lieu d’émancipation.
Ces « guerres du sexe » n’appartiennent pas seulement à la culture étatsunienne, ni uniquement au passé. Ces conflits dont la sexualité est l’objet continuent de définir la politique féministe aujourd’hui, en France et ailleurs. Gayle Rubin revient donc sur l’actualité de cette histoire, qui continue de nourrir son travail, et son œuvre servira de point de départ pour cette journée d’études.
Gayle Rubin est aujourd’hui professeure à l’Université du Michigan (anthropologie, Women’s Studies, et Littérature comparée). Ses textes principaux ont été recueillis en anglais sous le titre Deviations. A Gayle Rubin Reader (Duke University Press, 2011), et en français par Rostom Mesli sous le titre : Surveiller et jouir. Anthropologie politique du sexe (EPEL, 2010). Elle achève un ouvrage consacré à son enquête ethnographique sur la communauté cuir chez les gays de San Francisco.
Infos et programme :
http://iris.ehess.fr/document.php?id=1694
• "Des nourrices aux banques de lait : commerce, économies du don et échanges symboliques autour des substituts du sein maternel"
Journée d’étude
Université de Genève, 26- 27 juin 2013
Programme :
http://www.unige.ch/rectorat/maison-histoire/actualites-1/colloques-seminaires/journee26juinNourrices.pdf
Contact :
communication@unige.ch
• "Pour une histoire genrée de l’Europe"
Journée d’étude organisée par l’axe "Genre" du LabEx "Ecrire une histoire nouvelle de l’Europe"
Institut historique allemand, Paris
8 rue du Parc Royal, 3e
27 et 28 juin
Présentation :
La première manifestation de l’axe « Genre » du LabEx EHNE souhaite réunir les chercheurs.ses qui, les premiers.ères, ont posé les jalons d’une étude des Européennes, dans certains cas avec une approche comparatiste à l’échelle du continent. Cette journée d’étude sera l’occasion de croiser la littérature existante européenne et nord-américaine, portant sur différents pays européens. Elle sera l’occasion de réfléchir ensemble à l’écriture d’une histoire genrée de l’Europe. Cette réflexion pourra s’articuler autour des questions suivantes : quels ont été les effets de genre dans la façon de penser et de construire l’Europe ? Que signifie être Européen.ne.s et comment vit-on en Europe selon qu’on soit femme ou homme ? Le prisme du genre permet-il de faire apparaître « plusieurs » Europes ? Les frontières culturelles ou religieuses qui traversent le continent ont-elles des répercussions sur l’histoire du genre, sur les normes imposées aux femmes et aux hommes ? D’un point de vue épistémologique, on pourra poser la question de l’influence des différents courants scientifiques sur la lecture d’une histoire genrée de l’Europe.
Programme :
http://genreurope.hypotheses.org/40
Contact :
delphine.diaz@paris-sorbonne.fr
• “Gayatri C. Spivak, "Get a Grip on Gender ? Saisir le Genre ?"
Conférence de Gayatri C. Spivak (Columbia University New-York) dans le cadre de l’Atelier Genre Condorcet - École d’été Genre Condorcet "Le Genre : Engagement et Reflexivité" (9-11 juillet 2013)
10 juillet 2013 de 14h à 16h
Salle Vasari
À l’Institut National d’Histoire de l’Art
6 rue des Petits Champs 75002 Paris
Contacts :
violaine.sebillotte@univ-paris1.fr marie.buscatto@univ-paris1.fr marianne.blidon@univ-paris1.fr sebastien.roux@cse.cnrs.fr
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2 - SEMINAIRE :
• "Santé et travail enseignant"
Séance du séminaire « Le genre du mal être au travail »
avec le soutien du DIM Gestes, de la MSH Nord et de l’ANACT
séminaire organisé par le CRESPPA-GTM sous la responsabilité de Régine Bercot
au CRESPPA, 59-61 rue Pouchet - Paris 17
Séance 9, mardi 18 Juin 2013, 14h-18h salle des conférences
Intervenantes :
> Dominique Cau-Bareille, maître de conférences en Ergonomie à l’Institut d’Etudes du Travail de Lyon, Université Lyon2, Laboratoire de Recherches de Education, Cultures, Politiques, Dominique.Cau-Bareille@univ-lyon2.fr
"« Tenir jusqu’à à la retraite » dans le milieu enseignant : une fragilisation des équilibres entre sphères de vie"
Cette communication présentera les résultats d’une recherche empirique achevée il y a 2 ans. Elle se positionne dans une approche ergonomique des situations de travail.
Cette communication porte sur les fins de carrière chez les enseignants dans deux niveaux scolaires : primaire et secondaire. Financée par le Conseil d’Orientation des Retraites Français, cette recherche s’inscrit dans le cadre d’une réflexion plus générale sur les désirs précoces de sortie professionnelle dans ces métiers (30% des enseignants du premier degré quittent le métier avant d’avoir atteint l’âge de la retraite). Ces départs prématurés vont à l’encontre des dispositifs incitatifs visant à allonger la durée d’activité professionnelle pour financer les retraites et interrogent les caractéristiques de l’activité de travail, les formes de pénibilité du travail.
Notre objectif était de comprendre le lien entre ces départs, les conditions de travail et le vécu de l’activité de travail en fin de carrière. Quels sont les facteurs qui participent à ces décisions de rester ou quitter le métier ? Ces décisions sont-elles liées uniquement aux conditions de travail ou doit-on intégrer une problématique de santé plus large ? Quelles sont les difficultés rencontrées par les enseignants ? Les problèmes se posent-il de la même manière selon le niveau scolaire, selon les modes d’organisation du travail, le type de jeunes accueillis, le type de curricula … ? L’activité en fin de carrière nécessite-t-elle de revoir les équilibrages entre sphères de vie, l’articulation entre temps personnels, familiaux et professionnels élaborés jusqu’alors ? Ces stratégies de régulations sont-elles les mêmes chez les hommes que chez les femmes ?
> Juliet Jarty, maîtresse de conférences en sociologie, Université de Toulouse 2 - CERTOP-CNRS
jarty@univ-tlse2.fr
" « Ça peut paraître fou mais c’est un fait, je cours tout le temps ». Expériences genrées d’une usure improbable dans le travail enseignant"
L’expérience féminine de la "conciliation" entre vie professionnelle et vie familiale est reconnue comme "maudite" (Périvier et Silvera). Mais est-il possible de souffrir de la "conciliation" dans un emploi réputé si compatible avec la gestion d’une famille, tel que l’enseignement du second degré ? Postulant les modalités d’imbrication des différentes sphères de vie comme indicateur de la santé au travail, cette communication proposera un éclairage sur les dimensions genrées de l’exercice d’un métier. Il s’agira d’interroger le rapport au travail, à la carrière professionnelle en articulation avec le rapport au "hors travail" des hommes et femmes enseignant-e-s. J’introduirai, en contrepoint des observations menées en France, une analyse comparative avec les expériences espagnoles et soulevai ainsi l’impact différencié des cultures professionnelles enseignantes sur la division sexuelle du travail et, in fine, sur le stress et l’usure des enseignantes en emploi.
Contact :
regine.bercot@gtm.cnrs.fr
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3 - APPELS A CONTRIBUTIONS :
• Avant le 15 juillet
"Les frontières au prisme du genre : ancrages du genre et genre des lieux"
Journée d’études organisée par EFiGiES - atelier Aix-Marseille
Vendredi 22 novembre 2013 à Marseille
Résumé :
La notion de genre, en affirmant la dimension sociale des identités sexuées a permis de repenser la personne en son entier. Cette dernière a pu être conçue comme un ensemble complexe et articulé de relations et de rôles sociaux. Le couple dichotomique masculin/féminin, et avec lui d’autres oppositions structurantes, se révèlent être des entités historiquement changeantes dont les frontières ne cessent d’être retravaillées. A la croisée de la tradition interactionniste et des études de genre, la journée d’étude organisée en 2012 avait permis d’illustrer la fécondité du concept de genre pour interroger les grands partages sociaux. Le genre constitue un exemple de frontière sociale particulièrement prégnante, et un concept analytique permettant de voir autrement les frontières, quelles qu’elles soient. Pour nous, lire la notion de frontière au prisme du genre, c’est tenir ensemble trois propositions :
. l’existence d’une frontière est toujours relative, et tributaire d’un processus : aucune frontière n’est donnée une fois pour toute ;
. les frontières sont le fruit d’activités collectives : les gens font et défont sans cesse diverses frontières sociales, par des opérations à la fois matérielles (répartir, organiser, ordonner les êtres et les choses) et discursives (assigner ou contester une place) ;
. étudier une frontière ce n’est pas chercher une ligne de démarcation fixe et univoque, mais prendre en compte un espace, une « zone frontière » dans laquelle, souvent, les partages dichotomiques s’avèrent problématiques.
Les communications discutées lors de la première journée « Les frontières au prisme du genre », en mars 2012 (http://efigies-ateliers.hypotheses.org/923), ont permis de décrire comment les activités sociales travaillent des partages en partie instables et marqués par des zones de flous. Par l’élaboration d’un regard raciste et sexiste dans les sciences médicales françaises, par la négociation des statuts juridiques dans le quotidien de couples palestiniens, ou par le jeu entre parenté et amitié dans la succession des rites matrimoniaux au Mexique, actrices et acteurs sociaux manipulent le partage dichotomique masculin/féminin.
Annonce :
Afin de poursuivre notre réflexion, nous souhaitons organiser une deuxième journée EFiGiES. Il s’agira cette fois de faire travailler la métaphore de la frontière à partir du registre spatial sur lequel elle s’appuie : comment les frontières sociales contribuent-elles à découper ou unifier des territoires ? comment les partages géographiques ou leurs représentations alimentent-ils les frontières sociales ? Nous souhaitons donc réunir des communications autour des thèmes suivants :
. Comment le genre contribue-t-il à produire l’espace ? La différence de sexe participe à modeler à la fois matériellement et symboliquement l’espace. Quels sont les effets de la division sexuelle du travail sur l’aménagement des lieux ? Comment le genre soutient-il l’existence de mondes imaginés ? De quelles façons et avec quels effets certains espaces se voient-ils investis de connotations genrées ?
. Comment l’espace modèle-t-il le genre ? L’ancrage spatial des pratiques sociales dans des lieux, des sites, des territoires, des parcours ou des trajectoires participe à la production, tangible et symbolique, d’un système binaire lié au genre. Que nous aident à penser les mécanismes de ségrégation sexuelle de l’espace ? De quelles manières les mobilités géographiques engagent-elles le genre ? Comment les enjeux géopolitiques mobilisent-ils le genre ?
Nous souhaiterions que chaque contribution insiste sur la dimension spatiale des analyses présentées, et examine la question de la (re-)production ou de la transformation du genre sur le terrain étudié. Nous sommes également intéressé-es par des interventions proposant une critique explicite du cadre esquissé ici, à partir d’autres approches théoriques.
Modalités de soumission :
Les propositions d’intervention (une à deux pages dans lesquelles seront explicités le contenu de l’intervention, l’objet empirique, la méthode d’enquête ainsi que quelques repères théoriques) sont à envoyer à efigies.aixmarseille@gmail.com avant le 15 juillet 2013.
http://efigies-ateliers.hypotheses.org/1249
• Avant le 15 juillet
"Le genre : quel défi pour la psychiatrie ? Biologie et société dans les classifications et la clinique"
Colloque
2 - 3 décembre 2013 à Paris (à confirmer)
Comité scientifique (participants au projet « défi genre » 2013 du CNRS) :
Silvia Chiletti, Centre Alexandre Koyré UMR 8560, Paris
Francesca Arena, Telemme, Aix Marseille Université
Irène François, CHU de Dijon/Université de Bourgogne
Jean Christophe Coffin, Paris Descartes/Centre Alexandre Koyré UMR 8560
Résumé :
Les derniers débats sur le genre, à l’occasion de la nouvelle sortie de la cinquième édition du DSM, relancent des anciens débats sur l’interprétation de la maladie mentale et ses implications sur la vie des femmes et des hommes. Au carrefour de la séparation des disciplines, entre biologie et société, la psychiatrie doit faire face aux enjeux de la santé mentale, de l’éthique médicale et des politiques sanitaires. Dans ces contraintes peut-elle repenser les cadres nosologiques et la clinique à la lumière de la pensée du genre ?
Ce colloque vise à explorer des issues pour un dialogue entre les différentes disciplines et les professions impliquées dans le domaine de la santé mentale à la recherche d’une nouvelle rencontre qui puisse faire état des connaissances actuelles sur le genre.
Argumentaire
Il a été souligné à plusieurs reprises comment l’expression genre fit son apparition durant les années 1950 aux Etats-Unis chez les scientifiques pour pouvoir expliquer et nommer les troubles de l’identité de genre, voire de la personne transexe. Et de quelle manière cette identité de genre pouvait apparaître comme une autre manière de biologiser le sexe du corps, introduisant la distinction entre sexe psychique et physique, qui permettait en clinique de faire l’impasse sur la dichotomie entre les sexes.
En réalité la question la différence entre les sexes accompagne l’histoire de l’aliénisme en étant l’une de ses caractéristiques fondatrices au XIXe siècle. A quelque rares exceptions, il ne s’agit pas au départ d’une apologie de la domination masculine, mais plutôt d’une légitimation des différents rôles sociaux au sein de la reproduction et la tentative de construire un savoir qui veut d’abord distinguer entre symptômes psychiques et organiques. Le trouble mental de la femme, réduit le plus souvent à une dimension génésique, permet aux yeux des médecins plus facilement que celui de l’homme de signaler le dépassement des frontières entre physiologie et pathologie. C’est à travers cette ambiguïté qu’il convient d’interpréter les nombreuses tentatives de la psychiatrie de dépasser la catégorie sexe pour en utiliser une autre, celle du genre, sans pouvoir pleinement parvenir à un dépassement du biologique en tant que cadre épistémologique légitimant, en dernière instance, la différence entre les sexes dans les diagnostics et dans le traitement de la maladie mentale.
Les difficultés posées par le concept de genre dans le débat médico-psychiatrique français se montrent à nouveau lors de la dernière controverse relative à la « dysphorie de genre », concernant le diagnostic et les traitements des transidentités. La question s’impose d’autant plus sous son aspect clinique car cette catégorie devient problématique dans la légitimation d’une pratique médicale qui vise à une réassignation du sexe par l’imposition de traitements hormonaux et/ou chirurgicaux. La psychiatrie contemporaine doit désormais faire face à la réflexion développée par les sciences humaines sur la dimension fortement normative du discours scientifique de la différence des sexes, un discours traversé par une norme de santé mentale construite autour du principe de la dualité des sexes et de la nature hétéro-orientée du désir sexuel.
L’approche de type pluridisciplinaire apparaît ainsi nécessaire pour comprendre les mécanismes d’élaboration conceptuelle, d’autant que d’autres pathologies incluent cette représentation, telles que les dysfonctions sexuelles, ou encore des troubles liés à la physiologie du corps féminin, dans lesquels on peut inclure la catégorie controversée du trouble dysphorique prémenstruel, désormais incluse dans la classification du DSM 5, ainsi que les troubles de la période périnatale.
Si la prise en compte du genre est désormais un élément incontournable dans le discours théorique de la psychiatrie, il est néanmoins vrai que cette catégorie est souvent utilisée en dehors de toute perspective critique, en tant que simple paramètre relevant du fait, incontesté, de la différence entre les sexes, alors que, au contraire, la question du genre devrait mener à une interrogation radicale de toute construction biologique et hiérarchisée, impliquant une nature féminine et masculine.
Dans ce colloque il s’agira alors de comprendre en quelle mesure la psychiatrie française participe au débat international sur les classifications concernant le genre, de quelle manière elle produit un savoir autonome, et comment elle intègre les réflexions psychanalytiques. Si certains psychiatres français ont exercé une résistance vis-à-vis des principes exprimés par la classification du DSM, l’absence de bilans analysant la prise en compte effective de telles questions par les professionnels de la santé mentale, empêche une évaluation globale de l’attitude de la psychiatrie française vis-à-vis des questions du genre et des sexualités.
Il s’agira alors de faire un état de lieux sur ce dialogue entre sciences humaines, naturelles et médecine afin de évaluer le décalage existant entre la réflexion épistémologique, les critères diagnostics, la clinique et les traitements –offerts- ou imposés.
Axes thématiques :
Cinq axes seront privilégiés autour de la question du genre : histoire ; épistémologie ; pratiques médicales ; questions éthiques / juridiques ; identité, subjectivité, altérité.
Conditions de soumission :
Les propositions d’intervention (une à deux pages dans lesquelles seront explicités le contenu de l’intervention, l’objet empirique, la méthode d’enquête ainsi que quelques repères théoriques) sont à envoyer à gendpsy@gmail.com avant le 15 juillet 2013.
• Avant le 30 octobre
"Sur la pornographie"
pour prochain numéro de la revue Regards sociologiques
Dossier coordonné par : Mathieu Trachman et Florian Voros
Présentation :
Comment faire la sociologie de la pornographie ? Que signifie un tel programme de recherche ? Ce numéro de Regards Sociologiques a pour objectif d’ouvrir un domaine d’études peu exploré, et de faire le bilan des recherches en cours ou déjà menées.
Trois pistes de recherche seront privilégiées : la pornographie peut être abordée comme une catégorie de l’action publique ; des pratiques de production et de réception qui construisent des mondes sociaux ; enfin un ensemble de représentations aux usages spécifiques.
1. Une catégorie de l’action politique
De quoi parle-t-on quand on parle de pornographie ? Les travaux pionniers en histoire culturelle ont souligné la dimension historique du terme, qui « n’a pas constitué une catégorie entièrement séparée ou distincte de représentations visuelles ou écrites avant le premier dix-neuvième siècle » ouest-européen. En s’intéressant aux processus de catégorisation, Walter Kendrick appréhen-de la pornographie moins comme un ensemble d’œuvres ou de produits homogènes que comme un dispositif de contrôle et une « structure de sentiments » bourgeoise ciblant toutes les représentations perçues comme dangereuses. La pornographie peut donc être envisagée comme une catégorie de l’action politique, codifiée de manière plus ou moins précise dans le droit : dans cette perspective, la sociologie de la pornographie est d’abord une sociologie politique de la censure. Annie Stora-Lamarre montre ainsi comment l’imposition de cette catégorie a pour objectif la protection d’un public « fragile » ou « faible », et qu’elle est dépendante de procédures de dénonciation menées par des entrepreneurs moraux.
C’est aussi une catégorie contestée : la classification pornographique est un enjeu de lutte, et mobilise des groupes et des savoirs très divers. La constitution du film Baise-moi en affaire l’illustre : elle concerne moins la production pornographique française actuelle que la revendication d’une autonomie d’un champ artistique contre les instances politiques qui voudraient le contrôler, et l’instrumentalisation du droit par des associations à la visibilité réduite. La constitution de la pornographie en cause par des groupes féministes dévoile les rapports de genre qui sont à son principe, elle participe également d’un processus de qualification de la pornographie, et enfin d’une recomposition du champ féministe. Quels sont les enjeux sociaux de la catégorie de pornographie ? Quels groupes ou quelles instances en sont les producteurs et les usagers ?
2. Les mondes de la pornographie
La sociologie de la pornographie n’est pas seulement celle d’une mise à l’index, mais également celle de mondes sociaux façonnés par des pratiques de production et de réception. L’écriture de pamphlets pornographiques est, au 18e siècle, une activité clandestine, constitutive de la culture des « Lumières radicales », qui use de l’obscène pour opérer une critique des pouvoirs tels que l’État et l’Église. Cette dimension contestataire s’affaiblit au cours du 19e siècle : il s’agit moins alors de déstabiliser l’ordre établi que de construire un marché et légitimer son activité. C’est à la fois à la marge – à travers des réseaux de circulations de photos amateurs – et au cœur même de cette industrie culturelle – à travers la vente par correspondance de magazines dits de « santé masculine » – que s’invente au cours du 20e siècle une culture pornographique gaie. Le statut de la pornographie, comme activité amateur ou professionnelle, métier principal ou secondaire, les relations d’emploi, les circuits des produits sont alors des questions centrales9 : quelles sont les trajectoires et les appartenances sociales de celles et ceux qui s’y investissent ? Comment ce marché se développe malgré, ou à la faveur des encadrements juridiques et de la stigmatisation dont il est l’objet ? Quelles relations de domination et d’exploitation implique-t-il ?
Selon l’enquête Contexte de la sexualité en France, une femme sur cinq et un homme sur deux déclarent visionner régulièrement de la pornographie. Il s’agit donc d’une pratique culturelle qui compte dans les trajectoires, les sociabilités et les constructions de soi. Cette pratique investit des espaces divers, de la sphère domestique aux sex-shops, des forums Internet réunissant des passionnés aux sites de rencontre en ligne où s’échangent des photos pornographiques amateur. Comment différents groupes sociaux déploient-ils différentes logiques d’appropriation des textes, sons, images, objets et dispositifs des différentes cultures pornographiques ? Comment ces pratiques de réception participent-elles en retour de la redéfinition des frontières et des propriétés de ces groupes sociaux ?
3. Représentation de la sexualité et érotisation des rapports sociaux
La représentation de la sexualité est un dernier axe de recherche. L’historienne du cinéma pornographique Linda Williams a montré comment la volonté (masculine) de la pornographie moderne de « dévoiler » les vérités cachées du sexe (féminin) est vouée à un perpétuel échec : les techniques pornographiques de visualisation de l’orgasme ne reflètent pas, mais produisent activement la sexualité. Prolongeant ces analyses, les porn studies s’intéressent à la manière dont les films pornographiques contribuent à la définition publique du genre et de la sexualité, ainsi que des rapports de classe et des rapports de race : la pornographie, à partir du 19e siècle notamment, participe d’une histoire nationale et impériale où l’émergence d’objets de fantasme est le revers de rapports de pouvoir, dont le redéploiement dans les anciennes métropoles coloniales s’accompagne d’une réactualisation des figures racialisées du désir. C’est dire que la pornographie est dépendante d’une actualité sexuelle qui explique pour une part les variations de ses figures : comment traduit-elle sexuellement les tensions sociales et les rapports d’objectivation ? Et comment, en retour, ces repré- sentations sexuelles participent-elles de la reconfiguration des fantasmes publics et privés ?
Parce que ces représentations érotisent des rapports sociaux et « parlent » directement à l’inti- mité des publics (y compris universitaires), enquêter sur la pornographie nécessite une réflexion à part entière. Comment rendre compte dans un langage sociologique de mondes sociaux où, selon un renversement proprement pornographique des valeurs dominantes, l’immoralité et la vulgarité sont célébrées ? La pornographie interroge le rôle de la sociologie dans la reproduction des hiérarchies culturelle et scientifique entre objets légitimes et objets illégitimes ; la place de la corporéité, des sensations et des émotions dans les processus de production de connaissance ; finalement les appartenances sociales du regard sociologique, et notamment sa place dans les rapports de genre.
Les contributions sont attendues pour le 30 octobre 2013. Les évaluations seront communiquées courant décembre 2013.
Les articles soumis ne devront pas excéder 50 000 signes (espaces et notes comprises), pour le format attendu, voir : http://www.regards-sociologiques.com/wp-content/uploads/rs_indications_publication.pdf
Articles à adresser à : mathieutrachman@yahoo.fr ; florian.voros@gmail.com ; asso_regarsoc@yahoo.fr
• Avant le 30 juin
"Analysing the political economy of household services in Europe"
Organised by Clément Carbonnier (University of Cergy-Pontoise / THEMA and Sciences Po / LIEPP) and Nathalie Morel (Sciences Po / CEE & LIEPP)
October 3rd-4th, 2013 Venue : Sciences Po, Paris, France
Abstract :
Since the 1990s, a number of European countries have set up policies to promote the development of household services through schemes designed to both lower the cost of labour and to subsidize the demand for household services, especially for childcare and elderly-care, through the introduction of cash subsidies or different socio-fiscal measures (social contribution exemptions and/or tax reductions). Some countries have gone even further in that they also subsidize non-care related household services such as cleaning, ironing, gardening, house-repair, etc. It thus seems warranted to speak of a ‘political economy of household services’, the delegation of household work and the development of household services being encouraged and structured through policy measures.
The aim of this seminar is to analyse this political economy of household services in Europe, looking both at the drivers behind this policy orientation of subsidizing the demand for household services and at its impact on labour markets and welfare states. Indeed, looking at the policy outcomes on labour markets and welfare states seems particularly warranted in light of the policy discourse and orientations that have been set at the EU level : since the early 1990s, the European Commission has been encouraging member countries to develop policies to foster employment in household services with the triple aim of reducing the cost of low-skilled labour, of reducing the scope and cost of public care services, and of ‘freeing’ the productive potential of the more highly-skilled. At a national level, job creation and responding to care needs have most often been used as justifications by the governments who have implemented policies to promote household services, although the specific policy objectives and framing of arguments may well vary between countries. Consequently, this seminar will be organized around three main sets of research questions :
1. Analysing the politics behind the policies for supporting household services.
What have been the key drivers (motives and actors) behind the policies implemented in the various countries across Europe ? How have the issues been framed, what have been the arguments put forward and what debates have these policies given rise to ? In this context, analyses of processes of policy diffusion through the European Union and between countries can also help understand the development of similar policies in different welfare and labour-market regimes.
2. Analysing the impact of these policies on labour markets.
Through these policies, the state tries to direct household preferences towards the outsourcing of previously internalized tasks, in the field of care but also for other activities such as household cleaning, ironing, etc., household services being perceived as an important source of job creation. As such, one of the most striking aspects of these policies is that the measures implemented are intended to create jobs by turning a large number of individuals into employers. These policies thus promote new forms of employment and new employment relationships, and what is more they promote jobs that are very atypical in that they are carried out in a specific workplace, which is the private homes of individuals, where labour inspection is not allowed. What is the economic logic behind these policies ? What are the implications of these new employment relations and this specific workplace ? How do these policies and new employment forms interact with existing labour market regimes, and to what extent do they modify them ?
Analyses of the types of jobs created, the quality of these jobs, the working conditions of the people employed in this field, as well as the characteristics (gender, class, ethnicity, age) of workers in the formal household services sector are particularly warranted. To what extent do these policies contribute to the structuring of new dualisms or social cleavages on the labour market ? To what extent do these policies provide a stepping-stone into employment for marginalized groups ?
Since a central stated objective of these policies is to create employment, the analysis of the impact of these policies on job creation is also needed. Here attention to both actual job creation (and the ways this interacts with the informal market) and to the public cost of these jobs is particularly relevant.
3. Analysing the impact of these policies on welfare provision.
To what extent, and in which ways, do these policies contribute to a transformation of welfare states ? Here a first hypothesis is that the introduction and development of policies to support the demand rather than the supply of services that are, to a large degree, aimed at fulfilling care tasks, contributes to the privatisation of welfare, although in a way which does not correspond to a simple roll-back of the state but which strongly modifies the modes of governance of welfare policy. A second hypothesis is that the increasing use of tax expenditures as a social policy instrument contributes to the institutional transformation of welfare states, impacting both on the modes of financing and on the redistributive profile of welfare states.
The anti-redistributive impact of fiscal welfare has been well-analysed by Howard (1997) or Hacker (2002) for the US where public social expenditure is low but where tax expenditures are high, forming what these authors refer to as the ‘hidden welfare state’, and which essentially benefit the middle and upper-classes. To what extent are these tax- expenditures for household services part of a wider move towards the fiscalisation of welfare states, and what is the distributive profile of these policies ? This also raises the issue of the inequalities in access to these services.
If these tax expenditures alter the distributive profile of the welfare state, the withdrawal of the state from the direct funding and monitoring of the services actually provided also transforms the governance of social protection. In particular, while this mode of financing subsidizes the demand for services, it does not control the supply of services, which depends entirely on the existence or emergence of a local supply, directed by the market. These policies may thus participate in some form of decentralization of social policies, possibly generating strong geographical inequalities in access to services, and also raises concerns regarding the quality of the services provided.
We invite contributions addressing these different aspects from a variety of perspectives (economics, political science, sociology) across the different European countries.
Submission of abstracts and full papers :
Abstracts of maximum 1 page should be submitted by June 30th, 2013 to Clement.Carbonnier@u-cergy.fr and Nathalie.morel@sciences-po.fr Notification of acceptance will be sent by July 10th, 2013. Papers will be due on September 10th, 2013 so that papers can be read by all in advance.
Practicalities :
Transport and accommodation will be covered by the seminar organizers.
Publication :
The aim of this seminar is to prepare the publication of an edited book with an international publisher.
• Avant le 20 août
"Gender and consumer cultures in late- and post-authoritarian Greece, Spain and Portugal, 1960s–1980s"
We invite scholars to submit abstracts for a proposed volume on the intersection of gender and consumer cultures in Greece, Portugal and Spain from the 1960s to 1980s. The three countries serve as ideal examples for a comparative and, potentially, a transfer analysis, based on similarities with regards to their political and financial conditions as well as to the significant social and cultural changes that occurred in the late period and in the aftermath of the Francoist regime (1936/39–1975), the Estado Novo (1933–1974) and the military dictatorship in Greece (1967–1974). We welcome the contribution of scholars working in diverse fields of the humanities, such as history, anthropology, sociology, cultural studies, media studies, discourse theory, political theory and performance studies.
Potential topics (in relation to one of three countries, or from a comparative/transfer perspective) are :
Consumer culture and identity/relation of individual to collective. Relationship between consumer expectations and actual practice. Impact of migration and tourism
Spaces, objects, performances : leisure, spaces, fashion, cosmetics, sex shops
The ‘production of consumption’ ; the crafting and impact of advertising
Representations of gender and consumption, circulating, among others, in newspapers, textbooks, tourist brochures, publications of diverse actors, such as political parties, consumer associations and the church
Emergence of gender stereotypes, normativity, gender performativity (for instance, queer/drag)
Abstracts :
Maximum of 300 words, to include topic (from the above list ; other ideas welcome), a thesis statement, approach and methodology.
Deadline : Abstracts should be emailed by 20 August, to newcfp@gmail.com
For informal enquiries, please contact Dr. Kostis Kornetis (kornetis@gmail.com), Dr. Eirini Kotsovili (eirini.dionysia@gmail.com) and Dr. Nikolaos Papadogiannis (npapadogian@gmail.com)
Infos complètes :
http://www.academia.edu/3672255/Gender_and_consumer_cultures_in_late-_and_post-authoritarian_Greece_Spain_and_Portugal_1960s-1980s
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4 - THESE :
• Abir Kréfa soutiendra sa thèse de sociologie intitulée "Activités littéraires et rapports sociaux de sexe. Le cas des écrivains tunisiens" le vendredi 21 juin, à partir de 14 h, à l’Université Lyon 2, au 16 quai Claude Bernard, salle DR19.
Jury :
Sylvia Faure, Professeure de sociologie à l’Université Lyon 2
(directrice de thèse)
Choukri Hmed, Maître de conférences en science politique à
l’Université Paris-Dauphine
Rose-Marie Lagrave, Professeure émérite de sociologie à l’École des
Hautes Études en Sciences Sociales
Bernard Lahire, Professeur de sociologie à l’École Normale Supérieure de Lyon
Catherine Marry, Directrice de recherche au CNRS, Centre Maurice
Halbwachs (rapporteure)
Frédérique Matonti, Professeure de science politique à l’Université
Paris I (rapporteure)
Résumé :
À la croisée de la sociologie de la culture, du genre et de la
sociologie politique, cette thèse analyse les rapports subjectifs et
objectifs d’écrivains et d’écrivaines tunisiens contemporains à leurs
activités littéraires en montrant qu’ils se situent entre expression
de soi et aspiration à la reconnaissance. Le matériau empirique est
formé d’une soixantaine d’entretiens semi-directifs ? auprès
d’écrivaines et d’écrivains arabophones et francophones, d’éditeurs,
de membres d’un jury de prix littéraire ’, de témoignages publiés,
d’un corpus d’oe’uvres de création et de textes critiques consacrés à la
« littérature féminine ». À rebours de tout misérabilisme, la thèse
reconstitue, à partir d’une approche comparatiste (genrée et
générationnelle), les conditions sociales ayant permis à des femmes de
s’investir dans des pratiques créatives et d’accéder à l’édition. Elle
décrit les formes d’acquisition et de réappropriation des dispositions
et des compétences cultivées, les événements et les contextes
(biographiques, matériels, politiques, etc.) déclencheurs en même
temps que ceux qui entravent les pratiques d’écriture. Tout en
montrant l’étroitesse du marché de l’édition littéraire, la thèse
analyse, à partir de la reconstitution de trajectoires, de goûts et de
ressources de dix éditeurs, les conditions sociales et matérielles de
son émergence. Si la recherche réinscrit les écrivains et écrivaines
tunisiens dans les rapports de domination (politiques, littéraires, de
genre, etc.), elle met aussi en évidence la diversité de leurs
stratégies (éditoriales, narratives, de présentation de soi, etc.)
pour être reconnus en tant que créateurs. Elle montre ainsi que le
contrôle de la production littéraire par les institutions autoritaires
n’empêche pas la revendication de l’autonomie artistique et que la
ghettoïsation des écrits des femmes s’accompagne de résistances à la
relégation sexuée. Enfin, en prenant conjointement pour objet les
normes politico-sociales et certaines normes de l’univers littéraire,
cette recherche interroge la neutralité des critères d’évaluation
critique du point de vue du genre et met au jour les stratégies des
écrivaines pour faire valoir leurs compétences créatives.
Mots-clés :
univers littéraire, genre, socialisation, dispositions,
pratiques, régime autoritaire, domination, résistance, édition.
Contact :
abir.krefa@ens-lyon.fr
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5 - FORMATIONS :
• Master "Genre et développement", Paris Diderot
La campagne de candidature pour la spécialité (recherche) de Master "Genre et développement" de l’université Paris Diderot (M1 et M2) est ouverte pour l’année 2013-2014.
Présentation :
Le Master « Sociologie et Anthropologie : politique, culture et migrations » comporte une spécialité Recherche « Genre et développement ». Cette spécialité propose un dispositif d’enseignement spécialisé et une structure d’accueil spécifique, le CEDREF, ainsi qu’un Réseau documentaire Centre de documentation du CEDREF-Portail genre
Il s’agit en Europe de la première formation universitaire en langue française dans ce domaine —qui fait l’objet d’enseignements et d’une considérable littérature depuis quarante ans dans le reste du monde, notamment dans les pays anglo-saxons.
Ce Master vise donc à combler un manque particulièrement criant en France, tant du point de vue de l’analyse que des compétences professionnelles en matière de Genre et développement. Il s’appuie sur un large réseau de partenaires, dans l’esprit d’une mutualisation des compétences, de travail en synergie et d’une mobilité étudiante formatrice (entre les Universités de Paris Diderot, Panthéon Sorbonne et Toulouse le Mirail pour la France, ainsi que vers Genève et Louvain, avec les institutions partenaires).
La spécialité Genre et développement vise avant tout à former des personnes capables d’une analyse globale et critique des questions de développement, avec un ancrage en anthropologie et en sociologie du développement, mais aussi en sciences politiques, relations internationales et économie féministe, notamment. Il s’agit également d’offrir des ouvertures sur les théories féministes transnationales, post-coloniales et intersectionnelles, encore insuffisamment connues en France et qui constituent les avancées les plus importantes des dernières décennies dans le domaine des théories féministes et du genre.
La spécialité propose une formation qui combine plusieurs niveaux de réflexion : analyse de la mondialisation, théories du développement, théories féministes et du genre, d’une part, d’autre part, analyse des grands acteurs du développement : Institutions internationales, Etats, ONGs, mouvements sociaux, entreprises, complexe militaro-industriel, médias.
Infos complètes :
http://www.univ-paris-diderot.fr/sc/site.php?bc=formations&np=SPECIALITE?NS=922
• Master "Genre, politique et sexualité", EHESS
La campagne de candidature au master "Genre, politique et sexualité" de l’EHESS (M1 et M2) est ouverte pour l’année 2013-2014.
Présentation :
La spécialité Genre, politique et sexualité de la mention Sociologie offre une formation exigeante en sociologie générale (concepts, méthodes et connaissances fondamentales) articulée à une spécialisation dans le domaine des études sur le genre et la sexualité. Ces études ne forment pas seulement un nouveau champ de connaissances et d’investigation empirique : elles offrent des outils analytiques pour repenser de manière critique les paradigmes dominants et les objets consacrés des sciences sociales.
Le genre, que l’on peut définir comme la construction sociale de la dichotomie hiérarchisée hommes/femmes, masculin/féminin, traverse l’ensemble des univers sociaux et des représentations symboliques. Le genre ne peut être dissocié des autres rapports de pouvoir : il s’imbrique étroitement dans les rapports sociaux de sexualité (construction sociale, catégorisation et hiérarchisation du désir), de classe, de « race » ou d’âge. D’où l’importance d’analyser la manière dont ces différents rapports sociaux s’articulent les uns aux autres et se façonnent mutuellement.
Les étudiant.e.s de cette spécialité suivent un tronc commun composé de deux séminaires fondamentaux, l’un en sociologie générale et l’autre en études sur le genre et la sexualité. Ils/elles doivent également suivre des séminaires de formation à la méthodologie des sciences sociales (entretiens, ethnographie, analyse de discours, méthodes quantitatives...). Dès le niveau M1, cette formation méthodologique est mise en pratique à travers la réalisation d’une enquête empirique et la rédaction d’un mémoire de recherche. En accord avec leur tuteur/trice, les étudiant.e.s composent leur parcours en participant à des séminaires de recherche non seulement de la spécialité Genre, politique et sexualité et de la mention Sociologie, mais aussi d’autres disciplines des sciences sociales que la sociologie : l’interdisciplinarité, au cœur de la conception des sciences sociales à l’EHESS, est l’un moteur de production et de reconfiguration des savoirs sur le genre et la sexualité.
Ce master forme les étudiant.e.s à la pratique de la recherche en sciences sociales mais il offre aussi une excellente formation pour des débouchés professionnels divers, notamment dans le domaine des politiques d’égalité (collectivités publiques, assemblées politiques, associations, entreprises, établissements d’enseignement supérieur...).
Parallèlement à la spécialité Genre, politique et sexualité relevant de la mention Sociologie, des parcours de spécialisation sur le genre et la sexualité (composés à partir de l’offre d’enseignement de notre formation) sont également proposés à des étudiant.e.s inscrit.e.s à l’EHESS en master dans d’autres mentions.
Infos complètes :
http://www.ehess.fr/fileadmin/Diplome_master/2013-2014/GPS_notice2013-2014.pdf
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6 - EN LIGNE :
• Fédération RING / GIS Institut du genre, "Pour en finir avec les fantasmes en tous genres", Libération, 11 juin, p. 24.
Nous, universitaires, enseignons le genre en philosophie, histoire, littérature, sociologie, anthropologie, économie, droit, psychanalyse, biologie, sciences du vivant, arts, sciences politiques… dans des cours et séminaires de recherche qui existent déjà depuis de nombreuses années et attirent un public de plus en plus nombreux. Le genre est un outil d’analyse employé dans diverses disciplines pour saisir la construction sociale, culturelle, langagière et scientifique des différences entre les sexes. Il permet, notamment, de mettre en évidence et d’étudier les assignations dissymétriques et hiérarchiques des rôles et des fonctions sociales entre hommes et femmes.
http://www.liberation.fr/societe/2013/06/10/en-finir-avec-les-fantasmes-en-tous-genres_909684
Le texte peut être signer sur le site du RING :
http://www2.univ-paris8.fr/RING/spip.php?article2532
• Mathieu Trachman, "Genre : état des lieux. Entretien avec Laure Bereni"
L’intégration des questions d’identité sexuée et d’orientation sexuelle dans les programmes de première L et S a soulevé l’indignation des associations catholiques, relayées par 80 députés UMP réclamant qu’on retire la « théorie du genre » des manuels scolaires des classes de première. Laure Bereni, sociologue et co-auteure d’une « introduction aux Gender Studies », donne son point de vue sur cette polémique et précise les enjeux et acquis des études sur le genre.
http://www.laviedesidees.fr/Genre-etat-des-lieux.html
• Najat Vallaud Belkhacem, "La théorie du genre n’existe pas !"
Le jeudi 6 juin 2013, Najat Vallaud-Belkacem répondait en direct aux questions des internautes lors du 1er porte-parolat numérique du Gouvernement, auquel s’est joint le premier ministre Jean-Marc Ayrault.
L’occasion d’une mise au point sur une pseudo-théorie du genre et l’éducation à l’égalité dès le plus jeune âge.
http://www.najat-vallaud-belkacem.com/2013/06/09/la-theorie-du-genre-nexiste-pas/
• Appel à la constitution d’un répertoire en études de genre en Belgique
Nous répertorions les cours relatifs aux études de genre dans les universités belges. N’hésitez pas à nous signaler des cours susceptibles de figurer dans le répertoire qui sera en ligne prochainement.
Si vous faites de la recherche en genre ou que vous connaissez un centre de recherche spécialisé dans ce domaine dans une université belge, vous pouvez également nous communiquer vos coordonnées.
Contact :
info@sophia.be (Catherine Wallemacq et Anaïs Van Ertvelde)
http://www.sophia.be/index.php/fr/news_items/view/60
• Françoise Guillemaut, "Genre et post-colonialisme en Guadeloupe", revue Asylon(s), n°11, mai 2013.
L’analyse des paradoxes que révèlent les arrangements entre les sexes en Guadeloupe permet de mettre en lumière les ruptures et les continuités (post)coloniales. Les récits historiques contemporains concernant l’impact de la violence coloniale et esclavagiste sur la place respective des hommes et des femmes donnent à voir les différentes interprétations de la construction de ces rapports sociaux. L’époque actuelle révèle également les contraintes sociales, économiques et politiques qui contribuent à façonner les rapports sociaux de sexe, à travers les politiques publiques métropolitaines comme à travers le nationalisme guadeloupéen ; Comment s’organisent, ou se « créolisent » les normes occidentales de la famille nucléaire et du couple monogame, et celles, définies comme caribéennes de la matrifocalité et du multipartenariat ? Que nous révèlent les paradoxes et les tensions des rapports sociaux de sexe contemporains ? Comment les hommes et les femmes conduisent-ils leurs relations ? Comment les femmes caribéennes s’affranchissent-elles du poids de la « respectabilité » qu’elles doivent endosser ? Autant de questions auxquelles cet article tente de répondre en mobilisant une grille de lecture inspirée des études postcoloniales ainsi qu’une perspective articulant les rapports de genre de « race » et de classe, où l’on s’aperçoit que « la ligne de couleur » peut se déplacer en fonction de l’appartenance de classe ou du genre, par exemple. Finalement, l’on pourrait désigner comme une forme de biopouvoir postcolonial les enjeux du contrôle des corps et de la sexualité (hétérosexuelle) dans le contexte guadeloupéen, et montrer que le postcolonialisme s’alimente aussi des nationalismes.
http://www.reseau-terra.eu/article1280.html
• Dorothée Serges, "Stratégies matrimoniales entre migrantes brésiliennes et envoyés métropolitains, où les effets du postcolonialisme sur les rapports de domination en Guyane", revue Asylon(s), n°11, mai 2013.
Cet article propose d’aborder les rapports de genre, race et classe à partir d’une analyse des échanges sexuels impliquant une compensation financière entre les migrantes brésiliennes en Guyane française et les miliaires, fonctionnaires et personnels du Centre Spatial guyanais. A partir de deux situations, l’une transfrontalière, à Saint-Georges-de-l’Oyapock et l’autre dans le centre urbain de Kourou, je souhaite démontrer que les contingents d’hommes venus seuls, qu’ils soient célibataires ou pas, implique la mise en place de rapports sociaux inégalitaires. Mon analyse se porte sur la dimension sexuelle des rapports de dominations en jeux dans ces échanges, que je qualifie alors de postcoloniaux, car liés tant à la création de nouveaux « bordels militaires » que structurés à partir de discours stéréotypés issus de ces situations et conditionnant la mise en place d’échanges économico-sexuels ou le « choix » du conjoint relève de cette logique coloniale.
http://www.reseau-terra.eu/article1281.html
• Martine Kubala-Dubois, "Le statut des études féministes et des études sur le genre, en France, entre scientificité remise en cause et institutionnalisation difficile", mémoire de master soutenu sous la direction de Patrick Farges à l’université Paris 3 en 2012.
Il s’agit d’une réflexion philosophique en réponse à un débat d’actualité. Quel intérêt y a-t-il à institutionnaliser les études sur le genre dans l’enseignement ? A partir de la controverse déclenchée par la droite catholique au printemps 2011 lors de la parution des nouveaux manuels de SVT des premières L et ES, nous avons tenus à montrer comment l’idéologie naturaliste, à travers tout un ensemble de discours constitués, est parvenue à imprégner les esprits, et à démontrer, à travers les résultats d’un certain nombre d’études féministes et d’études sur le genre, notamment en anthropologie et en biologie, la portée épistémologique et philosophique de celles-ci : dénaturaliser la nature et remettre en question tout l’ordre du monde.
http://www.masterscontributions.fr/content/le-statut-des-etudes-feministes-et-des-etudes-sur-le-genre-en-france-entre-scientificite-rem
• Centre des Archives du féminisme, Fonds Catherine Deudon et Benoîte Groult
Deux nouveaux fonds photographiques du Centre des Archives du féminisme sont consultables en ligne, sur le nouveau site des fonds spécialisés numérisés de la BU : les fonds Catherine Deudon et Benoîte Groult.
Dans les 2 cas, il vous suffit de cliquer sur l’onglet "Archives numérisées" :
http://bu.univ-angers.fr/zone/Patrimoine/centre-des-archives-du-feminisme/archives-deudon-catherine-32-af
http://bu.univ-angers.fr/zone/Patrimoine/centre-des-archives-du-feminisme/archives-groult-benoite-31-af
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7 - PUBLICATIONS :
• Cahiers du genre, "Rétrospectives", n° 54 / 2013
Numéro coordonné par Isabelle Clair et Jacqueline Heinen
Dans une optique rétrospective, ce numéro porte sur les principaux objets et concepts-clés des études féministes françaises au cours des quarante dernières années. C’est notamment l’occasion d’interroger les définitions, les usages et les disciplines qui se sont emparées du concept de ‘genre’, lequel s’est progressivement imposé sous des acceptions variables, et de se pencher sur les structures académiques et éditoriales qui l’ont diffusé.
Dossier :
> Isabelle Clair et Jacqueline Heinen
Le genre et les études féministes françaises : une histoire ancienne (Introduction) [p. 9-19]
> Oristelle Bonis, Cynthia Kraus et Gail Pheterson
Translations du genre. Entretiens croisés (propos recueillis par Isabelle Clair et Jacqueline Heinen)
[p. 21-44]
> Sarah Bracke et María Puig de la Bellacasa
Le féminisme du positionnement. Héritages et perspectives contemporaines [p. 45-66]
> Groupe ‘État et rapports sociaux de sexe’
Quelle citoyenneté pour les femmes ? État des lieux et perspectives (1987-2012) [p. 67-92]
> Isabelle Clair
Pourquoi penser la sexualité pour penser le genre en sociologie ? Retour sur quarante ans de réticences
[p. 93-120]
> Nicky Le Feuvre, Pierre Bataille et Laura Morend
La visibilité du genre dans des revues de sociologie du travail. Comparaisons France et Grande-Bretagne (1987-2012) [p. 121-150]
http://cahiers_du_genre.pouchet.cnrs.fr/FichesNumeros/numero54.html
• Monique Selim, Hommes et femmes dans la production de la société civile à Canton, L’Harmattan, 306 p., 30 euros. ISBN : 978-2-343-00754-0
Avant-garde économique de la Chine, le Guangdong, et sa capitale Canton, se présentent comme un laboratoire des évolutions sociales et politiques en cours. Fondé sur des investigations anthropologiques auprès de groupes sociaux innovants, les aspirations et les blocages des couches urbaines actuelles s’y dévoilent. Elles révèlent les formes différentes et contradictoires que prennent l’émergence, la production et la structuration d’une « société civile » dans ses rapports avec l’État-parti.
http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=40295
• Cahiers d’études africaines, "Masculin pluriel", n° 209-210, Editions EHESS, 32 euros. ISBN EHESS : 978-2-7132-2387-7
Souvent considérée comme allant de soi, et parent pauvre des études sur le genre en Afrique, la masculinité se fabrique et s’exprime de manière à la fois perpétuelle et peu visible, dans l’opacité du quotidien. Les contributions réunies dans ce numéro en décèlent les formes ordinaires ou plus spectaculaires et analysent la façon dont se construisent les rôles et les statuts qui lui sont associés.
À l’inverse d’une idée répandue, les hommes ne détiennent ni naturellement ni uniformément une position dominante à l’égard des femmes. Le pouvoir est inégalement réparti à l’intérieur même du groupe des hommes, selon par exemple le statut social ou la place dans la structure de parenté ; le facteur générationnel en particulier joue un rôle déterminant dans la définition du genre. Cette logique apparaît aussi au travers des violences masculines, dont les hommes sont non seulement les auteurs mais aussi souvent ceux contre lesquels elles s’exercent. De plus, les identités de genre ne sauraient se réduire au modèle binaire masculin/féminin : des représentations oscillant entre catégories apparentées au féminin et figures masculines inachevées caractérisent certains hommes, considérés comme n’en étant pas tout à fait ; il en va de même pour les femmes qui parfois sont estimées ou s’estiment « masculines ».
Si la construction du masculin s’effectue en grande partie en relation avec le féminin, elle est aussi redevable d’une pluralité de figures et de principes de division au sein même du groupe des hommes. Bien qu’une forme dominante cherche souvent à s’imposer comme la seule légitime, le réalisme empirique des études réunies dans ce numéro montre qu’elle n’y parvient pas toujours.
http://www.editions.ehess.fr/revues/numero/masculinites/
• Patrick Pharo, Ethica erotica. Mariage et prostitution, Presses de Sciences Po, 288 p., 24 euros. ISBN-13 978-2-7246-1320-9
Peut-on offrir du sexe pour d’autres motifs que l’amour ou le désir ?La réponse allait de soi à l’époque des mariages arrangés à des fins de reproduction et pour toute la vie, quand, par ailleurs, la prostitution féminine offrait aux hommes mariés la volupté qu’ils ne trouvaient pas dans les unions officielles.
Dans le contexte contemporain de liberté sexuelle, de couples égalitaires à durée limitée et de mariage pour tous, la prostitution devrait plutôt offrir un modèle de soin et d’attention érotique dont n’importe qui, homme ou femme, pourrait s’inspirer pour satisfaire son partenaire amoureux. Or, paradoxalement, cette contribution essentielle des travailleurs du sexe à l’éthique du plaisir leur est farouchement déniée, et la promotion, voire la sacralisation, de la libido sert au contraire à justifier la répression à leur encontre.
Réflexion iconoclaste sur l’éthique du plaisir, cette sociologie morale contemporaine s’appuie sur des entretiens, des autobiographies et des documents littéraires et cinématographiques et, faisant appel à l’anthropologie comparée et aux neurosciences, explore les rapports ambigus du mariage et de la prostitution, entre devoir conjugal ou professionnel, vocation amoureuse ou libertine, réciprocité émotionnelle ou marchande.
http://www.pressesdesciencespo.fr/fr/livre/?GCOI=27246100079200
• L’Esprit Créateur, "Transgender France", vol. 53, No. 1 Spring 2013
Guest Editor : Todd W. Reeser, Univ. of Pittsburgh
Transgender representation has proliferated in globalized cultural production in recent years. Consequently, transgender studies has become an important wing of gender studies. Work in French studies, however, has been slow to intervene into the bourgeoning discussion in any substantive way. This volume aims to consider cultural production in which French studies and transgender can be placed into productive dialogue.
Summary :
1 Todd W. Reeser— Introduction
4 Todd W. Reeser— “TransFrance”
15 Todd Sekuler— Convivial Relations Between Gender Non-Conformity and
the French Nation-State
31 Thomas J. D. Armbrecht—« On ne se baigne jamais deux fois dans le
même fleuve » : l’ontologie trans- de Laurence, Anyways
45 Christian Flaugh —Crossings and Complexities of Gender in
Guadeloupe and Martinique : Reflections on French Caribbean Expressions
60 Darren Waldron— Embodying Gender Nonconformity in ‘Girls’ : Céline
Sciamma’s Tomboy
74 Virginie Sauzon— Un trans genre grammatical ? : la tension
linguistique dans Les Adolescents troglodytes d’Emmanuelle Pagano
87 Mat Fournier— “Insurrections en territoire sexuel” : Wendy Delorme’s
War Machines
101 Christy Wampole— The Impudence of Claude Cahun
114 Kadji Amin— Ghosting Transgender Historicity in Colette’s The Pure
and the Impure
131 Maxime Foerster— De l’androgynie au transgenre : le dandysme ou
l’échappée belle
145 Gary Ferguson— Early Modern Transitions : From Montaigne to Choisy
158 Cary Howie— On Transfiguration
http://www.espritcreateur.umn.edu/2013spring.htm
• Florence Rochefort, Éliane Viennot (dir.), L’Engagement des hommes pour l’égalité des sexes. XIVe-XXIe siècle, PU de Saint-Etienne, 280 p., 25 euros. ISBN 978-2-86272-635-9
Qu’on les appelle « amis des femmes », « champions des dames », « alliés », « pro-féministes »…, les hommes engagés pour l’égalité des sexes constituent une cohorte plus ancienne, nombreuse et active qu’on ne le croit généralement. On leur doit en effet, jusqu’à la Renaissance, la totalité des textes connus ayant défendu la thèse de l’égale dignité des deux sexes. On leur doit d’avoir soutenu avec acharnement la plus ancienne revendication des femmes, celle de l’accès à l’éducation, et souvent d’avoir travaillé à sa mise en œuvre. On leur doit d’avoir longtemps défendu les idées les plus radicales quant à leur accès à toutes les professions et à toutes les responsabilités temporelles ou spirituelles. On leur doit les batailles menées au sein des assemblées strictement masculines, à coup de votes, de discours et de manœuvres, qui finirent pas aboutir – presque partout – à des lois, à des droits, à des pouvoirs.
C’est à cette réalité aussi incontestable que mal connue qu’est consacré ce livre, l’une des premières tentatives de focalisation sur leur groupe, leurs démarches, leurs idéaux, leurs combats, leurs stratégies… Rassemblant les contributions des meilleurs spécialistes de plusieurs disciplines, il nous permet de parcourir huit siècles d’histoire et de dépasser largement les frontières européennes.
https://publications.univ-st-etienne.fr/product.php?id_produit=858
• Modern & Contemporary France, "Maghrebi-French Sexualities", volume 21, Issue 2, 2013, 140 euros.
This special issue of Modern & Contemporary France focuses on Maghrebi-French cultures and sexualities in contemporary France. It began as a series of papers presented as part of the conference panel ‘Intimate Sexual Spaces in Maghrebi-French Cultures’ at the Twentieth- and Twenty-first Century French and Francophone Studies International Colloquium hosted by the University of Guelph (Canada) in 2010. Subsequent discussions and collaborations have now given rise to the following collection of essays that aim to ‘decline’ (Rosello 1998) several stereotypes related to the sexualities of Maghrebi-French men and women who live their lives at the crossroads of different cultural, religious, and ideological traditions. By using sexuality through the analytical lenses of feminist, queer, post-colonial and political-economic theories, among others, we aim to expose the largely heteronormative nature of the ‘sexually democratic’ (Fassin and Surkis 2010) or ‘modern’ French state and its anti-immigration policies that go hand in hand with the policing of ‘archaic’ sexualities. By focusing on French citizens of North African descent, we draw attention to issues that are of particular importance to these post-colonial communities. Nevertheless, the politics of the state and the policing of sexualities in a ‘secular republic’ have consequences for all French citizens regardless of their cultural, religious, linguistic, or other background.
http://www.tandfonline.com/toc/cmcf20/current#.Ubm6sY5Wn04
• Christine Morin-Messabel et Muriel Salle (dir.), A l’école des stéréotypes. Comprendre et déconstruire, L’Harmattan, 236 p., 23 euros. ISBN : 978-2-343-00879-0
Quel est le rôle de l’institution scolaire dans le maintien des stéréotypes de sexe ? Comment interroger et déconstruire ces stéréotypes ? Quelles actions égalitaires peut-on mettre en place pour moduler ces croyances ? Puisque l’école doit préparer l’enfant à vivre en société, autant faire en sorte que la formation scolaire permette d’espérer vivre dans une société plus égalitaire.
http://www.harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=40519
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