[Annonces du RING]
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[Merci de me signaler vos informations concernant les colloques et
séminaires de la prochaine rentrée... GG.]
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SOMMAIRE :
1 - COLLOQUES :
"Genre, Psychanalyse, Politique : une journée avec Judith Butler", 13 novembre, Paris 8
"Travail, genre et art", 21 novembre, ENS Jourdan
"Foreign Labour in War time Germany : The Gender Perspective", 16 décembre, Bruxelles
"Les hétérotopies sexuelles : formes et pratiques du désir d’ailleurs", 23-23-25 octobre, Bruxelles
2 - SEMINAIRES :
"Impacts de l’intersectionnalité sur les théories et mouvements féministes", séminaire CEDREF
- "Montrer l’invisible. Des pratiques sociales cachées, des méthodes qui les révèlent", séminaire GTM
"Le genre dans les biographies et la question sociale", séminaire CEMS/EHESS
“Genre et conflits armés”, Paris
"Genre, féminismes et mobilisations collectives. Mouvements des femmes : perspectives comparées et mobilisations transnationales", séminaire EHESS, CMH-ETT / EFiGiES
"Militer et prévenir. Approches socio-historiques des
politiques sexuelles XIXe-XXIe siècles", séminaire Projet Normes, Genre & Sexualités et l’Observatoire du Sida & des Sexualités
Cynthie Marchal, "« Je le savais bien ! » : le rôle des attentes stéréotypiques de genre sur la mémoire rétrospective d’une agression sexuelle", 15 octobre, Atelier GENRE(s) et SEXUALITE(s)
3 - APPELS A CONTRIBUTIONS :
Avant le 15 décembre, "Interdits et genre. Constructions, représenations et pratiques du féminin et du masculin", Tours
Avant le 10 novembre, "Identidades de género en transformación en Latinoamérica : aportes europeos y americanos (XIX- XX)", Mexico
"Parité et différenciation : la question du genre ?", revue Forum
4 - THESES :
Sandrine Roll "De la ménagère parfaite à la consommatrice engagée. Histoire culturelle de la ménagère nouvelle en France au tournant des XIXe-XXe siècles", 27 octobre
Amélie Maugère, "Les politiques publiques en matière de prostitution en France et leur mise en discours", 27 octobre
5 - RESEAU :
création de la liste de diffusion "BIOSEX"
6 - WEB :
Christelle Hamel, "Le traitement du harcèlement sexuel et des discriminations à l’université"
7 - PUBLICATIONS :
Christine Delphy, Classer, dominer. Qui sont les "autres" ?
Anne Simon et Audrey Lasserre, Nomadismes des romancières contemporaines de langue française
Luc Brisson, Le Sexe incertain. Androgynie et hermaphrodisme dans l’Antiquité gréco-romaine
Fabienne Brugère, Le Sexe de la sollicitude
Madame Lafarge, "Dans le silence recueilli de ma prison"
Marylène Lieber, Genre, violences et espaces publics. La vulnérabilité des femmes en question
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COLLOQUES :
"Genre, Psychanalyse, Politique : une journée avec Judith Butler"
Journée d’études
13 novembre - Centre d’études féminines et d’études de genre de Paris VIII
organisée par le Centre d’études féminines et d’études de genre de Paris VIII
avec le soutien des Ecoles doctorales "Pratiques et Théories du Sens" et "Sciences Sociales".
à Paris VIII. Bât. D, Amphi D 003 (salle à confirmer)
Programme :
. 11h : conférence plénière de Judith Butler suivie d’une discussion
. 14h - 17h : table ronde avec Judith Butler
avec la participation de (par ordre alphabétique)
> Anne E. Berger (Littérature française et comparée, études féminines et de genre)
> Elsa Dorlin (Philosophie et études de genre)
> Françoise Duroux (Sociologie, Anthropologie, Psychanalyse)
> Michèle Riot-Sarcey (Histoire et études de genre)
> Nadia Setti (Littérature comparée, études féminines)
> Eleni Varikas (Sciences politiques et études de genre).
Lors de la table ronde, divers aspects de l’oeuvre de Judith Butler seront abordés : son rapport à la psychanalyse, son travail sur l’articulation entre éthique et politique ; sa réflexion sur la guerre aujourd’hui, et particulièrement sur la guerre en Irak et le conflit israelo-palestinien etc. On se demandera si et comment ces questions s’articulent à une réflexion générale sur le genre et les différences sexuelles.
Les participantes à la table ronde, de provenances disciplinaires diverses, dispensent toutes un enseignement dans le cadre du master "Genre, Pensées des différences, Rapports de sexe" de Paris VIII.
La séance est ouverte au public. Un temps de discussion avec le public est prévu le matin après la conférence de Judith Butler et l’après-midi, lors de la table ronde.
http://www.univ-paris8.fr/RING/spip.php?article344
"Travail, genre et art"
Journée d’études
Vendredi 21 novembre 2008
École Nationale Supérieure (ENS) Jourdan
Grande salle du Campus - 48 bd Jourdan - 75014 Paris
Organisée le GDRE MAGE
Programme :
9h
Accueil des participants
9h30
Présentation du Mage et introduction à la journée
10h :
La division sexuelle du travail artistique
Présidente : Marie Buscatto, Friedmann, Paris 1 - CNRS et CMH-PRO
> Denise Bielby, Université de Californie, Santa Barbara
Gender and Creative Work in Culture Industries
> Delphine Naudier, CSU-CNRS
Les attachées de presse : maillon invisible des carrières littéraires
> Mathieu Trachman, CEMS-EHESS
Valorisation artistique et hiérarchie sexuelle. Réalisatrices et réalisateurs de films pornographiques
Discutante : Audrey Mariette, CMH-ETT-EHESS
14h30 :
Les carrières comparées des femmes et des hommes artistes
Présidente : Catherine Marry, CMH
> Reguina Hatzipetrou-Andronikou, CMH-PRO-EHESS
La féminisation du métier d’instrumentistes de musique traditionnelle
en Grèce
> Christine Détrez, GRS-ENS Lyon-CNRS
Dominations et résistances à l’épreuve du terrain :
le cas des romancières algériennes
> Janine Rannou et Ionela Roharik, CESTA-EHESS-CNRS
Les carrières des danseurs et des danseuses
Discutante : Hyacinthe Ravet, OMF - Paris 4
Entrée libre : s’inscrire par mel auprès de Anne Forssell mage@mage.cnrs.fr
Infos :
www.mage.cnrs.fr/news2008.htm)
"Foreign Labour in War time Germany : The Gender Perspective"
Colloque organisé par le Centre d’Etudes et de Documentation Guerre et Sociétés
16 December 2008, Bruxelles
Présentation :
Dans la plupart des travaux de synthèse, le travail obligatoire est,
implicitement ou explicitement, une affaire d’hommes : des hommes
jeunes et des pères de famille contraints de quitter leur patrie, leur
femme et leurs enfants pour travailler au profit de l’ennemi. Pour
les historiens de la guerre et dans la mémoire collective, le travail
des femmes en Allemagne demeure avant tout l’exception ou le fait
de volontaires. La chronologie se limite généralement à la Seconde
Guerre et, plus encore, aux années 1942-1944.
Par ce colloque, le CEGES veut résolument ouvrir la question de la
main-d’oeuvre étrangère en Allemagne au cours des deux guerres
mondiales et ce sur trois plans.
Sur le plan chronologique : en abordant la question depuis la
Première Guerre, en couvrant l’ensemble de la Seconde Guerre
jusques et y compris les répercussions de l’expérience de guerre sur
les sociétés à long terme dans ses dimensions légales, culturelles et
sociétales.
Sur le plan thématique : en inscrivant l’enjeu dans une perspective
de genre. D’autres aspects peu traités de la question de la maind’oeuvre
étrangère en Allemagne s’articulent également autour de
ce fil rouge : la question du travail des mineurs, le phénomène des
grossesses. À chaque fois, il apparaît que la simple opposition
entre travail volontaire et travail obligatoire ne permet pas de
rendre compte du phénomène dans toute sa complexité.
Sur le plan géographique : la question du travail des hommes
et des femmes en Allemagne sera traitée à partir des cas belge,
français et néerlandais mais aussi est-européens tout en ouvrant
une large place à la question vue d’Allemagne.
Les participants au colloque sont invités à s’inscrire au préalable.
Veuillez contacter Mathieu Vanhaelewyn (mathieu.vanhaelewyn@
cegesoma.be ou +32(0)2 556 92 28) et verser la somme de 15 e
(ou 10 e pour les étudiants) sur le compte du CEGES (29, Square
de l’Aviation – 1070 Bruxelles) 679-2004500-92 (IBAN : BE12 6792
0045 0092, BIC PCHQBEBB) avant le 5 décembre avec mention
« Foreign Labour » + nom du participant. Repas non compris.
Infos :
http://www.cegesoma.be/index.php?option=com_content&task=view&id=220&Itemid=23
"Les hétérotopies sexuelles : formes et pratiques du désir d’ailleurs"
Colloque international, 23-24-25 Octobre 2008, Université Libre de Bruxelles
Présentation :
L’étude de la sexualité engage à prendre en considération les espaces réels et potentiels où elle s’exerce, et nécessairement, la diversité des transformations historiquement à l’œuvre dans ce « domaine » : largement héritée de la psychanalyse, et reprise pour localiser l’expérience culturelle (Winnicott, 1975), la notion de « topique sexuelle » recouvre à la fois l’idée que la sexualité est une expérience matériellement localisable, dans l’espace et dans le temps, et que le déplacement y revêt une importance capitale d’ordre pratique aussi bien que sur le plan de l’imaginaire.
Le classement, pensé intuitivement par Foucault dans sa conférence sur les « Espaces autres » à Tunis en 1967, entre différentes formes d’hétérotopies a aussi contribué à donner sens aux « territoires » dont l’expérience sexuelle serait tributaire. La figure de l’hétérotopie de crise, dans les sociétés dites traditionnelles, renvoie par exemple à des lieux « privilégiés, ou sacrés ou interdits, réservés aux individus qui se trouvent, par rapport à la société, et au milieu humain à l’intérieur duquel ils vivent, en état de crise ». En l’occurrence, proclamer leur disparition semble prématuré, y compris pour la période contemporaine et en Occident, quand bien même on évoque au passé ces lieux des premières expériences sexuelles viriles qu’étaient les collèges pour garçons et le service militaire, ou encore ce « lieu de nulle part, cette hétérotopie sans repères géographiques » incarné par le voyage de noces jusqu’à une époque récente.
Sur le principe que « les hétérotopies supposent toujours un système d’ouverture et de fermeture qui, à la fois, les isole et les rend pénétrables », on reste en tout cas tenté d’en décrire les transitions, les rites de passage, d’entrée et de sortie, ou de considérer leur « rapport à l’espace restant ». De plus, elles seraient liées à des découpages du temps, ouvrant sur des hétérochronies, fonctionnant donc « à plein quand les individus se trouvent dans une sorte de rupture absolue avec leur temps traditionnel » : l’émancipation passagère se décline alors en autant d’excès aux fêtes de carnaval, d’escapades « coquines » en villages-vacances, de multiples licences en virées nocturnes à la ville… Pourtant, elle s’envisage également dans la plus longue durée des expériences « lointaines », où la conquête s’étiole en de troublants récits de voyage, lascive nonchalance de « bons sauvages » nus, et autres inédits d’amour / de haine sous les tropiques vécus ou représentés. Dans tous les cas, elle fait sens en tant que « déplacement » : pas uniquement déplacement de soi, mais déplacement de tout le reste de l’expérience habituelle de soi, et traversée de frontières normatives dans des espaces suspendus entre libertés ou contraintes (« tourisme sexuel aux colonies », rencontres sur internet, migrations sexuelles postcoloniales, etc.).
L’objectif de ce colloque international, organisé par le groupe interdisciplinaire « Normes, genre, et sexualités » et le Laboratoire d’Anthropologie des Mondes Contemporains de l’Université Libre de Bruxelles en octobre 2008, consiste dès lors à penser les transformations transitoires de soi à l’œuvre dans diverses formes d’expérience sexuelle « autre » : on s’emploiera en particulier à problématiser la notion de « frontière » et de « déplacement » psychique, identitaire et culturel de la sexualité en empruntant à la complémentarité des approches anthropologiques, sociologiques et historiques. Différentes échelles de localisation et de durée seront ainsi privilégiées :
. Mondes coloniaux
. Mobilités, mixités et migrations
. Espace public et technologies du désir
. Utopies sexuelles d’hier et d’aujourd’hui
. La recherche sur le « terrain sexuel »
Programme complet :
http://www.ulb.ac.be/socio/anthropo/Heterotopiessexuelles/HSDAPREPROGRAMME1.pdf
Infos :
http://www.ulb.ac.be/socio/anthropo/Heterotopiessexuelles/Heteropage1.htm
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SEMINAIRES :
"Impacts de l’intersectionnalité sur les théories et mouvements féministes"
Programme du séminaire du CEDREF, groupe de recherche "Genre, sciences et sociétés-CEDREF" constitue, dans l’Université Paris Diderot - Paris 7, un pôle de référence pluridisciplinaire pour les enseignements et les recherches portant sur les femmes, les rapports sociaux de sexe et le féminisme.
13 novembre : Elaheh Rostami-Povey, (Professeure SOAS, Université de Londres) auteure de Afghan Women. Identity and Invasion, London, Zed Books, 2008
"Afghan Women’s Experiences in Diasporic Communities- a Critical Analysis of Western feminisms".
Une traduction sera assurée
8 décembre : Jules Falquet (Sociologue, CEDREF-CSPRP, Université de Paris Diderot)
« Sexe, « race » et classe dans la mondialisation : apports théoriques du féminisme autonome latino-américain et des Caraïbes et du féminisme matérialiste francophone »
22 janvier : Pascale Barthélémy (Historienne, ENS Lyon-UMR 5190)
« "Mission civilisatrice" et féminisme en situation coloniale en Afrique occidentale française, des années vingt aux années soixante »
12 février : Diane Lamoureux (Politologue, Université de Laval)
« L’indivisibilité de la liberté et de l’égalité et ses conséquences pour l’action féministe »
19 mars : Capucine Boidin (Anthropologue, CREDAL -IHEAL - Paris III)
« Les femmes dans les métissages latinoaméricains : une anthropologie historique de leurs représentations »
2 avril : Patricia McFadden (Sociologue, Université du Zimbabwe, Professeure invitée du CEDREF)
« Re-crafting Citizenship in the Post-Colonial Moment : focus on Southern Africa »
7 mai : Christine Verschuur (Anthropologue, responsable du Pôle Genre et Développement à l’IUED/ IHEID Genève)
le titre sera précisé ultérieurement
NB : Afin d’alimenter les discussions, chaque intervenant-e proposera un texte d’appui qui sera mis en ligne avant la séance
Infos :
http://www.cedref.univ-paris7.fr/
"Montrer l’invisible. Des pratiques sociales cachées, des méthodes qui les révèlent"
Séminaire public 2008-2009 du GTM
Organisation :
Régine BERCOT, Isabelle BERTAUX-WIAME, Isabelle CLAIR, Helena HIRATA
Lieux :
Site Pouchet : CNRS 59-61 rue Pouchet 75017 Paris
Métro ligne 13 (Brochant ou Guy Môquet) – Bus 66 (arrêt La Jonquière), salle 159, premier étage
Site Nanterre : Université Paris 10 Nanterre – 200, avenue de la République 92000 Nanterre
RER A arrêt « Nanterre Université » Bât K, salle 202 (sauf mention spéciale dans le programme)
Présentation :
Le séminaire de GTM 2008-2009 visera à mettre en lumière des réalités habituellement laissées dans l’ombre. Seront ainsi révélés des rapports de pouvoir niés, des pratiques cachées parce que relevant de l’intimité, des pratiques tabou parce que transgressant la norme, des méthodes de recherche privilégiant le petit et l’ordinaire sur la masse et l’exceptionnel. Les travaux présentés par leurs auteur-e-s et discutés collectivement auront en commun non seulement de donner à voir des parts du monde social invisibles ou difficiles d’accès, mais aussi parfois masquées par des approches scientifiques oublieuses de leur existence ou encore dissimulées à des fins idéologiques.
Enquêtes de terrain et réflexions théoriques/méthodologiques aborderont ainsi tour à tour : la dissimulation des enjeux liés à l’usage politique de la notion de « consentement » (Geneviève Fraisse), la place des émotions dans le travail (Angelo Soares), le sens de la déréglementation du travail pour les acteurs de l’enseignement professionnel (Aparecida Neri de Souza), la prise en compte de l’individu et de l’histoire ordinaire dans la microhistoria (Ilana Löwy), l’entrée dans la sexualité et le couple (Isabelle Clair), le récit du travail social au travers de ses écrits quotidiens (Jean-François Laé), le silence entourant le recours à l’avortement selon Luc Boltanski (Fatiha Talahite), enfin la sortie de l’invisibilité de travailleurs précaires (Sébastien Chauvin).
Programme :
. Lundi 20 octobre 2008, 14h-16h30 [site Pouchet]
> Geneviève Fraisse (philosophe, CNRS-Paris I) : « De la pertinence politique du consentement ».
Discutante : Helena Hirata (sociologue, GTM-CNRS)
Présentation de la séance :
A l’orée de notre ère moderne, Pascal éclaire l’acte de consentir d’un mouvement « de vous à vous-même » qui nous dit déjà tout : la volonté d’un être à la recherche d’un accord intérieur au moment d’énoncer l’accord avec l’autre. S’ouvre, en effet, le temps de l’appropriation du consentement comme signe de soi : « j’y consens » deviendra « je consens », « j’accepte » signifiera aussi « je choisis » ; et ainsi la liberté l’emportera sur l’autorité.
Avec la démocratie, le consentement devient « mutuel ». Ainsi se construit le débat sur la liberté et l’égalité des sexes. Est-ce, pour autant, un argument politique ? Une « éthique » du consentement, souvent invoqué comme l’organisation sociale des gardes fous d’une sexualité, serait-elle suffisante ?
Le politique requiert autre chose que des règles de bonnes pratiques, et des soucis de définition de soi. Le politique mêle l’individuel et le collectif. Consentir : « sentir ensemble » ?
. Lundi 17 novembre 2008, 14h-16h30 [site Pouchet]
> Angelo Soares (sociologue, Université du Québec à Montréal – UQAM, Canada) : « (In)Visibles : le genre des émotions au travail ».
Discutante : Aurélie Jeantet (sociologue, GTM-CNRS)
. Lundi 8 décembre, 14h-16h30 [site Nanterre]
> Aparecida Neri de Souza (sociologue, Université de Campinas – Unicamp, Brésil) : « Déréglementation du travail et trajectoires professionnelles des enseignants au Brésil ».
Discutant : Frédéric Charles (IUFM Créteil sociologue, GTM-CNRS)
. Lundi 26 janvier 2009, 14h-16h30 [site Pouchet]
> Ilana Löwy (historienne, INSERM) : « Histoire, microhistoire et genre ».
Discutante : Isabelle Bertaux-Wiame (sociologue, GTM-CNRS)
. Lundi 9 février, 14h-16h30 [site Pouchet]
> Isabelle Clair (sociologue, GTM-CNRS) : « Les jeunes de milieux populaires et l’entrée dans la sexualité ».
Discutant : Baptiste Coulmont (sociologue, Centre de sociologie urbaine (CSU)- CNRS, Paris 8)
. Lundi 2 mars, 14h-16h30 [site Pouchet]
> Jean François Laé (sociologue, GTM- CNRS) : « L’institution : un dispositif d’écriture ».
Discutant : Jacques Rancière (philosophe, Paris 8)
. Lundi 6 avril, 14h-16h30 [site Pouchet]
> Fatiha Talahite (économiste, Centre d’économie de l’université Paris nord – CEPN-CNRS, Paris 13) : « Les économies de la grandeur et le genre. Lecture de Boltanski ».
Discutante : Michèle Ferrand (sociologue, Centre de sociologie urbaine (CSU)- CNRS- Paris 8)
. Lundi 4 mai, 14h-16h30 [site Nanterre]
> Sébastien Chauvin (sociologue, Université d’Amsterdam) : « Citoyenneté informelle ou citoyenneté bridée ? Les salariés sans-papiers aux États-Unis »
Discutante : Danièle Linhart (sociologue, GTM-CNRS)
Contacts :
Karima GHEMBAZA : gtm@gtm.cnrs.fr
Sandra NICOLAS : gtm@u-paris10.fr
"Le genre dans les biographies et la question sociale"
Séminaire CEMS/EHESS, année 2008-2009, 2ème et 4ème vendredis du
mois, de 13h à 15h, salle 1, 105 Bd Raspail, 75006 Paris
animé par : Marc Bessin, chargé de recherche au CNRS, CEMS/EHESS et Numa
Murard, professeur à l’université Denis Diderot Paris VII.
Séances : 14 & 28 novembre, 12 décembre, 9 & 23 janvier, 13 & 27
février, 13 & 27 mars, 10 avril, 22 mai, 12 juin
Présentation :
Dans le prolongement du séminaire de l’année dernière, qui a examiné
"le sexe des politiques sociales", en analysant sous l’angle du genre la
configuration formée par le système de protection sociale avec les
manières de "faire couple" et de "faire famille", le séminaire de cette
année étudiera les régimes de genre qui caractérisent les
interventions sociales aujourd’hui. Il s’agira d’analyser les
modalités empiriques de l’action sociale et du travail social : comment
le nouveau paradigme des politiques publiques, celui de l’autonomie, se
décline au masculin et au féminin dans ce registre spécifique de
l’intervention pour et sur autrui ? Le champ du social connaît des
transformations multiples qui affectent les métiers et les modalités du
travail avec les usagers. Sous le vocable de « l’Etat social actif »,
la rationalité managériale se combine avec la mise en mobilité des
personnes, appelées à trouver elles-mêmes leurs supports, à compter
sur leur propres ressources, notamment biographiques. Les opérateurs
sociaux ne viennent plus tant donner une aide sociale ou garantir
l’effectivité d’un droit qu’accompagner des usagers qui
deviendraient ainsi « acteurs » de leurs démarches et de leur
insertion. Ces mutations du travail social, que l’on peut rassembler
sous un registre de la présence sociale, se centrent sur la relation et
l’écoute, et pratiquent très largement l’injonction biographique
pour travailler « l’activation » des usagers. Une lecture de genre de
ces évolutions permet de les resituer dans les débats sur la solidarité
et les transformations de l’Etat providence. Mobilisant les
problématiques du genre et du care pour décrire le champ du social, le
séminaire s’appuiera notamment sur des matériaux issus d’une
enquête sur la sexuation des interventions sociales.
Programme 2008-2009
. Vendredi 14 novembre 2008
Introduction au séminaire. Présentation
. Vendredi 28 novembre 2008
Participation à la journée « jeune recherche » de l’Institut Emilie
du Châtelet
. Vendredi 12 décembre 2008
Care et genre : repenser le travail social
. Vendredi 9 janvier 2009
Présence sociale, genre et activation
. Vendredi 23 janvier 2009
Coline Cardi : « Quel contrat de genre dans les dispositifs d’aide à
la parentalité ? »
. Vendredi 13 février 2009
Odile Steinauer : « La structuration par genre du paysage institutionnel
de l’aide aux victimes »
. Vendredi 27 février 2009
Stefano Bory : « Assister, conseiller, éduquer : trois figures sexuées
de l’intervention sociale »
. Vendredi 13 mars 2009
Elisa Herman : « Engagement professionnel et engagement féministe
auprès des femmes victimes de violence »
. Vendredi 27 mars 2009
Elise Lemercier : « Les médiatrices interculturelles sur la scène
publique du travail social »
. Vendredi 10 avril 2009
Marie-Thérèse Coenen : « Genre et formation au travail social en
Belgique »
. Vendredi 22 mai 2009
Marianne Modak : « Les conditions de production du “care” chez les
assistants et assistantes sociales dans un but de reconnaissance. Une
enquête en Suisse »
. Vendredi 12 juin 2009
Travaux d’étudiants & conclusions du séminaire
Renseignements :
Marc Bessin, CEMS, 54 Bd Raspail, 75006 Paris, 01 49 54
25 59, bessin@ehess.fr ou Numa Murard, Université Paris VII, Centre de
sociologie des pratiques et représentations politiques CSPRP, Case
postale 7101, 75205 PARIS Cedex 13, 01 57 27 66 90,
Murard@univ-paris-diderot.fr.
En confirmant par mail votre participation, vous recevrez les textes et
informations liées au séminaire.
“Genre et conflits armés”
Séminaire de recherche organisé par Jane Freedman (CRPS, Université Paris 1) et Carol Mann (CEDREF, Université de Paris 7 et SOAS, University of London).
Université de Paris 1, Sorbonne
Salle H604 (La même salle qu’au début du dernier séminaire
(Entrée 14 rue Cujas)
. mardi 21 octobre 2008 à 17h
> Alphonse Maindo : Conflits armés et transformations des rapports de
genre en RDC
Alphonse Maindo est chercheur associé au Centre d’études des mondes
africains et enseignant à l’Université de Kisangani, Université
Officielle de Bukavu et Université de Goma. A été coordonnateur de
programme au Gorée Institute et responsable du Master 1 Droits de
l’homme et action humanitaire à l’Université Catholique d’Afrique
Centrale. Auteur de plusieurs publications dont "Voter en temps de
guerre" (L’Harmattan, 2001) et "Des conflits locaux à la guerre
régionale en Afrique centrale" (L’Harmattan),
> Stefan Kirchner : La violence systématique au Congo
Oriental
Stefan Kirchner, de l’université de Gottingen, est expert auprès de la Cour
Européenne des Droits Humains, spécialisé sur le RDC, en particulier
la question des viols dans la région de Kivu. Conseiller auprès du
Center for African Affairs and Global Peace à Dakar et directeur
Professional Education Organization International Fund à New York Il
est l’auteur de "Liberté et Révolution" (Freiheit und Revolution)
“Notre Association Femmes et Guerre avec FemAid a mis en place un projet original pour aider les femmes de RDC : nous soutenons des cours de self-défense pour jeunes filles à Bukavu dans le Kivu Oriental, en partenariat avec l’activiste Venantie Bisimwa voir http://femaid.org/Congo.html
Nous avons besoin de votre aide pour poursuivre ce projet essentiel”
Programme provisoire des séances suivantes :
Veuillez noter les autres dates des séances suivantes qui chaque fois auront lieu autour d’une problématique régionale ou historique.
Il reste de la place pour des présentations alors contactez nous
. Mardi 25 novembre à 17h :
séance consacrée à l’Afghanistan
. Mardi 16 décembre à 17h
séance consacrée au Maghreb
. Mardi 21 janvier
Séance consacrée à l’Amérique du Sud
. Mardi 10 février
Séance consacrée à l’Iran
. Mardi 24 mars à 17h
Séance consacrée aux goulags de l’URSS et la Seconde Guerre mondiale
. Mardi 28 avril à 17h
Séance consacrée aux conflits en cours
. Le séminaire est ouvert à tous ceux et celles qui s’intéressent à cette problématique, étudiants ou non.
Contacts : jane.freedman@wanadoo.fr et carol.mann@femaid.org
"Genre, féminismes et mobilisations collectives. Mouvements des femmes : perspectives comparées et mobilisations transnationales"
Séminaire EHESS, CMH-ETT / EFiGiES
Coordination : Laure Bereni, Magali Della Sudda, Liane Henneron, Alban Jacquemart, Bibia Pavard, Anne Revillard.
Un vendredi par mois, 10h00-12h30
Le séminaire a lieu sur le Campus « Jourdan » de l’Ecole Normale Supérieure, 48 bd Jourdan, 75014 Paris (Métro Porte d’Orléans/RER Cité universitaire). Il est ouvert à tout-e-s.
Présentation :
Dans le prolongement des réflexions menées depuis sa création en
janvier 2004, le séminaire s’intéressera cette année aux mouvements des
femmes dans une perspective transnationale et comparée. Comment aborder les
mouvements des femmes dans une telle perspective ? Quels sont les effets de
transfert, de traduction, d’adaptation et de domination d’un contexte
national à l’autre ou d’une aire culturelle à l’autre ? Le « féminisme »
veut-il dire la même chose dans tous les contextes nationaux ? Comment la
cause des femmes se définit-elle dans des mouvements et organisations
internationaux, et quels sont les effets de ce féminisme international sur
les mobilisations au niveau national ? Comment les mouvements nationaux
utilisent-ils l’international comme ressource ? Telles sont les principales
questions qui seront abordées lors du séminaire de cette année.
Programme :
. Séance 1 – 21 novembre 2008 (salle 6 B)
Introduction
> Laure Bereni (Post-doctorante à l’Institut des Sciences sociales du Politique – ISP-CNRS)
> Magali Della Sudda (Post-doctorante à l’Ecole française de Rome)
. Séance 2 – 19 décembre 2008 (Grande salle)
La cause des femmes à l’échelle internationale (1)
> Caroline Ressot (Docteure en droit, Centre de Recherche sur les Droits de l’Homme et le Droit Humanitaire – CRDH, Université Paris 2) : « La promotion et la protection des droits des femmes dans le cadre de l’Organisation des Nations Unies »
> Angela Maione (Doctorante à Northwestern University et Sciences Po Paris) : « Qu’est-ce que le féminisme global ? »
. Séance 3 – 30 janvier 2009 (salle 6 B)
La cause des femmes à l’échelle internationale (2)
> Catherine Jacques (Docteure en histoire – ULB/Université d’Angers –, chercheuse indépendante) : « Stratégies transnationales et internationales du mouvement féministe belge (1918-1960) »
> Virginie Rozée (Post-doctorante en sociologie à l’INED/CREDAL) : « La communauté internationale : rôles, intérêts et limites pour les droits des femmes »
. Séance 4 – 20 février 2009 (Grande salle)
La cause des femmes à l’échelle internationale (3)
> Anne Cova (Chercheuse à l’ICS de l’université de Lisbonne) : « Mouvements des femmes, perspectives comparées et mobilisations transnationales : les conseils nationaux de femmes (France, Italie et Portugal, fin XIXe-1939) »
> Sophie Jacquot (Chercheuse associée au Centre d’études européennes, Sciences Po Paris) : « Les fémocrates européennes, de l’âge d’or au déclin (1975-2000) »
. Séance 5 – 20 mars 2009 (Grande salle)
Transferts, importations, résistances (1) : les mouvements des femmes du « Sud » face aux féminismes occidentaux
> Yasmine Berriane (Doctorante en sciences politique à Sciences Po Paris, CEVIPOF) : « L’ambivalence des rapports entre associations féminines locales et associations féministes nationales : le cas du Maroc »
> Azadeh Kian (Professeure en sociologie, Université Paris VII) : Les mouvements des femmes en Iran
> Elisabeth Marteu (Doctorante en science politique à Sciences Po Paris/BGU Israël) : « Diversité et tensions dans les féminismes palestiniens en Israël-Palestine »
. Séance 6 – 10 avril 2009 (Grande salle)
Transferts, importations, résistances (2) : les mouvements des femmes du « Sud » face aux féminismes occidentaux
> Jules Falquet (Maîtresse de conférences en sociologie, Université Paris Diderot, CEDREF-CSPRP) : « Lutter contre le racisme, le capitalisme, le patriarcat et l’hétérosexualité obligatoire : le devenir du courant “féministe autonome” latino-américain et des Caraïbes »
> Delphine Lacombe (Doctorante en sociologie, EHESS, IRIS, ATER à l’Université de La Rochelle) : « Entre impasses nationales, ressources et contraintes internationales : les débats stratégiques des féminismes nicaraguéiens »
> Sophie Stoffel (Docteure en sciences politiques et sociales, chercheuse au CReSPo, Facultés universitaires St-Louis, Bruxelles) : « Le poids de l’inter/transnational dans la reconnaissance symbolique, financière et politique du féminisme institutionnel. L’exemple du Chili »
. Séance 7 – 15 mai 2009 (Grande salle)
Comparaison de mouvements nationaux
> Elena del Giorgio (Chercheuse au sein du Projet QUING – Gender + Equality policies –
Faculté des sciences politiques et de sociologie, Université Complutense de Madrid) : « Stratégies et attitudes des organisations du mouvement féministe vis-à-vis des acteurs politiques institutionnels à Paris, Berlin et Milan : une analyse multi-niveaux »
> Sophie Rétif (Doctorante en science politique, Centre de Recherches sur l’Action Politique en Europe – CRAPE) : « Militant-e-s féministes au Portugal : l’international comme ressource et comme contrainte »
> Isabelle Engeli (Max Weber Fellow, European University Institute, Florence) : « Le rôle des mouvements féministes dans la problématisation des nouveaux défis reproductifs : Une analyse comparée des politiques de procréation médicalement assistée et d’avortement en France et en Suisse »
. Séance 8 – 12 juin 2009 (Grande salle)
La cause des femmes à l’échelle internationale (4)
> Françoise Thébaud (Professeure émérite en histoire, Université d’Avignon) : Sur Marguerite Thibert (1886-1982), docteur es-lettres, féministe, socialiste et experte du travail des femmes au Bureau international du travail.
> Isabelle Giraud (Maître-assistante en études genre, unité genre, faculté des sciences économiques et sociales, Université de Genève) : « Les usages des ressources internationales par les mouvements des femmes. Une comparaison France-Québec »
Contact :
albanjac@wanadoo.fr ; bibia.pavard@sciences-po.org ; laure.bereni@ens.fr
Infos :
http://www.ehess.fr/fr/enseignement/enseignements/2008/ue/2624/
"Militer et prévenir. Approches socio-historiques des politiques sexuelles XIXe-XXIe siècles"
Séminaire interdisciplinaire
Janvier 2008 – Octobre 2008
Organiser par
Projet Normes, Genre & Sexualités (ULB) et l’Observatoire du Sida & des Sexualités (Facultés universitaires Saint-Louis)
Programme :
http://www.ulb.ac.be/socio/anthropo/Heterotopiessexuelles/MPSEMINAIRE2008.pdf
Contact :
lgaissad@ulb.ac.be
Cynthie Marchal (FNRS/ULB), "« Je le savais bien ! » : le rôle des attentes stéréotypiques de genre sur la mémoire rétrospective d’une agression sexuelle"
Dans le cadre de l’Atelier GENRE(s) et SEXUALITE(s) de l’Institut de Sociologie - ULB
Mercredi 15 octobre, 18h
Salle HenriJanne,
Institut de Sociologie de l’ULB (15e étage),
44, avenue Jeanne
1050 Bruxelles
Résumé :
Comment les témoins interprètent-ils, se rappellent-ils et communiquent-ils un harcèlement sexuel (HS) en fonction des informations qu’ils ont en leur possession et du genre des personnes impliquées dans le HS ? Si les précédentes recherches sur le HS ont pu dégager bon nombre de paramètres individuels, organisationnels et environnementaux de ce phénomène social en recrudescence, peu d’entre elles se sont consacrées aux processus et dynamiques de groupes qui pourraient expliquer l’absence de réaction de témoins, voire les harcèlements qui deviennent collectifs. Certaines études ont ainsi montré que les personnes informées d’une agression sexuelle (AS) surestiment sa prédictibilité et en arrivent même souvent à blâmer la victime (Carli, 1999). Selon plusieurs recherches, ce biais de rétrospection (BR) diminue si les individus sont incapables d’expliquer l’AS (Pezzo, 2003). Dans la lignée des études sur les stéréotypes sociaux, nous suggérons que le BR est plus fort quand les témoins ont à expliquer une agression cohérente plutôt qu’incohérente avec le stéréotype. Plus spécifiquement, nous examinerons comment les attentes stéréotypiques liées aux genres des agresseurs sexuels (typiquement masculins) et victimes (typiquement féminines) affectent le BR et le blâme chez des témoins féminins. Nous discuterons les résultats et des implications de cette étude en relation avec plusieurs recherches récentes en cognition et communication sociale.
Bio/Bibliographie :
Cynthie Marchal est doctorante (aspirante F.R.S-FNRS), dans l’Unité de Psychologie Sociale, à l’Université Libre de Bruxelles. Ses recherches portent sur les facteurs psychosociaux impliqués dans la formation et le maintien de la mémoire rétrospective. Plus précisément, ses travaux ont pour objectif de déterminer les facteurs cognitifs, communicationnels, sociaux et motivationnels qui affectent la perception des agressions sexuelles au travail et les jugements de responsabilité des acteurs impliqués.
Pour plus de renseignements, contacter :
Cathy Herbrand (FNRS/ULB) cathy.herbrand@ulb.ac.be
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APPELS A CONTRIBUTIONS :
Avant le 15 décembre
"Interdits et genre. Constructions, représenations et pratiques du féminin et du masculin"
15-16 mai 2009, Tours
Présentation :
Au fondement de toute société, la division sexuée exprime à la fois la force « naturelle » de la sexualité et la loi sociale de la reproduction. Les croisements multiples de ces forces construisent le genre.
Or toute vie sociale repose sur la loi et l’interdit qui construisent les pouvoirs et les hiérarchies au centre desquels se trouve la sexualité.
Les interdits construisent donc de fait les modèles de vie qui nous régissent et ils s’appliquent à tous les discours : le politique, le législatif, la famille, la connaissance, l’économie, etc.
Vivre ensemble, même sans lien, suppose « un contrat social » qui, pour ce qui est de la sexualité et du genre, structure la vie sociale et la perception individuelle dans la dynamique des oppositions entre liberté et contrainte, prohibition et transgression, pureté et impureté, visibilité et invisibilité, droit et déviance, ordre et désordre, explicite et tacite.
La loi et l’interdit, nécessités sociales et expressions de pouvoir, se sont déclinées sous des formes infiniment diverses dans le temps et dans l’espace. Le plus souvent, leur efficience a été liée à leur sacralité, sacralité religieuse mais aussi laïque, s’exprimant tant au niveau
collectif qu’au niveau du groupe.
Les interdits qui nous régissent, que nous intériorisons, que nous transgressons, qui nous révoltent, ceux qui viennent des autres ou ceux que nous faisons porter sur les autres, ceux que nous jugeons essentiels, et ceux avec lesquels nous composons, forces coercitives ou déstabilisées, s’énoncent sous forme de lois, de principes, de règles, parfois seulement
d’habitudes qui construisent inexorablement les formes sociales des genres. Ils façonnent les expressions artistiques et littéraires, les représentations des corps sexués.
C’est à ces diversités sociales, culturelles, historiques que sera consacré le colloque de Tours, à leurs représentations et aux pratiques qu’elles induisent. Il s’agira d’analyser, de présenter, de montrer comment, dans les institutions, les pratiques quotidiennes, l’imaginaire, l’art, la langue, etc., les interdits construisent les rapports sociaux de sexe au
sein des cultures.
Toutes les approches disciplinaires seront bienvenues pour traiter à propos du genre :
. des fondements de la division sociale selon le genre
. des formes historiques et culturelles que prennent les interdits
. des pratiques quotidiennes qui véhiculent les interdits
. des formes de la transgression, de la composition, de la révolte
. des fonctions sociales des interdits
. des lois, des tabous, des coutumes, des codes
. de la dimension performative ou coercitive des interdits
. de la sacralité (Nature ou Dieu) des modèles imposés
Tous les questionnements et toutes les analyses qui permettront de mieux appréhender les formes des genres, leurs évolutions, leurs fondements, leur historicité, à travers le prisme des interdits s’inscriront dans les axes du colloque.
Date limite 15 décembre 2008 pour toutes propositions de communications, posters ou présentations de documents (photos, films, etc.) à envoyer à : sylvette.denefle@univ-tours.fr ou claire.cazeaud@univ-tours.fr
Avant le 10 novembre
"Identidades de género en transformación en Latinoamérica : aportes europeos y americanos (XIX- XX)"
Simposio
53° ICA. Congreso internacional de los Americanistas : Los pueblos americanos : cambios y continuidades. La construcción de lo propio en un mundo globalizado
México 19 – 24 de julio de 2009
Résumé en français :
Les pratiques féministes et les luttes des femmes en Amérique latine ont été, depuis le XIXème siècle et jusqu’à aujourd’hui, influencé, à différents degrés, par les mouvements féministes européens et américains, en essayant de transmettre des discours et des pratiques sans écho réel auprès de la majorité des femmes latino-américaines. L’objectif de ce symposium sera de montrer comment ces idées et ces mouvements d’importation ont généré, au sein de groupes de femmes dans les classes populaires, dans le secteur urbain ou rural, d’autres formes de pratiques féministes qui contribuent à construire de nouvelles représentations, locales et originales dans un monde globalisé.
En espagnol :
Se convoca a los investigadores interesados en los temas del simposio a participar y mandar propuestas de ponencias.
Area temática : Estudios de Género
Problemática general y temario :
Las prácticas feministas y las luchas de mujeres en Latinoamérica se han vinculado desde el siglo XIX hasta hoy con los movimientos feministas europeos y norteamericanos, sumidas en discursos y prácticas miméticos, globales e dominantes. El objetivo de este simposio es precisamente analizar la construcción de movimientos de mujeres que traducen la diversidad social, económica y étnica del continente, con la emergencia de un feminismo de base popular en los sectores urbanos, rurales y también de expresión indígena.
Por otra parte se tratará de medir la contribución de las mujeres en la construcción de un mundo cada vez más globalizado, así como la influencia de dicha globalización sobre la situación y las reivindicaciones de las mujeres.
El objetivo será analizar en qué consiste esta fluidez entre lo local y lo global en las posibles áreas siguientes :
. en los movimientos de mujeres, urbanos, rurales e indígenas ;
. en los medios de comunicación ;
. en los discursos : lenguaje e imagen ;
. en las prácticas políticas, culturales, artísticas y religiosas
. en los usos del concepto de género, en las implicaciones teóricas y políticas de la introducción de las perspectivas de género en la ciencias humanas y sociales y en la aparición de nuevos conceptos, como el feminicidio.
Envío de propuestas
Deben enviarse como máximo el 10 de noviembre de 2008.
Debe incluirse nombre(s), institución(es), número telefónico, correo electrónico, título del trabajo, con su respectivo resumen (máximo de 500 palabras), 5 palabras claves y una breve ficha curricular.
Favor de enviar su propuesta a :
. Nathalie Ludec : ludec.nathalie@wanadoo.fr
. Genoveva Flores : gquinter@itesm.mx
Nota : Los detalles de inscripción, cuotas de inscripción y aspectos generales de organización del 53 CIA, se pueden revisar en la dirección electrónica : http://www.53ica.com/
"Parité et différenciation : la question du genre ?"
pour le n° 122 de la revue Forum, revue de la recherche en travail social - décembre 2008
Coordinatrices : Jenny ANTOINE & Dominiqué DÉPINOY
Présentation :
Aborder la question du genre pousse le focus de nos réflexions vers nos modes de communication et nos représentations sociales, sur les relations humaines et les rapports sociaux qui se jouent. L’approche du genre dans ce numéro participe à une préoccupation politique qui traverse les sphères socio-économiques actuelles, et tous les secteurs du travail social ; de la petite enfance à la vieillesse en passant par la justice, l’insertion socioprofessionnelle, les politiques urbaines et familiales. Elle concerne différents niveaux d’analyse ; du personnel à l’historique en passant par l’organisationnel et l’institutionnel.
Le récit historique des genres et des relations entre hommes et femmes, par Michelle PERROT et Georges DUBY, retrace récemment, le combat des femmes pour exister à part entière, à égalité avec les hommes. Combat qui concerne non seulement le statut social revendiqué et attribué, mais aussi l’exercice à l’expression, l’accès au savoir, à l’écriture, au travail, au champ d’activités, à la vie en société et son rapport à l’intime.
Aborder la question du genre dans le cadre de l’action sociale, c’est proposer un positionnement comme être sexué intervenant avec des personnes elles mêmes sexuées dans une rencontre humaniste où la différence peut être nommée, l’inégalité non banalisée.
L’approche du genre appréhende la réalité des inégalités, non plus comme un « donné de la nature », mais comme un « construit social ». Dans notre société qui prône des valeurs sexuées égalitaires, la question du genre, et des stéréotypes de genre dans le secteur social, mérite d’être reposée.
. Qu’en est-il de la répartition des femmes et des hommes, de leur place, de leur rôle, de leur champ de compétences au sein de notre société et, de façon singulière, dans le travail social ?
. Quelle différenciation de genre se revendique ?
. Quels problèmes sociaux et quelles difficultés sociales spécifiques se vivent parmi les populations concernées par l’action sociale ?
. Cette question du genre mobilise-t-elle des populations sociales, et des actions collectives, interroge-t-elle nos pratiques, concerne-t-elle une éthique ?
Ce numéro de FORUM vous propose de contribuer à l’avancée des réflexions dans ce domaine. Des analyses d’actions, de discours, de pratiques, de représentations sociales, de changements de modes de vie, d’enjeux, développeraient sa connaissance.
http://www.aforts.com/colloques_ouvrages/revues/forum_appel_contributions_122.htm
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THESES :
Sandrine Roll soutiendra sa thèse "De la ménagère parfaite à la consommatrice engagée. Histoire culturelle de la ménagère nouvelle en France au tournant des XIXe-XXe siècles"
le lundi 27 octobre 2008 à 14 H 30, à l’université Marc Bloch, Strasbourg II, Palais Universitaire, salle Pasteur
Composition du jury :
. Gérard Bodé, Chargé de recherche au service histoire de l’éducation
. Jean-François Chanet, Professeur, Université Lille-III
. Marie-Emmanuelle Chessel, Chargée de recherche au CNRS
. Michelle Zancarini-Fournel, Professeure, Université Lyon-I
Directrice de thèse :
. Rebecca Rogers, professeure à l’Université Paris Descartes
Résumé :
Cette recherche s’intéresse à des domaines, tels l’enseignement ménager et la consommation, traditionnellement dévolus aux femmes et qui contribuent à la définition des normes de genre. En cherchant à mettre en lumière la façon singulière dont le comité des dames de la Ligue de l’enseignement, Jeanne de Diesbach, Gabrielle Duchêne ou Louise Compain, par exemple, questionnent et investissent ces deux domaines, cette thèse tente de montrer comment des philanthropes et féministes esquissent un nouvel espace des possibles pour les femmes. Contrairement à une idée reçue, l’enseignement ménager ne forme pas uniquement des fées du logis, mais il peut aussi aboutir à la professionnalisation des compétences féminines et offrir aux femmes, qui en font la promotion un accès à une citoyenneté sociale. Pour celles qui se préoccupent du sort des femmes, acheter ne peut se résumer à une simple question de prix. Consommer est un geste social et politique qui influence l’avenir des travailleuses.
Amélie Maugère soutiendra sa thèse "Les politiques publiques en matière de prostitution en France et leur mise en discours"
le lundi 27 octobre 2008 à 14 H 30
à l’Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines –
Bâtiment Leclerc – Faculté de droit et de science politique –
3 rue de la Division Leclerc - Guyancourt –
Salle 231 (2e étage)
Composition du jury :
. Danièle Lochak – Professeur émérite – Paris X Nanterre
. Janine Mossuz-Lavau – Directrice de Recherche – CEVIPOF/CNRS –
. Armelle Le Bras-Chopard – Professeur – Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines – Directrice de thèse
. Michel Bozon – Directeur de recherche – INED -
. Yves Poirmeur – Professeur - Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines -
Résumé :
En 2002 et 2003, la France adopte de nouvelles lois visant à réguler le secteur prostitutionnel transformé par l’arrivée de nombreuses prostituées étrangères.
La première partie de cette recherche retrace l’histoire des pratiques institutionnelles en matière de prostitution et des représentations qui leur ont été associées depuis le Bas Moyen Age jusqu’à la Seconde guerre mondiale.
La deuxième partie explore, à travers un corpus de textes juridiques nationaux et internationaux, le cadre cognitif et normatif contemporain de l’action publique. Nous mettons ainsi en évidence le fait que les politiques en matière de prostitution ont toujours relevé d’une politique sexuelle exorbitante de droit commun en même temps qu’elles s’inscrivent dans une tension perpétuellement renouvelée entre logique pragmatique et logique morale.
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RESEAU :
L’équipe ANR "BIOSEX" (Programme Jeunes chercheuses/chercheurs) lance une liste de diffusion, de discussion et d’information en philosophie, sociologie, théorie féministe et histoire, des sciences biomédicales sur les problématiques relatives :
. aux définitions du sexe (sexe humoral, sexe anatomique, sexe gonadique, sexe hormonal, sexe chromosomique, ...)
. aux différentes représentations et aux différentes conceptualisations de la sexuation (bi-catégorisation, continuum, ...)
. à l’articulation entre sexe, genre et sexualités en histoire de la biologie (principalement articulée à l’histoire du darwinisme et à ses paradigmes) et de la médecine (histoire de la gynécologie, de l’obstétrique, ..., histoire du genre et de ses pathologisations, histoire des sexualités et de leurs pathologisations, ...)
. ainsi qu’au rapport au sein de l’histoire de l’anthropologie physique modernes et contemporaines des catégories de "sexe" et de "race".
La liste est tournée vers la recherche et l’enseignement supérieur. Elle est ouverte à toutes celles et à tous ceux engagé-e-s ou intéressé-e-s par ces thématiques. La liste est hébergée par l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Elle n’est pas à proprement parler "modérée", mais reste gérée par les responsables de l’équipe "BIOSEX".
Vous pouvez vous inscrire en cliquant sur le lien suivant :
http://listes.univ-paris1.fr/wws/edit_list_request/biosex
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WEB :
Christelle Hamel, "Le traitement du harcèlement sexuel et des discriminations à l’université"
En 2002, le Collectif de lutte anti-sexiste contre le harcèlement sexuel dans l’enseignement supérieur dit « CLASCHES », regroupant une dizaine de doctorant-e-s a lancé par voie de presse une campagne de sensibilisation à la question du harcèlement sexuel dans l’enseignement supérieur. Cinq ans plus tard, les procédures de régulation des conflits dans l’enseignement supérieur et la recherche restent floues, au détriment des étudiant-e-s harcelé-e-s ou discriminé-e-s.
L’action du CLASCHES partait d’un constat simple : le dispositif de prévention et de sanction du harcèlement sexuel interne aux universités et établissements d’enseignement supérieur (EPST) ne permettait pas aux étudiant-e-s victimes de harcèlement d’obtenir la cessation de ces violences ni d’obtenir réparation. Les possibilités de recours s’avéraient non seulement inefficaces pour les victimes, mais en plus elles laissaient les agresseurs libres de harceler. Le collectif réclamait une réforme des procédures de traitement et de sanction de ces agissements ainsi que la mise en œuvre d’une véritable politique de prévention au niveau national. Il appuyait notamment ses revendications sur les directives européennes de lutte contre les discriminations qui définissent le harcèlement moral et le harcèlement sexuel comme des discriminations. Six années après ces premières actions et quelques mois après la promulgation de la récente loi de transposition du droit communautaire relatif aux discriminations dans le droit français (LOI n° 2008-496 du 27 mai 2008), où en est-on ? Quelles sont les procédures aujourd’hui ? Quels changements sont intervenus ? Et de quelle protection les étudiant-e-s bénéficient-elles/ils ?
http://www.mouvements.info/spip.php?article327
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PUBLICATIONS :
Christine Delphy, Classer, dominer. Qui sont les "autres" ?, La Fabrique, 232 pages, 12 euros. ISBN : 978-2-91-337282-5
Qui, ils ? Mais tous ! Les pédés, les cheminots, les « Français d’origine maghrébine » et autres Arabes… les femmes ! Même les femmes ! Elles veulent le beurre et l’argent du beurre, qu’on leur ouvre la porte et être payées autant que les hommes. L’idéologie dominante nous enjoint de tolérer l’Autre. Les textes de Christine Delphy nous montrent que celui qui n’est pas un Autre, c’est l’homme, et l’homme blanc. C’est sur la base
du sexe, de la religion, de la couleur de peau et de la classe que se fait la construction sociale de l’altérité. L’Autre c’est la femme, le pédé, l’Arabe, l’indigène, le pauvre. La république libérale tolère, c’est-à-dire qu’elle tend la main, prenant bien garde à laisser le toléré-dominé suspendu au vide. L’homo est toléré s’il sait rester discret, le musulman est toléré s’il se cache pour prier, la femme est tolérée si ses revendications égalitaires n’empiètent pas sur le salaire et le pouvoir de l’homme, l’oriental est toléré s’il laisse les armées américaines tuer sa famille pour le libérer de la dictature - et libérer sa femme de lui-même par la même occasion. L’injonction à s’intégrer est surtout une sommation à être semblable, à suivre les règles officieuses mais bien réelles de l’Occident libéral. Parité, combats féministes et homosexuels, Afghanistan, Guantanamo, indigènes et société postcoloniale, loi sur le voile : autant de prismes pour aborder la domination capitaliste-masculine sur le monde. Ceux qui refusent ces règles, ceux qui se montrent pour ce qu’ils sont, le paient le prix fort, combattants d’une guerre qui sera longue.
Écrits dans un style offensif, incisif et souvent drôle, ces textes nous forcent à déplacer notre regard, à mettre en lien des événements toujours cloisonnés, et nous apportent ce supplément d’intelligence qui seul permet de comprendre le monde tel qu’il va.
Christine Delphy milite contre le patriarcat et le racisme depuis longtemps. Elle est directrice de recherche émérite au CNRS, docteure en sociologie et philosophie - et aussi éditrive, entre autres de la revue Nouvelles questions féministes.
http://www.lafabrique.fr/article_livres.php3?id_article=307
Anne Simon et Audrey Lasserre, Nomadismes des romancières contemporaines de langue française, Presses de la Sorbonne Nouvelle, 216 pages, 19,90 euros. ISBN : 978-2-87854-429-9
Le collectif réunit des articles de André Benhaïm, Aline Bergé-Joonekindt, Mireille Calle-Gruber, Dominique Combe, Éliane DalMolin, Christine Détrez, Séverine Gaspari, Diana Holmes, Shirley Jordan, Simon Kemp, Audrey Lasserre, Armelle Le Bras-Chopard, Anne Mairesse, Delphine Naudier et Anne Simon ainsi que quatre inédits d’écrivaines contemporaines : Régine Detambel, Annie Ernaux, Pierrette Fleutiaux et Vénus Khoury-Ghata.
On taxe souvent les romancières contemporaines de langue française d’intimisme, de clôture narrative sur la sphère du privé et du corporel, ou encore de focalisation sur l’affect, le familial et le psychique. Pourtant, que ce soit d’un point de vue textuel, générique, social ou politique, cette réduction de la littérature contemporaine féminine à l’auto-enfermement ne rend pas compte d’un champ créatif beaucoup plus complexe. De fait, les reformulations du genre romanesque et le travail sur la langue fluidifient les frontières symboliques traditionnelles, tandis que les déclassements par le haut ou le bas, les métissages identitaires et les traversées d’espaces géographiques, corporels ou politiques indexent un nomadisme généralisé.
Enfin, les tentatives de reconfigurations de pratiques éditoriales et critiques séculairement focalisées sur les productions masculines ou franco-françaises signalent un questionnement des enjeux de pouvoir. Pour mettre au jour l’ensemble de ces déplacements, quatre écrivaines ont proposé des inédits sur leur conception personnelle du nomadisme littéraire : Régine Detambel, Annie Ernaux, Pierrette Fleutiaux et Vénus Khoury-Ghata.
http://psn.univ-paris3.fr
Luc Brisson, Le Sexe incertain. Androgynie et hermaphrodisme dans l’Antiquité gréco-romaine, Les Belles Lettres, 174 p., 21 euros. ISBN-13 9782251324456
En Grèce ancienne et à Rome jusqu’à la fin de la République, les êtres humains et les animaux qui passaient pour être pourvus des deux sexes étaient impitoyablement éliminés, comme des monstres, comme des signes funestes envoyés aux hommes par les dieux pour annoncer la destruction de l’espèce humaine. Expulsée de la réalité ou maintenue en marge, la bisexualité, entendue comme possession des deux organes sexuels, joua pourtant un rôle important dans le mythe, qu’il s’agisse de bisexualité simultanée, ou de bisexualité successive.
La bisexualité simultanée caractérise des êtres qui sont des archétypes, des être primordiaux. Dans la mesure où c’est d’eux que dérivent les dieux, les hommes et les animaux qui, pourvus d’un seul sexe, masculin ou féminin, constituent notre monde, ces archétypes doivent être pourvus simultanément des deux sexes, car ils se trouvent en-deça de cette « sexion ». En l’être humain, le souvenir de cet état primordial suscite une nostalgie qui s’exprime avec une profonde émotion dans le mythe qu’Aristophane raconte dans le Banquet de Platon. Chaque couple, hétérosexuel ou homosexuel, aux moments les plus intenses de ses unions intermittentes, désire réaliser une impossible fusion permanente qui le ramènerait à cet état antérieur où l’être humain était double.
La bisexualité successive revêt une signification très différente. Sont affectés successivement des deux sexes, des médiateurs et essentiellement des devins, tel Tirésias. Le fait qu’il ait été d’abord un homme, puis une femme avant de redevenir un homme lui permet d’établir un rapport entre le monde des hommes et celui des femmes. Tout se passe donc comme si un être qui transcende les oppositions (hommes / dieux ; né /mort) autour desquelles s’articule la réalité devait symboliser cette transcendance dans l’opposition la plus importante pour l’être humain : l’opposition entre l’homme et la femme.
Fabienne Brugère, Le Sexe de la sollicitude, Le Seuil, 192 p., 16 euros. EAN13 : 9782020912518
Qui prend soin des nouveau-nés, s’occupe des enfants et des personnes âgées, opte pour les métiers de service à la personne ? Des femmes. Qui, entre une activité professionnelle et des tâches domestiques et familiales, accomplit une double journée de travail ? Encore des femmes. Qui entreprend des démarches de réinsertion sociale, fait des courses, accompagne ? Toujours des femmes…
Dès l’enfance, que nous soyons femme ou homme, on nous enseigne que les femmes ont toujours à faire avec le soin, la sollicitude : tout ce qui compose un imaginaire de mère bienveillante et d’épouse attentive. La sollicitude aurait un sexe : toujours le même. Comment sortir de cette aliénation sans mettre en péril la démarche éthique du souci des autres ?
Conjuguant avec justesse les approches de la philosophie morale, des gender studies féministes américaines et les problèmes d’actualité, Fabienne Brugère montre ici, dans cet essai audacieux et généreux, comment penser à nouveaux frais la sollicitude : valeur aujourd’hui désertée, elle peut nous amener à davantage de justice sociale. Changer la vie, tout simplement !
Professeur à l’Université de Bordeaux, Fabienne Brugère est déjà l’auteur de nombreux livres dont L’Expérience de la beauté (Vrin, 2006) et récemment un livre destiné aux enfants dans la collection « Chouette ! Penser » chez Gallimard, C’est trop beau ! Elle vient d’être nommée Présidente du Conseil de développement de la Communauté urbaine de Bordeaux.
http://www.editionsduseuil.fr/
Madame Lafarge, "Dans le silence recueilli de ma prison", Editions Tallandier, 19 euros. ISBN 978-284734-530-8
Dans sa cellule, une jeune femme de vingt quatre ans écrit ses Mémoires : Marie Lafarge vient d’être condamnée à perpétuité pour avoir empoisonné son mari, malgré les doutes que les expertises ont laissé subsister. La France entière s’est passionnée pour son procès. Ces Mémoires, écrits à la manière d’un roman, ne dissipent pas le mystère qui entoure l’affaire, mais constituent un témoignage remarquable sur la condition féminine au XIXe siècle : rêves d’adolescence brisés par un mariage arrangé avec un rustre, qui conduit son épouse au fin fond de la Corrèze, dans une bâtisse lugubre au milieu d’une famille hostile. Lorsque M. Lafarge succombe à un mal non identifié, Marie est soupçonnée de meurtre. L’historienne Arlette Lebigre, spécialiste du droit criminel, prend alors la plume pour faire revivre ce procès dans lequel, pour la première fois, les magistrats eurent recours à des experts en toxicologie.
http://www.tallandier.com/ouvrage.php?id_ouvrage=366
Marylène Lieber, Genre, violences et espaces publics. La vulnérabilité des femmes en question, Presses de Science Po, 26 euros. ISBN-13 978-2-7246-1083-3
Qui n’a pas entendu dire qu’il était « dangereux » pour une femme de sortir seule le soir ? Si tout le monde semble s’accorder sur une telle réalité, les moyens à mettre en œuvre pour éviter ce genre de « dangers » n’en sont pas moins considérés comme relevant d’une simple question de « bon sens ». À l’heure où la question de la sécurité occupe le devant de la scène, celle des femmes est en effet largement ignorée des médias et rarement prise en compte par les pouvoirs publics : à elles de prendre leurs précautions.
À l’aide d’une approche originale qui confronte les politiques de sécurité aux pratiques et représentations quotidiennes, ce livre souligne les difficultés des politiques publiques à prendre en considération les inégalités entre les sexes. L’étude de la mise en œuvre de contrats locaux de sécurité, à Paris et à Guyancourt, révèle en effet les multiples résistances qu’une telle thématique suscite.
Marylène Lieber met en évidence la prégnance de discriminations présentées comme allant de soi, dans un contexte d’égalitarisme entre hommes et femmes qui n’est que formel. Elle donne également à voir une forme de violences à l’encontre des femmes trop rarement appréhendée, celles se déroulant au cœur des espaces publics.
http://www.pressesdesciencespo.fr/livre/?GCOI=27246100435810
RING
(Réseau Interuniversitaire et
interdisciplinaire National sur le Genre)
Bâtiment D - Salle 226
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2 rue de la Liberté
93526 Saint-Denis - Cedex 02
tél. 01 49 40 73 49
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