Intervention dans le cadre du séminaire Ethnographie des pratiques langagières : Genre, langage et corps - théories, objets et méthodes
Organisé par Luca Greco – ILPGA Paris III Sorbonne Nouvelle
14 mai de 18h à 20h
ILPGA 19 rue des bernardins 75005 Paris
Salle Benveniste, 3ème étage
Présentation du séminaire :
L’objectif principal de ce cours est celui de présenter un domaine de recherche (Gender and Language Studies) né dans le sillage de la sociolinguistique nord-américaine se proposant d’étudier l’articulation entre genre et langage telle qu’elle émerge dans les pratiques et les faits linguistiques.
Dans un premier temps, nous présenterons et analyserons la diversité des approches féministes et post-féministes (différentialiste, matérialiste et queer cf. Irigaray, Wittig, Butler) par rapport au rôle et à la place consacrés au langage dans la mise en place de leurs appareils théoriques. Ainsi, nous découvrirons que la spécificité de chaque cadre théorique se situe également dans une conception spécifique de la langue (référentialiste vs. pragmatique) qui va de pair avec une vision essentialiste et performative du genre (et du sexe).
Dans un second temps, nous verrons comment les linguistes et les sociolinguistes se sont appropriéEs les théories féministes et post féministes pour formuler des approches diversifiées pour l’étude du genre dans les pratiques discursives des acteurs (Michard, Bucholtz, Cameron, Hall, Kulick…) Cette deuxième partie nous donnera également l’occasion de montrer comment la prise en compte de sexualité et du désir et l’articulation du genre à la race et aux classes sociales a changé considérablement la façon d’appréhender l’identité dans le discours par rapport aux approches dites de la « dominance » (Zimmerman & West 1975) et de la « différence » (Tannen 1990)
Présentation de l’intervention de Marie-Hélène Bourcier :
La parution du dernier volume de la trilogie des Queer Zones et de deux numéros de revue anglaises entièrement consacrées au "Queer en Europe" (Sexualities et Paragraph) sera l’occasion de revenir sur les traductions culturelles, politiques et théoriques du terme "queer" au travers de sa réception en France et ses évolutions actuelles. On s’interrogera sur les enjeux que soulève la politique de la traduction et le trafic référentiel entre les Etats-Unis et la France mais aussi sur la perméabilité du terme-paradigme aux courants théoriques (performativité-Austin/Derrida, affect-Deleuze/Spinoza) et la revendication de sa valeur verbale et transitive plutôt que substantive ou adjectivale. La question se pose en effet de savoir quel est l’objectif des études et la théorie queer : queeriser les études et la théorie ou produire des études et des théorie sur les queers ?
Contact :
luca.greco@wanadoo.fr