Comité d’organisation :
Pascale Barthélémy (ENS de Lyon, LARHRA, IUF, France)
Anne Hugon (Université de Paris 1-Panthéon-Sorbonne, CEMAf, France)
Christelle Taraud (New York University in France)
19-21 janvier 2012
Centre d’histoire de Sciences Po 56 rue Jacob, 75006 Paris
Présentation :
Coloniser a longtemps été perçu et analysé comme une entreprise exclusivement masculine. C’est sans doute pour cette raison que l’histoire des colonisations (et des décolonisations) – qui fut d’abord le plus souvent écrite par des hommes – n’a fait que peu de place aux femmes, aux rapports sociaux de sexe, à la construction des identités de genre et à l’histoire des sexualités. Les femmes sont considérées comme quantité négligeable dans les périodes de guerre (ou de « pacification »), alors que leur rôle dans les conflits est souvent déterminant et qu’elles en sont aussi victimes. Par ailleurs, comme agents d’une « mission civilisatrice » européenne dont les principes fondateurs sont « éduquer, soigner, moraliser, convertir », des femmes – colonisatrices comme colonisées – participent éminemment à l’affirmation de la puissance nationale et de la domination coloniale. Enfin, le processus colonial s’accompagne de tensions et de recompositions à la fois socio-économiques et raciales des hiérarchies et des assignations sexuées. Cette fabrique coloniale des genres est un puissant vecteur de transformations sociales aux colonies certes, mais aussi en métropole, comme l’atteste le dynamisme des recherches historiques récentes.
Le colloque international « Femmes et genre en contexte colonial » propose de faire un état des lieux sur la longue durée : de la fin du XVIIIe-début XIXe siècle aux indépendances en Afrique, en Asie et en Océanie dans le second XXe siècle. Tout en proposant d’aborder la question des femmes et du genre dans certains contextes coloniaux ciblés et circonscrits dans le temps, le colloque vise aussi à éclairer les spécificités, ou au contraire les points communs, des situations des femmes ou du genre en privilégiant une approche comparatiste entre plusieurs colonies ou plusieurs Empires.
On s’efforcera tout particulièrement de mettre en avant de nouvelles sources, de nouvelles problématiques et de nouvelles approches historiographiques (liant par exemple micro-histoire et histoire sociale, subaltern studies et post-colonial studies aux gender studies) dans le but de démontrer la vigueur et la richesse d’un champ en plein développement.
Le colloque prendra en compte des propositions couvrant l’ensemble des champs de l’histoire économique, sociale, politique ou culturelle, et donc aussi l’histoire de la famille, du quotidien, des sexualités, des corps, des guerres, des violences, de l’esclavage, des masculinités…
Pré-programme :
Jeudi 19 janvier 2012
8h30 : Séance plénière
11h30 : Rôle économique et travail des femmes
14h30 : Education et scolarisation
11h30 : Femmes, genre et justice
14h30 : Unions, famille et moralité
Vendredi 20 janvier 2012
09h00 : Images de soi, images de l’Autre
14h00 : Santé et reproduction
09h00 : Masculinités
14h00 : Convertir ?
Samedi 21 janvier 2012
09h00 : Femmes et scènes publiques
14h00 : Européennes
09h00 : Sexualités
14h00 : Circulations
Contact :
barthelemypascale@yahoo.fr
Site dédié :