Collège International de Philosophie
18h30-20h30
Carré des Sciences, 1 rue Descartes, 75005 Paris
Lun 1 fév, Lun 8 fév, Lun 15 fév, Lun 8 mars, Lun 15 mars,
Lun 22 mars : Salle JA05
Lun 29 mars : Salle JA01
Lun 12 avr 2010 : Salle JA05
Présentation :
Après avoir traité de la virilité aristocratique, puis de la cité au masculin et de ses fondements islamiques, on s’attachera cette année au thème despotique, à ses acteurs, ses excès, ses antinomies. On revisitera pour l’illustrer le sérail des Ottomans selon une double perspective d’Orient et d’Occident, sur une périodicité longue (depuis la naissance de l’empire au XIVe siècle jusqu’au tournant du XVIIe). Il s’agira moins de revenir une fois encore sur les arcanes et les chicanes des appareils monarchiques d’Orient, que d’élucider dans son expression hyperbolique, au sommet d’un État et à la tête d’un empire-monde, la modalité despotique du viril : examiner les fondements juridiques et militaires de ce régime de souveraineté, son évolution depuis sa genèse conquérante et l’idéologie du ghaza jusqu’à sa fixation domestique, soulevant une crise plus constitutive que seulement durable. On montrera comment il bafoue l’idéalité califale et son modèle masculin ; et comment cette mutation qui renverse les prémisses de la maîtrise de soi et du pouvoir par le droit des armes, en vient à vérifier « l’effémination » dont parle Ibn Khaldûn à propos du déclin de l’État : en légitimant la violence au titre de la continuité dynastique, elle produit une sorte d’implosion interminable qui met aux prises, derrière le voile, le Sultan, sa mère et des esclaves-maîtres. La Maison triomphe, l’Unique s’amollit, l’Empire entame son déclin. On concluera sur quelques incidences contemporaines du viril despotique et de sa logique dévastatrice.
Contact :
Nadia Tazi, nadiata@club-internet.fr