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Tiphaine Besnard, "Psychanalyse et hétéronormativité"

5 mars - Paris MIE


Date de mise en ligne : [02-03-2015]



Mots-clés : psychanalyse


Intervention dans le cadre de l’atelier EFiGiES

Jeudi 5 mars à 19h45 à la MIE – Bastille (50, rue des Tournelles, Paris 75003).

Résumé :

À partir de mes travaux de recherches doctorales sur la littérature psychanalytique, d’entretiens avec des personnes suivant ou ayant suivi une analyse et des psychanalystes, j’aimerais formuler l’hypothèse que la littérature psychanalytique traditionnelle se caractérise, entre autre, par une pensée hétéronormative. Dans ce cadre, les personnes hétérosexuelles se voient gratifiées de privilèges sociaux, politiques, verbaux et épistémologiques. En me fondant sur l’analyse formulée par la philosophe et psychanalyste viennoise Alice Pechriggl, je développerai l’idée que la pensée hétéronormative, qui se fonde sur une conception binaire du monde et sur des oppositions catégorielles et hiérarchisées, constitue le prototype de toute forme de normativité dans le domaine du sexuel et qu’elle fonde le cadre théorique paradigmatique de la culture « psy » occidentale.
Si les questionnements autour de la différence des sexes sont omniprésents dès les premiers balbutiements de la psychologie au XIXe siècle, ce sont les travaux de John Money dans les années 1950, puis ceux de Robert Stoller à partir des années 1960, sur les enfants présentant une « déviation des rôles de genre » et sur les enfants intersexués, qui feront entrer la notion de genre en psychologie. Il me semble que les théories psychanalytiques freudienne et lacanienne traditionnelles concèdent une trop grande place aux identités sexuelles dans le processus de développement psychique des individus, contribuant ainsi au sabotage de leur puissance thérapeutique et se rendant incapables de comprendre les ratés de l’hétérosexualisation. Cette sur-signification du bimorphisme sexuel me semble préjudiciable aux patient/es qui ne souhaiteraient ou ne pourraient pas se conformer à une apparence physique strictement masculine ou féminine et à tou/tes celles et ceux dont le comportement sexuel n’est pas fondé sur le mythe de la complémentarité des sexes. En outre, il apparaît que la question du langage soit cruciale ici et que les termes dont nous disposons actuellement pour penser le sexuel ne soient pas aptes à définir la pluralité qui s’affirme.

http://efigies-ateliers.hypotheses.org/1983

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