Roa’a Gharaibeh soutiendra sa thèse de sociologie intitulée "De la subjectivation féministe aux mouvements culturels arabes. Égypte, Jordanie, Liban" le 7 juin à l’université Bordeaux Segalen à 14h, Amphi Denucé, site de la Victoire.
Jury :
Danilo Martuccelli, professeur à l’Université Paris-Descartes Président du jury
Mounia Bennani Chraibi, professeur à l’Université de Lausanne Rapporteuse
Randi Deguilhem, directrice de recherche au CNRS Rapporteuse
Éric Macé, professeur à l’Université Bordeaux Segalen Directeur de thèse
Stéphanie Latte-Abdallah, chargée de recherche au CNRS Examinatrice
Résumé :
Cette thèse propose une analyse sociologique de la subjectivation féministe au sein de trois sociétés arabes, le Liban, la Jordanie et l’Égypte. Partant du constat que ni le féminisme nationaliste ni le féminisme islamique ne renvoient à l’épaisseur des expériences féministes contemporaines, cette thèse propose une lecture postcoloniale des multiples formes de subjectivation féministe. Le travail de recherche s’appuie sur une étude de l’Histoire des mouvements féministes arabes depuis le début du 20ème siècle, ainsi qu’une étude sur trois terrains, au plus près des acteurs/actrices féministes contemporaines, pendant quatre ans. Cette thèse démontre comment par une analyse microsociologique des actes des individus se disant féministes, il est possible de comprendre comment les sociétés arabes participant à la modernité. Cette thèse démontre l’importance des déplacements les moins visibles au sein de l’agir des féministes arabes. Cet agir sera étudié à l’aune de la subjectivation féministe, sans laquelle il serait difficile de comprendre les mouvements culturels arabes. Les expériences féministes contemporaines sont le produit de longues années de subjectivation féministe. Celle-ci est le produit des épreuves collectives vécues dans les sociétés arabes (colonisations, décolonisation, nationalisme, panarabisme et islamisme). Elles sont aussi une raison, toutes choses égales par ailleurs, qui explique les multiples formes de résistance aux épreuves spécifiques à la patriarcalisation du corps des femmes arabes. À partir de récits individuels, de formes multiples de l’auto-identification au féminisme, de l’activisme organisé ou des activismes quotidiens, cette thèse montre le glissement de la subjectivation comme mouvement dans la culture vers des dynamiques de mouvements culturels. Ces derniers attestent d’une modernité hybride et contradictoire propre à l’histoire de l’individuation dans les trois sociétés étudiées.
Mots clés :
subjectivation féministe, mouvements dans la culture, mouvements culturels, patriarcat, patriarcalisation, épreuves, modernités multiples arabes.
Contact :
roa_g@hotmail.com